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Martius
Il manquait peut-êter la voix d'un.e manager et d'employé.e.s des entreprises citées pour donner leur point de vue "de terrain".
Il y a beaucoup à dire sur le télétravail et l'organisation du travail en général. Les critiques sont nombreuses et la discussion nécessaire, mais présenter les premiers concernés (les travailleurs) comme un bloc uniforme conditionné par le managment libéral à subir la souffrance du travail est réducteur est blessant.
C'est réducteur : les conditions de travail d'un télé-opérateur travaillant dans un call center ne sont pas vraiment comparables à celles d'un cadre bien payé dans une entreprise de service.
C'est blessant : un "managé" n'est pas que la victime naïve d'un manager cynique. Les deux peuvent se soucier de l'impact social et éthique de leur travail, s'entendre, et même parfois se réaliser dans leur travail.
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Etienne L.
J'ai eu l'occasion de regarder plusieurs émissions sur le télétravail, et un aspect échappe à chaque fois à la critique, de manière regrettable à mon sens.Les économies de loyer et de foncier annoncées par les entreprises sont faites au détriment de (télé)-travailleurs !
Si je dois passer ma vie à télétravailler, je vais devoir acheter du matériel (mobilier, chaise, bureau...), probablement un logement plus grand (une pièce supplémentaire et dédiée) et entretenir tout ça.
Soit une quantité non-négligeable de frais supplémentaires. A la charge du salarié.A titre personnel, mon employeur m'a versé une compensation financière pour mon temps de télétravail : 15€ par mois.
(Inutile de dire que je pense que le compte n'y est pas...) -
Asinaute sans pseudo 3535c
Hallucinant la naïveté devant le discours subtile de de Funès.
Et le télétravail pour les célibataires au Smic en CDD dans 15m2 à Paris ?
Et la majorité des gens qui bossent par contrainte et par peur de la précarité et de l'isolement ?
Et le contrôle toujours plus fort par le manager ? :
https://www.arte.tv/fr/videos/091151-021-A/vox-pop/
Et la tendance à l'autocontrôle, car paradoxalement chez soi on s'autorise moins de pauses qu'en usine ou au bureau (le temps de travail n'est plus compté comme temps de présence sur le lieu de travail, mais comme temps productif uniquement) ?
Contrôle en temps réel et autocontrôle : elle est où la libération psychologique ?
Et l'impossibilité de se croiser avec d'autres employés pour se tenir au courant de ce qui se passe dans l'entreprise (les bruits de couloirs, autant utiles au manager qu'au salarié) ?
"Se réaliser en dehors du travail c'est possible" : sans doute qu'après 35 ou 40h de boulot, le transport, la toilette et la bouffe, un peu de vie sociale, il reste encore beaucoup de temps et d'énergie pour faire autre chose d'épanouissant ?
Le télétravail, ce ne serait pas aussi enfermer les gens dans leur quartier ? Un peu comme une assignation à résidence ou le bracelet électronique pour remplacer la prison ?
Le management affectif, "responsabilisant", "autonomisant", du néo-libéralisme, où tous les travailleurs sont "libres". En voir l'histoire par exemple chez Boltanski et Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, 2001.
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hugo reis
J'ai regardé l'émission aujourd'hui. Comme Julia De Funes demande des gages, je préciserais que je travaille sur une plateforme téléphonique en open space. Bref cette dame est complétement déconnectée de la réalité de travail et au contraire de ce qu'elle veut faire croire ne connaît rien de celle des employé·e·s au quotidien.
Elle a même un vocabulaire très proche du vocabulaire patronal. Elle nous vend en fait une version très orientée patron, avec, par exemple, soit-disant, un·e employé·e plus concentré·e au boulot. En effet, en télétravail on est plus productif entre 20 et 30%. Et pour cause, pas de temps de socialisation avec les employé·e·s. Plus de discussion autour d'un café plus d'échange sur nos vies. Si on rajoute le fait que la plupart des employé·e·s ont l'impression que chez eux ils sont plus suspectés de rien faire et donc ils mettent les bouchées doubles.
Quand elle parle de procès d'intention envers les managers, en fait c'est surtout qu'elle doit trop fréquenter les managers dans ces conférences. Ce qu'elle aborde dans le management dans la confiance ou le management bienveillant d'ailleurs, je l'ai expérimenté et franchement, elle se fourre le doit dans l'œil jusqu'au coude. Car il y a un contrôle permanent parce que justement il n'y a pas de confiance.
C'est comme cette fameuse idée totalement fantasque qu'on serait dans la même galère que la patronat a introduit avec le thème collaborateur alors que comme le dit Linhart on n'a un lien de subordination avec l'employeur et qu'il peut nous foutre dehors au moindre prétexte.
Après, j'ai aussi un désaccord avec Lihnart sur la place centrale du travail dans la socialisation. Bref manque un syndicaliste ou en employé sur ce plateau...
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walaziz
De Funès... J'ai cette douce impression que nous caressons plus la farce que la philosophie.
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toni
L'une a une conscience politique de gauche (D. Linhart), l'autre n' a pas de conscience politique (J. de Funès ). Selon son camp, on est sensible aux arguments de l'une ou de l'autre. Si on fait abstraction de ce préalable, on peut être d'accord avec les deux. Perso. seul le discours de D. Linhart tient la route, l'autre est carrément dangereux.
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RZaslawsky
Le télétravail interroge sur la nécessité du travail. Les personnes qui peuvent télétravailer font-elles un travail utile? Est-il nécessaire? Une infirmière un éboueur un livreur ne peuvent pas télé-travailler.
Si travailler c’est uniquement gagner de l’argent pour faire autre chose alors le travail est INUTILE.
Autant distribuer un revenu universel à tous les habitants d’un périmètre géographique déterminé qui leur permettra de subvenir à leurs besoins de base manger hygiène se loger la totalité de l’argent distribué reviendra en circulation donc à terme on pourra même se passer de le distribuer et la gratuité du logement de la nourriture de l’hypnose eau électricité sera de mise.
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Asinaute sans pseudo 75cda
Non, mais c'est dément ! Elle sort de l'œuf, cette Mme Julia de Funès, elle nous amuse-là (comme son nom l'indique) heu.. ce n'est pas très sympa ! Mais elle ferait bien dans le paysage BFMtv, elle plairait à coup sûr à tous ces médiacrates encenseurs de la start-up-nation macroniste ! Danière Linhart est bien plus dans la réalité des relations employeurs-salariés d'aujourd'hui où la préoccupation dominante managériale est la recherche permanente d'économies à réaliser et du contrôle du salarié pour qu'il soit le plus rentable possible. Et le télétravail qui s'imposait en confinement peut être une opportunité à généraliser pour beaucoup d'employeurs, et de plus ça "casse" la possibilité de faire grève Cela ne veut pas dire que ici ou là on ne va pas trouver des patrons différents.
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DupontDupond
Dommage de n’avoir pas rappelé les bases qui encadrent le « travail » et plus précisément celui du télétravail né dans les années 70 avant d’ouvrir le débat. J’ai eu l’impression que vos invités étaient un peu « hors sol ». Une organisation syndicale aurait amené une vision du terrain (ex : http://www.ugict.cgt.fr/tag/teletravail)
Le télétravail est une autre forme d’organisation comme bien d’autres. L’objectif étant de produire plus.
Comme dans toute forme d’organisation, chacune ou chacun va voir midi à sa porte conforté par la dialectique d’entreprise (liberté, autonomie, agilité etc.). La réalité est que la « subordination » reste la base des relations dans le travail.
Les nouvelles formes d’organisations produisent de nouveaux gains de productivité qui ne sont jamais redistribués sauf sous la forme d’un salaire psychologique.
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David
Pour l'instant à la moitié de l'émission. Mme Linhart est souvent hors sujet, ça rends véritablement l'émission pénible à suivre. Je vous encourage à trouver une autre intervenante pour ces sujets à l'avenir :(
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permanent waves
j'avais trouvé Julia De Funès moins "idéologiquement marquée " lors de cet entretien sur France Inter :
https://www.franceinter.fr/emissions/la-personnalite-de-la-semaine/la-personnalite-de-la-semaine-02-mai-2020
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shadoweny Nicolas Julémont
J'imagine que le vécu de chacun dépend fortement d'un fait qui a été évoqué mais pas très approfondi : la confiance du management. Le télétravail, cest la liberté si un certain nombre de points sont respectés :
1) pas de flicage;
2) la possibilité de faire autant de présentiel que voulu;
3) et dans une certaine mesure, avoir un boulot intéressant.
Ca fait 3 ans que je télétravaille en presque totale autonomie (réunion de reporting une fois par mois en dehors des réunions ou call purement technique) et je ne reviendrais pour rien au monde à l'ancienne méthode. Si je dois voir quelqu'un, on va au bureau, on se fait la réunion et on repart.
Le travail, c'est bien. Mais seulement si on s'émancipe à travers.
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Asinaute sans pseudo 472d7
Il y a un truc qui n'a pas été abordé il me semble. Les entreprises chercheront toujours à faire un maximum de bénéfice, et le télétravail (combiné avec le flex office) va juste leur permettre de diminuer le nombre d'employés dans les locaux, donc permettre d'avoir des bâtiments plus petits (payer un loyer moins cher) voir tout simplement supprimer le présentiel, et s'il y a un bénéfice derrière, qu'importe le côté humain du présentiel.
L'autre problématiqueBref, je pense que ce sont deux axes qui auraient été intéressant à
qu'il me vient c'est que le télétravail est abordé exactement comme le présentiel (horaires classique, demande de disponibilité permanente, organisation de réunions en vidéo conférence en permanence). Ce qui est dommage c'est que ces méthodes là ne vont que peu évoluer à cause d'une vision archaïque de ce qu'est le travail et des méthodes de travail, imposer par la structure et la hiérarchie ; et pourtant d'autres modèles existent comme dans le monde du logiciel libre et de l'open source ou depuis longtemps on fait autrement.
Bref, je pense que ce sont deux axes qui auraient été intéressant à développer.
Concernant madame De Funès, beaucoup d'asinautes pointe du doigt son idéologie. Il est vrai qu'elle devrait prendre un peu de recul sur la situation des "colaborateur" (ce mot dénué de sens et complètement démago). Elle parait très naïve en tous cas -
Maymor
Pas un mot sur l’augmentation des discriminations dues à l’augmentation des relations interpersonnelles ?
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ivich
Ne serait-il pas pertinent de présenter Julia de Funès en rappelant sa formation, que j'ai relevée sur Linkedin :
Formation
IGS-RH
Nom du diplômeMaster 2 (M2)
Université Paris-Sorbonne
Nom du diplômeDoctorat de philosophie
Domaine d’étudesPhilosophie
Sa formation première, ce sont les ressources humaines, ce qui apparaît clairement dans son discours, c'est la voix du patronat .
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skotanax-120637 skotanax
J'aimerais bien aller vivre chez les Bisounours comme Julia De Funès... Dans ce beau pays où le Ministère du Travail et les managers œuvrent d'arrache-pied au bien-être de leurs « collaborateurs »...
À part ça, rien n'a été dit dans cette émission sur la dépendance aux GAFAM, mais il y avait déjà beaucoup à dire.
Merci ASI ! -
Ghis
Merci pour cette émission qui va au-delà de ce que l'on entend habituellement sur le télétravail, qui a aussi des bienfaits à mon sens. Dans ma boite, jusqu'à la covid, le télétravail était refusé, car perçu comme un manque de contrôle du.de la salarié.e : s'il ou elle est à son domicile, je ne pourrai pas voir s'il ou elle ne travaille pas...
Merci surtout d'avoir invité Danièle Linhart, qui montre que le télétravail est loin d'être seulement rose et bien au-delà, rappelle si bien la nouvelle forme d'aliénation, les dangers du management moderne.
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Nielda
Je ne vois vraiment pas l'intérêt d'inviter une philosophe que l'on entend partout réciter le catéchisme "start-up nation" pour la confronter via vidéoconférence - avec tous les problèmes que cela pose - à une sociologue beaucoup moins présente médiatiquement - et on comprend pourquoi lorsqu'on a la chance de l'entendre...
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RST
Cadre salarié d'une multinationale j'ai beaucoup apprécié cette émisison passionante où beaucoup de question concernant le télétravail ont pu être abordées. Chacune des intervenantes, bien que très clairement opposées d'un point de vue idéologique , ont amenés des idées interressantes.
Moi-même très nettement opposé au télétravail avant le confinement principalement à cause de questions d eprincipes, j'ai nettement évolué sur la question
Comme disait l'autre "Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison" . Pareil pour le télétravail: il en faut un peu mais pas trop. C'est juliette je crois, qui a bien résumé cette idée.Au fait @DanielSchneidermann, vous pourriez arrêter de reformuler les questions de vos collaborateurs ? Ils sont assez grands pour les poser eux-mêmes et ils le font rès bien tous seuls
Et sinon, une question pour @Julia de Funès : Vous faites comment pour organiser la confiance entre des gens (les "managers") qui gagnent des centaines de milliers voire des millions d'euros par an et des salariés qui se contentent de quelques dizaines de milliers ?