Statues : "On ne les regarde que quand elles posent problème"

La rédaction - - 107 commentaires


Déboulonnées, renversées, graffitées, peinturlurées : les statues en prennent pour leur grade dans le sillage de l'affaire George Floyd. Toutes les statues ? Non, certaines, celles notamment destinées à célébrer ceux qui ont joué un rôle, de près ou de loin, dans la longue histoire du colonialisme et de l'esclavage. Est-ce que les statues méritent ce sort funeste ? Questions de cette émission à Emmanuel Fureix, professeur d'histoire contemporaine spécialiste de l'histoire politique et culturelle ; Frédéric Régent, historien spécialiste de l'esclavage dans les colonies françaises sous l'Ancien Régime et la Révolution ; et Mathilde Larrère, notre chroniqueuse histoire.

Déboulonner des statues, réactiver des peurs sociales

Sur les télés françaises, le débat des déboulonnages de statues est enflammé. Pourquoi tant de passion ? "Ces statues sont des objets d'émotion", résume Emmanuel Fureix, elles sont "des sismographes de nos tensions sociales et politiques". "Ces peurs sociales réactivées me rappellent des discours de la période révolutionnaire, du 19ème siècle, développe l'historien. Dès qu'on s'attaque aux statues donc au patrimoine, on est ramené au statut de vandale, quelles que soient les intentions." Le fait de vouloir "effacer" les objets mémoriels n'a rien de nouveau, rappelle Fureix : il pense entre autres à "la Révolution française et aux révolutions du 19ème siècle qui ont négocié l'idé...

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