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Sophie Guédou
Enseignante à Aubervilliers, et fidèle d'ASI, j'ai regardé votre émission avec grand intérêt.
Néanmoins, j'y ai vu ce que je ne pensais pas voir sur ASI, une réforme des rythmes scolaires... sans enseignant.
L'absence d'un membre du corps enseignant pour parler d'école, d'élèves et d'apprentissage est un non sens. Aubervilliers compte 32 écoles, et 4 syndicats représentés en inter-syndicale, comment croire que vous n'ayez trouvé personne pour participer à votre émission.
Le débat est donc à l'image de la réforme mise en place par Monsieur Peillon, sans concertation avec les professionnels.
Et les absents ayant toujours tord, on en profite pour participer au travail de sape générale des enseignants, orchestré par l'Etat (qui tue son service public lentement mais sûrement) et relayé par les médias, dont vous faites le jeu Monsieur Schneidermann.
C'est la faute des enseignants qui ne veulent pas prêter leur classe, qui ne veulent pas faire d'heures supplémentaires, qui s'enferment dans le corporatisme. A vous écouter, on croirait voir le monde enseignant comme un vieux monstre rétrograde incapable d'aller de l'avant.
Je remercie monsieur Lasbleis d'avoir rappelé quelques réalités de terrain comme le manque de remplaçants ou la vétusté des locaux.
Malheureusement, quand tout le monde sur le plateau s'interroge sur le pourquoi des 95% d'enseignants en grève le 3 octobre dernier, personne ne peut réellement répondre.
La réalité est que depuis la réforme initiée par monsieur Sarkozy et la suppression du samedi matin, les élèves français ont perdu 2 heures de classe (et sont passés de 26h à 24h de classe). Les enseignants eux ont conservé leur volume horaire avec une annualisation de leur temps de travail (temps de concertation en équipe pédagogique, travail en petit groupe), ce qui ne leur permet pas d'effectuer des heures supplémentaires.
Quand bien même ils le voudraient et/ou le pourraient, ne serait-ce pas préjudiciable à leur travail. Car si le temps de présence d'un enseignant est de 27h en primaire et de 18h dans le secondaire, c'est qu'il est considéré qu'un temps de préparation et de correction est nécessaire pour le bon déroulement de la classe.
Mais revenons à la réforme initiée par monsieur Peillon.
De quoi s'agit-il exactement ?
De raccourcir les journées de classe à 5h30 maximum et de rajouter une matinée supplémentaire. Il n'a nullement été question de redonner les 2h de classe perdues il y a cinq ans (vous savez quand, déjà, les enseignants râlaient et qu'ils dénonçaient un passage de 4 jours et demi à 4 jours...)
5h30 de classe par jour, donc. Il ne vous alors pas échappé qu'à Aubervilliers comme à Paris, la mise en place de cette réforme est hors-la-loi, puisque les élèves ont deux jours de classe avec 6h d'enseignement. Il a donc fallu faire une dérogation à la loi !
Et c'est là que le bât blesse... comment peut-on prétendre mettre en place une réforme dans l'intérêt des enfants quand dès le départ on ne respecte pas la loi.
Et le résultat est là, les enfants sont déboussolés. J'enseigne en classe de CP, et mes élèves ne se repèrent pas dans le temps puisqu'aucune journée de classe ne ressemble à la précédente. Je n'ose imaginer les effets sur les élèves de maternelle, dont, on le sait les apprentissages sont basés sur les rituels.
Ce n'est pas un hasard si ce n'est qu'au collège, à l'âge de 10 ans, que les élèves sont en mesure d'avoir un emploi du temps variable.
Que dire des enfants de 3 ans ou de 6 ans ?
Il en est des repères spatiaux comme des repères temporels puisque les locaux de l'école, parfois même les classes sont occupé(e)s par d'autres adultes que les enseignants.
Je ne rentrerai pas dans le débat du contenu des activités périscolaires, ni même sur le problème de qualification des personnels en cadrants. Rappelons seulement que fin septembre, les animateurs d'Aubervilliers ont fait quatre journées de débrayage pour signaler leur mécontentement auprès de monsieur Salvatore.
L'école, auparavant sujette à un règlement intérieur établi en conseil d'école se voit maintenant ouverte à toutes sortes pratiques, de la plus laxiste à la plus militaire sans que ni la directrice, ni l'équipe enseignante n'ait son mot à dire. Nos élèves avec qui nous travaillons le respect des règles de vie nécessaires et indispensables aux apprentissages, deviennent des enfants agités et bruyants sitôt l'arrivée de l'animateur dans la classe.
Cette perte de repères spatio-temporels est, à mon sens, extrêmement préjudiciable aux enfants.
Mais alors pourquoi cette réforme, pour le bien de qui ?
Il est probable que pour des communes plus petites, et plus riches qu'Aubervilliers, aucun de ces problèmes ne se pose. Les enfants profitent de journées de classe plus courtes et participent à des activités variées.
Le problème est là, justement. Il ne s'agit plus d'une éducation nationale, mais d'une éducation communale, puisque les horaires sont différents, les activités sont différentes.
On compare la France à ses voisins européens à grands coups d'évaluation PISA, mais on n'apprend pas à lire le français comme on apprend à lire l'espagnol. Chaque pays a ses spécificités et lorsque l'on cite l'Allemagne et ses journées de classe qui se terminent à 15h, rappelons aussi que dans ce pays peu de femmes ayant des enfants en bas-âge ne travaillent.
Quant à parler d'une réforme des rythmes scolaires sur l'année entière, je pose la question de la lutte contre l'absentéisme. A Aubervilliers où l'on travaille en partie avec des classes sociales défavorisées issues de l'immigration, on se retrouve chaque année confrontés au problèmes des départs en vacances anticipés ou retours tardifs pour cause de billet d'avion trop cher.
Aucun de ces sujets n'a été abordé sur votre plateau ni par vous, ni par les journalistes, si spécialistes de l'enseignement soient-elles. Et je le regrette. -
Michèle Ramon Obin
On paye le prix d'orienation politique qui a vu les budgets aloués à l'éducation se réduire et des climats e tentions autour de l'école. On va donc vers le creusement des inégalités et de délabrement du système scolaire. Années après années et cela vire au "dialogue" de sourd entre élus, politiques, parents, ensignants. C'est ce qui transparé pour moi quand on aborde ces thématiques, la réforme en en soit est presque secondaire dans un contexte après des décennies de délabrement. Locaux vétustes, enseignants fatigués, mécontents parents idems bref je pense que l'éducation nationale va continuer à sombrer ... -
Stéphane-old
Une réforme sur laquelle personne n'a d'évaluations, un débat sans directeur d'école, sans instit', cela promettait d'être passionnant !
La seule qui parle un peu des enfants (Marie-Estelle Pech) se fait interrompre en permanence du fait qu'elle endosse le rôle de l'opposante de droite. Insupportable.
Les enfants sont incapables de dire ce qu'ils ont fait pendant la journée.
La perte de repère dans le temps (journée, semaine) et dans les rôles (instit', auxiliaire, intervenant) est totale...
Nos gosses sont les rats de laboratoires...
Allez je vous laisse, je vais aller chercher mon fils en maternelle à Paris...
La semaine dernière, il s'est endormi sur le paillasson pendant que j'ouvrai la porte... -
C
Je me permets juste de faire une remarque sur le dénigrement des activités périscolaires dans les médias et dans cette émission. Je suis intervenant périscolaire, et par ailleurs artiste auteur indépendant. J'anime des ateliers autour de la bande dessinée, qui sont plus proche de cours, que d'activités scoubidou. On y apprend à écrire, à raconter des histoires, à composer des images et à gérer l'espace.
Autour de moi, je vois des activités autour de l'illustration, de la musique, du sport, du jeu de go (vous parlez des jeux dans votre émission) qui ne sont que des continuité du travail des enseignants, simplement effectuées de manière plus ludique, la plupart du temps des spécialistes et pas simplement "des jeunes" comme j'ai pu entendre (comme si être jeune et transmettre, par ailleurs, posait un problème c'est idiot). Reste qu'en Alsace, et dans la riche ville de Strasbourg où je travaille, il est possible que le réseau périscolaire soit en avance, et il était d'ailleurs grandement développé bien avant cette réforme.
Simplement, ça se passe mal à Paris, et on ne parle que de Paris, comme toujours.
Cela dit, c'était un témoignage sur ce que je connaissais, c'est tout, car je ne sais pas comment ça se passe ailleurs, et j'imagine que les campagnes doivent être lésées comme toujours. -
sylsyl
Deux ou trois choses manquent à l’émission à mon avis.
Déjà sur le cadre de la réforme : celle-ci est décidée par l’état mais appliquée et financée ( en grande partie) par les collectivités territoriales.
Pour travailler dans trois d’entre elles et connaître un bon nombre de fonctionnaires territoriaux, les collectivités depuis plusieurs années et à grand coup de pression de la cour des comptes n’échappent pas à l’idéologie ambiante à savoir : faire des économies.
C’est leur priorité numéro un !
A partir de là on comprend déjà mieux pourquoi la mise en place d’activités périscolaires n’est pas facile puisque la priorité des mairies n’est pas l’éducation mais les économies.
Ca veut dire essayer de fourguer un max d’enfants à minimum d’animateurs ave un minimum de moyens.
A ce titre, j’aurais beaucoup aimé que l’on demande au Maire d’Aubervilliers si les embauches d’animateur sont des embauches de titulaires ou non ( mais cela doit pouvoir ce vérifier sur le site du centre de gestion du 93 ) .
Ensuite, dans les faits dans beaucoup de communes ces activités sont payantes ( sauf le Temps Libre Surveillé dont on a pas parlé dans l’émissions, mais qui le deviendra dans certaines communes).
De fait les activités ne sont pas pour tout le monde.
Les gens qui ont peu d’argent souvent parce qu’il n’ont pas de boulot n’en n’ont pas forcement les moyens et étant au chômage se retrouve disponible pour aller chercher leur enfant à la sortie d’école.
Dernières choses non abordées dans l’émission, c’est la différence entre primaire et maternelle.
C’est plus un ressenti personnel avec mon propre enfant mais à cet âge, je n’ai pas l’impression qu’il ne fasse bien la différence entre l’école et les activités.
De plus si ces dernières sont bruyantes ( c’est le cas du temps libre surveillé qui est très long) cela les fatigue d’autant plus.
Sinon j’ai bien aimé l’émission. Encore un peu plus de fluidité dans les passages de paroles entre DS et Laure Daussy ( ou Sébastien Rochat et Anne-Sophie Jacques le cas échéant) et ce sera vraiment top ! -
pompastel
Ha, un peu hors sujet (à peine), mais le recteur de l'université de Liège trouve que Ségolène Royal ferait bien de s'occuper des "problèmes bien hexagonaux" :-)
Je suppose que Madame Royal ne s'est pas interrogée pour savoir pourquoi des milliers d'étudiants français faisaient leurs études ici, aux frais de la Fédération Wallonie-Bruxelles et que beaucoup de médecins et une majorité de médecins vétérinaires français étaient porteurs d'un diplôme belge... Les étudiants français sont les bienvenus, mais tant qu'à donner des leçons, elle pourrait commencer par se préoccuper de problèmes bien hexagonaux: le numerus clausus, les concours et le bachotage
http://www.lalibre.be/actu/belgique/le-recteur-de-l-ulg-fustige-segolene-royal-525c555d35703e44368bd76c#.Ul1yJog8CeA.facebook -
J-net
A la suite du visionnage de cette émission -et de l'écoute de tout le foin qu'on entend depuis un mois- j'en reviens toujours à la même question: à quel point est-ce grave ?
Si, dans certaines écoles, la sécurité des enfants n'est pas assurée, c'est grave, oui.
Si un enfant n'a pas l'activité qu'il avait demandée. S'il s'ennuie 1h30. S'il fait une activité peu épanouissante tel jour à telle heure. Est-ce grave ? Ce n'est pas souhaitable, ok, ça pourrait être mieux, d'accord, mais est-ce grave ? Si 5 enfants regardent 5 autres jouer à un jeu de société (après tout, regarder une partie est aussi une façon d'apprendre les règles quand on ne les connaît pas), c'est grave ? Sans rire ?
C'est tout le problème avec ce débat, on superpose des problèmes microscopiques, des vrais problèmes de moyenne importance et de graves problèmes... A mes oreilles, ceux qui couinent parce que leur enfant s'est ennuyé 1h30 dans la journée perdent toute crédibilité. Mais ça doit être normal, j'ai pris ma carte de mère indigne il y a bien longtemps déjà...
Enfin, il va falloir, à un moment donné que l'on arrête de dénigrer telle ou telle activité "en soi". Je pense que toute activité peut avoir un intérêt ludique et/ou pédagogique, selon la façon dont elle est menée. Le scoubidou est évidemment bon pour la motricité fine et constitue un délassement (on se vide la tête en se concentrant sur une activité répétitive ayant pour finalité de produire un objet). Je vois là-haut quelqu'un qui s'étonne qu'on pratique le bridge... Je ne maitrise pas bien ce jeu mais dans mes souvenirs il demande une sacrée capacité de mémorisation... Bref, tout dépend du prof ou de l'animateur. Une séance de yoga ou de percussions, activités vues comme plus "utiles", je suppose, menée par un-e nullos n'apportera rien, contrairement à du canevas, du tricot ou du coloriage, si la séance est correctement conduite ! Le mépris pour certaines activités vues comme idiotes ou rabaissantes, finit par me filer le mal de mer. -
Malagate
Je viens de regarder juste le montage des journaux de Pernaut. Je suis désolée, je ne vois aucune bêtise. Ce sont juste des constatations.
Oui, les parents doivent financer. OUI, dans les petites villes c'est un casse tête (vécu sur place, nos 2 écoles sont passées aux 4 jours et demi). OUI, les activités périscolaires c'est une totale impro avec des gens qui ont été formés 8 jours. OUI, ils sont peu nombreux pour encadrer les activités, c'est pour ça qu'on fait des groupes qui les uns apès les autres, selon la période, peuvent participer à ces activités.
La journaliste du Monde qui parle de clichés n'est manifestement pas beaucoup allée sur le terrain (et je ne parle pas que de notre coin évidemment).
Alors on se dit ok, c'est pas très grave, c'est le début, il faut du temps pour que ça passe.
Et sinon, l'instit qui ne veut pas laisser la classe parce que c'est son identité...on rêve. L'instit a autre chose à faire comme préparer les cours et les activités, comme ne pas revenir pour s'assurer que rien ne manque et que rien n'a été abîmé...mais elle sort d'où cette femme ?! -
Malagate
Pourquoi les parents plus aisés seraient plus attentifs à l'éducation de leurs enfants? -
BIBI
Il n'y a qu'environ 90% de réussite au bac;c'est inadmissible; les 10% qui ne l'ont pas sont victimes d'une terrible stigmatisation; grâce à cette réforme nous allons enfin atteindre les 100%; et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes. -
bysonne
Je n'ai pas vu l'émission et il est peu probable que je la visionne.
Pour les chrono-machins, juste une remarque de pur bon sens, tout le monde l'a constaté, des gamins des adultes sont plus volontiers du matin ou du soir et inversement ;))
Question la plus bête de monde : pourquoi les personnes de ma génération, à l'école dans les années 40 et 50 du 20ième siècle, savent toutes lire, écrire, compter, et qu'actuellement et depuis longtemps, déjà à l'époque de mon fils, l'orthographe est en baisse vertigineuse pour ne parler que de ce problème. Ma petite fille de 13 ans en 4ème dans un collège plutôt huppé, écrit comme un cochon, excuses pour elle, s'est "tapé" des heures et des heures de travail à la maison dès le CE1. En revanche elle est excellente en maths.
La seule question qui m'importe : C'est pour quoi faire l'école ? -
pablin
désolé, j'arrive un peu tard...
Je pense qu'un des problèmes majeurs de cette réforme et peut-être de toutes les réformes de l'éducation nationale est qu'elle laisse de côté le principal qui est d'abord la concertation entre tous les intervenants: les instits, les mairies, les parents, les ATSEM, les éducateurs/animateurs, les autres personnels municipaux, et maintenant les associations et probablement d'autres encore... C'est sûrement difficile à mettre en œuvre, mais je ne vois pas d'autre moyen de faire quelque chose de correct!
Par exemple, pas étonnant que les instits ne veuillent pas "prêter leur classe": à qui? (les animateurs changent en permanence) et pour faire quoi? (quel projet, dans quel but...).
Autre exemple, "les enfants sont plus réceptifs le matin", peut-être mais le matin c'est quoi pour un enfant qui s'est couché à 19h30 par rapport à un qui s'est couché à 23h (pareil pour le lever, 6h00 ou 8h00)?
etc...
L'autre question est de savoir combien on met sur la table pour que ça fonctionne? C'est à dire que l'on se demande si l'éducation est une priorité ou pas? Si c'est le cas, effectivement, il faut des moyens humains (je crois me souvenir que les "modèles" nordiques reposent sur des classes à moins de 15-20, dans ces conditions, les rythmes...), des rémunérations (en particulier pour les ATSEM, qui je crois ne gagnent pas des masses, finissent souvent avec le dos cassé, mais s'occupent aussi des enfants et on probablement une influence non négligeable sur leurs apprentissages, en particulier le langage) et de la formation.
Maintenant, une question pour les scientifiques du forum, que disent les chronobiologistes de la sieste? mon expérience qui statistiquement ne vaut que très peu, me dit que ça peut changer les rythmes d'apprentissage... Quelqu'un connaît des études sur ce point? Qu'elles existent ou non, je crois qu'elles mettent en avant les limites des études scientifiques, celle de la délimitation du modèle étudié...
Je pense que les questions de riches/pauvres sont inutiles, mais que celle qui manque, est celle de savoir pourquoi fait on l'éducation nationale si le savoir n'est plus un but premier... Un exemple encore: combien de chercheurs formés en France, à l'étranger, en situation précaire (cf loi Savaudet), ou réorientés vers autre chose...?
Merci -
Gato
impression de déception: DS qui se focalise sur le nom d'un jeu dont on se fout, une intervenante infoutue d'expliquer que les instits refusent de prêter leur salle afin d'éviter les vols et dégradations, bof... -
Strumfenberg ( Aloys von )
J'ajoute que la baisse d'attention de nos chères têtes blondes en face des conneries que certains enseignants leur débitent est plutôt bon signe. Mystères de la "chronobiologie" (sic.) -
Martine
Directrice d'école à Paris, considérant ASI comme un souffle de liberté intellectuelle, il m'est très difficile de critiquer les journalistes qui animent cette émission. Donc ma critique sera laudative. Je ne dispose pas de beaucoup de temps (entre 10 et 12 heures de travail par jour, 6 jours par semaine). Ce n'est pas pour me plaindre, juste pour informer. J'ai écouté l'émission tout en vérifiant les listes des inscriptions à la cantine.
Ceci étant posé, je décide de prendre la plume.
1- Le point remarquable de l'émission : le parent d'élèves souligne l'état de délabrement des locaux et pose la question des priorités. Faut-il consacrer maintenant des sommes considérables pour de l'animation alors que soit l'entretien des locaux n'est pas assuré soit/et les classes sont sous équipées en matériel pédagogique. A défaut de fournir des chiffres sur l'état des écoles de France et de Navarre, je propose de quelques questions qui permettraient de dresser un état des lieux :
- à quelle date la classe a été repeinte ?
- quel est l'état des huisseries ?
- quel est l'état du sol ?
- les toilettes sont elles éloignées des classes ? (en province il n'est pas rare que les toilettes soient dans un pré fabriqué dans la cour et non chauffées)
- le mobilier scolaire est-il récent ?
- y a t'il suffisamment d'espaces de rangement ? Beaucoup d'enseignants achètent avec leurs propres deniers des boîtes de rangement, des cartons à dessins...Une classe ordonnée est indispensable pour que les élèves apprennent gérer le matériel. Cela leur permet également d'accéder à une certaine autonomie."Je veux faire telle activité, je peux prendre le matériel nécessaire car je sais où il est".
- est-ce ques les élèves disposent chacun d'un manuel ? Là encore les enseignants achètent avec leur salaire des manuels pour un ou deux élèves qui sont en difficulté. Quand nous voulons faire réussir nos élèves nous sommes obligés de différencier les supports entre autre. Donc d'acheter des livres, des jeux... Soit le crédit accordé par la municipalité n'est pas suffisant soit il faut attendre l'année prochaine parce que la période des commandes est terminée.
- est-ce que la classe dispose d'espaces aménagés selon l'âge des élèves (tapis, fauteuils, petit matériel de motricité, jeux, bibliothèque) ?
Actuellement les enseignants (c'est une généralité, mais difficile de s'exprimer autrement) pallient les manques (récupération, achat).
Alors oui je rejoins le parent d'élèves, est-il opportun de consacrer l'argent public à de l'animation quand l'école va si mal ? A ceux qui doutent de l'état de décrépitude de notre école je conseille de se documenter sur la qualité de service offerte en Finlande ou au Québec. La comparaison est édifiante.
La France est loin d'être à la hauteur de ses ambitions. Les discours se suivent et se ressemblent mais les investissements ne sont jamais faits. Certains inspecteurs de l'Education Nationale répondent que l'argent ne résoudra pas l'échec scolaire. Certes mais il y contribue et fortement. Lorsque les enseignants disposeront d'une formation de qualité (pas les actuels prof de collège qui enseignent dans les ESPE. Le nom a changé mais les gugus restent), de locaux adaptés à l'accueil des enfants et du matériel pédagogique nécessaire, les élèves réussiront.
Monsieur Schneidermann vous vous étonnez de la volonté des enseignants de rester anonymes. Sachez que certains inspecteurs imposent le silence aux enseignants par la menace d'un rapport d'inspection peu élogieux qui freinerait l'accès à l'échelon supérieur. Lequel échelon permet de gagner 100 euros par mois en plus, soit dit en passant. En règle générale les enseignants du premier degré doivent se taire.Peu importe que la formation continue soit tellement médiocre qu'elle ne leur apprend rien, peu importe qu'ils soient obligés d'acheter du matériel pédagogique avec leur salaire, peu importe qu'ils fassent un nombre incalculable d'heures supplémentaires non payées, peu importe que leur salaire ne leur permette plus d'avoir accès à la propriété en ville ou tout simplement de partir en vacances, peu importe qu'ils travaillent 10 heures par jour pour préparer la classe, peu importe qu'ils travaillent pendant les vacances toujours pour préparer la classe. Les enseignants du premier degré doivent se tairent ! D'ailleurs se sont en majorité des femmes. Un hasard ? -
Djac Baweur
Je rejoins les témoignages qui disent que les enfants ne choisissent pas forcément leurs activités. Pour avoir participé à mettre en place deux ateliers sur Paris, il est quasi-impossible de faire choisir aux enfants, sinon à la marge. Il suffit de voir, concrètement, 300 enfants dans une cour qu'il faut réussir à rassembler en groupes, pour constater immédiatement les limites logistiques de faire tourner les enfants dans divers ateliers afin qu'ils fassent un choix - sachant que les intitulés d'ateliers sont le plus souvent incompréhensible pour des enfants (surtout les 6-8 ans), et que les parents n'ont eu aucune informations sur les ateliers existants.
Et pour cause, vu la rapidité, sur Paris, de la mise en place de la réforme : appel de projet aux associations en avril/mai, sélection en juin, vote au Conseil de Paris les 18 et 19 juillet, résultats communiqués (avec répartition dans les écoles) fin juillet début août - le tout pour une rentrée au 1er septembre… À rajouter les élèves inscrits sur les liste mais qui vont au dernier moment dans une autre école, ceux qui se rajoutent, les associations qui se sont manifesté au dernier moment, celles qui ne se sont pas manifesté du tout - il était mécanique, dans ces conditions, que ce soit une panique d'organisation autant pour les chefs d'établissement, les responsables éducatifs ville, que pour les associations elles-même.
D'autre part, le manque de locaux adéquats, de matériel sur place, rend extrêmement difficile de mettre en place sérieusement certains ateliers. Le plus gros problème étant d'avoir 18 élèves par atelier pour un animateur : c'est un nombre bien trop important pour faire autre chose que des activités type centre-aéré. Pour l'éveil musical en conservatoire, par exemple, on essaie de ne pas dépasser en gros 10 élèves ; au-delà, la concentration et l'attention deviennent très difficile à maintenir pour une activité qui en requiert particulièrement si on veut la mener sérieusement. -
Niz
il ya aune solution simple à tous ces problèmes. On diminue les impôts, on supprime les concours de l’Éducation nationale, et on privatise les écoles. Démerder vous avec vos périscolaires ou pas périscolaires.
Et si Paris est si favorisée, bein, vous n'avez qu'à ne pas vivre au fin fond de la Creuse -
Ervé
Quelque chose me chagrine dans ce vite dit contenant la vidéo où on voit Pernaut aborder à plusieurs reprises et avec beaucoup de pertinence le problème des rythmes scolaires.
C'est l'image de présentation de cette vidéo, montrant le populaire et sympathique journaliste de TF1. On jurerait qu'elle a été choisie dans le seul but de le dévaloriser.
Dans la série de séquences sélectionnées, Jean-Pierre est comme à son habitude, sérieux, magistral, convaincant. Et là, sur l'image fixe... il sourit niaisement. Si, si, observez bien. On dirait un frère jumeau débile.
C'est trop facile. N'importe qui, filmé en public, peut connaître un instant de relâchement, et apparaître à son désavantage. Même Nadine Morano, même Nicolas Sarkozy, même François Hollande, même Steevie Boulay...
En tirer parti de manière si peu élégante, je trouve ça dégueulasse. -
noon
Haaaaa ! Du 16/9 ! Ahhhhh des titrages !!!
Merci à vous :) -
Rémi Martin
P*** c'est vraiment le Bronx c't' histoire ! J'ai rien compris ! La prochaine fois il faudra être plus "calme" car franchement le plateau m'a donné mal à la tête :(