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Hinda K
Au-delà de ses discours généraux, universalo-paternalistes, Audrey Pulvar a été aussi très comique. En effet, elle a pointé à plusieurs reprises le patriarcat et surtout le capitalisme comme système de prédation ultime responsable de beaucoup de nos maux. Pourtant elle bosse sur CNews, ex I-Télé, propriété de Bolloré. L'énorme grève de ses anciens ou actuels collègues n'a pas eu l'air de la traumatiser pourtant ;) -
annie lauret
Je trouve dommage que l'aspect psychologique (du besoin de se retrouver entre soi pour traiter des discriminations spécifiques) n'ait été que frôlé, évoqué à peine. Cela me semble pourtant fondamental. Lorsqu'on est discriminé, dominé, on intègre les éléments de cette cette domination dans sa construction personnelle. Ils nous contaminent : l'image de soi, les idées, les conceptions "personnelles", la vision du monde... Et il me semble en effet indispensable de travailler entre soi pour apprendre à se débarrasser de ces éléments, à les repérer d'abord et à les déconstruire ensuite. Et pour ce travail, les dominants sociaux ne sont d'aucune aide, au contraire. Ils sont même tout à fait nuisibles.
Sur ce volet du combat, je trouve donc tout à fait légitime le besoin de l'entre soi. Il n'empêche aucunement le partage et les convergences avec d'autres voisins à d'autres moments et sur la même période un peu plus longue. Les deux se font très bien : entre soi et avec les autres. Cela arrive tout le temps dans les luttes quelles qu'elles soient. Et ça ne pose généralement de problème à personne. -
patjennings
C'est dur la conversion via la vidéo, quand même… J'ai l'impression qu'il faudrait quelques pré-requis techniques pour ne pas rendre cela trop pénible pour l'internaute. Un bonne connexion et un bon micro. Ça demande de la logistique, mais ne pourrait-on imaginer faire parvenir la matériel à l'invité avant l'émission ? Car c'est vrai que c'est dommage de se passer d'invités qui ne peuvent se déplacer à Paris. -
BP
"via Skype"... Ce n'est toujours pas possible d'utiliser des outils libres sur @SI ? Vous avez https://framatalk.org/accueil/ qui fonctionne très bien, et est libre de code et d'usage. C'est quand même fou de faire la promo d'un outil Microsoft qui n'en a tellement pas besoin... -
Caton l'Ancien
A propos de racisme, de réunions non mixtes, de notre histoire coloniale et d'autres sujets... Je vous conseille de visionner Thuram passe en direct chez Thinkerview. On en ressort plus intelligent. -
Diogene
Je comprends mieux suite à votre débat l'intérêt de réunions non-mixte. Autant le baratin d'O. Rosemarie m'avait laissé sceptique, autant vos propos me semble pertinent. Il peut être utile que des gens subissant une même oppression puisse discuter entre eux, et entre eux seuls.
Ce qui m'avait perturbé, c'était la notion de "réservé aux ..." suivi d'une couleur de peau. Ca, ça ne sent pas bon. -
Duncan Idaho
Daniel Schneidermann ou la preuve qu'un homme blanc peut avoir sa place dans un débat parlant des discriminations de sexe et/ou de couleur, sans y nuire :) -
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A. Decheuze
Tout à fait d'accord avec Audrey, le dialogue, la discussion avant tout, même parfois difficile avec les cons.....!!!
Nous sommes tous le dominé de quelqu'un. Simple citoyen je me sens dominé par l'énarque !!!!!! -
Mouglee
Le problème fondamental de ce débat, et de tous ceux qui ont eu lieu autour de ce festival (dont le principe même est une insulte aux Droits de l'Homme et du Citoyen ainsi qu'aux principes de base de la République Française) est de placer la misogynie et le racisme sur le même plan. Car si ces 2 fléaux sont évidemment à combattre sans vergogne, en revanche leurs manifestations, leurs conséquences et les attaques à leur opposer sont fondamentalement différents. Ne serait-ce que parce que l'existence de genres est une réalité génétique...
Je suis personnellement contre l'organisation de réunions non-mixtes mais je reconnais tout à fait le droit aux femmes de les organiser. En revanche, il n'en va pas de même envers une manifestation qui se base sur la couleur de peau pour autoriser certain(e)s participant(s). Et je trouve malhonnête de se cacher derrière la défense de l'égalité entre les genres pour affirmer l'existence de races. -
nobody
Excellente Audrey Pulvar. En l'occurrence, l'attaquer sur son parcours social et professionnel, c'est minable et ça n'a rien à voir. -
Catala93
Pour avoir été traité de "sale race" en Martinique par des jeunes noirs de Fort-de-France alors que je n'avais pas prononcé un mot, j'ai pu constater que la connerie raciste était universellement répondue. Pour m'être fait traité sur un ton haineux de "Juif " à Paris par une femme à cause de la forme courbée de mon nez , j'ai pu un instant me mettre à la place d'un juif insulté. Etre essentialisé pour sa couleur de peau, son appartenance à un groupe, etc. est une défaite de la pensée, que l'on soit femme, homme, blanc, noir, asiatique, maghrébin , etc. -
Nicole L
Pénible de chercher des avis intéressants sur le forum et de surtout trouver au moins un troll et de nombreuses personnes qui bashent Audrey Pulvar, juste parce qu'elle est Audrey Pulvar. -
hanlig
J'ai trouvé le débat très serein et intéressant, et même si on tournait en rond au bout d'un moment, on y avait une belle déclinaison des désaccords. Je trouve par contre un peu décevant qu'on n'ait pas eu de décorticage des divergences sur la méthode.
Je le dis d'emblée pour que ce soit clair: qu'il y ait des réunions non-mixtes, je peux le comprendre (même si c'est pas un truc que je trouve beau) notamment quand il y a un risque très fort de sabotage ou de problème à formuler des critiques, raconter des expériences ou autre en face de personnes appartenant au groupe dominant.
Je vois quand même des soucis dans l'approche de Delphy qui, sous couvert de défense des dominés, ne répond pas à certaines problématiques et bizarrement ne les a même pas soulevées... Je les liste là:
1) la pratique de non-mixité renforce aussi la notion identitaire qui m'a toujours semblé être source de danger. Il existe en proportion non négligeable de militants agressifs, haineux, non plus seulement envers les structures sociales de dominations mais bien aussi envers les individus appartenant bien malgré eux aux catégories dominantes. Maintenir l'échange avec des membres des groupes dominants permet à mon avis de ne pas tomber dans ce travers.
2) Assez relié au point 1), l'échange permet d'éviter les angles morts dans l'analyse et, mieux, d'améliorer ses moyens de lutte. Défenseur de Delphy, vous me direz qu'après la réunion non-mixte, on peut toujours discuter avec des membres des catégories dominantes; oui, mais là je vise ceux qui ne veulent plus discuter pendant ou après les réunions...et il y en a!
3) Tous ceux qui appartiennent à une catégorie dominante mais subissent une domination par ailleurs rejetteront probablement l'intransigeance de la non-mixité si elle leur est appliquée. Par exemple, une femme qui subit une domination économique, culturelle, masculine, etc. mais qui est blanche et qui entend parler de cette histoire de réunion non-mixte, au sens "racial" du terme, devra faire sûrement un bel effort intellectuel pour ne pas imaginer qu'il n'y a pas deux poids deux mesures concernant le racisme. La question de la résonance sociale, notamment dans une période d'instabilité politique et économique, n'est pas à traiter à la légère.
C'est une vraie question politique: quel est l'impact social et politique des méthodes et analyses produites par une avant-garde intellectuelle et radicale? Franchement, je trouve qu'il y a un entre-soi politique de cette gauche radicale (à laquelle je souscris pourtant dans les grandes lignes) qui ne s'adresse pas à une énorme frange de la population pourtant concernée, fonctionne en roue libre, avec un ton moralisateur et péremptoire. De par cette posture, je ne suis pas bien étonné que le FN rafle la mise; au-delà des questions de racisme, le FN fustige l'élite intellectuelle radicalement à gauche... Donc oui, segmenter les luttes par la non-mixité, l'exacerbation des identités et des incompréhensions est d'une efficacité douteuse.
Enfin, bien que pratiquement utile, la non-mixité est bien souvent un étendard de radicalité plutôt qu'une technique de réunion indépassable. L'argument de Delphy consistant à dire que les militantes afroféministes peuvent discuter avec des femmes blanches après la réunion non-mixte est totalement réversible: après une réunion mixte, on peut toujours discuter avec uniquement des femmes noires. Bref, je veux conclure que le droit à la non-mixité (qui est si courante en fait) n'est jamais mis en défaut. La vraie question est: "adhères-tu à notre radicalité?" -
Ervé
Delphy... Delphy... ce nom me dit quelque chose...
Elle faisait pas partie du collectif qui, en 2011, a signé le manifeste contre le soutien à Charlie Hebdo, lorsque les locaux du journal ont été incendiés par un cocktail molotov ?... attendez, je vérifie...
Oui, c'est bien elle. A l'époque elle s'indignait de l'importance donnée à ce fait-divers anodin, aux côtés de Houria Bouteldja, Rokhaya Diallo, Sébastien Fontenelle, Thomas Deltombe Pierre Tévanian, Sylvie Tissot... pour ne citer que quelques uns des 20 baltringues visionnaires.
Madame Delphy et Madame Océanerosemarie le même vendredi sur @si. Vous gâtez vos abonnés, M'sieur Schneidermann ! -
subnihilo
Pour situer "l'anticapitalisme" de Pulvar, je vous conseille de visionner le recueil vidéo d'Acrimed où elle bêle de concert avec la plupart des journalistes mainstream contre Jean-Luc Mélenchon avec une mauvaise foi évidente.
c'est révélateur
http://www.acrimed.org/Comment-detester-Melenchon-par-quelques -
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Thomas
Merci pour l'émission.
Il me semble que si on rappelle deux principes simples, c'est à dire la liberté d'association (et donc de se réunir avec qui on veut et dire ce qu'on veut dans l'espace privé) et la non discrimination dans l'espace public, on s'épargne a peu près 90% de cette polémique, non ? A part l'ambiguïté du concept de "festival" incluant des "ateliers non mixtes"; qui autorise des postures divergentes (mais siiiii c'est "public" puisque c'est dans un festival /mais nooooon c'est "privé" puisque ce sont des séquences identifiées et balisées) et permet à chacun de mettre son huile sur le feu : les organisateurs qui ne sont pas nés de la dernière pluie et qui se sont fait une pub génialement efficace à peu de frais, et les néo-réacs zemmouriens et apparentés qui vont en tartiner les pages de leur prochain recueil de chroniques.
Je ne les mets évidemment pas sur le même plan sur le fond (du fait de ma détestation des seconds), mais pour une raison ponctuelle qui cristallise mon amertume : au final, le seul devant lequel tout ce petit monde se prosterne de bon coeur, et dont tout ce petit monde cherche la caisse de résonance, c'est le Spectacle. Plus fort que le capitalisme, plus fort que le patriarcat, c'est toujours lui qui gagne et perso c'est cela qui m'écoeure. -
coconut
Merci Audrey Pulvar. Je partage votre vision. J'ai souvenir d'une reunion MLF dans le début des années 70 de laquelle je me suis fait " virer" parce que j'avais osé suggérer que la libération des femmes pourrait se faire avec les hommes. À cette epoque je me disais que les hommes étaient autant enfermés que nous dans les stéréotypes et que cela leur ferait autant de bien qu'à nous de se libérer de l'image qu'on leur imposait. Je ne suis pas retournée à ces réunions du MLF et je me suis battue seule et avec les hommes ( ou contre eux). Aujourd'hui, je vis dans une région à majorité noire et je comprends d'autant mieux votre discours, Audrey, que les problématiques que je rencontre sont les mêmes que celles que vous avez évoquées.... -
petit - saconnex
Une émission très intéressante . A mon avis , d'un point de vue politique et juridique , Anne Hidalgo a eu raison d'interdire une réunion publique qui interdit l'accès aux " non racisés" . je crois qu' Audrey Pulvar a raison de défendre un point de vue universaliste.