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Julie Le Mest
Daniel, Daniel,
Je fais revivre ce forum, sans doute de sinistre mémoire (désolée), après avoir discuté avec un riverain de Rue89 qui me conseille de lire Carnages de Pierre Péan (sur le Rwanda). Ce que je vais faire, ainsi que "Noirs Fureurs, Blancs menteurs".
Mais cet échange m'a fait un peu replonger dans la "rwandasphère", à savoir les discussions suivant le génocide du Rwanda.
Tentative de résumé (vous connaissez sans doute tout cela, mais cela peut être utile pour les autres)
Le génocide du Rwanda a eu lieu en 1994. Selon l'ONU et l'ensemble des nations, le génocide, mené en trois mois, a vu mourir 800 000 tutsis et hutus modérés de la main des milices hutus interahamwe, jusqu'à ce que le FPR de l'actuel président Paul Kagamé envahisse le Rwanda et mette fin au génocide.
La guerre entre le FPR et le régime rwandais, toile de fond du génocide, avait débuté en 1990, suite à une attaque du FPR (composé en majorité de tutsis et descendants de tutsis exilé du Rwanda depuis les persécutions ayant eu lieu dans les années 60, à l'indépendance). Les fautes respectives des camps varient selon les commentateurs. C'est durant cette guerre, affirment en général les observateurs, que le génocide a été préparé par le biais d'une rhétorique violente utilisée par certains des partis tous neufs du Rwanda (le multipartisme venait d'être mis en place), avant que l'assassinat du président Habyarimana ne lance le génocide à proprement parler.
Jusqu'ici, les choses semblent simples : des éléments extrémistes, plus ou moins proche du pouvoir, ont mis en place et effectué un génocide dans un contexte tendu par une guerre, les tutsis ayant pris, à leur corps défendant, le rôle de "cinquième colonne".
Problème : la France était, de 1990 à 1994, engagée aux côtés du gouvernement rwandais dans la lutte contre le FPR, et l'est restée durant les trois mois du génocide : les dirigeants du gouvernement génocidaires sont restés en contact avec Paris, qui a reconnu ce gouvernement, et la force Turquoise mise en place à la fin a permis de protéger une partie du Rwanda, mais n'a pas toujours su empêcher les massacres et a permis de couvrir la fuite vers le Zaïre d'un grand nombre de responsables du génocide, au milieu d'un exode massif de populations (la plupart des images "du génocide rwandais" que nous avons vu en France à l'époque ne sont pas des images du génocide en lui-même, mais des images des populations hutus en fuite à Goma, au Zaïre).
Pour postuler que la France agi de la bonne façon, il faut donc :
- Soit postuler que le génocide des tutsis n'a pas eu lieu
- Soit postuler qu'il y a eu deux génocides, et que le FPR a également commis un génocide
Sinon, la France est coupable d'un aveuglement assez incroyable, ou alors d'une complicité de génocide.
Il y a beaucoup à dire sur la couverture médiatique de l'époque : on a utilisé toute la vulgate des conflits inter-ethniques pour quelque chose qui, en fait, était tout autre.
Il y a encore beaucoup à dire sur une couverture cacophonique, aujourd'hui, où des acteurs, d'une fiabilité parfois douteuse, disent dans l'indifférence quasi-générale (du point de vue du grand public) des choses parfaitement contradictoires et souvent très graves.
Rappelons un peu les faits :
En 1994, le gouvernement français, c'est
- François Mitterrand, président de la République (qui a porté, dès 1990, l'engagement auprès du Rwanda)
- Premier ministre, Edouard Balladur ; ministre de la défense, François Léotard, ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, porte-parole du gouvernement, Nicolas Sarkozy.
En 1994, Kouchner va sur place au Rwanda et témoigne le même désarroi face au génocide que la plupart des instances internationales, et ONG.
Pierre Péan reproche à Kouchner d'avoir rompu avec la diplomatie concernant le Rwanda (qui consistait en un déni du génocide et des attaques contre le gouvernement de Kagamé) : en effet, selon Péan,
- Le FPR est responsable de l'attentat déclencheur du génocide, et donc du génocide
- Il n'y aurait eu "que" 280 000 tutsis tués, contrairement aux chiffres généralement admis par la communauté internationale, et le FPR serait responsable de massacres de hutus beaucoup plus importants, ce qui accréditerait la thèse du double-génocide
- La France a eu raison sur toute la ligne au Rwanda
- Ceux qui disent le contraire sont les partisans d'un alignement sur les Américains qui supplantent les français dans le pré carré africain et sont beaucoup plus capitalistes et durs.
C'est un retournement, par rapport à ce qui est admis par les institutions internationales, tout de même assez énorme ! Il me semble que cela prête beaucoup plus à interrogation que l'utilisation du mot "cosmopolitisme" (même si celui-ci, à vrai dire, dévoile un "patriotisme" qui peut expliquer certaines sympathies au niveau de ses thèses).
Les ouvrages de Pierre Péan sur le Rwanda ont, par la crédibilité de leur auteur, redonné du souffle au tenants du déni du génocide (c'est à dire, soit ceux qui considère qu'il n'y a pas eu génocide des tutsis, soit ceux qui considèrent qu'il y a eu double génocide).
Pierre Péan n'est pas le seul dans ce cas : le journaliste Stephen Smith, par exemple, après s'être inquiété de la montée de la haine au Rwanda entre 1990 et 1994 dans Libération, fait surtout écho aux accusations contre le FPR dans le Monde après 1994, et affirme dans "Négrologie" que la France a eu raison au Rwanda ; il a après écrit avec Antoine Glaser "Comment la France a perdu l'Afrique", mais je ne sais pas ce qui y figure, ne l'ayant pas lu.
Dans les autres journaux, le jeu des sympathies avec les différents journalistes impliqués pour une thèse ou l'autre, l'historique de la couverture du génocide à l'époque, ou encore les sensibilités idéologiques amènent à des prises de parti variables, et, d'ailleurs, pas toujours les même dans les mêmes journaux (vous avez fort justement cité deux articles contradictoires parus dans Libération suite à la publication de Noires Fureurs, Blancs Menteurs).
Par ailleurs, les responsables politiques au pouvoir en 1994 ont souvent eu des déclarations tout à fait sinueuses concernant le Rwanda :
Exemple : Juppé, face à l'association France-Turquoise (qui vise à défendre l'action de la force Turquoise) :
"(…) Quant au Rwanda, je distinguerai mon sentiment personnel, que je garde pour moi, et l'intérêt de la France. J'espère seulement qu'un jour la vérité historique sera faite sur ce qui s'est passé au Rwanda à partir de 1993. Un rapport du Conseil de sécurité, qui n'a pas fait l'objet d'une grande publicité jusqu'à présent, pointe les crimes commis en République démocratique du Congo. Sur un plan diplomatique, nous avons intérêt à avoir de bonnes relations avec le Rwanda et le processus amorcé par le Président de la République doit être poursuivi dans des conditions convenables. M. Kagamé a dit que je ne serais pas le bienvenu au Rwanda, et je lui ai répondu que je n'avais pas l'intention d'y aller tant que circulerait le rapport qui met en cause M. Mitterrand, M. Balladur, M. Védrine, M. de Villepin, M. Léotard, moi-même et l'armée française. Ce tissu d'inventions et de mensonges est destiné à créer un contre-feu à l'instruction judiciaire menée en France. Comme je l'ai dit devant la commission de l'Assemblée nationale présidée par M. Quilès, l'opération Turquoise est à l'honneur des militaires français qui ont sauvé des centaines de milliers de vies."
De Villepin a, par ailleurs, parlé de "double-génocide"
A noter, dans aucun pays à part la France (et dans la diaspora rwandaise de Belgique) on n'entend parler de "double-génocide" !
L'instruction judiciaire menée en France est celle du juge Brugière, concernant la responsabilité du FPR dans l'attentat qui a tué le président Habyarimana, son homologue burundais. Pierre Péan la cite dans l'émission, et a l'air de s'être appuyé sur cette instruction (un des témoins-clé de l'instruction, Abdul Ruzibiza, est abondamment utilisé par Péan).
Jusque là, le gouvernement de Kagamé poussait des hauts cris face à l'instruction du juge Brugière, affirmant que le dossier était monté pour masquer la responsabilité de la France. On pouvait être tout a fait méfiant vis à vis de cette opinion, le gouvernement de Kagamé ayant aussi de nombreux torts (dont ceux pointés par Juppé, qui n'ont cela dit pas de lien direct avec la réalité ou non du génocide tutsi). Cela dit, de nouveaux événements, en 2011, laissent planer un doute raisonnable, puisque le juge Brugière (qui a abandonné ses fonctions pour briguer un mandat électif aux couleurs de l'UMP), est accusé depuis 2011, dans le cadre du dossier de Karachi, d'avoir laissé de côté des éléments qui ne cadraient pas avec la thèse officielle, notamment pour cacher des histoires de rétrocommissions incriminant... Balladur. Sans vouloir tout mélanger, cela n'introduit-il pas néanmoins des doutes sur la validité d'une instruction qui arrangeait tellement le gouvernement Balladur ?
Sinon, dans le camp des contempteurs de la France au Rwanda / de ceux qui reconnaissent le génocide :
- L'association Survie - plutôt marquée à la gauche / extrême gauche, avec quelques relais chez les verts, accusée par ses adversaires (dont Péan) de servir de relais aux thèses du gouvernement rwandais actuel
- Colette Braeckman, journaliste au quotidien belge Le Soir
- Patrick de Saint-Exupéry, journaliste au Figaro, qui a écrit l'inavouable.
On remarque aussi des journalistes, comme Jean Hatzfeld, qui s'intéressent peu à l'implication de la France, mais évoquent la mécanique génocidaire contre les tutsis : de fait, les livres de témoignages d'Hatzfeld vont donc plus dans le sens d'une reconnaissance du génocide.
Enfin, il y a effectivement, comme le dénonce Péan, la sphère humanitaro-atlantiste, à savoir Kouchner, BHL, Glucksmann (plutôt Glucksmann fils d'ailleurs) - mais aussi l'ONU et la communauté internationale, n'oublions pas !
Les débats autour du Rwanda portent de tels enjeux que toutes les personnes évoquées plus haut, quel que soit leur camp, sont plus ou moins accusées de mensonge ou d'erreur (selon leur crédibilité), voire de racisme, par leurs adversaires. Pourtant, les enjeux sont trop importants pour que l'on laisse ces batailles de boue faire obstruction à la vérité...
Difficile d'y voir plus clair avec les chercheurs : en effet, les rares chercheurs sur la région des grands lacs s'opposent sur la place (centrale dans notre cas) de l'ethnie, et ont souvent travaillé au Rwanda ou Burundi, ce qui semble conditionner leurs sympathies... Les articles sur Jean-Pierre Chrétien, André Guichaoua, Filip Reyntjens ou Bernard Lugan dans wikipedia sont assez révélateurs des sympathies et oppositions.
(je passe les enquêtes internationales, la commission d'enquête belge, la mission d'information française, etc.)
Au-delà de l'enjeu, énorme, de savoir exactement quelle a été l'implication de la France dans un cas de génocide, ce débat pose d'autres questions tout à fait essentielles :
- La pertinence de la grille ethnique appliquée à tort et à travers, en France, à l'analyse des conflits africains (@si a déjà évoqué le sujet et le débat dans un article de Justine Brabant) : en effet, les tenants de "la France a raison" affirment la prégnance de cette grille, que contestent les autres.
- La remise en cause ou non de la politique et diplomatie française en Afrique. Si la France a eu tort au Rwanda, où elle a été par une politique d'alliance et d'engagement armé indépendant, au nom de la francophonie, hors débat national (décision par l'exécutif), alors cela remet radicalement en cause sa politique en Afrique en général, qui répond aux mêmes principes. Sinon, cela veut dire que cette politique peut être considérée comme bonne, voire meilleure que l'influence Américaine en Afrique. La question se pose de moins en moins, vu que la France perd progressivement son influence en Afrique ; mais son bon droit au Rwanda est défendu par Pierre Péan sur ces principes, par exemple.
Etc.
Au vu de tous ces enjeux, il est absolument aberrant que les débats sur le Rwanda soient à ce point considérés comme des querelles de spécialistes !
Il serait véritablement essentiel qu'un acteur extérieur à ces querelles vienne exposer les enjeux du débat et tester la solidité des affirmations lancées de part et d'autre...
Nous aurions vraiment besoin d'@si sur ce sujet. Vraiment. -
troir
M. Wilhelm Marr vous remercie de le faire survivre lui et ses idées !! -
htintin
Bon
Quel dommage, l'emission partait bien et ... dérapage béhashelien (N.m : attitude de BHL) et godwiniste, la question méritait d'être posée, mais pas de s'y attarder, qu'est ce qui pèse le plus lourd dans la balance ? que P.Pean ait utilisé le mot cosmopolite dans son dernier livre ou qu'il ait réalisé des livres avec des collaborateurs juifs ... allons Daniel ... pour le coup c'est kouchner qui par des moyen alambiqué a cherché a atteindre son détracteur sachant que l'évocation même du mot "anti-vous voyez qui je veux dire" soulève toujours un buzz carnavalesque.
Et je comprends le départ de Péan, comment prouver ce qu'on est pas ?
Et pour dire vrai, et au risque de vous paraitre niais, je n'avais jamais fait gaffe que Kouchner était juif.
Bien dommage cette fin d'émission. Mais c'est bien de pouvoir voir ça aussi. -
aymerick despres
COSMOPOLITE, subst.
A.? Vieilli. Personne qui, refusant les limites d'une nation, se déclare citoyen du monde.
Anton. nationaliste :
1. ... je suis né nationaliste. Je ne sais pas si j'ai eu la bonne fortune d'inventer le mot, peut-être en ai-je donné le premier la définition. J'ai reproduit ici mes articles; j'aurais pu y joindre : La querelle des nationalistes et des cosmopolites.
Barrès, Mes cahiers, t. 2, 1901-02, p. 248.
? Emploi adj. [En parlant de l'attitude ou de l'état d'esprit d'une pers.] Notre tradition est révolutionnaire et cosmopolite (Tharaud, Dingley, 1906, p. 37).
B.? Personne qui voyage à travers le monde sans se fixer, par goût ou par nécessité (politique ou professionnelle).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Cosmopolitain, subst. masc. Synon. vieilli de cosmopolite. b) Cosmopoliter, verbe intrans. ,,Parcourir le monde`` (Mercier, Néol., t. 1, 1801, p. 131).
? Emploi adj.
1. [En parlant d'une forme d'esprit] Qui est propre au cosmopolite. Cette curiosité cosmopolite assemble volontiers dans une même page les disparates de plusieurs siècles et les contrastes de plusieurs civilisations (Taine, Dern. Essais crit. et hist., 1893, p. 39).
2. [En parlant d'une collectivité hum. ou d'une chose créée par l'homme] Qui rassemble des personnes ou des éléments de plusieurs pays du monde. Foule, port, quartier, ville cosmopolite. Une macédoine cosmopolite aussi diverse que Jérusalem au moment de la Pentecôte (Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p. 277).
3. BIOGÉOGRAPHIE. Qui connaît une très large répartition géographique. Animal, espèce, plante cosmopolite :
2. Zoologiquement considérée, l'Humanité nous présente le spectacle unique d'une « espèce » capable de réaliser ce à quoi avait échoué toute autre espèce avant elle : non pas simplement être cosmopolite, ? mais couvrir, sans se rompre, la Terre d'une seule membrane organisée.
Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain, 1955, p. 268. -
jay
Bonjour
outre les archive du net il y a aussi une société qui a créée ce le site internet d'IMEDA.
http://www.comcicomca.com/texte/nosclients.php5?nom_court=imeda
@+
je -
Marguerite Pozzoli
Je suis sidérée par l'attitude de Daniel Schneidermann qui se croit investi d'une mission de dénicheur d'hérésie. Je n'ai lu que des extraits du livre de Pierre Péan, mais je comprends sa réaction : comment rester face à quelqu'un qui vous fait passer une espèce de procès en sorcellerie ? Cerise sur le gâteau : "Je ne suis pas dans le secret de votre âme". DS confesseur jésuite ??? J'ai cru rêver !
Quant au mot qui dérange, "cosmopolitisme", il signifie "citoyen du monde", et c'est un compliment. Si certains l'ont dévoyé de son sens étymologique, c'est un autre sujet.
Et vous me demander de parrainer l'émission ??? -
Esther13
En somme, ce qui dérange Kouchner et DS dans ce livre : juste le mot cosmopolite, donc pour le reste du livre, rien à dire. Je suis très déçue par cette émission. Le problème de la santé en Afrique est un sujet tellement crucial et le comportement de la France sur ce sujet tellement nulle dans touts les sens du terme.
Il me semble que la maladresse (consciente ou non) de Péan au sujet de ce mot ne méritait pas tout ce tapage. Si ça rappelle de douloureux souvenirs à certains, c'est aujourd'hui que l'Afrique se meurt dans l'indifférence quasi générale. Le "rapport" de Kouchner est à cet égard navrant. -
Louise & Yann
C'est un joli mot cosmopolitisme, c'est un joli mot tu sais...
http://frenchcarcan.com/ -
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philippe garra
Je me joins aux critiques de l'attitude de D.S et exprime ma déception devant l'affaire Péant: au final , peut-on réellement croire que les accusations de son livre sont dictées par l'antisémitisme ? A mon avis non
Quant à l'argument-clef de Kouchner,. "le cosmopolitisme anglo-saxon" rappel nauséabond des années trente , c'est une échappatoire facile. Personnellement j'y vois plutôt le rappel de son "américanisme": n'oublions pas qu'il était favorable à l'intervention en Irak par exemple.
C'est une défense habile de la part du misitre mais très déloyale car l'accusation d'antisémitisme disqualifie d'emblée la contradiction . Dommage que D.S ait cru bon de suivre.
P.G -
Aspasie G.
Précision :Le mot "cosmopolitisme " n' a pas été utilisé avec cette connotation uniquement par l' extrême-droite mais aussi par l' U.R.S.S stalinienne et ses disciples internationaux. -
Rosalie
S'excuser d'avoir à tort accusé quelqu'un d'antisémitisme, ce n'est pas la même chose que de lui dire : "je te crois sincère quand tu dis que tu n'es pas antisémite". Pas du tout.
Je crois que le problème de la fin de l'interview n'est pas un problème de forme, ni un problème de technique d'interview, ni un problème de professionnalisme. C'est un problème de fond de la presse française, engluée, paralysée par les campagnes dans lesquelles on brandit l'arme de la dénonciation de l'antisémitisme pour, justement, détourner l'attention, ou faire taire, ou faire peur. -
tonio
je comprends totalement M. Pean qui était acculé dans les cordes par une façon d'aborder la question faussement neutre en réalité reprenant totalement la thèse de l'accusation d'antisémitisme, parfaitement odieuse et visiblement mal vécue par Péan.
L'accusation d'antisémitisme est de toute évidence un stratagème trouvé dans l'urgence par Kouchner. C'est son avocat qui a trouvé la faille (un mot dans 400 pages, sorti de son contexte) il est dans son rôle et il est bon, il faut voir l'efficacité d'une telle accusation, mais un journaliste spécialisé dans la critique des médias est-il dans son rôle en relayant lourdement cette accusation grotesque ?
Je ne comprends pas DS qui est franchement malhonnête dans cette interwiew. Du moins c'est comme ça que je le ressent. Je suis déçu mais c'est parceque j'en attends toujours le meilleur...
En plus je suis convaincu que si certaines personnes sont intouchables car s'attaquer à eux est forcément antisémite, il y aura bientôt un éffet boomerang : à savoir une résurgence très forte de l'antisémitisme, et ça me met hors de moi... -
Rosalie
Avram Burg, juif et israélien, ancien président (ou vice-président?) de la Knesset a écrit un livre qui s'intitule "Vaincre Hitler".
Il y déplore que chez beaucoup de juifs la réalité d'aujourd'hui soit toujours perçue à travers le souvenir du nazisme, et de l'antisémitisme qui l'a précédé. Ils n'ont pas vaincu Hitler dans leur tête, ce qui déforme leur perception de la réalité d'aujourd'hui et les conduit à des prises de positions absurdes. Sur la politique israélienne bien sur, mais c'est vrai aussi sur quantités d'affaires franco-françaises, Mermet, Morin, Siné, Enderlin...
Ce serait dommage qu'ASI soit victime de cet aveuglement. Pour un site de critique des medias, c'est assez ennuyeux.
J'ai souvent alerté sur ce risque et je suis un peu désespérée de voir que DS tombe encore dans le piège. -
Ervé
A propos d'antisémitisme, bien réel celui-là, Fiammetta Venner, invitée ce midi au Fou du Roi, révélait qu'une vidéo dénonçant "la domination juive sur la France", circulait librement sur Dailymotion.
Et qu'une autre, toujours sur ce site, appelle au meurtre de Mohamed Sifaoui. -
Georges Roquefort
Attitude perverse incroyable de D.S, véritable caricature du terrorisme intellectuel qui ligote le langage et interdit de penser, sans une culpabilité paralysante, les comportements des icônes de la nouvelle gauche, des ex-colonisés ou des milliardaires de la pseudo bienfaisance humanitaire. Mais que dis-je? Deviendrais-je fasciste? Pardon! Pardon! Chut! -
Gilles Hanauer
J'ai été très mal à l'aise en écoutant cette fin d'émission. DS ne savait plus comment décrocher et sortait constamment de son rôle et semblait le savoir. Et cela durait, durait... . Pean était consterné, nous étions consternés de voir que les questions essentielles autour de Kouchner se noyaient dans un marigot de pensées en rien journalistiques. Au fond, DS semblait consterné également - il n'y a qu'à voir sa tête au clap final !- En bref, un gâchis total, un mauvais service rendu à ceux qui se sont abonnés à ce site pour avoir une information plus complète et objective, et un service rendu à tous ceux qui jettent systématiquement à la tête des empêcheurs de tourner en rond, le mot d'antisémite pour couper court à toute critique. Bravo encore pour votre prestation affligeante, DS ! J'ai quand même pour vous un fond d'empathie, car je sais que vous ne devez pas être fière de vous en ce moment... -
Marc Laurent
Je viens de visionner l'émmission, Daniel Schneidermann t'es odieux ! -
Winston Smith : misanthrope
je pense que le problème n'est pas dans le fond de la question posée mais dans l'insistance pachydermique à la remettre sans cesse sur le tapis. c'était vraiment trop, trop, trop.... -
cilou
Je suis restée sur ma fin en ce qui concerne le Rwanda. Pourquoi tant insister sur le terme de cosmopolite et sur le soit disant antisémitisme de Péan alors qu'il y a tellement de choses à dire sur le Rwanda et notamment sur son livre "Noires fureurs, Bancs menteurs". Il est bien aisé d'attaquer Kagamé comme étant le responsable de l'assassinat du président Habyarimana mais il oublie que d'autres protagonistes comme le Hutu Power avait tout intérêt à élimer le président. Alors qui a assassiné Habyarimana, je ne sais pas et je ne suis pas en mesure de défendre aucune des thèses. Je tiens quand même à rappeler que l'accès au site du crash de l'avion a été refusé à l'époque à la MINUAR (Mission internationale des Nations Unies pour l'assistance au Rwanda) par la garde présidentielle et qu'en conséquence, il n'y a pas eu d'enquête à cette époque. Troublant quand même, non?
En effet ce livre lui vaut de "terribles emmerdes" comme il le dit et cela se comprend. Lisez son livre puis lisez celui de Roméo Dallaire (commandant de la MINUAR) "J'ai serré la main du diable" et faites vous votre opinion.
D'autant plus que je suppose qu'il insiste à nouveau dans son livre sur l'attitude "irréprochable" de la France pendant cette période. Cela laisse pantois quand on pense que même que la mission d'information parlementaire menée en 1998 soulève bien des questions sur le rôle de la France pendant ce génocide, on y voit le médecin de Mitterrand (Bernard Debré) qui affirme que la France a continué à livrer des armes au Rwanda (à l'AGR) après le 6 avril 1994.