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Goulven
http://www.grainedecurieux.fr/graine-de-parents/jouer/les-jeux/pages/les_jeux_video_pas_si_mauvais_que_ca.aspx
extrait :
"Dans votre ouvrage Les écrans ça rend accro, vous ne condamnez pas ces écrans qui envahissent la vie de nos enfants. Pourquoi ?
D’abord, il faut savoir que des recherches scientifiques parfaitement sérieuses apportent des résultats rassurants. En particulier outre-atlantique, Patricia Greenfield a mené les siennes pendant 15 ans et a montré que les jeux vidéo développaient des compétences cognitives : la spatialisation en 3D, le multitasking (accomplir plusieurs tâches en même temps) et l’intelligence déductive.
Au fond, le jeu vidéo bouleverse notre rapport au savoir. On n’est plus dans la position hypothético-déductive habituelle. Là, c’est en jouant que l’on apprend et c’est dur.
D’ailleurs, l’Observatoire Gulli a montré que des enfants ayant joué une heure à la console avait besoin de se reposer… éventuellement devant la télévision. L’exigence de concentration n’est plus du tout la même évidemment.
Et puis, le jeu vidéo n’est pas le lieu de décharge ni le punching-ball que l’on croit. En jouant on apprend à ne pas être dans le « Tout et tout de suite ». Le jeu vidéo est un lieu de persévérance."
comme quoi, rien n'est jamais perdu ... -
Cole Phelps (le Veilleur)
ah oui et puis encore une chose, non seulement les femmes étaient en 2008 au moment de l'émission 40% parmi les gamers mais en plus ces demoiselles ne rechignent pas à tâter du GTA 4, du Halo et autres joyeux FPS, voire même à y exceller plus que certains gamers ;) (cf le nombre d'équipes féminines au salon du jeu vidéo), bref à quand un petit retour sur ce sujet avec de vrais intervenants, des gens comme Rafik Djoumi ou Yannick Dahan ça serait déjà pas mal :) -
Cole Phelps (le Veilleur)
Si vous voulez de l'intellectualisme sur le jeu vidéo et des papiers de fond, réellement de fond, je vous conseille d'acheter et de lire le Magasine IG (In Game) un peu cher certes mais une vraie bible pour quiconque s'intéresse au jeu vidéo au-delà des préjugés et apparences.
Je voudrais juste revenir sur cette émission, car je ne comprend pas comment un journaliste comme Daniel Schneidermann peut parler d'un jeu vidéo sans y avoir joué, si il avait joué et fini le jeu, il verrait que sa phrase "peut-on gagner sans tuer des gens" est en plus d'être totalement hors de propos n'a aucun sens. Car justement quand on joue à GTA mais ça se vérifie aussi avec Red Dead Redemption (la variante Western de GTA) on se rend compte que justement on ne gagne pas dans ces jeux là, gagner c'est perdre.
A quand le même type d'émission sur Red Dead Redemption par exemple qui fait un carton, mais avec des vrais invités, des gens comme Rafik ou d'autres, capable de décrypter le propos d'un jeu vidéo de manière intellectuelle et d'y apporter un propos "philosophique" éclairant.
Chez Rockstar, en un sens, gagner c'est perdre, perdre son humanité, perdre la vie d'être cher, perdre un statut pour en gagner un autre plus méprisable encore, perdre l'honneur, perdre.
Alors que les gens dans GTA comme dans Red Dead Redemption quoi que l'on fasse, ne cesse de nous rabâcher, "tu es un homme bien Nico Bellic", "Vous êtes quelqu'un de bon John Marston". -
Bogdahn
C'est amusant tout de même, l'invité Julien dit que le reportage du début porte sur World Of Warcraft alors que justement les images ne correspondent pas et il stigmatise le jeu sans avoir l'air d'y toucher pendant toute l'émission...Mais il se garde bien de parler de Dofus, le jeu massivement multijoueur comme world of warcraft, alors que pourtant les images du reportage font plus penser à dofus qu'à world of warcraft. Pourquoi à votre avis ? Parce que Dofus est édité par Ankama, très sympathique entreprise dont dépend...Gameblog, le site de l'invité en question !
De même il reproche à world of warcraft de ne pas être recommandé aux plus de 18 ans...Sauf que Dofus cible explicitement les très jeunes joueurs et n'a pas une recommandation 18+ !
Toutes les mécaniques décrites pour world of warcraft s'applique à Dofus, et pas un mot là dessus.
Dans le même genre, il dit qu'il n'a jamais joué à ce genre de jeu, mais pourtant il a déjà fait des papier à propos de Dofus... sans y jouer ? Bref tout ça n'est pas bien honnête je trouve. Et clairement pas digne de la réputation de Gameblog, que je ne lirais plus de la même manière. -
Cassandre
Demandez l'avis de Serge Hefez, le psy omniprésent narcissique, qui est dans tous les médias, le zorro-psy .
Pourquoi inviter TOUJOURS LE MEME PSY SUR LES PLATEAUX ? -
yannfanch
Mont a ra mat? Bonjour
Voici mon avis sur les jeux video.
C'est la première fois que je post sur les forum d'asi.
Je situe le cadre familial:
J'ai trois enfants, trois filles 9, 7, 5 ans. Elles sont éveillées, agréables, sans soucis particulier. Nous n'avons ni télé, ni jeu vidéo. Elles ont un ordinateur avec internet dans leurs chambres. Bien entendu nous faisons attention à ce qu'elles visitent.
Mon ainée me dit que beaucoup d'enfants de sa classe à noel ont recu des DS ou WI ou trucs du genre. Bon, chacun fait ce qu'il veut.
J'ai donné la vision suivante à ma fille pour expliquer mon refus des jeux video: Dans un jeu video, tu verras une voiture rouge. Elle fera 2mètres de large et 3 mètres de long. Toi dans ton livre, la voiture, tu l'imagineras rouge ou verte, ou bleu ou orange avec des points noir ou couleur arc en ciel.....Elle aura toutes les formes toutes les tailles que tu souhaiteras. Je crois qu'elle a compris.
J'ai connu un type qui a un jour a connu les jeux en ligne. A partir de ce jour, il est tombé dans les abimes. Il ne dormait plus passait sont temps à jouer. Il y jouait la nuit. Il en oubliait de se nourrir correctement. Il a perdu son travail, a été obligé de vendre sa superbe ducati qu'il aimait tant. Il etait drogué!
Les jeux sont comme le tabac ou l'alcool ou les petites herbes rigolotes. Il faut en consommer avec modération.
Ken ta tro ha bloavezh mat d'an holl (A la prochaine et bonne année à toutes et tous)
Dider -
Epsilone
Bonjour,
La raison pour laquelle je post aujourd'hui dans cet ancien forum, c'est pour signaler aux @sinautes qu'un nième reportage sur "le danger des jeux vidéos" a été diffusé au 20H de France2 du vendredi 02/01 (http://jt.france2.fr/player/20h/index-fr.php?jt=20090102&timeStamp=1834).
Il n'ont cette fois pas fait appel à un psy pour "analyser le phénomène", mais ils utilisent la même méthode de traitement
- la généralisation : la plupart des images de jeux correspondent à "World of Warcraft", qui est 1 jeu parmi tant d'autres, et qui plus est un type de jeu bien particulier,
- l'absence de chiffres précis et représentatifs de ce "danger"
De plus, pour quelle raison la rédaction du journal a jugé ce sujet important en ce 02/01/09? Une loi va être votée sur le sujet? Un jeune (car c'est forcément un "jeune") s'est suicidé à la suite de longues heures passées devant son écran?
La présentation du sujet par D Pujadas laisse à penser que c'est l'importance des ventes de jeux vidéos à Noël qui en fait un sujet d'actualité ; alors pourquoi ne pas faire un reportage sur la raison de cet engouement, plutôt que de présenter, comme d'habitude, ce nouveau loisir comme un danger? Mystère :)
Eps
PS : je profite de ce message pour souhaiter une Bonne Année 2009 à toute l'équipe d'@SI et à tous les @sinautes ... que le site, et la chaine, @SI fêtent le plus de bonne année possible ! :) -
Malagate
Vous voulez lire un excellent magazine sur les jeux vidéo sans cirage de pompes et avec des bon dossiers (sur le jeu vidéo en tant qu'art, DADVSI, le rôle des médias et des politiques..;etc) et bien prenez le Canard PC.
Pas de pub à tout va et uniquement pour les jeux qui leurs plaisent, pas de lange de bois, beaucoup d'humour et d'excellentes analyses. Un bon magazine, pas grand chose en commun avec pas mal d'autres parutions qui ne servent plus que de vitrine.
Et en plus il y a des lapins :D
Bon, ça c'était pour dire qu'il n'y a pas que des daubes côté journalisme des JV, loin de là.
Maintenant évidemment c'est nouveau, ça fait peur, ça bouffe des heures à TF1 et on peut facilement leur mettre sur le dos tout et n'importe quoi....bref comme à chaque nouveauté. Après tout je rappelle que les femmes n'avaient pas le droit de lire (dans le mœurs en tout cas...il y a bien longtemps) car le cerveau féminin produit tout de suite des vapeurs et s'emballe devant toutes ces informations....la mort pouvait s'en suivre ou en tout cas un état bien fâcheux. Puis ça a mis beaucoup d'idées dans leurs têtes, les lectures.
Et voyez le résultat aujourd'hui, rien ne va plus avec elles.
Oui bon, caricatural mais je trouve que le parallèle n'est pas infondé. -
Fandasi pour clavier
Pour parler des jeux vidéo, pourquoi toujours inviter un psy sur le plateau ? Parce que les jeux vidéos , c'est comme le web , c'est dangereux , hein M Calvi ? -
Bob A.
Pour Henri Manguy, vous ne devez pas jouer souvent aux jeux video, on ne dit pas tuer mais fraguer dans le jargon. Si vous ne comprenez voici les fps expliqués aux enfants : par ici
PS: Je n'ai rien avoir avec le Bob Arctor de feu le magazine Joystick, juste le personage de P.K.Dick ! -
S.
Pour continuer un peu sur la pente fatale, je vous renvoie au documentaires passé récemment sur Arte et Planete sur le jeu vidéo, mais aussi l'excellente émission de Yves Calvi : C dans l'air du Mardi 10 juin 2008 : sujet (accrochez vous !) Internet : nuit gravement à la santé.
Oui bon c'est pas les jeux vidéo directement, faut attendre bien 10 - 15 secondes avant qu'ils ne déboulent sur le tapis roulant de cliché que vont laisser aller nos spécialistes pendant tout e l'émission.
Je me permet aussi de rajouter pour Henry Manguy que s'il veut parler de Catharsis et démontrer que ça ne fonctionne pas dans GTA il va être obligé à un moment d'y jouer. Même chose si son sujet n'est "que" de parler des discours sur la violence, il va falloir se frotter aux objets dont il est question à un moment. A moins que monsieur ne soit philosophe ?
le lien pour c dans l'air : Internet : C dans l'air -
Laxmi
Je trouve intéressant de trouver sur Asi une telle question sur "psys et jeux vidéo". Je me souviens d'une émission (assez ancienne, je crois) que Asi version télévisée avait organisée. Et qui était l'invitée de choix ce jour-là?... Une psy! Et pas n'importe laquelle. Une dame d'âge (très) mur, agressive, qui nous avait jeté ses diplômes et titres universitaires à la figure. Et qui nous avait enseigné d'un ton docte tout le mal qu'il fallait penser des jeux vidéo. J'aimerais beaucoup que Asi nous montre un extrait d'archives. Comme quoi on peut évoluer. J'avais été frappée par la présence de cette dame, car je travaillais à l'époque et par hasard sur le marché des jeux vidéo; je n'y connaissais rien, mais j'avais réussi à trouver sans problème des profils de "spécialistes" plus compétents et plus aimables. J'avais donc été très étonnée de constater que Asi interroge ce type d'"expert", et je m'étais demandée comment vous aviez pu en arriver là.
Donc, un petit bout d'archives serait le bienvenu.
Cordialement
Laxmi -
acryline
Pour aborder le thème des jeux vidéo d'une façon différente, l'université Paris 8 organise une journée sur le thème : "Jeux vidéos : création et recherche".
Pour plus d'informations voici le lien du site "Conférences de la cité " (une mine d'or ).
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/v2/html/2007_2008/seances/seance_74.htm
Ce n'est pas une conférence, donc je ne sais pas ce que le site mettra en lien après cette journée.
N'étant pas parisienne je n'y assisterai pas, même si le sujet m'interesse beaucoup :(
Voici une autre conférence en ligne du 14 décembre 2004 que je n'ai pas encore vue: vidéo +diaporama
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/04-05/conferences/10-04-techno_futur/12-remy/index.htm -
Babibocho
L'Europe et le système de classification des jeux vidéo (âge, genre) évoqué très rapidement pendant l'émission -
Eo
Je suis ravie que vous parliez de ce sujet, il y avait une mise au point à faire, dommage que vous ne passiez pas à la télé, ça me ferait moins pester après les émissions à la télévision.
Je ne trouve pas normal l'idée du psy systématiquement à la sortie d'un nouveau jeu et cela témoigne qu'il y a un réel problème dans la perception du jeu vidéo.
A en écouter certains, les jeux vidéos violents (ainsi que le Métal ou les films de Tarentino) sont à l'origine de tous leurs maux.
La décadence de la jeunesse a commencée, les jeunes vont tous devenir des assassins ou tous se suicider si on n'interdit pas toute cette violence (je crois que ça a toujours été ça à chaque nouvelle génération).
Ces mêmes personnes vont regarder le journal de 20h avec leurs enfants, où on voie tous les jours des cadavres et des gens qui souffrent (guerre, attentat, tremblement de terre). Pourquoi ne pas parler de cette violence là ? je trouve cela... étonnant... (si on suit le raisonnement qui voudrait que ce soit la musique, le cinéma, les jeux vidéos qui en sont la cause, bien sûr)
Pour GTA 4, le jeux fait polémique à cause du contenu violent mais il est déconseillé aux moins de 18 ans, donc, je ne vois pas où est le problème.
Les jeux sont chers. Forcément, les parents sont au courant quand leurs enfants achètent un jeu. Il suffit qu'ils leurs expliquent que le jeu n'est pas fait pour eux et qu'il y a de grandes chances que ça ne les intéressent tout simplement pas.
Bon, aussi, c'est pénible c'est amalgame "violence, addiction" alors que, d'après moi, ça n'a rien à voir. L'addiction, on peut l'avoir sur MSN, avec des jeux tout con non violent, ou rien à voir, à ne pas pouvoir se passer de son téléphone portable (c'est quand que vous faites un sujet sur le traitement de médias tout récent du danger des téléphones portables alors que le problème est connu depuis très longtemps) ou de sa télé (et ça, c'est pas de l'addiction, c'est normal !).
Parce que je pense que pas mal de gens croient que passer 4 heures devant un jeux vidéo, c'est de l'addiction et 4 heures devant sa télé, ce n'en est pas. C'est bizarre quand même.
Malgré tout, je pense qu'avec l'essor des jeux vidéos aujourd'hui, les mentalités vont changer assez vite parce que la cible à changée.
Je pense à la Wii, aux jeux dits "cérébraux", à "guitare héro" ou les jeux pour chanter, danser ...
Les jeux vidéos prendront leur place dans la famille et non plus réservé aux "gamins" ou "adulescents".
Et quand Papy fera une crise cardiaque parce qu'il aura cramé tous les autres sur un jeu quelconque, on dira encore que c'est la faute des jeux vidéos ...et on mettre un âge maximum conseillé ;o)
A+ -
Dolestion
Je pense qu'il essaye de se battre contre qqch qui ne contrôle pas ! Ce qui me fait rire pour GTA , j'ai 20 ans et la première fois que j'ai joué à Gta c'était le 1 ...jdevais avoir 12 ans fin c'était sur ps1 ...et voilà avec ce jeu , on rigolait bien avec mon voisin , et j'ai 20 ans , je n'ai encore tuer personne :) j'ai même jouer le 3 pendrant presque 100 heures je ne suis pas fou !
Le seul vrai problème ne vient pas du jeu lui même , c'est que les pubs ou autres médias , font croire , aux personnes , que le jeu est proche du réel , dc eux les adultes ok ils ne sont pas dupes , on le sait c'est un jeu et que que rouler à 100 km/h en moto on perd notre physique pour être gentil ! Mais un enfant de 12 ans , si dans sa tête il ne se dit pas que c'est un jeu vidéo (car on pourrait ce prendre pour le russe) et bien c'est sur que le mec va pas être bien ...
Pour finir j'écris ce qui me passe par la tête , dc si vous n'avez pas tout compris dsl :p jdois réviser :p
Pour dc :) Je pense que c'est aux parents qui ont la responsabilité de dire stop aux jeux vidéos :) et voir si leurs enfants n'est pas trop dedans !
Pour mon expèrience personnel :) jy suis depuis tout petit et ca va jmen sors bien ! Leurs psy servent à rien juste à parler pour ne rien dire -
Guillaume
À la lecture de ces contributions, c'est un sentiment dubitatif qui apparaît à mon esprit ; j'ai apprécié les arguments des jeunes gens qui, comme moi, tendent à subsumer les jeux-vidéos — ou, à tout le moins, les meilleurs d'entre eux — sous la catégorie des œuvres culturelles. Cependant, était-il nécessaire de faire un tel étalage de culture (le recours à des maximes et adages latins forme un sentiment particulièrement délicieux de désuétude) ?
Il m'est possible d'affirmer, à l'âge de 23 ans, avoir lu il y a des années, entre autres, Louis-Ferdinand Céline, Philippe Muray, Chateaubriand, Kafka, Goethe ; dans leur langue d'origine Georges Steiner, Orson Welles, William Faulkner, Shakespeare ; écouter encore à présent du RAP, du R'n'B, de l'électro, rarement du classique ; me nourrir de Schopenhauer ; être un cinéphile accompli ; lire quotidiennement Le Monde, The New York Times ou encore Wired ; c'est-à-dire mettre en avant une culture éclectique devant justifier, par voie de conséquence, mon attrait pour les jeux vidéos.
À mon sens, cependant, la relation n'est pas celle de la déduction mais bien plutôt de l'induction. Selon mon expérience, ce sont les jeux vidéos qui ont nourri mon désir d'ouvrir mes horizons vers d'autres œuvres de la même nature. J'ose en effet, au grand dam de ce que déplorait Finkielkraut, mettre sur un même plan Titus de Shakespeare (la question de la partenité mise de côté ici) et Postal² ; La nuit des temps de Barjavel (pour la science-fiction dans l'anticipation, le côté détective en moins) avec Pandora Directive, le plus beau poème de Hölderlin avec ICO ; etc.
Heureux sera le jour où un livre tel L'image-mouvement de Gilles Deleuze sera consacré aux jeux vidéos. À la vue d'un jeu comme Myst III, il me semble qu'il est impossible de ne pas considérer les jeux vidéos comme des œuvres, au sens qu'en donne Hannah Arendt. Si un jour il m'est permis d'avoir un (des) enfant(s), j'aurai le devoir de lui (leur) transmettre cet héritage culturel (même si Postal² me pose un problème de conscience) au même titre que l'accès à mes bibliothèque et vidéothèque personnelles.
(Message modifié pour coquille) -
LB
Merci, ASI !
En tant que joueur, je me demandais pourquoi on avait droit à une telle cabale envers les jeux-vidéo et je pensais comme beaucoup "méconnaissance du sujet" ou "choc de génération".
Je n'avais jamais pensé à la forte concurrence du jeu-vidéo avec la télévision. On a vu comment les grands patrons de télé ont grincé des dent lors de l'arrivée de la TNT, comment Virgin17 et NRJ12 ont été vite rappelé à l'ordre par le CSA sous demande de TF1 et comment TF1 fait jouer ses relations pour dicter certaines règles au sein de la commission pour la télé publique.
Les gens qui jouent aux jeux-vidéo au lieu de regarder la télé font perdre de l'argent à la télé, alors la télé fait régulièrement des campagnes anti-jeux-vidéo avant la sortie de blockbusters.
C'est clair qu'au cinéma, du Tarantino (par exemple) est théoriquement plus "dangereux" que des pixels violents d'un GTAIV. Pourtant, on ne diabolise pas le cinéma, alors qu'il y a également une limite d'âge facilement contournable (surtout avec le téléchargement sur Internet). -
Benoit Mercier
Bonjour. Je tiens à faire partager mon expérience et mon témoignage à propos des jeux vidéo.
j'ai 28 ans et je suis ce qu'on appelle un "gamer", un joueur régulier, dont le jeu vidéo est un des loisirs principaux. Je suis aussi un membre très régulier du site de Julien Chièze, Gameblog.fr, que je fréquente quasiment depuis le début. Ne voyez pas ça comme une tentative de coercition ou de prise de position subjective, mais plutôt comme le point de vue de quelqu'un qui a vu ces événéments autour de GTA IV sur le site depuis le début (la fameuse "lettre ouverte à Michel Denisot", point de départ du débat sur @si).
Je pratique donc régulièrement depuis une quinzaine d'années, et j'ai eu à peu près toutes les consoles principales, et bien entendu de nombreux jeux. Cette passion m'a même conduit à une activité "semi-professionnelle", puisque je suis rédacteur pour différents sites spécialisés amateurs (je ne suis pas rémunéré, d'où les guillemets). Et pour ajouter à ma position, je suis aussi jeune père d'un petit garçon de 11 mois ; je ne suis donc pas encore confronté à son éducation vis-à-vis du jeu vidéo, mais déjà à son éducation tout court, et c'est le plus difficile!
Le jeu vidéo a été et est mon loisir principal depuis le début de mon adolescence, et j'ai vu passer tout un paquet de jeux vidéo : des jeux d'aventures, des jeux de réflexion, de plate-forme. Des jeux tout publics, des jeux bien entendu très violents. Pourtant, je suis quelqu'un de relativement sain : j'ai une famille, des amis, des sorties de temps en temps, j'ai plutôt réussi ma scolarité (Bac avec mention, BTS avec une des meilleures notes de ma promotion), j'ai même participé à la dernière campagne municipale dans ma ville en tant que candidat. Très engagé politiquement et socialement, je sais faire la part des choses entre le loisir jeu vidéo et le reste de ma vie. Le jeu vidéo n'est qu'un moyen de me détendre, de vivre une aventure à travers les personnages du jeu, de me détendre avec un puzzle game (type Tetris, mon jeu favori), ou de faire une course avec ma compagne de temps en temps.
Et la plupart des "gamers" que je connais, ceux qui fréquentent le site Gameblog.fr notamment, sont comme moi, de jeunes adultes, dans la vie active ou étudiants, qui ont pour passion commune le jeu vidéo et ce que Michel Denisot appelle péjorativement la "sous-culture" : cinéma, bandes dessinées japonaises et américaines (qu'on appelle Manga et Comics, pour les néophytes), mais aussi de plein de choses. D'ailleurs, vous seriez surpris de voir le niveau social des réguliers de ce site : avocat, dentiste, étudiant en médecine, étudiante à Sciences-Po (oui, car il y aussi des filles qui sont "gameuses"), informaticiens, programmeurs, commerçant, j'en passe et des meilleurs.... Et tous ont entre 20 et 30 ans! Rien à voir avec l'image classique du boutonneux adolescent qui joue tout seul à des jeux dans sa chambre. Aujourd'hui, le gamer (qui a découvert le jeu vidéo dans son adolescence, dans les années 80-90) est un jeune actif, avec un métier, une vie sociale, voire des enfants (comme c'est mon cas).
Et donc, bien entendu, la façon dont est traitée la sortie de GTA IV a atterré bon nombre de mes "collègues" gamers. Nous ne reconnaissons pas dans l'image que les médias se font de nous, puisqu'elle est complètement erronnée! La plupart d'entre nous a bien entendu acheté GTA IV, et tout le monde admire ce jeu, s'amuse avec, mais n'a nullement envie d'écraser du piéton! D'ailleurs, comme le disait Laurent Checola dans la vidéo, ce jeu est très moral en fait, puisque la police est là, permanente, collante, et prête à vous tomber dessus à la moindre incartade (même involontaire). Pour ma part, j'évite autant que faire ce peut d'écraser un piéton, d'abord parce que moralement, je trouve que ça n'importe rien au jeu en lui-même, et en plus cela risque de me retarder dans l'évolution de ma quête, puisque si les flics m'attrapent, je suis obligé de recommencer. Et après, on dit que ce jeu est immoral?
Pour moi, GTA IV est finalement assez proche d'un très bon film de gangsters, comme l'excellent Heat de Michael Mann, ou les films de mafia de Scorcese (les Affranchis par exemple). rien de plus. Les ficelles narratives sont les mêmes, les ressorts dramatiques aussi, et finalement, la seule chose qui change, c'est qu'on est l'acteur. Tout est question de point de vue, mais je pense qu'il vaut mieux être acteur et voir jusqu'où on peut aller, que d'être passif et de voir les autres faire de la violence devant vos yeux. De ce fait, je pense que le cinéma, la télévision et surtout LES JOURNAUX TELEVISES sont bien plus pernicieux pour la banalisation de la violence de nos enfants. Et puis, de toutes façons, comme il est si bien dit dans le débat : GTA IV est déconseillé aux moins de 18 ans. Un parent un tant soit peu responsable fera en sorte que son enfant n'achète pas le jeu avant l'âge, ou du moins devant l'âge mental de son enfant (on peut avoir 15 ans et avoir la maturité suffisante pour jouer à un jeu de ce type ; c'est aux parents de faire la part des choses). Vous laisseriez votre enfant aller au cinéma voir un film interdit aux moins de 18 ans, vous? Pour les jeux vidéo, c'est pareil! Et puis de toutes façons, vous ne pourrez jamais contrôler tout ce que votre enfant fait, surtout à l'adolescence. Combien d'entre nous ont caché à leurs parents qu'ils fumaient, buvaient et avaient des partenaires sexuels? Et combien d'entre nous ont visionné des films X avant d'avoir 18 ans? Pour les jeux vidéo, on en arrivera à la même chose, mais ça fait aussi parti de l'éducation d'un enfant la gestion des interdits et son rapport avec ce qu'il "n'a pas le droit de faire".
Et pour terminer, je vais vous faire part d'une expérience que j'ai eue récemment. Je suis en train de jouer à un jeu qui s'appelle God of War II sur Playstation 2. Ce jeu est sorti en février 2007, assorti lui aussi d'une mention déconseillant le jeu aux moins de 18 ans. Le jeu? Dans un monde rappelant la Grèce Antique, vous êtes Kratos, un spartiate qui a tué Arès, le Dieu de la Guerre pour prendre sa place dans l'épisode précédent. Aujourd'hui, vous êtes trahi par Zeus lui-même, qui vous renvoit à votre condition de guerrier humain. Vous devez donc retrouver Zeus et vous venger, dans un tonnerre de décapitations, de démembrements, et de violences toutes plus insoutenables les unes que les autres (mais qui doivent être assez proches des légendes de la mythologie grecque, cependant); Ce jeu est d'une violence parfois choquante (même pour un joueur habitué comme moi, qui en a vu d'autres), et je comprend aisément son classement le déconseillant aux mineurs. Et il est clairement plus violent que GTA IV, et moins moral (enfin, après tout, depuis quand la mythologie grecque est-elle morale?). Mais pourquoi ce jeu n'a-t-il pas fait autant de grabuge dans les médias à l'époque de sa sortie? Parce qu'il n'est pas très réaliste? Certes, il n'empêche que la plupart de ces histoires épouvantables de Prométhée se faisant manger le foie par un aigle, en punition de Zeus, ou les guerres spartiates qui se faisaient dans une orgie de viande et de membres arrachés sont des légendes que l'ont m'a enseigné au collège. Je pense plutôt que parce qu'il n'a pas l'influence que peut avoir un GTA en terme de ventes (God of War s'est plutôt bien vendu, mais cela n'a rien à voir avec les scores faramineux du dernier GTA), et cela a laissé indifférent les médias. Pourtant, il est clair qu'entre GTA et God of War, c'est principalement au dernier que je ne voudrais pas que mon fils touche avant d'être suffisamment mature pour l'aborder, tellement sa violence brute peut paraître insoutenable pour qui n'y est pas préparé.
Cela dit, malgré plusieurs heures sur ce jeu, je n'ai pas envie d'arracher les bras et la tête de mes voisins, mais j'ai plutôt envie de me replonger dans une encyclopédie pour redécouvrir ces merveilles que sont les légendes grecques, troyennes et macédoniennes, qui malgré leur violence elle aussi insoutenable, sont un puits pour comprendre l'évolution de notre monde. Et j'encouragerai mon fils à s'y intéresser aussi, avec les avertissements de rigueur, qu'il ne prenne pas ces récits pour argent comptant...
Bref, en conclusion, laissez vos enfants jouer, mais faites en sorte qu'ils soient aussi curieux et cultivés que possible, pour aborder le monde de la meilleure façon qu'il soit, car c'est l'ignorance qui tue notre société, pas les divertissements dits "violents"...