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Pazuzu
Je ne suis pas un lecteur du Canard (ni d'aucun quotidien d'ailleurs, honte à moi !) mais je tombe des nues. Je suis sidéré d'apprendre qu'une institution telle que le Canard refuse d'envoyer un représentant s'expliquer sur le plateau d'Asi avec deux journalistes qui remettent en cause ses méthodes. Je m'attends à ce que Beau, qui tient le rôle de l'avocat, réponde du tac au tac et défende bec et ongles ses anciens collègues. Mais loin de contre-attaquer, ce dernier donne du grain à moudre à ses contradicteurs et j'apprends qu'au Canard, comme dans tous les journaux, il y a des thèmes interdits, tabous, inattaquables, que c'est normal et qu'il ne faut pas se formaliser pour si peu. On le savait déjà ? Oui, mais jusqu’à présent les journalistes avaient la décence de le nier !
Quelle crédibilité donner aux journalistes après cet aveu ? Reporter Sans Frontières attaque les Etats qui emprisonnent et torturent les journalistes. Va-t-il falloir inventer une ONG qui attaque les Etats qui n’emprisonnent pas les journalistes qui s'autocensurent ?
Un journaliste est un historien du présent. Un historien qui trahit délibérément les faits du passé à des fins idéologiques est un révisionniste. Un journaliste qui trahit délibérément les faits du présent c’est quoi ?
Egalement, je suis sidéré de savoir que tant de gens s’offusquent qu’Asi ose se pencher sur cette polémique, comme si le Canard avait était déclaré intouchable par le politburo. J’ai la naïveté de croire que personne n’est intouchable, que tout et tout le monde peut faire un sujet d’enquête, à condition que ladite enquête respecte les règles déontologiques. Si demain un journaliste découvrait que Sœur Emmanuelle dealait du Crack pour financer Al Quaeda et que son principal client était l’Abbé Pierre, j’espère que l’affaire ne serait pas enterrée.
Info, vérité, preuves, transparence. Je n’en demande pas plus.
Si un journaliste décidait d’enquêter sur les coulisses d’Asi, j’ose espérer que Daniel Schneidermann lui ouvrirait grand les portes. -
Olivier T.
Le Canard Enchaîné et Arrêt sur Images font partie des derniers ilots de résistance de la presse libre. Ce n'est pas le cas de Paris Match et j'ai des doutes en ce qui concerne Libération. Cette émission m'a permis de découvrir http://www.bakchich.info/ qui me semble intéressant. -
CharlyAM
la cuisine du canard, et des rédactions, les manipulations, la problématique des sources, émission qui ouvre sujet à discussion. -
Jean Georges Metzger
Ces journalistes anti-Canard ne m'ont absolument pas convaincu, je dirais même plus: ils font parti de la nouvelle génération de" journalistes couchés" pour avoir leur "pâtée" et un peu ,de fric grâce au Canard, dommage pour vous Daniel de leur servir la patée, mais ce fut intéressant. C'est pas beau de faire" le Beau". -
yann
Super ils sont francs comme des ânes qui reculent.
Mêmes si l'affaire est vrai on ne peu pas écarter une commande ou un appuis à la réalisation du livre.
la seul chose qu'ils ont réussis, c'est mettre le doute sur un des seul journal papier qui casse du bois sur la politique bling bling. -
ancilevien74
http://www.bakchich.info:8080/article6130.html
Il manque juste un lien vers la page de l'émission sur ce site. -
Jeffer
l'émission m'a convaincu de ne pas acheter le livre (suffisamment de commentaires ici très bien développés, je vous épargne la redondance)
ceci dit un truc me reste en travers de la gorge : peut être qu'ils se sont trouvés de très bonnes raisons sur l'instant pour ne pas publier les révélations du double salaire de sarkozy, en attendant ils ont illustré parfaitement la formule 'les combats pour la liberté se perdent toujours faute de combattants" (approximativement)
et venant d'eux, c'est une grosse déception... -
PensezBiBi
Daniel S. a vraiment un probleme avec les journalistes investigateurs (souvenons-nous de sa hargne envers Denis Robert dont il n'a jamais supporté les travaux sur la Grande Finance - avant même l'Heure de la Crise). Faut qu'il essaye de les déplumer... Ce n'est pas grave, Daniel : Walpole t'aime bien... quand-même.
Reprocher au Canard ses articles et ses approches, dire que le Canard est pro-sarkozyste, il y a juste de quoi en rire. Walpole est lecteur au numero près du Canard depuis quarante ans et les arguments de Valdiguié ( de Paris-Match donneur de leçons !!!!) et de Laske ( recalés tous deux à l'examen d'entrée au Canard... chuuttttt!) n'ont ni le poids des mots ni le choc des arguments.
Walpole, lui,aime le Canard et l'ecrit haut et fort sur son site. Il avait déjà aligné ce même Valdingué dans un autre article de mai 08 ("Non Denis Robert n'est pas un personnage")
A la prochaine, Laurent !
Walpole -
grisou
J'ai lu une (petite) partie des messages et je pense que plusieurs personnes ont fait les commentaires que moi-même j'aurais faits : à savoir , j'ai trouvé les 2 co-auteurs pas très à l'aise ; je suis confortée dans mon désir de lire le Canard enchaîné et je ne fais pas grief aux journalistes du Canard de rencontrer des hommes politiques ! -
Patrice Guyot
Merci à Aloysius d'avoir pris la peine d'exprimer et d'argumenter une déception que je ressens, moi aussi, cruellement...
La presse libre ne constitue plus qu'un minuscule îlot dans un océan de béni-oui-oui, dans un consensus mou incroyablement répugnant et très comparable au silence des Français pendant le régime de Vichy.
Seul Internet impose encore (avec pas mal de retard) aumédias d'évoquer les innombrables scandales et dérapages (très contrôlés au demeurant) qui sont la réalité de la France Sarkozienne. Europe 1 vient (enfin) d'évoquer les agressions fliquesques et canines suivies de fouille au corps dans le Gers, en s'empressant de préciser que Marie-Chantal Alliot allait prendre des mesures. Autoriser l'exécution séance tenante des éventuels suspects ?
Mais il faut se dépêcher de profiter de (l'illusoire) liberté d'Internet : d'une part tout individu critique est largement fiché, d'autre part les possibilités de s'exprimer vont être restreintes drastiquement, soit par la Loi, soit en faisant des "exemples"
Dans ce contexte tirer sur le canard c'est vraiment se tirer une balle dans la palme !
Et ne pas même tenter de défendre le palmipède, de la part d'@si c'est une sorte de trahison !
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Aloysius
Daniel,
je crois comme vous qu'@si doit critiquer le Canard s'il y a matière à le faire : en aucun cas, quand on fait profession de critiquer les médias, l'hebdomadaire satirique ne doit être considéré comme un sujet tabou. Mais il y a la manière. Comme bien d'autres j'ai été choqué par l'article de Dan à cause du ton qu'il emploie : même s'il faut le critiquer, le Canard mérite sans doute mieux qu'un procès expéditif et déjà plié avant tout examen critique sérieux, et je crois qu'il n'est ni utile ni convenable d'être à son égard aussi arrogant. Il me semble, Daniel, que votre situation personnelle, vous qui avez fait l'objet du film de Pierre Carles et d'un dossier de critiques sur internet, devrait vous engager à davantage de réserves.
J'apprécie, Daniel, que vous relanciez vos interlocuteurs pour obtenir des réponses à vos questions. Malheureusement, je dois constater que ce souci de rigueur souffre dans cette émission de quelques lacunes, en particulier pour ce qui concerne le principal argument à charge contre le Canard. Quand vous demandez à Nicolas Beau pourquoi son article sur les honoraires de Sarkozy a été "enterré" par le Canard, il vous répond tout d'abord qu'il serait inconvenant de sa part de se prononcer à la place du Canard et laisse entendre qu'il n'en sait trop rien. Plus tard, il parle de la nécessité de ménager les sources pour la presse en général. Toute la question est de savoir si c'est vraiment ce qui s'est passé pour l'article refusé : s'agit-il d'une interprétation personnelle de Nicolas Beau, d'une hypothèse de sa part, ou bien a-t-il des raisons sérieuses d'affirmer que le Canard a refusé son article pour ce motif ? Cette question, Daniel, est fondamentale : elle fait la distinction entre une simple opinion personnelle et un témoignage. Et pourtant, vous ne l'avez pas posée. Pourtant, vous affirmez : "un ancien journaliste du Canard, Nicolas Beau, reconnait sur notre plateau qu'un scoop sur les honoraires d'avocat perçus par Sarkozy alors qu'il était ministre de l'Intérieur a été enterré par l'hebdomadaire, entre les deux tours de la présidentielle, parce que Sarkozy...était une source du Canard." Pour du raccourci, c'est du raccourci (en plus Nicolas Beau n'a pas dit que Sarkozy était une source du Canard, il n'a parlé que de son entourage).
J'aurais aimé, aussi, puisque cet élément est la seule "preuve" sérieuse des prétendues tendances pro-sarkozistes du Canard, qu'on m'explique en quoi cet article sur les honoraires de Sarkozy était un scoop aussi important, un "scud" comme le dit Nicolas Beau. Je n'ai pas compris en quoi la prise illégale d'intérêt dans une affaire d'immobilier, sur laquelle le Canard est revenu trois semaines de suite, serait bien moins importante que cette affaire, alors que cette perception d'honoraires était légale. Nicolas Beau affirme que le scoop reposait sur le fait que c'était immoral ; le Canard de son côté a jugé que l'article méritait seulement une place dans son dossier. Alors la question : "cet article était-il vraiment un scoop ?" est une question capitale : mais elle a été négligée. Et pourtant, vous avez encore tranché, Daniel, vous montrant même un peu choqué, sans rien démontrer et sans nous donner les éléments pour comprendre si la portée de ce scoop devait ou non être relativisée. L'idée que ce "scoop" aurait pu être mineur et que le Canard aurait pu juger mesquin de s'acharner sur Sarko une quatrième semaine et a fortiori entre les deux tours n'a même pas été effleurée.
Faute d'éléments sérieux pour comprendre et soutenir les accusations contre le Canard, il me reste l'impression désagréable d'un procès superficiel, pour ne pas dire expéditif. L'impression d'un mêli-mêlo, aussi, car la question des sources dans ce débat portait essentiellement sur la page 2 et sur le journal de Carla, alors qu'à entendre vos invités, j'ai eu l'impression qu'elle s'étendait au journal tout entier. Le journal de Carla n'est qu'un divertissement et la page 2 n'est qu'un recueil de ragots et de bruits de couloir dont il est évident qu'ils émanent des hommes politiques eux-mêmes et de leurs collaborateurs : personnellement, que le Canard ménage ses sources dans ce cadre-là, je m'en moque complètement. Ce serait autre chose si cette question des sources compromettait le vrai travail journalistique des enquêtes, mais aucun élément sérieux dans cette émission n'a permis de l'établir à mes yeux. Reste donc des généralités : les journalistes en général doivent composer avec la susceptibilité de leurs sources, le Canard doit donc faire pareil et l'affaire est pliée : tout cela n'est pas très sérieux.
Quant à savoir si le Canard, dans un passé assez lointain, ait pu être plus discret sur les dossiers de la gauche, c'est un autre sujet. Qu'il faille le pointer, j'en conviens évidemment. Mais cette question mériterait peut-être plus qu'un simple survol. Si le Canard s'est montré sans doute un peu trop discret, il n'a pas pour autant étouffé les affaires en question, déjà largement médiatisées. Peut-être dans l'affaire du Rainbow Warrior ont-ils été trompés par une de leurs sources ? Peut-être n'ont-ils pas eu totalement tort de rester en retrait sur la question de l'affaire Elf, dont la presse faisait massivement "l'affaire Dumas", alors que la suite de l'enquête a apparemment été à décharge de leur ancien avocat ? Certes relativiser ne veut pas dire excuser et le Canard mérite certainement un pan sur le bec : mais dans ce cas encore, je regrette que les voies qui auraient pu inscrire les critiques dans leur juste cadre aient été si peu explorées.
Et même à supposer que le Canard ait délibérément joué la carte de l'omerta sur des affaires impliquant la gauche par le passé, ces révélations des deux journalistes sentent pas mal le réchauffé ; pour le reste, cela donnerait d'autant plus de raisons de douter qu'ils soient maintenant pro-sarkozistes, si la lecture de l'hebdomadaire n'y suffisait pas. Bien que cette sarkophilie du Canard semble aberrante à bien des égards, vous semblez un peu trop facilement la prendre pour argent comptant dans ce procès par contumace, sans que l'accusé ne bénéficie d'un "avocat" et sans qu'@si y joue sérieusement un rôle d'arbitre. C'est très, très décevant. -
Pascal
Le journal qui enquête sur le journal qui enquête sur le journal qui enquête sur le journal.
Le journal de droite qui accuse le journal de gauche de défendre les intérêts de la gauche.
Le journal de gauche qui accuse le journal de droite qui accuse le journal de gauche de défendre les intérêts de la gauche de faire le jeu de la droite.
Bon, vivement la semaine prochaine, parce que là, qu'est-ce qu'on tourne en rond...
L'émission à mon avis se résume en une phrase: un journaliste doit ménager ses sources pour ne pas les perdre.
(merci à ASI de m'avoir fait comprendre ça) -
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nicolas maisetti
Sans me prononcer sur le fond du débat sur l'ouvrage et/ou sur l'émission, je souhaite réagir à une information -certes mineure- qui est contenue dans le livre et qui est souvent rapportée par les auteurs. Selon les auteurs, donc, une thèse de science politique aurait été écrite sur le Canard Enchainé à Paris I. Le Canard aurait si peur du contenu de cette "petite thèse" menée par une "petite étudiante"... (je crois même avoir entendu "de rien du tout") qu'il aurait fait censuré ladite thèse par l'Université. Je passe sur le côté pauvre étudiante de rien du tout - moi même thésard je ne m'engagerai pas dans un débat corporatiste mais je vous prie de croire que c'est du boulot - mais de quoi s'agit-il ?
Il existe une thèse intitulé "Le Canard enchaîné ou les fortunes de la vertu. Histoire du plus célèbre des hebdomadaires satiriques, 1915-1981". Le problème c'est qu'il ne s'agit pas d'une thèse de science politique mais d'histoire, qui traite d'une période ancienne et non de la vie de la rédaction actuelle. Surtout elle est écrite par un homme Laurent Martin, aujourd'hui chargé de recherches au Centre d'histoire de Sciences Po. La thèse est d'ailleurs publiée- donc réécrite- et disponible chez Flammarion depuis 2001 avec comme titre "Le Canard enchaîné ou les fortunes de la vertu, histoire d'un journal satirique 1915-2000," (franchement, je ne l'ai pas lue). La période est donc étendue de 1981 à 2000. Il ne s'agit plus d'un travail de thèse mais d'une recherche d'histoirien post-doctorale qui n'engage ni la fac, ni son laboratoire. En tous cas, il me semble impossible que l'Université censure un travail de recherche, y compris pour des domaines qui touchent la diplomatie, le renseignement, la sécurité nationale... Au plus, le jury en restreint l'accès. -
philippe 93
Les hésitations gênées et les atermoiements des uns et des autres face aux questions de DS, me mettent très mal à l'aise.
Soit on a des trucs a dire et on y va franco, soit on la ferme. -
david chicard
la clarté dans la confusion,
les bagnoles c'est foutu
le capital c'est foutu
la société de consommation c'est foutu
la cinquième républiques c'est foutu
citation "l'aventure c'est l'aventure" 1972 -
david chicard
Cela me faisait penser à l'équipe des Tontons flingueurs ...... -
alexandre lenoir
Aucune question de Daniel sur les circonstances du départ de Laske des dossiers du canard qu'évoque "Le Canard" de cette semaine ? ça frise la faute professionnelle non ? -
marie Terrien
Pénible, Valdiguié.Langue de bois totale lorsqu'il est question de sa direction.Beaucoup plus à l' aise lorqu'il est question de N.Beau!!!
Le type même de personne que je ne supporte pas, pas mieux qu'un politique!
Quant à l' affaire du Canard , bof , est-ce si important. Une fois à droite , une fois à gauche , çà compense.Je crains cependant qu'avec le pouvoir actuel les choses se compliquent pour la presse. J' en tiens pour exemple les problèmes de D.Robert, de de Filippis..
Attention donc à votre éthique , messieurs les journalistes sinon vous risquez de sombrer corps et âme..
Bravo à arretsurimages.net, çà réconforte! -
Patricia Tutoy
Ce mercredi 3 décembre, j'achète 10 exemplaires du Canard enchaîné, j'en garde un et je distribue les 9 autres aux gens que je rencontrerai dans le train. Quant au livre sur Le Canard, je ne l'achète pas. Quelle légitimité, quelle crédibilité accorder à ce livre écrit par deux journalistes qui viennent de deux canards (Paris-Match et Libération) aux plumes caressant le pouvoir en place ?