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Damien (dit le Farfadet)
Je relance le sujet simplement pour indiquer que l'on peut trouver sur le site de Citéphilo une conférence des sociologues invités dans cette émission. -
jiji1
Pour savoir si l'argent (des riches) fait le bonheur, en rapport à la dernière phrase de Mme Pinçon-Charlot, ce sont des psychanalystes qu'il faut envoyer plutôt que des sociologues.Je n'ai rien contre les sociologues, au contraire et rien contre les psychanalystes, au contraire! Ceci dit, excellente émission, à part le représentant des riches en décalage forcément en décalage. -
Winston Smith : misanthrope
Le silence retombe peu à peu sur le mouvement de contestation de la réforme des retraites. Syndicats et partis politiques sont passés, comme ils disent « à autre chose ». Le combat mené n’aurait été qu’une péripétie secondaire sur la route qui mène à l’élection présidentielle de 2012.
Pourtant c’est à tout un bouleversement social auquel nous allons assister et faire les frais. Ne pas réagir aujourd’hui – et pas n’importe comment – c’est rouler vers l’abîme. Le spectre des années trente commence à effrayer – à juste titre - les plus conscients.
LA RECONQUÊTE
Avec sa mondialisation, le Capital est entré dans une phase de « reconquête ».
Reconquête d’un rapport de force idéologique.
L’effondrement de l’expérience lamentable du « socialisme » et le retour au capitalisme des états dits « ouvriers » lui assure une assise idéologique incontestable, depuis 1989. Aucune alternative n’apparaît pouvoir le remplacer.
Reconquête d’un rapport de force économique.
La dispersion du Capital à l’échelle mondiale, sa réorganisation sous forme de groupes, sociétés multinationales, transnationales, la libéralisation du commerce et des circuits financiers en fait un ensemble insaisissable pour ses victimes, nous.
Reconquête d’un rapport de force stratégique.
La lutte des salariés s’apparente à une partie de « colin maillard » ou celui qui a les yeux bandé n’arrive plus à trouver l’autre. Les vielles méthodes de luttes des salariés sont relativisées et facilement contournées dans le cadre d’une "transnationalité".
Reconquête d’un rapport de force historique.
L’évolution de ces rapports de forces en faveur du Capital lui permet, aujourd’hui, dans les pays où il avait été obligé de « lâcher », de revenir sur les concessions faites aux salariés – autrement dit sur leurs acquis sociaux.
Stabilité de l’emploi, protection des salariés, hygiène et sécurité dans l’entreprise, salaire garanti, congés payés, protection sociale, retraites, services publics… tout est soumis à révision. Rien n’est épargné et rien ne sera épargné,… et les salariés, en position de faiblesse ne pourront que voir filer un à un ces acquis si chèrement acquis.
Depuis des années nous assistons à une attaque en règle contre les services publics, démantelés, aussi bien par la droite que par la gauche. Attaque contre la santé de plus en plus marchandisée : remboursement des médicaments, démantèlement de l’hôpital,…
L’attaque contre les retraites n’est qu’un épisode de cette logique, il y a fort à parier que la prochaine grosse étape va être le démantèlement de la Sécurité Sociale.
« Ils n’oseront pas » disent certains. C’est être bien naïf que de le croire… Et que va-t-on faire ? Comment allons nous nous y opposer ? En manifestant ? En pétitionnant ?... Comme pour les retraites ?
Peut-on faire une fois encore confiance aux syndicats ?
Peut-on faire confiance aux partis politiques qui trépignent d’impatience à la veille des élections ? Pensez vous sérieusement que l’on puisse faire la moindre confiance à celles et ceux qui s’apprêtent à aller au pouvoir ?
La réponse est évidente.
Est-ce à dire qu’il n’y a plus rien à faire, sinon à se laisser déposséder, et que le Capital a définitivement gagné la partie ?
En réagissant comme on l’a fait pour les retraites, on aura implicitement répondu positivement à cette question.
Reconnaître que l’on est battu – comme pour les retraites - est indicible. De même qu’est indicible le fait que l’on ne sait pas/plus quoi faire, comment s’y prendre, quelles actions entreprendre.
Syndicats et partis politiques refusent de poser le problème en ces termes,… et pour cause. Ils n’ont aucune alternative et n’en veulent aucune. Ils se satisfont de la situation présente.
AGIR, MAIS COMMENT ?
Lutter contre cette « reconquête », c’est repenser les choses autrement, envisager une stratégie de lutte autre que celle qui a été utilisée jusqu’à aujourd’hui et qui n’a plus aucun effet sur le système. Pour cela, inutile de faire la moindre confiance aux partis et syndicats qui se satisfont parfaitement de la situation actuelle.
S’affronter directement à celui-ci est suicidaire. L’histoire des 19 et 20e siècle nous a montré qu’il était capable de tout, et du pire, pour se tirer d’affaire. Il a institutionnellement tout verrouillé, y compris, et surtout, le système politique qu’il présente comme démocratique et qui ne sert qu’à le pérenniser.
L’affronter directement peut paraître héroïque, mais parfaitement vain et irréaliste. De même que déclencher une grève générale est parfaitement aléatoire, aussi bien dans les conditions de son déclenchement – il ne suffit pas de dire pour que ça se fasse – que dans ses prolongements – combien de temps et que fait-on après ?
Le seul accès que nous ayons se situe dans ses parties faibles,… celles où il ne nous attend pas, celles qui constitue l’essence même de son existence : les rapports sociaux de production et de distribution.
On n’attaque pas le char du capitalisme avec le lance pierre des élections ou même de la grève (même générale), mais en minant le pont sur lequel il va passer autrement dit en construisant un pratique et une stratégie collective une alternative asséchant, peu à peu, ses circuits de distribution.
La décadence même de ce système nous montre la voie. Face à la crise généralisée, des structures se mettent en place, des initiatives fleurissent, des expériences sont tentées.
Dispersées géographiquement, ignorées par les politiciens et les médias, elles n’en constituent pas moins des « amorces de solutions » locales, des situations pour recréer du « lien social », du sens à la vie collective, autre que les rapports mortifères générés par le système marchand.
Développées, généralisées et fédérées, ces pratiques peuvent constituer le creuset dans lequel émergeront les rapports sociaux solidaires que nous appelons de nos vœux.
Comparées aux grands circuits économiques du capitalisme mondial elles peuvent paraître, à son échelle, dérisoires… Pourtant elles peuvent exister, elles existent encore timidement, elles se développent, elles peuvent, et doivent, devenir même une stratégie politique de construction d’un monde nouveau.
Nous pouvons dès à présent soustraire des pans conséquents de l’économie des griffes du capitalisme marchand et financier. Nous ne pouvons certes pas investir tous les secteurs en même temps… Commençons par là où nous le pouvons : l’agriculture par exemple,… et faisons preuve d’invention et d’initiative sur les autres secteurs… Lors de liquidation d’entreprises par exemple (prenons l’exemple des Argentins).
Tout ne se fera pas tout de suite, spontanément. Tout ne réussira pas du « premier coup ».
Avec cette nouvelle stratégie nous pouvons créer un nouveau rapport de force avec les formes marchandes du Capital… Une telle stratégie peut être le socle social et politique à partir duquel mener des combats comme celui sur les retraites, l’intégration et la Sécurité Sociale. Les gestionnaire du Capital ne nous prendrons plus alors pour de simples contestataires incapables de mener leurs actions jusqu’au bout.
Ne forçons pas nos syndicats et organisations de « gauche » à mener ce combat,… c’est perdre notre temps. Changeons de terrain de lutte, allons sur un terrain qui leur est totalement étranger et autrement plus déterminant que leurs petites et grandes manœuvres politiciennes.
Le temps nous est compté et les expériences du 20e siècle doivent nous éclairer. Le capitalisme nous conduit une fois encore au désastre. En l’absence d’une stratégie, cette fois efficace, les dégâts, à tous les niveaux sociaux économiques, politiques, écologiques, moraux risquent d’être sans commune mesure avec ceux du siècle passé. Les problèmes qui se posent à nous sont, pour la première fois dans l’Histoire de l’humanité, non plus locaux, mais globaux, à l’échelle de la planète.
La barbarie nous guette.
Décembre 2010 Patrick MIGNARD -
GIGIUP
Il y a une chose que je ne comprends pas, en quoi des gens qui brassent des millions, des milliards, peuvent-ils être dérangés, contrariés de donner la somme demandée pour payer leurs impôts ? Parce que dans leur inconscient cela va aux fainéants, aux chômeurs, à ceux qui n'ont rien fait pour réussir ? Pourquoi ?
Les impôts des riches n'ont pas la même valeur que les impôts des pauvres. Leur argent ne vaut pas la même chose. En cela je m'explique :
Un pauvre (classe moyenne qui paie ses impôts, cadres, fonctionnaires, ouvrier, artisan... Oui, je parle de pauvres pour eux, les riches, ne nous y trompons pas, nous ne sommes rien, seulement les pauvres imposables...) lorsqu'il verse la somme due à l'état, c'est la somme qui aurait pu lui payer un canapé pour remplacer le vieux tout troué, usé ou pour s'installer, racheter une voiture (pas grosse, plutôt petite et souvent d'occasion) pour remplacer celle qui passe sa vie au garage, une activité pour son gamin à l'année ou simplement des vacances qu'il ne peut se payer une fois l'impôt, que dis-je, les impôts payés... bref...
L'argent versé par un français moyen, c'est la somme de quelque chose dont il aurait peut-être vraiment besoin ou d'un petit quelque chose dont il a une folle envie mais qu'il n'aura pas, pas cette année, peut-être dans deux ou trois ans en économisant bien... chaque fois que les petites gens, les "riens" vus par la France d'en haut, paient, c'est un peu d'eux mêmes et de leur qualité de vie qu'il donnent... et ils le font.
Est-ce que l'impôt des riches, même si la somme nous semble énorme, leur coûte en terme de qualité de vie ? Est-ce qu'ils mangeront plutôt des patates ? est-ce qu'il rouleront dans une mauvaise voiture ? Est-ce que la scolarité et l'éducation de leur enfant en sera moins bonne ? etc. Rien de tout cela... C'est juste ce qu'il n'investiront pas dans un palace (qu'ils n'auront acheté que sur photo t où ils n'iront peut-être jamais), une île ou autre...
L'argent que l'on demande aux riches ne leur coûte rien. Savoir que Mme Bettencourt (et tous les autres) a, ne serait-ce que des conseillers pour moins payer, cela relève d'une sacrée mesquinerie, totalement acceptée et pourtant totalement inacceptable. Cela ne les ampute pas autant que le petit français moyen, mais que d'énergie et d'organisation pour ne pas payer. Ce sont leurs biens, nous les volons... je suppose que tant de volonté pour ne pas payer est justifié par cela. Mais aiment-ils leur pays. Non, ils sont bien au-dessus de cela.
Il y a un vrai problème de valeurs dans notre société. Il faudrait apprendre aux gosses de riches, que sans les manants, ils ne s'enrichiraient pas. Qu'ils leur doivent au moins cela pour maintenir leur propre richesse.
Ou bien il faudrait leur apprendre tout simplement à souhaiter le meilleur pour l'homme et pour la société. C'est comme si ces gens-là devenaient contre nature. Comme s'ils étaient d'une autre espèce que celle d'humaine. Comme si, nous autres, étions des bêtes, tout juste bonnes'à les nourrir, indirectement.
Si l'on veut changer les choses, cela se fait à la base de la vie hélas, c'est l'éducation qui change tout, apprendre à regarder autrui, à le respecter ou à le mépriser, cela s'apprend. A le considérer comme son égal en tant qu'homme... ça. Non ce n'est pas encore acquis.
Depuis quelques années déjà, je me sens régulièrement insultée par ceux qui nous gouvernent dès qu'ils s'adressent à nous.
Mais pour en revenir au problème :
L'argent des riches vaut moins que l'argent des petites gens. Et bien des personnes oublient qu'elles font partie des petites gens... ceux-là sont encore plus à plaindre car elles sont d'autant plus leurrées par nos gouvernants qui comptent sur leurs voix pour passer la ligne d'arrivée et faire encore plus de lois pour enrichir les riches. A quoi tout cet argents leur sert-il ? A quoi tout cet argent pourrait-il servir ?
Un milliard pour madame Bettencourt n'est rien. Mais cette somme servirait à financer le passage à 20 semaine de congé maternité pour les mamans. Et à ce sujet : Non, madame la ministre aux affaires familiales, toutes les femmes n'ont pas leur congé pathologique même lorsqu'elle allaitent car c'est illégal de le leur donner juste parce qu'elles allaitent, et cela depuis peu. A tel point que les gynécologues n'en donnent plus de peur des contrôles. Mais on peut toujours et encore raconter des salades afin de permettre d'autres choix quant aux dépenses.... Quand on pense au nombre de milliards que l'on a perdu pour favoriser les riches (heures supplémentaires pour les entreprises, charges sociales, taxes, bouclier fiscal etc.) M Sarkozy nous en a fait perdre de l'argent. Une perte qu'il attribue aux français, à la crise, mais qui n'en est que la pointe de l'iceberg. Encore un an et demi de lois pour les riches et de pauvres à genoux... Après ?
Désolée pour cet aparté.
L'histoire de l'affaire Bettencourt, le silence qui se referme dessus progressivement, la fausse prise en main par le procureur général de Versailles dénoncée par Eva Joly, est nécessaire au président pour être réélu. De plus... il faudra bien financer la campagne. -
Winston Smith : misanthrope
pour relancer le débat, une petite devinette:
qui a écrit
"Tout pour nous-mêmes et rien pour les autres" semble avoir été à toutes les époques du monde la vile maxime des maîtres de l'humanité »
j'ai aussi posé la devinette ailleurs mais finalement elle est mieux ici :p -
Compunet
"l'argent fait le bonheur" qui en douterait hein :)
c'est vrai que nous les petits, nés pour trimer jour après jour en espérant pouvoir vivre une retraite sans souci du lendemain, ben on se plait à croire (à fantasmer ?) que les riches ont sinon des scrupules, au moins la conscience de leur chance ??
mais on apprends dans l'émission qu'il semblerait bien que non : non seulement ils sont nés riches, vivent riches et mourront riches mais en plus ils trouvent ça normal et ne se posent aucune question existentielle à ce sujet....damned !!!
continuons de croire qu'ils ne sont pas heureux dans leur petit monde de riches sinon c'est trop inzuste c'est vraiment trop inzuste !!!!
(et perso je continuerai à rêver d'un monde qui obligera les riches à venir payer leurs impôts dans leur pays pour une loyale redistribution des richesses.....)
bonne émission, avec un Parrat qui semble tout prêt de finir conseiller du suprême ! -
Totobonheur
Daniel, une émission comme ça, ça devrait être en libre visionnage pour tout le monde, pour pouvoir essaimer partout! Et pas juste temporairement! -
Romain Desbois contre les méthodes stalinofascistes!
Moi j'aurais préféré que l'on dise un peu plus sur comment ils deviennent riches.
Bien que sympathique, fatiguant à écouter le sociologue. Quoique l'optimisateur de fortune m'a énervé encore plus.
Comme disait Coluche :" Si l'argent ne fait pas le bonheur, rendez-le!" -
Monsieur X
Je poste ici parce qu'on ne peut pas réagit au vite dit, mais l'enquête du Monde sur les liens Bettencourt Beregovoy via Mitterand me fait vraiment bondir. Tout comme une enquête précédente de Slate qui s'intéressait au lien historique Mitterant-Bettencourt, elle fait une impasse spectaculaire sur la seconde guerre mondiale, pourtant au centre de ce lien – et cette impasse m'étonne : qu'est ce qui la motive ?
Ce qui est omis, c'est que ce qui relie André Bettencourt, Mitterand et Eugène Schueller (le père de Liliane et fondateur de l'Oréal) c'est l'extrème droite, la collaboration et la cagoule. Si vous vous frottez les yeux, je vous comprends : moi aussi quand je l'ai appris. Car on n'en parle absolument jamais, même en ces temps où le nom « Bettencourt » fait l'actualité comme rarement. Seulement voilà, il ne s'agit pas ici de rumeur mais bien de fait documentés sur wikipedia. Quelques extraits :
Article André Bettencourt
Étudiant en droit dans les années 1935-1937, résidant à l’internat des pères maristes, situé au 104, rue de Vaugirard à Paris, il fréquente alors des membres de La Cagoule en compagnie de ses amis Pierre Bénouville, Claude Roy et François Mitterrand4. Il rencontre aussi Eugène Schueller, fondateur de L'Oréal et financier principal de l'organisation d'extrême-droite5. C'est le début d'une longue carrière politique et d'une longue carrière dans le groupe L'Oréal.
Article Eugène Schueller
Ami intime d'Eugène Deloncle, Eugène Schueller met ses moyens personnels à sa disposition lors de la formation du groupe d'extrême droite Comité secret d'action révolutionnaire (CSAR), plus connu sous le surnom de La Cagoule. En 1941, en accord avec les autorités allemandes, il crée le Mouvement social révolutionnaire avec le même Deloncle, dont il est le mécène. Il participe ensuite à la direction du RNP de Marcel Déat1.
Après la guerre et grâce aux témoignages de [...] François Mitterand [...] ce dernier est relaxé de toute accusation de collaboration et obtient la Croix de guerre et la Légion d'honneur2.
À la fin de l'année 1945, il engage François Mitterrand comme président-directeur général des éditions du Rond-Point (et directeur du magazine Votre Beauté) et André Bettencourt rejoint la direction du groupe L'Oréal.
Article Rassemblement National Populaire (RNP)
Le Rassemblement national populaire (RNP) (1941-1944) était un parti collaborationniste français fondé par Marcel Déat en février 1941. Se disant d'inspiration socialiste et européen, il se destinait à « protéger la race », et à collaborer avec l’Allemagne nazie.
Le RNP fut l'un des trois principaux partis collaborationnistes avec le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot et le Parti franciste de Marcel Bucard.
Article François Mitterrand
À partir de novembre 1934, François Mitterrand milite pendant environ un an aux Volontaires nationaux, mouvement de jeunesse de la droite nationaliste des Croix-de-feu du Colonel de La Rocque2. Il participe aux manifestations contre « l'invasion métèque » en février 1935 puis à celles contre le professeur de droit Gaston Jèze, après la nomination de ce dernier comme conseiller juridique du Négus d'Éthiopie, en janvier 19363. Il cultive par la suite des relations d'amitiés ou de famille avec des membres de La Cagoule4.
Lire aussi l'Article sur la Cagoule.
Attention, malgré mes citations tronquées par soucis de lisibilité du propos sur les parties sulfureuses (enfin, une partie d'entre elles), je ne dis pas ça pour juger en bloc des comportements qui sont à replacer dans une continuité et un contexte. Ce qui m'inquiète, en revanche, c'est l'omerta manifeste sur le sujet. J'interpeller donc @si : j'aimerais bien savoir pourquoi les auteurs des articles sur les liens Bettencourt Mittérant font l'impassent sur la seconde guerre mondiale ? -
Etupa
Excellente émission ^^ -
Frédéric Simon
J'adore l'argument mondialiste pour écraser encore plus la majorité de base.... Et on en avale des couleuvres !
En tout cas le journaliste du Monde étale proprement ce qui me rend malade tous les jours lorsque je fais le tour de la presse écrite et autres. Il y a de quoi être vraiment dégoutté. J'avais déjà, au moment des dernières élections qui ont porté Sarkozy au pinacle, des doutes quand à l'honnêteté du Monde... -
MDG
En regardant l'émission et l'analyse des deux sociologues présents, cela m'a immédiatement fait pensé au film de Pierre Carles, Volem Rien Foutre Al Pais", et je m'amuse de ne pas être ainsi le seul à faire le rapprochement.
Personnellement je ne ferais pas campagne pour M. Carles, pour son invitation sur @si, ou quoi que ce soit d'autre.
Ce dont je souhaiterais seulement parler se trouve sur Dailymotion, "Volem Rien Foutre Al Pais 2", time code 12 : 06 — 14 : 05. On y trouve des interventions de haut cadres du CNPF/MEDEF. C'est un exemple tout à fait symptomatique de ce que racontent ces deux sociologues, une illustration claire, sans appel : la classe dominante est constituée en classe sociale, conscience de classe et intérêt de classe, et toute prête à se défendre dans ce que l'on ne peut nommer autrement que "la lutte des classes". Ce qui est intéressant, c'est que cette lutte est à l'oeuvre sous nos yeux, non pas comme guerre armée, mais comme confrontation de consciences : exalter sa propre conscience en affaiblissant celle de l'adversaire afin de le mieux dominé.
Tout d'abord on peut voir un ex-dirigeant du CNPF dire "puisque la méthode qui consiste à négocier, à convaincre ne marche pas, il faudra se battre". Cette phrase en tant que telle, avec son petit accent guerrier, ne veut pas dire grand chose. Il faut la replacer dans le contexte plus général.
Vient ensuite le rocambolesque Baron Seillière qui motive ses troupes. On entend répondre à ses appels de gutturaux "C'est nous !". Ces exclamations dénotent alors une véritable conscience de classe. La classe supérieure se sait être une classe sociale, donc possède une conscience de classe, animée nécessairement par un intérêt de classe. Le "c'est nous !" dénote bien que c'est aussi un intérêt singulier (ce n'est pas "eux", "les autres", "les pauvres", "tous les autres"). Ainsi, l'intérêt de classe (quelque soit la classe d'ailleurs) se découvre en opposition ou en décalage avec l'intérêt général. L'intérêt de la classe dominante n'est pas l'intérêt général, c'est une évidence, mais c'est une évidence qui est assumée dans le discours.
Procèdent alors deux mouvements qui forment ensemble un paradoxe ;
Tout d'abord le "qui représente la France en Europe ? — C'est nous !". Donc d'une certain façon, la France, c'est eux. L'intérêt de classe assumé en tant qu'intérêt particulier détaché de l'intérêt général vient recouvrir ce dernier, dans leur vision. Justification idéologique se faisant morale objective" afin de sublimer la Morale elle-même, qui pourrait encore entraver par l'exposition du cynisme et de la vacuité du propos, une conscience individuelle un peu faible.
Bref, on voit ici comment opère une conscience collective sur une conscience individuelle.
Le deuxième point intéressant vient ensuite dans l'intervention de M. Rocard. "M. Rocard, votre présence au MEDEF... — est une affaire de vieille complicité — c'est à dire ? — c'est à dire que la lutte des classes a fait un peu son temps, même s'il reste des antagonismes (...)"
Pour M. Rocard, "la lutte des classes a (un peu) fait son temps". Tout le piquant est dans le "un peu". Mais surtout, on voit par-là une collusion évidente entre classe politique et classe économique au sein de ce qu'il est forcé de nommer une "classe sociale". Et aussi, que le but affiché par cette classe est la suppression systématique du concept de lutte des classes.
Or, on l'a vu, cette classe a conscience d'être une classe, avec un intérêt particulier, et prête à défendre cet intérêt particulier ("il faudra se battre").
Dès lors, pour supprimer la lutte des classes, il faut nécessairement supprimer une classe ; la classe dominée, puisque la dominante s'affirme en tant que telle dans le même temps. Mais une classe sociale est incompressible, pour la supprimer il faut alors supprimer la conscience de classe — d'une part morceler en intérêts divers et indépendants l'intérêt de classe, d'autre part supprimer le concept de lutte qui fonde à la fois qu'il est fondé par le concept de classe ; s'il n'y a pas de lutte des classes, pourquoi y aurait-il des classes ?!
Tout l'objet du discours est alors une domination par l'organisation de la classe supérieure et par la suppression de la conscience de classes des dominés.
L'objet du débat interne à la classe dominante, au-delà de son affermissement en classe, conscience de classe et intérêt de classe, c'est l'affaiblissement de la classe adverse, jusqu'à sa suppression en tant que conscience et intérêt.
Cela passe en outre par la fonte de la Morale et de l'intérêt général qui lui est associé, dans la morale et l'intérêt de classe.
Il y a là un devenir-totalitaire de la classe dominante qui, se confondant avec La France, confondant son intérêt avec l'intérêt général, et sa morale avec la Morale, tend à supprimer l'idée de classe, l'idée de leur lutte, sans pour autant perdre pour elle-même ces notions.
La classe dominante est parfaitement consciente de la réalité des concepts dont elle use, son véritable objet étant, on pourrait dire "comme toujours", de faire oublier à l'adversaire que lui aussi se trouve dans une telle relation, une telle configuration de classe.
Enfin, je vous laisse savourer toute l'ironie de l'énoncé de Gautier-Sauvagnac (mis en cause dans l'affaire hautement morale de l'IUMM) ; "le capitalisme est moral, il faut simplement qu'il soit organisé"....
Le MEDEF est donc en quelque sorte un organe marxiste qui aimerait bien nous faire croire le contraire, et même, que tout cela n'est que fumisterie, la lutte des classes c'est dépassé, mais nous la pratiquons, et dès lors, les classes sociales ça n'existe pas, mais nous en sommes une. -
Jean
Pierre Carles sort un film! C'est l'un des seuls observateurs critique de la télé qui fait des longs métrages. Vous imaginez les galères qu'il a à trouver des partenaires.
J'adore ce qu'il fait et visiblement il a besoin de soutient pour sortir son nouveau film. C'est le moment de l'inviter à ASI et peut-être pour DS de discuter (de façon contradictoire bien sûr ;)) avec PC.
ASInautes, soutenez cette proposition d'émission qui ne manquera pas d'intérêt!!
Et si vous vouliez voir la bande annonce, voir participer financièrement à sa production, c'est par là:
http://www.touscoprod.com
La bise les amis! -
Mathieu Legrand
Très bonne émission qui a encore une fois le mérite de porter un regard différent sur cette question d'actualité.
J'avoue cependant avoir été surpris par les dernières interventions du couple de sociologues, après la vidéo montrant Banier photographiant les manifestants et s'extasiant devant de telles solidarités humaines...
Alors que DS s'attendait à ce qu'on compare Banier venu photographier le prolo, à un badaud parti faire un safari pour voir des espèces rares; il se retrouve face à une Monique Pinçon-Charlot qui prend la défense du photographe fortuné.
Par la suite, elle va même jusqu'à vanter toutes les qualités de ces castes supérieures.
Je n'ai pas pu m'efforcer de penser au Syndrome de Stockholm, qui a pu en partie se développer durant tout ce temps passé aux côtés de nos riches (bien que les Pinçon ne furent en rien des otages).
Je sais, c'est une expression trop forte, trop peu nuancée, et totalement infondée...
Mais il n'empêche que c'est l'impression que ça me laisse... -
Irfan
Il faut voter pour rendre ce contenu gratuit pour tous, @sinautes !
Les chroniques de DS sont bien, mais déjà accessibles par Rue89, et quand même franchement moins abouties ou utiles. Là, on a de l'intelligence pure, diffusons-la ! -
Irfan
Ma copine m'a offert Les ghettos du Gotha par surprise, après que je lui ai parlé de l'émission ; et j'ai acheté aujourd'hui Le président des riches. Content de pouvoir côtoyer les Pinçon intellectuellement même après l'émission, ces sociologues sont excellents et respectés dans le champ des sciences humaines. Isabelle Balkany, moins. -
francky
Je conçois très bien ce que dit danubeve (bizarre ce pseudo), faut pas qu'il croît qu'on sait pas que les politiciens de gauche sont aussi pourris que ceux de droite, mais quand même ils ont moins d'accointances avec les puissants et quand ils veulent leur faire plaisir, ils y vont moins franco que la bande à sarko, la politique, c'est vraiment un milieu spécial, mais on n'a pas trouvé mieux pour éviter la barbarie, donc pour l'instant il faut faire avec, pour moi ça veut dire voter pour les moins pires, faut pas que danubeve s'imagine que les socialistes sont mes maîtres à penser, surtout quand on sait qu'ils ont eu leur période néo-libérale, qu'ils pensaient que le marché régulerait le marché. En tous les cas, les socialistes ont toujours été plus compétents pour dirigé un pays que les clowns actuels, sans parler d'idéologie. Faut que danubeve arrête avec le cliché du "pays ruiné", c'est vraiment lourd à force, et puis si vraiment le pays est ruiné, on s'en fout, on a la bettencourt, bernard arnault et bolloré qui nous prêteront du blé! -
coca
Excellente émission !
Ce serait bien de faire une émission sur les différentes générations de jeunes : Banlieue, Classe Moyenne, Jeunesse dorée...etc !
Une autre sur la déviation du système économique dans son fonctionnement, comme on a pu le voir avec l'exemple des entreprises qui finissent maintenant la bourse alors que cela devrait être l'inverse.
Si je comprend bien, on travail pour financer les riches... et on veut de plus en plus nous retirer nos acquits : protection sociale, éducation...etc
Veut t'on faire des Ghettos de riches entourés de bidonvilles ? Si l'accumulation des richesses par les richesses alliés à des politiques libérales continues on peut accentuer tous les traits actuels pour obtenir un futur bien noir...
Ce serait donc intéressant d'analyser le système économique actuel avec une prospective sur les anticipations du future.
Merci pour ces émissions intéressantes ! -
danubeve
on s'en fout de l'avocat; On parle de vous et de votre misère que vous ne voyez pas aveuglés que vous êtes par vos maîtres socialistes, richissimes et rentiers, qui, pour être réélus par vous, critiquent les réformes et le libéralismes (dont ils profitent à plein). Vous n'avez pas encore compris que plus la population est misérable plus elle vote à gauche et que donc, leur intérêt est de vous appauvrir. Après tout, DSK qui proposait aux français de travailler moins était en même temps un grand cumulard (professeur à Nanterre, avocat au barreau de Paris, député, maire de Sarcelles, conseiller général, conseiller régional...). Ils sont tous comme cela vos maîtres. ils ont ruiné le payé mais ils se sont enrichis et vous appauvris