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Germain RITAL
Il faudra surmonter une, pour l'heure, incoercible nausée pour envisager un jour, peut-être, dans assez longtemps, non pas lire (qui suppose d'y trouver intérêt) mais étudier ce prétendu "livre" dont le projet dans son effrayante, sinon répugnante idée*, est peut-être révélateur de ce qu'il faut un très solide estomac pour, à la présidence, être candidat. Car il se pourrait que cette publication nous dévoile ce qui fit Hollande se présenter comme "un président normal". Plus que les autres choses imprimées sur lui établies par journalistes plus ou moins intéressés, elle nous donne la bien plus juste traduction de "président normal" que l'original. Car c'est de président médianormal dont il se vérifie qu'il s'agit.
Je n'ai pas sursouligné le a dans cette qualification sans la raison, découverte après coup, que voici. Le double sens du jeu dans le mot de ce "a", accorde d'une part qu'il peut exister un usage normal, justifié, des médias, mais lui oppose d'autre part le caractère anormal, abusif plutôt même qu'insensé, que prend cet usage dans certains cas, catastrophiquement vérifiés historiquement à partir des années trente du siècle dernier. Et qu'on puisse exciper d'usages correcteurs (Churchill, de Gaulle) confirme l'ambivalence signifiée par l'adjectif dialectiquement: contradictoirement, oxymoriquement, composé pour signifier la question à devoir envisager.
Cette question est celle de la distinction, mais dans une essentielle inséparabilité, du normal et de l'anormal dans l'exercice gouvernemental. Il est normal, exigé, d'un pouvoir qu'il se justifie en informant, mais en observant la mesure consistant à ne pas privatiser par ce moyen la fonction exercée, ce qui signifie en tirer intérêts particuliers (personnels, individuels, - ou "familiaux": de familles restreintes ou étendues: selon une logique féodale ou mafiatique). Or la mesure en l'affaire ne relève d'aucun "esprit de géométrie", mais de cette "décence" qui n'a d'"ordinaire", contrairement à ce qu'Orwell prétendait, que le fait qu'elle a désormais des masses de population à devoir ordonner. "Ordinaire" donc, qui n'est que par extraordinaire vérifié. "Ordinaire" tout autant, sinon plus souvent injustement, inextraordinairement régi médiatiquement comme Orwell, dont c'est la gloire, l'aura établi. La présidence de François Hollande en est une illustration: particulièrement "réussie" à sa façon...
* Il y a des idées de tout, comme, dans le Parménide de Platon, l'enseigne au jeune Socrate le personnage qui donne son titre au dialogue. Il y a des idées de la boue et de la crasse comme il y en a des plus nobles réalités, celle du Bien étant la plus haute comme on sait chez Platon. Et Parménide d'attribuer à l'encore trop grande jeunesse alors de Socrate de ne pas s'en aviser. Devant le pavé de Lhomme et Davet, en dépit d'âges (bien plus) avancés, et la leçon de deux millénaires et demi d'histoire de la pensée, beaucoup, il faut l'espérer, auront le plus grand mal à trouver à la chose ce qui autoriserait à la considérer. -
Sebastien Lemar
Mal placé -
Ervé
Non mais sans déconner.
Hollande envisagerait sérieusement de se représenter en 2017 !?
Il a déjeuné samedi à Angers avec une douzaine de dirigeants socialistes, et selon l'article de Libé (auquel je n'ai pas accès), ce fut pour lui, "l'occasion de confier son appétit pour un second mandat et prendre la température du terrain..."
Le type culmine dans un récent sondage à 4 % d'opinions favorables, sort d'un quinquennat de merde avec un bilan qui confine au désastre, se répand comme un flan ayant dépassé la date limite de péremption, en confidences pour presse de caniveau qui fâchent à peu près tout le monde, et imagine pouvoir redevenir président ?
Même ses plus fidèles lieutenants commencent à le trouver infréquentable.
Même moi, avec un programme torché à la hâte, des promesses de fils de pute bien démagos, je ferais mieux que lui.
Lui qui se pointe la gueule enfarinée à un déjeuner avec des caciques du parti, sûrement le meilleur moyen d'estimer "la température du terrain".
Laquelle se situe très largement au dessous de zéro.
C'est dur à dire, on n'imaginait pas ça à l'origine, en tout cas pas moi, mais il est encore plus con que Sarkozy. -
Robert·
D'après François Morel (entendu sur France Inter) ils sont surnommés "Melon&Melon" par leurs collègues du Monde. -
hfinge
Excellent point sur la diffamation !
Merci ! -
Faab
Une réflexion après-coup : qui a choisi le titre "Un président ne devrait pas dire ça" ?
Ca lance d'emblée le monde médiatique et le lecteur sur l'idée qu'il faut chercher les petites phrases, ce que Hollande avait bien pu dire qu'il n'aurait pas dû dire. Que ce soit les auteurs ou l'éditeur/marketing qui ait choisi le titre, difficile de s'étonner derrière de comment il est perçu. -
Brian Mc Recall
Malgré un soucis d'efficacité, cette émission aurait mérité d'être plus longue. Les 80 min vont très bien à Asi, ne vous en privez pas cher Daniel. -
BIBI
Hollande a peut-être voulu faire plaisir à son papa: vois mon petit papa comme je les ai tous roulés, tu peux être fier de moi. J'ai fait du beau boulot pour démolir la gauche. -
emilie bouyer
Formidable émission. J'ai l'impression d'avoir été informée avec subtilité et sincérité. une atteinte au zinzin médiatique qui donne envie de lire le livre. merci. -
tony
Hollande est persuadé d’avoir "une bonne étoile" : "il a l’impression que la chance le porte et il est persuadé que cette chance va le porter jusqu’au bout".
Tout l'aveu d'imposture est là: un homme creux et ultra-opportuniste, qui ne doit sa place qu' au crédit que les autres lui ont accordé sur la seule foi de son apparence "normale" et de son comportement normé, et qu'il appelle faussement la "chance".
Hollande, c'est un peu le collégien béat premier de la classe qui se présente un jour à une élection de délégués pour mesurer sa popularité, se fait élire, et de proche en proche...finit président de la République.
La vérité est que Hollande n'a nullement été porté par la chance, mais par la rencontre d'une ambition personnelle opiniâtre, d'un systême politico-médiatique complètement verrouillé (un pur produit de la Ve Republique) et des circonstances favorables (et encore, il suffit d'être dans la place et dans la durée, les circonstances finissent toujours par s'éclaircir dans ces cas là): une carrière d'aparatchik éprouvé, la construction providentielle d'une baudruche médiatique consensuelle lorsque la médiacratie de la droite complexée a du trouver un remplaçant à l'obsédé sexuel international avant les élections précédentes, et un apport massif de voix venant d'un corps électoral à bout de souffle, croyant trouver son salut en barrant la route à l'énergumène sortant.
Seul un homme "sans qualités" et - pire encore - conscient de l'être et l'assumant pleinement peut sciemment attribuer un parcours aussi extraordinaire que le sien à "sa bonne étoile".
Tout le reste est du bavardage: ce qui compte n'est pas les qualités - en l'occurrence l'absence totale de qualités en dehors de celles permettant de parvenir - de l'homme, mais l'état de délabrement moral, idéologique et politique d'un systême qui aboutit à cela.
"Les plus grandes vilenies d' aujourd' hui ne proviennent pas de ce qu' on les fait, mais de ce qu' on les laisse faire. Elles se développent dans le vide."
L'Homme sans qualités (1933) -
Tony A
Et quid des «opérations Homo» ("homicides", c.à.d. assassinats "ciblés", dans le vocabulaire militaire) ?
François Hollande a déclaré : «J'en ai décidé quatre au moins, mais d'autres présidents en ont décidé davantage».
Cela n'intéresse personne ? -
verte
Cette fausse ingénuité m'exaspère..... -
Robert·
Ce sont des rigolos ! Chez Ruquier, ils ont dit qu'ils lui avaient proposé cinq ans ! maintenant c'est cent jours puis on s'est vite rendu compte... puis etc;
je ne les écoute plus. -
AF30
Ces journalistes sont magnifiques car ils démontrent que ce métier est un sacerdoce car passer autant de temps avec un tel individu d'abord en tête à tête puis pour écrire ce livre et enfin pour le commenter ce n'est plus une profession c'est un martyr. En tout cas leurs passages sur les médias ont un double avantage : l'économie du prix du 'livre' et l'économie de temps à consacrer à le lire. Quand même on devine chez eux une certaine sympathie envers le personnage. Ce qui est dit sur l'épisode grecque est proprement incroyable quand on voit le résultat, de même pour le loi El Khomri. La lecture qu'en a eu Romaric Godin dont il est question dans l'émission me semble plus de la réalité ( http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-francois-hollande-et-sa-fausse-legende-608394.html ) en les écoutant. Chez Hollande, contrairement au cochon, rien n'est bon. -
Ondine
J'essaie de lire entre les lignes, mais je dois avoir mauvais esprit :
François Hollande ne voudrait pas se représenter aux éléctions et aurait pour projet d' entrainer le parti socialiste dans l'abîme... A suivre, donc !
Une question cependant à qui profite le crime ?
Où autrement dit, quel est l'intéret de ce fin manipulateur de lâcher ces messages avant les prochaines élections ?
Est-ce assurer l'introduction d'un nouveau parti social démocrate (droitisant) à l'américaine en remplacement de la "vigie" défense d'un état social.
Après tout c'est une interprétation qui sera peu relayée et qui pourtant a du sens. -
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Julot Iglésias
Je souscris tout à fait à l'analyse de Fabrice Lhomme à propos de "l'affaire Hanouna": "Je ne sais pas s'il y a eu agression sexuelle, mais c'est presque anecdotique. Ce que traduit cette émission, c'est une agression intellectuelle, c'est une insulte à l'intelligence".
Et j'aimerais savoir combien de plaintes le CSA a reçues dénonçant les agressions auxquelles Hanouna se livre à chacune de ses émissions (agressions envers les téléspectateurs, que décrit Fabrice Lhomme, agressions envers les chroniqueurs, que décrit Didier Porte), alors qu'une maladresse occasionnelle (un bisou non consenti sur un décolleté) d'un chroniqueur soulève une tempête...
En tous cas, bravo Didier Porte pour cette brillante chronique. -
Germain RITAL
Il y a, il y eut, il y aura une vie en et hors la présidence: telle est, sur le modèle du divin Je suis, je fus, je serai, la réponse à opposer à ceux qui parlent de suicide à l'évocation des propos de François Hollande rapportés dans le livre de Lhomme et Davet. Non pas suicide, meurtre de soi, autrement dit, mais suidire, forme, non point même de confession mais d'expression de soi, dont la portée, sinon la sincérité, doit du reste être interrogée car, de ce qui fut dit à certains moments à ces deux journalistes, on ne saurait tirer la conclusion que cela correspond à ce qu'alors pensa la personne qui s'exprimait, encore moins à ce qu'elle a pu penser à d'autres moments, notamment ceux correspondant à ses supposés intimes sentiments. Il y a donc autant de Hollande que d'avis possibles sur lui, aucun n'étant à même d'établir justement ce qu'il faut penser de lui. "Vérité": invérité pirandellienne ordinaire.
L'important est au demeurant ailleurs que dans cette interrogation sur ce, qu'à tels ou tels moments, telle personne en situation présidentielle a, ou aurait pu penser, mais dans le propre engagement de pensée que requiert de chacun de nous le réel dans les circonstances actuelles. -
JIEM 92
Bonjour
Quoiqu'en dise Daniel, qu'il s'agisse des phrases buzzées ou celles qu'il indique après une lecture du livre qu'il indique réparatrice…, elles dessinent bien le personnage : Normal 1er est un fourbe qui avance masqué.
Je me suis bien fait avoir au second tour en 2012 en votant moins pire. Pas question de recommencer en 2017. -
A. Decheuze
Le microcosme du journalisme de salon parisien.....
les électeurs troncheront...