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pierremusseau-001309 pierremusseau
Merci pour cette émission très utile. Je m'interroge sur les comparaisons entre les différentes épidémies modernes. Vous avez abordé les différences dans le traitement médiatique, ce qui répond bien à l'objet de votre émission ! Je m'interroge aussi sur les différences de modèle sanitaire entre ces différents épisodes épidémiques . Y a-t-il eu dans les précédentes épidémies une saturation du système hospitalier comme nous le constatons aujourd'hui? Est-il possible que beaucoup plus de malades mourraient chez eux? Est-ce que ces morts plus diffuses, moins visibles, peut-être surtout dans des familles pauvres, puissent expliquer que les médias s'en soient moins fait l'écho?
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Neven Qu?ro
Bonjour,
J'ai une question pour un historien économiste :
est-il vrai qu'après la guerre en 1946, la France s'est retroussé les manches et l'Etat a taxé les riches pour relancer l'économie, en plus du plan Marshall ?
Cordialement
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Conteur
Bonjour
Tout d'abord un grand merci pour cette émission. Pour prolonger cette réflexion, je suggère ce site pour une mise en perspective.
Pour rester dans la même veine, j'ai pu échanger au téléphone avec un ami allemand de mes parents, né en 1934 en Poméranie, à l'Est de l'Oder, à Kolberg (aujourd'hui Kolobrzeg en Poméranie polonaise, mais il n'a jamais pu prononcer le nom polonais de la ville) dans une famille de petits notables (pharmaciens). Il m'a raconté l'abandon de la population par les responsables du NSDAP, la "fuite des faisans dorés" à partir du mois de janvier 1945, lorsque la région était directement menacée par les unités soviétiques. Il a tiré de cette expérience, l'abandon par les cadres du NSDAP (qui prenaient en charge les fonctions de l'Etat), une haine viscérale de la richesse et du luxe. Aujourd'hui, ce n'est pas d'une menace militaire dont il est question, mais d'une menace sanitaire qui concerne toute la société (comme les avancées alliées en Allemagne en 1945). Les personnes qui l'ont pu se sont retirées en province, laissant ceux qui ne sont pas en capacité de faire (ou qui n'ont pas voulu le faire) sur place. Des journaux de confinement circulent et incitent les confinés des villes et les ruraux à diriger leur colère contre ces confinés aisés qui se sont retirés dans leur maison de campagne (pneus crevés...).
Dans le même temps, une partie de la presse insiste sur les infractions au confinement constatées dans le 93 (10% du total des contraventions / 2,5% de la population française) mais n'informe pas sur les conditions de vie dans les banlieues populaires : la question de la concentration de la population, la question de l'hébergement de familles entières dans de petites surfaces (1 couple avec 2-3 enfants ds 50 m2 dans un immeuble ancien n'est pas une situation rare dans le département) et d'autres détails comme le nombre de médecins dans le département, la somme allouée par élève par les communes et le département pour l'éducation (petit rappel : l'éducation nationale ne paie que les enseignants, le reste est de la compétence de la commune, du département ou de la région)... sont souvent éludées (pour rester modéré dans la formulation) dans la presse lorsqu'il parlent de ce département.Sur ces petites réflexions, je souhaite à toutes et tous un bon courage pour les semaines qui vont venir...
Cordialement
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pompastel
Quelqu'un sait expliquer comment procéder pour qu'une image qui est dans mon PC soit publiable dans ce forum ? Please ? ^^
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Ibad
Par rapport à la conclusion de Laélia Véron sur le manque de nom "imagé" du coronavirus, je pense qu'il ne s'agit pas tant du fait qu'il n'ait "pas encore été nommé" que le signe d'un âge technique marqué d'une confiance envers la science (voir scientisme, mais c'est une autre affaire). Un terme scientifique rassurera dans un tel cadre car il donne un sentiment de contrôle par les autorités compétentes.
La peste et le choléra, la grippe me semblent avoir été nommé à des âges marqués par la religion, c'est à dire portés par la foi et l'imaginaire. Donner une forme, une image à ce qui nous tue nous permet de mieux l'appréhender, et ainsi de mieux l'affronter (psychologiquement, en tout cas). -
Ro
Plus important que l'image, le son. Vous n'avez pas de meilleurs micros ? Bon, je vous aime quand même.
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Pluc
Une suggestion d'invité pour la semaine prochaine :
http://jdmichel.blog.tdg.ch/
Après l'histoire, le point de vue d'un anthropologue !
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Jiemo
Je propose " de covid en scylla"
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towanda
Peut-on arrêter de parler d'Europe et d'Asie C'EST LE MEME CONTINENT!
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chrisdeb
Daniel est confiné sans son peigne ?
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LeChat
COVID-19 : C'est la maladie (maladie à coronavirus de 2019)
SARS-CoV-2 : C'est le nom du virus (coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2)
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Cram
Bonjour
je n'ai pas encore écouté toute l'émission, mais j'ai une proposition. Puisqu'un très grand nombre de parisiens est parti se cacher (en pensant se protéger) en province (campagne , bord de mer ), nous devrions réquisitionner leurs appartements vides pour loger les gens sans domicile et les réfugiés. Qu'en pensez vous ???
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eliacath
Mais son vrai nom est "conard virus" !..
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Dobenas
Ce qui m'a frappé sur la carte de Mathile (un peu familier peut-être) c'est les petites flèches. On dirait bien que l'épidémie suit depuis l'Inde les routes de l'empire colonial britannique.
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Gato
J'ai passé une très bonne émission, merci!
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tosh
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nobody
Même si le choléra du Hussard est fantasmé par Giono, dommage qu'on ne l'ait pas évoqué. les scènes de quarantaine, de fuite, de panique, de xénophobie de superstition et d'hystérie collective, sont directement inspirées de la réalité. Le Hussard sur le Toit est en outre une pure merveille littéraire.
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Oblivion
Je voulais savoir si on a chiffré le nombres de citadins qui ont quitté leur ville. (Histoire de m’énerver encore plus).
Et où sont-ils partis (et où partent-ils actuellement, car je viens de voir que les gens prennent encore le train aujourd’hui) ?
Dans un article, j’ai vu que « l’exode » se faisait majoritairement vers la région PACA. Est-ce sourcé ?
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pompastel
Pour relier les commentaires à propos de la peste au Moyen Âge avec la situation actuelle, extraits d'un grand classique de Jean Delumeau (décédé en ce mois de janvier 2020) "la peur en Occident, XIVe-XVIIIe".
Fascinant.
Il écrit ceci à propos de la "Typologie des comportements collectifs en temps de peste" :« Quand apparaît le danger de la contagion, on essaie d'abord de ne pas le voir. Les chroniques relatives aux pestes font ressortir la fréquente négligence des autorités à prendre les mesures qu'imposait l'imminence du péril (…) Certes, on trouve à une telle attitude des justifications raisonnables : on voulait ne pas affoler la population (…) et surtout ne pas interrompre les relations économiques avec l'extérieur. Car la quarantaine pour une ville signifiait difficultés de ravitaillement, effondrement des affaires, chômage, désordres probables dans la rue, etc. Tant que l'épidémie ne causait encore qu'un nombre limité de décès on pouvait encore espérer qu'elle régresserait d'elle-même avant d'avoir ravagé toute la cité. Mais, plus profondes que ces raisons avouées ou avouables, existaient certainement des motivations moins conscientes : la peur légitime de la peste conduisait à retarder le plus longtemps possible le moment où on la regarderait en face. Médecins et autorités cherchaient donc à se tromper eux-mêmes. Rassurant les populations, ils se rassuraient à leur tour. En mai et juin 1599, alors que la peste sévit un peu partout dans le nord de l'Espagne – et quand il s'agit des autres on ne craint pas d'employer le terme exact –, les médecins de Burgos et de Valladolid posent des diagnostics lénifiants sur les cas observés dans leur ville : « Ce n'est pas la peste à proprement parler » ; « c'est un mal commun » (…) Quand une menace de contagion se précisait à l'horizon d'une ville, les choses, à l'étage du pouvoir de décision, se passaient généralement de la façon suivante : les autorités faisaient examiner les cas suspects par des médecins. Souvent ceux-ci posaient un diagnostic rassurant, allant ainsi au-devant du désir du corps municipal ; mais si leurs conclusions étaient pessimistes, d'autres médecins ou chirurgiens étaient nommés pour une contre-enquête qui ne manquait pas de dissiper les premières inquiétudes. (…) Les mêmes attitudes collectives reparurent à Paris lors du choléra de 1832. Le jour de la mi-carême, Le Moniteur annonça la triste nouvelle de l'épidémie qui commençait. Mais on se refusa d'abord à croire ce journal trop officiel. H. Heine raconte : « « Comme c'était le jour de la mi-carême, qu'il faisait beau soleil et un temps charmant, les Parisiens se trémoussaient avec d'autant plus de jovialité sur les boulevards où l'on aperçut même des masques qui, parodiant la couleur maladive et la figure défaite, raillaient la crainte du choléra et la maladie elle-même. Le soir du même jour, les bals publics furent plus fréquentés que jamais » (…) A Lille, la même année, la population lilloise refusa de croire à l'approche du choléra. Elle la considéra dans un premier temps comme une invention de la police. On constate donc, dans le temps et dans l'espace, une sorte d'unanimité dans le refus de mots regardés comme tabous. On évitait de les prononcer. Ou, si on le faisait au début d'une épidémie, c'était dans une locution négative et rassurante telle que « ce n'est pas la peste à proprement parler ». Nommer le mal, c'eût été l'attirer et abattre l'ultime rempart qui le tenait en respect. Arrivait toutefois un moment où on ne pouvait plus éviter d'appeler la contagion par son horrible nom. Alors la panique déferlait sur la ville. La solution raisonnable était de fuir. (…) Les riches, bien sûr, étaient les premiers à prendre le large, créant ainsi l'affole ment collectif. C'était alors le spectacle des queues auprès des bureaux qui délivraient les laisser-passer et les certificats de santé, et aussi l'engorgement des rues remplies de coches et de charrettes. L'exemple donné par les riches était immédiatement suivi par toute une partie de la population. (…) Des estampes anglaises de l'époque représentent des « multitudes fuyant Londres » par eau et par terre. (…) Voici maintenant la cité assiégée par la maladie, mise en quarantaine, au besoin ceinturée par la troupe, confrontée à l'angoisse quotidienne et contrainte à un style d'existence en rupture avec celui auquel elle était habituée. Les cadres familiers sont abolis. L'insécurité ne naît pas seulement de la présence de la maladie, mais aussi d'une destructuration des éléments qui construisaient l'environnement quotidien. Tout est autre. Et d'abord la ville est anormalement déserte et silencieuse. Beaucoup de maisons sont désormais inhabitées. Mais, en outre, on s'est hâté de chasser les mendiants : asociaux inquiétants, ne sont-ils pas des semeurs de peste ? Et puis, ils sont sales et répandent des odeurs polluantes. Enfin, ils sont des bouches de trop à nourrir. (…) Coupés du reste du monde, les habitants s'écartent les uns des autres à l'intérieur même de la ville maudite, craignant de se contaminer mutuellement. On évite d'ouvrir les fenêtres de sa maison et de descendre dans la rue. On s'efforce de tenir, enfermé chez soi, avec les réserves qu'on a pu accumuler. S'il faut tout de même sortir acheter l'indispensable, des précautions s'imposent. Clients et vendeurs d'articles de première nécessité ne se saluent qu'à distance et placent entre eux l'espace d'un large comptoir. (…) Ainsi, dans la cité assiégée par la peste, la présence des autres n'est plus un réconfort. L'agitation familière de la rue, les bruits quotidiens qui rythmaient les travaux et les jours, la rencontre du voisin sur le pas de la porte : tout cela a disparu. (…) Silence oppressant, et aussi univers de défiance. (…) Tous ceux qui approchent les pestiférés s'aspergent de vinaigre, parfument leurs vêtements, au besoin portent des masques ; près d'eux, ils évitent d'avaler leur salive ou de respirer par la bouche. Les prêtres donnent de loin l'absolution et distribuent la communion au moyen d'une spatule d'argent fixée à une baguette qui peut dépasser un mètre. Ainsi les rapports humains sont totalement bouleversés : c'est au moment où le besoin des autres se fait le plus impérieux – et où, d'habitude, ils vous prenaient en charge – que maintenant ils vous abandonnent. Le temps de peste est celui de la solitude forcée. (…) D'ordinaire, la maladie a ses rites qui unissent le patient à son entourage ; et la mort, plus encore, obéit à une liturgie où se succèdent toilette funèbre, veillée autour du défunt, mise en bière et enterrement. Les larmes, les paroles à voix basse, le rappel des souvenirs, la mise en état de la chambre mortuaire, les prières, le cortège final, la présence des parents et des amis : autant d'éléments constitutifs d'un rite de passage qui doit se dérouler dans l'ordre et la décence. En période de peste, comme à la guerre, la fin des hommes se déroulait au contraire dans des conditions insoutenables d'horreur, d'anarchie et d'abandon des coutumes les plus profondément enracinées dans l'inconscient collectif. C'était d'abord l'abolition de la mort personnalisée.(…) Si choquée fût-elle, une population frappée par la peste cherchait à s'expliquer l'attaque dont elle était victime. Trouver les causes d'un mal, c'est recréer un cadre sécurisant, reconstituer une cohérence de laquelle sortira logiquement l'indication des remèdes ».
Delumeau, Jean. La Peur en Occident : Une cité assiégée (XIVe-XVIIe siècle) Fayard, 1978
( relayé par Mona Chollet, coupes par P. Sztulman) -
Hallucined Imposteur
Confiné très prudent: