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coca
Émission intéressante.
S'il vous plait plus d'émission sur l'art, sur les expositions en cours, sur l'histoire de l'art... -
AZERT Y
http://florencedemeredieu.blogspot.com/2011/05/lart-et-largent-de-jean-joseph-goux-un.html -
DanetteOchoc
Dernier billet de Pierre Jourde mis en ligne sur son blog, sur le Piss Christ :
"Le monde artistique est régulièrement affecté par le même type d’événement, qui revient, cycliquement, avec la régularité d’un marronnier journalistique. A chaque fois, le rituel se déroule selon un immuable ordonnancement, jadis décrit avec précision par Philippe Muray. Un artiste présente une œuvre « provocatrice » quelconque. Diverses associations réagissent. Agitation médiatique de quelques semaines, qui oppose invariablement, à la liberté d’expression artistique, le respect dû aux croyants en ceci et aux sectateurs de cela. Après quoi on passe à autre chose, en attendant que ça recommence.
En réalité, l’opposition de l’artiste libre et rebelle et des pauvres croyants atteints dans ce qui leur est le plus sacré est une pure escroquerie intellectuelle. Ils ont besoin l’un de l’autre, ils se nourrissent l’un de l’autre. Les croyants, parce que l’artiste leur fournit l’occasion de serrer les rangs et de se rassembler autour d’une foi qu’ils prétendent menacée, offensée, salie. L’artiste, parce que la réaction des offensés fait parler de lui, et lui confère le statut d’homme libre luttant par l’art contre l’obscurantisme.
L’agitation récente autour du Piss Christ de Serrano n’a été qu’une nouvelle occurrence de ce gag à répétition. En elle-même, l’idée est pauvre. Compisser les idoles, c’est le degré zéro de la provocation artistique. Des catholiques bêtes réagissent bêtement et de manière prévisible, sur l’air connu : on n’a pas le droit de s’en prendre à la foi de millions de gens, respectons-la. Excellent pour eux : si on s’en prend au catholicisme, c’est bien la preuve qu’il est encore vivant. De son côté, voilà Serrano adoubé artiste critique, questionnant ceci, interrogeant cela, mettant en cause machin-chose. Le tour est joué. Rien n’a été dit, rien n’a été représenté, mais on a causé, chacun s’est conforté dans son image. Beaucoup d’imagerie, peu de sens.
Serrano se construit une image d’artiste critique à bon compte. Ça ne fait jamais que trois siècles (au minimum) qu’en Occident on pratique l’exercice du blasphème envers Dieu, le Christ et les saints. Et, jusqu’en 1789, avec de vrais risques. Serrano n’est pas très original, le sujet est assez rebattu. Hara-Kiri a fait beaucoup mieux et plus amusant sur le sujet. Et Serrano ne risque rien. Si : des pétitions et des tribunes dans Le Monde. Ouh là. C'est grave, certes, mais on en meurt rarement. C’est tout bénéfice : une bonne petite provoc sans risque, bien pépère, et hop, vous voilà par miracle peintre sulfureux, courageux, briseur d’idoles, rassemblant autour de lui les hérauts de la modernité et de la liberté.
Là où Serrano serait vraiment courageux, ce serait d’exposer un « fuck Mahomet », par exemple. Mais rien à espérer : il ne le fera pas. D’abord parce que ce serait vraiment risqué, pour le coup. Et puis parce qu’il serait immanquablement accusé de racisme, d'islamophobie, rangé avec les identitaires, les marinistes, les pasteurs américains brûleurs de Coran. Or, l’artiste avisé se doit de se conformer au discours dominant dans son milieu, c’est-à-dire d’être progressiste, antiraciste, pour le métissage, etc. Il n’y a donc pour lui qu’une seule voie dans la provocation : s’en prendre au christianisme. Là, il sera dans son rôle. Il s’agit moins de conviction que d’assurer sa place dans le champ artistique, en se conformant à ce qui peut légitimement s’y faire. C'est ce que Muray appelait la rébellion de confort.
Au fait, la conformité à une doxa dominante, la prévisibilité, la continuation d’une tradition, l’absence de contenu réel, ce ne serait pas un peu la définition de l’académisme ? Serrano est l’incarnation de l’académisme moderne."
Marrant non ? -
AZERT Y
Extrait de « histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne et contemporain », Florence de Mèredieu, Ed. Larousse « in extenso » :
Chapitre « Les matériaux du scandale », p. 615 :
« Les œuvres, très controversées, d'André Serrano ont fréquemment provoqué le scandale. Comme lorsque, en 1987, il plonge une photographie couleur, représentant le Christ en croix, dans un bain d'urine (Piss Christ, Cibachrome). Les matériaux privilégiés de Serrano sont les diverses sécrétions corporelles (sang, sperme, urine, lait, etc.). Encore faut-il préciser que le caractère choquant de ces matériaux dépend du contexte dans lequel ils sont présentés, et ne font précisément scandale que dans la mesure où il y a (dans le même temps) volonté de choquer et disposition à être choqué. Pas de scandale sans puritanisme. Le rapport aux diverses sécrétions corporelles est certes entaché d'interdits dans la plupart des civilisations. Dans le passé cependant, l'art, les rites,les fêtes, les techniques ont fait un grand usage des matières corporelles symboliques ou réelles. Prenons le seul exemple de l'urine, utilisée dans le processus du tannage pour assouplir les peaux. Que le corps nu, vivant ou mort, puisse être l'objet de tels tabous, cela ne fait que refléter un certain état des sociétés actuelles qui sont écartelées entre les attitudes les plus opposées et les plus contradictoires, entre l’exhibitionnisme le plus extrême et l'intégrisme le plus total. On comprend alors le choc que peuvent encore provoquer les images et les matériaux de l'art. » -
ambagal
A quel titre et selon quel droit l'art serait-il soumis à des tabous ? N'est-ce pas précisément parce qu'il est une sublimation de la réalité que l'art est par définition 'sans limite', autres que celles, morales et techniques, de l'artiste ?
Est-ce parce qu'il existait une censure du tableau que l'art s'est aventuré en dehors de son cadre et a investi le réel par le happening ? Ceci est une autre question car dans l'affaire qui agite l'air ambiant il s'agit de tableaux. De simples tableaux.
Face à la violence du monde, le tableau, quel que soit sa représentation, demeure un mode d'expression pacifique.
Il serait bon et juste de ne pas l'oublier. L'image d'une bombe ne tue personne.
En matière de catharsis, la société ferait peut-être mieux de se préoccuper de la surexposition, des plus jeunes et des plus fragiles, aux violences gratuites et immédiates qui déferlent en permanence.
C'est pourquoi définitivement et absolument :
Toujours, en tous lieux et en toutes occasions l'art aura le droit d'utiliser les mythologies religieuses dans sa production. (yeah !) -
amad
C'est tout de même incroyable de constater que depuis Duchamp la multiplication des oeuvres à scandale perdure encore de nos jours. Comment ne pas se lasser de ces provocations qui finissent par toutes se ressembler. Provoquer; "déranger" est devenu une telle habitude pour une certaine frange de l'art que l'on peut dire sans exagérer que c'est devenu une convention, quasiment un art officiel. Il ne reste sans doute que les richissimes industriels comme Pinault pour s'extasier devant ces banalités pseudo artistiques. Preuve du manque de goût et de la naïveté de nos bourgeois. Ce conformisme du scandale en est arrivé au point, je l'espère ultime, où des ex ministres comme M. Aillagon se goberge d'un Koons à Versailles et se vante d'avoir énervé quelques traditionnalistes outrés par ce sacrilège. Chez Taddei je l'ai vu se féliciter de ce que les quelques remous occasionnés par l'expo de Murakami étaient LA PREUVE que son art était important...puisqu'il "dérangeait". Vieux souvenir des scandales de la fin du 19 eme où les impressionnistes provoquaient, eux, de vrais scandales (et ils n'étaient pas exposés à Versailles!).
Cette tendance à la provocation systématique s'éteindra quand s'éteindront les derniers vieux acariatres et culs bénis, les lefévristes et autres minorités réactionnaires qui sont les derniers à encore s'offusquer de certaines images donnant ainsi la dernière raison d'être de cet art finissant.
Il faudrait aussi un dernier artiste conceptuel qui ait le courage d'aller au plus loin que tout ce qui a déjà été fait dans la provocation pour qu'on puisse enfin aller vers d'autres voies de l'art. Je suggère par exemple un grand tableau qui mettrait en scène François Pinault se faisant sodomiser par Jeff Koons, ce dernier jubilant et jonglant avec des liasses de billets de banque (on peut rajouter un tas de merde sur la tête de Pinault pour déranger encore un peu plus). Cette oeuvre ne sera pas achetée par Pinault et ce sera la fin de cette histoire de provocation pseudo artistique. -
Yanne
Emission brillante à suivre tant les intervenants sont au fait de tous les problèmes abordés.
Je me pose quand même des questions.
Pour être clair sur ma vision de l'art contemporain, je suis passionnée d'art, mais autant je me déplace au bout du monde pour voir de l'art que je qualifierais de traditionnel, autant l'art contemporain éveille ma curiosité mais pas du tout, généralement, mon sens esthétique. Quand j'ai vu dans le parc de Versailles, par exemple, un petit Janus doré de manga sur une colonne avec un sourire plus que carnassier observer à la fois le château et les bassins, ça m'a beaucoup plu, entre autres parce que ça fait référence à des éléments des cultures japonaises ou même asiatiques et occidentales. Mais je réserve plutôt mes goûts à Michel-Ange et à Cellini.
Je suis quand même assez stupéfaite de découvrir qu'au milieu de toutes ces oeuvres qui sont quand même souvent à la limite de l'imposture, et je pense que c'est devenu le jeu dans la mesure où la mode est à l'artiste qui se fout ouvertement du système (dans tous les sens du terme), et cherche à pousser la logique à son ultime effet, il se révèle à écouter les intervenants que ce serait Jeff Koons qui serait, lui, l'Imposteur.
Et là, je m'interroge. Pourquoi lui ? Parce que c'est un trader, et qu'à ce titre il est né trader et pas artiste, et que donc il ne fera jamais de l'art mais du trading, c'est-à-dire que toute sa vie, quoi qu'il fasse, il permettra à des capitalos de s'engraisser tout en s'engraissant lui-même ?
Parce que ses références sont uniquement occidentales ? Parce qu'il ne fait que superviser et ne réalise pas réellement ?
Je reste quand même dubitative, car entre Murakami et lui, je vois mal la différence.
Mais bon ! C'est juste une question, pas un jugement de valeur ! -
mandarine magique
il me semble que l'étoile rouge d'Abramovi? est davantage une citation des partisans de Tito (communistes) que de l'étoile de David. elle a déjà évoqué le bain de sang des Balkans ailleurs (Delusional et le magistral Balkan Baroque à ma connaissance), cela ne m'étonnerait donc pas.
je ne la savais pas orthodoxe. avez-vous affirmé cela simplement parce qu'elle est serbe ? (si c'était le cas, je ne saurais dire à quel point une telle idée est préconçue) -
dousky
L'émission m' intéressée mais je ne suis pas certaine d'avoir bien compris.
En fait, il me manque une définition de "l'Art". Est-ce qu'il suffit qu'un objet ( une photo, un peinture....) exprime une pensée, une révolte pour qu'on la considère comme une œuvre d'art ? Je ne vois pas en quoi, les œuvres dont il est question, expriment des sentiments rares ou nouveaux ou ne déclenchent une réflexion particulièrement originale.
Et pourquoi ne s'agit-il toujours que de sentiments d'horreur ou de dégout ( pour moi) que je peux trouver facilement ailleurs?
Quel est "l'art" dont on parle dans l'émission ?
Je serais ravie d'avoir une réponse car , n'étant pas très érudite, je suis un peu dans le brouillard !!
merci -
Jose
A propos de Piss-Christ.
Peut-être cela a-t-il été déjà dit (je n'ai pas lu tous les posts), mais je n'ai pas entendu dans l'émission que Piss-Christ contient un jeu de mot en anglais :piss / peace.
Par ailleurs, Serrano a donné une explication sur sa réalisation. Il s'agit d'un verre dans lequel il a trempé un petit crucifix et qu'il a rempli de ses propres urine et sang.
Bravo aux invités, et particulièrement à Thomas Schlesser, notamment pour sa dernière tirade sur l'adéquation entre Koons et Versailles. -
Aspasie G.
Cette photo, cela n' exprime-t-il pas plutôt la volonté d' humilier de façon méprisante?Pisser sur quelqu' un ce n' est pas un signe de respect ou d' amour.
Le problème de l' art cela commence avec Duchamp.Est-ce que l' art ne devrait pas être l' aboutissement d' une réflexion sur l' humain ou la nature? -
Laurent
Je reviens sur Oleg Kulik. En voyant sa prestation, je n'ai pu m'empêcher de penser à notre bon Diogène de Sinope.
Un p'tit coup de Wikipédia (article "philosophie antique"), pour voir :
"ils n'avaient aucune gêne à manger, déféquer, copuler, se masturber en public. Ils dormaient à même le sol, allaient nu-pieds, vivaient vêtus de loques ; il faut aller au-delà de ces faits, c'est-à-dire que pour un cynique, forniquer en place publique doit se faire le plus naturellement du monde, en se moquant des conventions. Cela constituait un outrage aux yeux des Athéniens, mais pour le cynique, un homme est un homme, avant toute autre considération."
Bon, il semble tout de même acquis que Diogène ne faisait pas de video qu'il revendait ensuite très chères.
Et, d'après mes renseignements, c'est toute la vie de Diogène qui fut une performance.
Ces 2 éléments tendraient à prouver sa sincérité. -
Baimba
"L'ennemi de l'artiste, c'est la marchandisation de l'art."
C'est dommage que la question de l'argent dans le monde de l'art n'ait pas été abordé de manière concrète. Comme souvent on est resté à la surface, en mentionnant des cotes d'artistes et en parlant de millions, comme de choses appartenant a un autre monde. J'ai eu une lueur d'espoir quand DS a demandé ce que l'artiste met en vente lorsqu'il fait une performance. J'aurais aimer que la discussion se poursuive dans cette direction et qu'on se demande tout bêtement: "de quoi ces artistes vivent?"
On parle du marché de l'art comme d'une institution abstraite, lointaine et excluante... quelque chose de flou et dont la puissance contrôle tout un monde (de FIACs et d'expositions), quelque chose qui brille par son incertitude, proche du divin dans une peinture de Friedrich. Le marché n'existe pas concrètement, ce sont des vendeurs et des acheteurs.
Si on se contente de parler de la cote, au sens de la valeur potentielle, d'un artiste on reste dans du virtuel. Le prix de mise en vente n'apporte rien, c'est le prix auquel les œuvres sont acheté qui nous donne une vraie information. Si on veut taper sur Jeff Koons, dire que ce n'est qu'une grosse blague, il faut se demander qui lui permet d'embaucher une centaine d'assistants, qui lui donne les moyens d'exister en tant qu'artiste.
D'un coté on ne se demande pas ce qui fait vivre les artiste, de l'autre on se balance des millions a la figure sans trop se demander d’où ils viennent. La peinture ne se mange pas et les artistes ont besoin d'argent pour exister.
En bref, j'ai regardé l’émission attentivement et je n'ai pas tellement eu d’éléments qui justifient son titre. J'ai la tête pleine de questions mais je reste sur ma faim. -
No one
Il sonne un peu creux par moments le critique d'art quand même.
L'art d'enfoncer des toiles déjà peintes faut y faire attention, ça titille les idées reçues !
Sinon l'émission était intéressante, mais je crains d'être néanmoins condamné à trouver un peu pénibles ce genre d'artistes.
Où se situe la limite ? En forçant le trait, je vois pas trop la nuance fondamentale entre le "chien de Moscou" et Michael Youn.
Je vais me poser en beauf ultime probablement, mais j'ai du mal à ne pas me remémorer le sketch des Inconnus là-dessus...
Sans généraliser et tout mettre dans le même sac, on y retrouve de troublants échos quand même. -
Mimibanshee
Que les collectionneurs se laissent berner par l'"art conceptuel"
Mais que la majorité des fonds publics investis dans l'art contemporain finisse dans les poches de ces "artistes" (dixit Alain Quemin dans son rapport : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Quemin), ça me refroidit -
Petit Citron Vert
Drôle de manière de prononcer Zwingli....J'ai failli ne pas reconnaître de qui il parlait! ;-) -
yann astuce chébran
Beaucoup (trop) à dire sur cette intéressante émission.
Une image à arrêter et à conserver, furtive: DS qui fait un doigt d'honneur.
Hors contexte et bien légendée, cette photo est promise à un grand succès.
(zut j'ai changé de mac et ne parviens pas à télécharger/ powerpc/ leopard 10.5.8...pour l'instant ) -
tekyfou
[quote=Est-ce que finalement, le marché de l'art n'est pas un système de valeur comme les autres, avec ses prêtres (les critiques), ses saints (les artistes côtés) et son dieu (l'art)]
Les prêtres seraient plutôt les collectionneurs, les saints les critiques d'arts, jésus l'artiste, et dieu la création. -
No one
J'avais lancé l'émission en plein repas.
C'était pas une super bonne idée. -
Sheherazade
Sur le sujet, le film de Banksy Faites le mur ! est à voir. Il à failli s'appeler "Comment vendre de la m... à des c...", mais le mieux, c'est le titre en anglais "Exit Through the Gift Shop" (qu'on pourrait approximativement traduire par "Sortie par la boutique de souvenir") Il dit plus justement parce que plus subtilement - i.e. sans désigner d'avance les coupables - le questionnement du film. Un titre qui devrait parler à Patrice de Plunkett, même si le contenu du film est nettement plus nuancé que son "c'est tout la faute du méchant marché (qu'est d'ailleurs tellement méchant que c'est même plus la peine de le qualifier ainsi.)"
Je trouve que le film montre qu'on peut être complètement pris par le système du marché de l'art (Banksy vend à des centaine de milliers de $), avoir su l'utiliser à fond tout en s'en protégeant (en restant anonyme) et savoir en dire très justement les aberrations. Le tout, sans se poser en donneur de leçon ou tomber dans le rôle du type qui a réussi et se permet du coup de juger le travail des autres. Chapeau l'artiste !
Parce qu'après tout, si des gens sont près à payer des fortunes pour des trucs colorés qui n'ont aucun sens, qui peut les juger ? Même les grand spécialistes d'art ne peuvent que dire que ça n'a pas de sens pour eux. Un point, c'est tout. Aller plus loin serait commencer à juger les gens sur ce qui fait sens pour eux. On sait où ça mène... Et le film montre bien que ce n'est même probablement pas la sincérité des artistes comme Thierry Guetta qui est en cause. Il a bien l'air de vouloir croire à ce qu'il fait...
Alors quoi? qu'est-ce qui s'oppose à l'artiste ? la marchandisation est certes une pente dangereuse, mais que dire de tous ceux qui pensent que d'autres savent pour eux qui a le talent (le post d'antiope est assez ambigu sur ce point, en quoi est-ce "grâce à Alain Korkos [que l'] on voit qu'il [Serranno] avait un réel talent dans sa série " Morgue"." Est-ce qu'il ne suffit pas de voir les œuvres pour se faire une opinion ? )
Est-ce que finalement, le marché de l'art n'est pas un système de valeur comme les autres, avec ses prêtres (les critiques), ses saints (les artistes côtés) et son dieu (l'art) Par analogie avec un autre système de valeur de vérité, j'aurais pu dire ses chercheurs (scientifique), ses prix Nobels médiatiques et "l'Objectivité" (avec pour résultat, qu'il suffit de mettre une blouse blanche (genre chimiste) à n'importe quel acteur qui cachetonne, pour vendre du dentifrice par spot télé interposé...) Le problème, c'est quand les individus cessent d'utiliser le système pour penser et ressentir par eux-même et finissent par se contenter de laisser le système penser et ressentir à leur place.
Parce que dans ce qui s'oppose à l'artiste, il y a aussi les conceptions de l'Art à la soviétique, avec "processus de validation" et "d'objectivation" (sic !). Exemple dans le post de g2, ou sur ces affichettes dans le métro, qui vous expliquent très sérieusement (logo ratp à l'appui) que seul les artistes estampillés ratp ont le droit de jouer dans le métro, ceux-ci étant soigneusement sélectionnés pour le confort et le bien être des voyageurs, bien entendu!... je ne prétends pas n'avoir jamais grommelé en voyant arriver tuba et sono, à deux mètres de mes oreilles à peine sorties du lit, mais entre ça et une société en voie d’aseptisation avancée, j'ai fait mon choix!...
Bref, personnellement, j'ai comme idée qu'il n'y a pas que la marchandisation qui s'oppose à l'artiste ...