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Sylph
2 gros soucis dans cette émission sur Star Wars : Ils n'ont pas vue l'épisode 8 (qui est centré sur les rôles féminins, ce qui rend l'analyse présentée complètement obsolète) et il n'y a pas de femmes sur le plateau mais juste 2 vieux geeks qui ont sacralisé la 1e trilogie au point de dénigrer complètement les autres films. (ce qu'ils assument apparemment) et qui ne semble pas comprendre grand chose au féminisme.
Du coup, une émission un peu ratée et qui aurait pu être passionnante, dommage. -
banshoyalika-105538 banshoyalika
Si le combat de la représentativité des femmes dans des premiers rôles intéressants était gagné, ça se saurait, Ripley étant plutôt un (très bon) contre exemple de ce qui se voit généralement.
Je suis d'accord pour dire que Leia est une femme forte et volontaire mais elle a bien sûr besoin d'être sauvée à plusieurs reprises, finit par tomber amoureuse du très lourd Han Solo qui la harcèle sans cesse et est réduite en esclavage, devenant par là-même, de par sa tenue, un grand fantasme masculin (male gaze 1000%).
En tout cas, elle n'est, de mon point de vue, ni un moteur du récit, ni une grande source d'identification.
Petite, je voulais être Luke, pas Leia.
Les deux intervenants ne semblent pas voir ce que la scène du baiser (assaisonnée en plus d'une musique romanesque insupportable au regard du contenu) a de problématique, ce que je trouve regrettable. Je les invite à regarder la très bonne émission d'@si sur le sujet récemment et à se renseigner plus avant sur la notion de consentement.
Cette scène (et bien d'autres dans à peu près 1 million de films populaires que j'ai pourtant toujours adoré : James Bond, Blade Runner, Indiana Jones pour ne citer qu'eux) participe pourtant bien à la fameuse culture du viol (appelons un chat un chat je vous prie).
Elle fait comprendre aux hommes qu'une femme qui dit non ne fait que jouer à séduire et aux femmes qu'elles ne savent pas très bien ce qu'elles veulent de toute façon.
Bref, cela a été dit mais une femme intervenant sur ce sujet aurait été la bienvenue !
Merci pour cette émission en tout cas !
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Citizen_Jane
Si l'héroïne de Star Wars est aujourd'hui une jeune fille, c'est parce que Disney a capté l'air du temps : http://bit.ly/1J0vkby -
Ulul
Quitte à annoncer un angle d'émission appuyé sur les études de genre, il aurait été intéressant de le tenir jusqu'au bout (ou de s'abstenir...)
Quelques remarques en vrac :
1° Je m'étonne du plateau entièrement masculin... et visiblement peu informer de ce qu'est la "culture du viol". ASI est d'habitude beaucoup plus enclin à définir précisément les concepts employés. Ici aucune définition de ce qu'est la culture du viol ne sera donnée. Laurent Jullier préférera parler de "domination masculine" arguant que le vocabulaire "culture du viol" est trop fort... Mais là encore, pas d'explication ni de définition, ça aurait été pourtant utile !
2° Le summum du choquant restera quand même Rafik Djoumi qui explique par rapport à la princesse Leïa que "A l'origine, dans Le Retour du Jedi, elle devait, après la mort d'Han Solo, elle devait redevenir la princesse galactique. Et on nous suggérait qu'elle n'aurait plus d'homme le reste de sa vie, c'est-à-dire qu'elle avait arrêté d'être une femme, elle n'aurait été une femme, dans le plein sans du terme, que durant cette aventure en fait."
SERIEUSEMENT ??? Et personne sur le plateau ne le reprend, ne serait-ce que pour lui permettre de nuancer ses propos ?
D'où l'intérêt peut-être d'avoir sur le plateau une autre personne, de sexe féminin, qui soit sensible à ce genre de propos...
Bref, parfois il vaudrait certainement mieux de ne pas invoquer les études de genre en dépit du bon sens... et s'en tenir à la comparaison entre les différents possesseurs de la franchise ! -
Athanase Broutechoux
Franchement, j'en ai marre que des mecs se masturbent l'intellect avec cette science-fiction !
Gamine, j'aimais Ivanhoé, les chevaliers de la table ronde, et les magazines de western. StarWars relève de la même imagination.
Comme les nouvelles/romans de science-fiction. De l'imaginaire surtout, de la poésie parfois (CD Dimack, c'est magique !)...
L'imaginaire poétique est bien sûr masculin, c'est l'époque ! (C'est l'époque depuis bien plus longtemps...)
C'est l'équivalent historique des magazines Buck Jon, Kit Carson, Hopalon Cassidy, Apaches, et j'en oublie !
La sexualité était masculine à cette époque (et depuis longtemps) et l'inter sexualité inexistante...
Alors, inutile d'introduire dans l'origine de cette SF des choses qui n'y figurent pas.
Star Wars est un marqueur de la même veine que les imaginations citées ci-dessus et que les contes enfantins avec lesquels nous avons grandis.
Et puis, cela ne m'intéresse pas de savoir/connaître que la foultitude du monde se masturbe avec le devenir de cette série, juste (et certaine) à faire des dollars... et non plus de l'imaginaire poétique
Harry Poter relève de la même veine : un imaginaire, un inconscient... et la magie est là. C'est tout. Et c'est suffisant. -
philippe 93
Ce serait bien qu'il y ait une suite à cette émission. -
jean-françois copé-décalé
Merci à Laurent Jullier, à Rafik Djoumi et à @si pour cette belle émission.
Une pensée m'est venu en entendant Rafik parler de l'intertextualité, qui serait devenue un concept structurant dans l'industrie culturelle contemporaine : en d'autres temps, Baudrillard aurait parlé de simulacre (ou image ne faisant pas référence à une chose réelle qu'elle aurait vocation à représenter, mais à une autre image), et il me semble que revendiquer l'intertextualité, ce système de renvoi permanent vers des références spectaculaires du passé, revient à assumer de ne plus produire que des images spectaculaires, de l'ordre du simulacre, donc superficielles, sans profondeur, sorte de construction symbolique supplémentaire par-dessus une construction symbolique présente à l'état latent dans la "culture populaire".
Dans ce système, quelle place pour l'innovation narrative et formelle, pour autre chose que le pastiche et le clin d'oeil à des références du passé ? -
cristobool
Bonjour, je crois surtout qu'on prends star wars bien trop au sérieux et qu'on en demande beaucoup à ces films. Dès le départ ce sont des films faits au troisième degré et un véritable côté enfantin car ce sont bien aussi des films pour enfant, alors certes lucas s'appuis sur des légendes et mythes profonds pour le faire et a fait véritablement un travail de qualité mais il n'y a rien de nouveau à chercher en terme de message ou de philosophie ! Ce n'est pas le l'objet de cette saga.
Je suis fan de la première trilogie, mais déjà la seconde tombe dans le piège de se prendre au sérieux et c'est là ou toute la "magie" star wars s'effondre. Laurent Jullier a parfaitement raison lorsqu'il parle de pastiche.
Pour le VII, contrairement à beaucoup je pense qu'il renoue plus avec l'esprit star wars façon première trilogie et c'est plutôt le bon côté de la chose. En revanche la manière de le faire est mauvaise effectivement JJ Abrams n'est pas un grand cinéaste, entre les fautes de goût, la copie du scénario du IV et la réalisation plutôt moyenne (bien souligné par Jullier là aussi) ce n'est clairement pas un grand film, pour autant j'ai tout de même passé un bon moment au cinéma et en le revoyant car c'est un bon divertissement.
A contrario Rogue one sombre dans la même erreur que la seconde trilogie, avec ce star wars qui se prends au sérieux, même si la réalisation est meilleure que celle d' Abrams, le scénario est téléphoné, aucune surprise, presque aucun humour et des acteurs et personnages ectoplasmiques (Le personnage de Rey est quand même bien réussi et l'actrice a du charisme) je m'étais déjà ennuyé au cinéma (alors que quelque jours auparavant j'avais été captivé par le très bon "premier contact" de Denis villeneuve) mais lorsque j'ai voulu le revoir je ne suis même pas allé au bout, que c'est plat et fade ! Rogue One est ultra classique.
Mais à voir et lire les critiques des différents films, je crois avoir compris qu'il se cache derrière cela une stratégie de la part de Disney. Rogue one a été adoré par beaucoup, pour l'essentiel ceux qui ne connaissent pas la première trilogie ou ne l'aime pas ou qui sont fan de la seconde trilogie. Tandis que l'épisode VII se calque sur la première trilogie. En clair Disney va alterner épisode de star wars pour les fans de la première trilogie et spin off pour les fans de la seconde trilogie ou les allergiques à la première; bref un bon calcul commercial. -
Guillaume Chantraine
J'ai grandi avec l'amour de la première trilogie, une certaine passion en tant qu'ado, mais en grandissant quelques doutes sont apparues, et Le Retour du Jedi, 3e film de la première trilogie, me semblait receler les indices d'un changement profond de nature qui serait confirmé par la seconde trilogie.
Une chose n'a jamais changé pour moi, c'est la fascination visuelle et sonore de l'univers Star Wars. La recherche d'authenticité des accessoires du premier film en particulier, souvent basés sur la récup' de matériels vintage avec quelques accessoires bricolées (le vieux flash photo qui a servi de base au sabre de Luke), le fait de "vieillir" le matériel, les vaisseaux et les décors pour donner cette impression de vécu (alors que la science-fiction au cinéma avait toujours dépeint la technologie comme lisse, propre et neuve), le sound design - les trouvailles comme le ronronnement des sabres-lasers, la respiration mécanique de Darth Vader, les "cris" des chasseurs tie, etc. -, font de cette oeuvre quelque chose de remarquable encore aujourd'hui.
Sur l'histoire elle-même, Laurent Jullier parle de "pastiche" et même si le mot ne me parait totalement justifié, il évoque cette sensation que génère ce bric-à-brac de références diverses et anachroniques (western, conte de fée, philosophie orientale et samouraï) remixé dans une pseudo science-fiction qui ne s'embarrasse de rien de scientifique, et dont la technologie est strictement magique. Le premier Star Wars est conçu comme un archétype de conte de fées, avec un jeune fermier au grand destin qui part libérer une princesse enfermée dans un dongeon, un cowboy pragmatique et terre-à-terre, justification de son égoïsme, un vieux mage à la Merlin/Gandalf, guide spirituel et figure paternel de substitution pour le héro, le méchant magicien maléfique qui a une revanche à prendre sur l'humanité et le gentil magicien en particulier, etc.
Une chose qui m'a frappé en vieillissant et en repensant à mon rapport avec Star Wars étant enfant, c'est que, malgré ma fascination pour Star Wars, je ne jouais jamais à Star Wars avec les jouets Star Wars. Ces personnages ne m'inspiraient pas vraiment, et je préférais inventer mes propres héros et règles, inspirés vaguement de Star Wars et d'autres lectures.
Les personnages du premier film n'existent qu'en tant qu'archétypes qui servent la fonction que le récit leur impose. C'est-à-dire qu'il n'y a aucune profondeur à un personnage comme Obi Wan Kenobi, sa seule fonction est d'être le guide spirituel du héro afin de le mettre sur les rails de son destin. Darth Vader n'a qu'une seule fonction, incarner une menace terrifiante, cruelle, inhumaine. Il est un archétype du mal sous sa forme brutale et puissante. Il est unidimensionnel comme tous les autres personnages. On ne s'intéresse pas à leurs personnalités pour ce qu'elles sont, mais pour ce qu'elles servent comme fonction narrative. C'est ce qui donne au film ce ton naïf et rappelle les récits d'aventures que l'on transmettait depuis des générations comme Zorro, ou Robin des Bois, ou le Roi Arthur, etc.
Une autre chose à remarquer, c'est qu'il ne s'agit pas vraiment de science-fiction. La science-fiction propose généralement un prolongement de nos connaissances technologiques, sociologiques dans un univers qui tente de pousser plus loin leur logique pour voir jusqu'où l'humanité pourrait aller. Ici, rien de tout ça, ou très peu. Aucune justification technologique n'est donné, tout fonctionne comme une évidence et la magie de cette technologie permet de ne jamais entraver le conte de fée.
A la place, donc, un conte de fée habillé en science-fiction. Une partie de la magie de ce conte de fée est belle et bien "technologique" (les voyages interstellaires, les armes aux lasers se comportant comme des projectiles ou des lames), etc. Mais l'autre versant de cette magie puise dans l'ésotérisme mystique qui avait conquit la jeunesse à partir des années 60, en grande partie du fait de l'utilisation très libérale des différentes drogues en circulation, mais aussi en parti, du fait des débats métaphysiques qu'avait engendré la physique quantique. D'ailleurs, des recherches universitaires très sérieuses sur le paranormal furent lancées, et cette ésotérisme omniprésent est sans doute ce qui a permis à un Uri Geller de faire durer son "canular".
Autre héritage des 60s, un anti-impérialisme ou au moins un anti-militarisme manifeste (notamment post Vietnam), représenté par ces jedis qui vivent comme des ermites ascètes (Obi Wan et Yoda), entrainés à rejeter les émotions négatives, aux "armes élégantes" comparées aux armes destructrices de leurs contemporains, la bombe nucléaire revisitée sous la forme d'un rayon destructeur de planète de l'Étoile Noire, et ces rebelles qui se battent pour la liberté, moins bien équipés face à une puissance militaire écrasante qui vise à soumettre tous les peuples de l'univers.
Mais Star Wars n'a pas inventé tout cela, il est le produit de toute cette époque en train de s'achever. En effet, quand Star Wars sort, en 1977, les temps vont changer, et d'une certaine façon, l'univers Star Wars propose une sorte de synthèse de toute cette période. Les années Reagan vont arriver, et le positivisme va reprendre ses droits.
A mon sens, c'est l'imprégnation de ce mysticisme anti-matérialiste, anti-positiviste qui fait vraiment l'originalité, l'identité de Star Wars et lui donne l'essentiel de son charme. Cette dimension philosophique, même si elle n'est pas développée comme discours, ni ne semble très consciente ou maîtrisée, imprègne clairement le film et rend sa "naïveté touchante" (pour citer un personnage du film, sans toutefois me joindre à sa condescendance). Ce qui aurait pu n'être qu'un film un peu niais, aux dialogues convenues et parfois franchement cul-cul-la-praline, prend de l'épaisseur grâce à ce parti pris philosophico-théologique. Paradoxalement, c'est peut-être même son arrivée tardive, et la prolongation de son succès dans une ère qui tourne le dos à tout cela qui l'aura peut-être magnifier encore un peu plus.
Le problème pour un film comme Star Wars, c'est qu'il est très difficile de développer une suite, quand on a fait le choix de raconter une histoire via des archétypes au service d'une histoire convenue. Comment faire évoluer de telles personnages et un univers qui devait rester flou pour permettre à ce récit de garder son identité de fable moderne, ses allures de parabole ou de récit intemporels ?
Le deuxième Star Wars réussit à prolonger le souffle du premier en s'appuyant sur deux techniques principales : forcer un peu plus le contour des archétypes et augmenter le danger et les épreuves des héros. Han Solo est encore plus coquin qu'avant, Leia plus fière, Luke plus fougueux, Darth Vader est encore plus méchant que jamais, plus inhumain, l'empire encore plus conquérant, et remporte victoire sur victoire tout au long du film ce qui met les héros dans des situations a priori désespérées ; bref, L'Empire Contre-Attaque est un Star Wars plus coloré, mais aussi plus sombre, émotionnellement plus fort, qui raconte le début d'une nouvelle histoire, et nous quitte sur les échecs initiatiques des différents protagonistes, ainsi que sur une révélation saisissante, inattendue, impossible, mais qui en réalité sonnait le glas de la saga.
En effet, une telle révélation, pour un univers comme Star Wars, c'est le début des ennuis pour celui qui doit écrire une histoire derrière ça... Car, tout d'un coup, les archétypes doivent devenir des vrais personnes. Darth Vader, l'archétype du méchant inhumain, doit désormais rapidement gagner une certaine humanité, etc. et le récit bascule d'un univers métaphorique de conte de fée, à celui de feuilleton "historique", qui nous parle désormais de vrais gens, avec une histoire personnelle, des personnalités qui existent au delà des enjeux de l'histoire raconté.
Ce basculement vers une vision rationaliste, positiviste, de Star Wars, a commencé un peu dans Le Retour du Jedi, film mal fichu, qui n'arrive pas bien à se dépêtrer de l'extraordinaire tension installée par le deuxième film et semble naviguer à vue, nous improvise d'autres révélations très gratuites qui n'apporteront pas grand chose à l'histoire. Ce troisième volet semble obligé de "mitiger" ses personnages, et le résultat est qu'ils ont tous l'air fatigué. Darth Vader n'est plus aussi méchant maintenant qu'il a fait sa grande révélation. Han Solo est devenu plus fragile, plus fatigué, maintenant qu'on a dû le sauver et qu'il faut qu'il devienne un homme bien pour sa promise. Même Leia, la femme forte, n'échappera pas au role d'esclave sexuelle pour une créature extraterrestre.
Mais si ce basculement "philosophique" n'était pas forcément évident dans Le Retour du Jedi, il est très explicite dès le début de la nouvelle trilogie. Le film n'est plus un conte de fée, c'est une saga aux allures historiques, avec des intrigues politiques, un pouvoir de la force circonscrit scientifiquement par la biologie, et des personnages, bien que toujours unidimensionnels, sont sensés être des personnes réelles, avec leurs motivations propres, leur histoire au milieu de l'Histoire.
Plus de place pour le mysticisme : les jedis sont devenus des conseillers politico-militaires. Leur mysticisme n'est plus qu'un ensemble de règles de conduites. Ils sont une sorte de franc-maçonnerie avec des agents spéciaux/secrets entrainés au combat.
Bref, presque plus de magie, plus d'ésotérisme, plus de fable ou de parabole. Du concrêt. George Lucas a encore épousé son époque, mais malheureusement pour continuer une histoire fondée sur une identité complètement différente. Il a transformé Star Wars en une énième saga de science-fiction, une genre de "Dune pour les nuls" en quelque sorte, sans originalité, sans grande pertinence.
C'est à mon sens la base du divorce entre les fans de la première heure, et cette nouvelle génération Star Wars. L'esprit Star Wars a quitté Star Wars.
Alors maintenant que George Lucas a quitté le navire, et que Disney s'empare de la "franchise", que reste-t'il ? J'avais eu quelques espoirs, naïvement, quand j'ai entendu parler du prétendu retour à la façon de réaliser des premiers Star Wars (c'est à dire avec moins des atroces images de jeux vidéos qui ont façonné la seconde trilogie). Mais l'épisode VII était une insulte aux amoureux de la saga. Non seulement le film plagie le film original d'une façon assez grossière, mais il le fait sans intelligence, sans comprendre ce qu'il a plagié. Les personnages sont incohérents : alors qu'ils sont présentés comme "authentiques" (et non plus comme des figures romantiques archétypales), en réalité, ils continuent d'être des fonctions de l'histoire, au lieu d'exister indépendamment d'elle, ce qui rend leurs comportements complètement absurdes.
De plus, aucune marge de progression n'est laissé à l'héroïne qui remplace le jeune Luke Skywalker : elle sait tout faire et mieux que ces ancêtres et contemporains dès son arrivée ; les américains appellent ce genre de personnage une Mary Sue. On peut soupçonner effectivement que cette façon de faire endosser toutes les casquettes à une femme qui en deviendrait "parfaite" est une façon sexiste de faire plaisir à un féminisme un peu puéril.
Féminisme puérile, parce que le vrai enjeu du féminisme ne devrait pas être d'imposer qu'il y ait des héros féminins sexués ou pas sexués, dans une oeuvre de fiction, mais plutôt de travailler à ce que plus de femmes écrivent ces histoires, et que davantage de femmes réalisent et produisent de films. C'est au niveau de la création qu'il faut plus de femmes. Les fictions dicteront leur besoin de héros et héroïne en fonction de l'histoire qu'elles voudront raconter. Sans doute, y aura-t'il mécaniquement plus de femmes au centre des œuvres produites, et sans doute plus pertinentes que les personnages sans substance et passe-partout qu'incarne Rey.
Clairement, Disney n'y a vu qu'un filon, et les personnes en charges du projet ont appliqué ce qu'ils ont cru être la formule Star Wars, en y appliquant une forme de marketing méprisant.
Pour finir, concernant la fameuse scène du baiser entre Han et Leia, il est difficile de la défendre. La seule chose qui fait qu'elle est toujours regardable dans le contexte du film est la dimension archétypale et irréelle de ses personnages (quoique cela devenait déjà un peu moins vrai dans ce deuxième film), ce que Laurent Jullier décrivait comme une ambiance de pastiche. Ces personnages ne sont pas réels et on le sait ; c'est un monde où rien de glauque ne peut arriver (on n'est clairement pas dans Game of Thrones). Toutefois, cela ne dédouane pas cette vision très machiste des rapports homme-femme représentée ici, agrémentée d'un cliché un peu primaire (mais pas forcément que masculin) : la femme de bonne famille, qui, malgré son rang, est conquise par un palefrenier qui la soumet par sa seule virilité. -
Jean-Pierre Andreaux
Vous voulez pas donner la médaille du féministe de l'année à Daniel Schneidermann, qu'on puisse passer à autre chose ? -
bistouille
Bonjour,
Dans un de mes films préférés, "Clerks", il y a une scène délirante d'analyse marxiste de Star Wars (la première trilogie, épisodes 4,5,6...)
La conclusion c'est que les rebelles, c'est des sacrés enfoirés qui n'hésitent pas à faire péter une Etoile de la Mort inachevée, et donc pleine de travailleurs forcés, de sous-traitants, de plombiers, d'électriciens, de peintres....
Voilà, rien à voir avec l'émission mais ça me plaisait de poser mon commentaire inepte moi-aussi :-) -
Nausicaa
Personnellement je m'en fiche que le personnage principal soit un homme ou une femme, j'attends qu'il soit intéressant et ait une progression narrative.
Rey est une Mary Sue complètement craquée qui sait tout, tout de suite, qui arrive à vaincre un Sith entraîné immédiatement alors qu'elle sort du cul d'une vache, qui porte sa destinée comme un automate. C'est un non-personnage. Alors qu'elle ait des nichons ou pas, ça n'a aucune portée ni intérêt en soi.
Je trouve très bizarre qu'aujourd'hui avoir une femme soit un événement. Comme le dit M. Djoumi. Ca montre surtout que notre société est plus genrée, voir sexiste, que dans les années 1980, puisqu'on porte un intérêt particulier aux chromosomes des gens (comme si ils portaient une valeur intrinsèque). Un humain, et ici un personnage de fiction, est intéressant pour ce qu'il fait et dit, pas pour ses données de naissance.
Rey est d'ailleurs la preuve que cette mentalité est vaine et ne produit pas de bons personnages : c'est une blank-slate à qui on colle un genre pour faire plaisir, mais qui est un vaisseau vide, une épave narrative. -
Julie Le Mest
Alors...
D'abord : Arrêt sur Images cite Cracked.com et David Wong, la vie est formidable, je peux (presque) mourir maintenant (non, j'exagère, mais j'aime beaucoup Cracked.com et David Wong).
ça aurait peut-être valu de préciser la teneur de l'article sur la scène entre Leïa et Han Solo, par souci de clarté, en revanche. Ce n'est pas une dénonciation rapide qui surfe sur la vague, c'est la réflexion d'un gars de 40 balais issu de l'Amérique profonde qui sait qu'il a entretenu des idées plutôt néfastes sur les relations entre les hommes et les femmes pendant assez longtemps et qui cherche à comprendre, dans son parcours, d'où ça vient. La scène entre Leïa et Solo est une des pièces du puzzle et si elle est importante, ce n'est pas parce qu'elle est plus scandaleuse que les 25 millions d'autres avatars de la même scène qu'on a vus ailleurs, c'est parce que c'est Star Wars, et Star Wars est important dans son parcours personnel.
Donc, bon, non, la culture du viol, ce n'est pas l'apanage des féministes lesbiennes, il y a aussi des mecs hétérosexuels nés dans des villes qui votent Trump qui se posent la question.
Ensuite : il y a un point dont Rafik Djoumi et Laurent Jullier parlent mais qu'ils ne développent pas complètement, c'est celle de l'intertextualité / du pastiche.
Il me semble que s'il y a un génie propre à Star Wars, c'est le génie narratif qui consiste à provoquer des attentes sur des moments balisés (parce qu'ils sont des passages obligés de contes, de films hollywoodiens, etc.) et de les déjouer. C'est généralement drôle, complètement irrévérencieux, et en plus ça donne un relief fou aux personnages que ça démarque de leurs modèles.
Exemple cité par Rafik : la libération de la princesse Leïa dans le premier film. Moment génie : on s'attend à une princesse éplorée et reconnaissante, en fait la princesse pige tout de suite qu'elle a affaire à deux blaireaux qui n'ont pensé à un plan de sortie à aucun moment (nous on est bien attrapés aussi parce que ça nous avait totalement échappé).
Autre moment génie dans l'Empire contre-attaque : l'arrivée totalement ridicule au départ de Yoda, alors que Luke cherche un grand guerrier. Si Luke avait lu des contes de fées, il aurait su que les sages arrivent souvent masqués, mais la leçon est quand même bonne à prendre. Pareil pour ceux qui imaginaient (en 1980), comme Luke, que Yoda serait un grand guerrier badass.
Dernier exemple enfin, résumé en une réplique : "je t'aime" "je sais" : avant d'être iconique, c'est quand même vraiment très drôle.
Justement, la nouvelle trilogie se rapproche beaucoup plus de cet esprit que la prélogie, emphatique à en pleurer. Parce qu'elle repose aussi sur ce principe de création d'attentes et de variation, pas sur les modèles de la premières trilogie mais cette fois sur la première trilogie elle-même.
Pas du tout d'accord par exemple avec Rafik Djoumi quand il analyse l'entrée en jeu du Faucon Millénaire. Alors qu'on attend le machinou depuis le début (on a vu la bande annonce), le film arrive à rendre son arrivée surprenante et à éviter une entrée lourdingue (effet qui arrivait à chaque fois dans la prélogie !). Rappel : Rey et Finn courent pour s'enfuir de Jakku. Finn (en courant) : "y'a un vaisseau là-bas" ; Rey (continue de courir) : "on s'en fout, c'est un tas de ferraille, celui devant est correct". Un laser détruit le vaisseau devant, Rey change de direction sans changer de rythme "ok pour le tas de ferraille" (on rigole parce que visuellement c'est drôle et c'est seulement là qu'on se rend compte que le tas de ferraille, c'est le Faucon Millénaire)
Autre exemple : Finn ! Première grosse révélation du VII dans la première scène : un stormtrooper chancelle et agit de façon individuelle, il peut avoir des réactions humaines (le contexte est bien posé, resserré, la scène pourrait ne pas marcher dans d'autres contextes mais là ça fonctionne parce que ce n'est pas démonstratif), un stormtrooper est un humain, arrrgh, voilà toutes les morts de stormtroopers sur lesquelles on n'avait pas cillé pendant la première trilogie qui nous reviennent. Génial parce que ça nous rend vivant, humain, quelque chose qui relevait de l'angle mort.
Ce qu'il y a d'intéressant c'est que cet effet de variation n'est pas stérile, il vient donner du relief car l'objet de la variation est de surprendre, de révéler par rapport à ce que le spectateur sait ou croit savoir.
Dans ce sens là, c'est logique, essentiel, que Rey soit une femme : elle le sera nécessairement car son personnage est une variation sur le thème du héros positif, de Luke, un double, et aujourd'hui, pour que ce double soit frais, intéressant, qu'il puisse apporter quelque chose, il faut que ce double soit une femme.
Pas du tout d'accord avec Rafik Djoumi qui trouve que Rey n'est pas une femme forte : bon sang, qu'on nous préserve des personnages féminins qui envoient tout le monde bouler sans raison, juste pour avoir le qualificatif de femme forte ! Rey a un mérite énorme, c'est qu'elle tient en tant que personnage, elle existe : sa scène d'exposition est belle, avec les grands vaisseaux détruits, sobre et nous donne vraiment à sentir la solitude du personnage. Du coup, EVIDEMMENT qu'elle cherche de la validation auprès des personnes qu'elle admire et qu'elle vient à rencontrer : psychologiquement, ça tient. Elle a beau être indépendante et l'avoir montré face à Finn, elle a, déjà, besoin comme tout un chacun de l'approbation de ceux qui représentent le sens et le combat dans son environnement ; et ensuite, une vulnérabilité plus forte que d'autres sur ce point puisqu'elle a dû faire sans jusque là. Luke aussi, il en cherchait, de la validation, auprès d'Obi Wan ou de la princesse Leïa.
A noter que si Rey est un personnage bien écrit, si Leïa a toujours été un personnage bien écrit (le souci dans la première trilogie, c'est qu'elle est le seul personnage féminin), Rose et Holdo, dans le VIII, sont quand même des personnages écrits avec les pieds. Déception pour Rose en particulier : à la base, caster une asiatique qui ne porte pas du 34 c'est une chouette idée, mais le personnage n'a que des clichés comme background, n'a pas une bonne scène d'exposition, et en plus vient comme intérêt romantique plutôt malvenu (on a passé le VII à voir se développer l'attachement de Finn pour Rey, et ça a se côté assez déplaisant de caser les minorités avec les minorités)
Ceci étant dit, c'était un peu dommage que comme invités on aie deux personnes au profil assez homogène, deux gars qui ont découvert la première trilogie enfants. Y'en a d'autres, des profils pertinents, même parmi les fans de Star Wars.
Et, pour finir : ce que dit Laurent Jullier sur la réalisation, c'est intéressant, mais par contre il parle de la réalisation de George Lucas, alors qu'on voit des images de l'Empire Contre-Attaque, réalisé par Irvin Kershner, qui de l'avis de beaucoup de cinéphiles a fait le meilleur travail de réalisation sur la première trilogie... -
Bébert-le-chat
J' ai vu un docu chinois montrant la tentative ( avortée, merci Mao! ) de viol d' un panda, sur une femelle suçotant, en toute innocence, une pousse de bambou...La désespérance de ce monde, quand même! -
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Raminagrobis
Lourde cette émission, lourde! là, j'ai calé ( et c'est rare). Oui je sais, des millions de spectateurs et ça lobotomise l'espace médiatique depuis 40 ans et alors, c'est la dictature du nombre qui impose le sujet?Bon désolé moi aussi je suis un gros lourd mais quand tu n'as vu aucun de ces films ( et j'en ai vraiment pas envie) ça donne l'impression que le diable se cache dans les détails. Cela dit cette fine analyse à le mérite d'exister pour les exégètes. Daniel reviens parmi nous, il y a comme un petit coup de mou dans les dernières émissions.Heureusement il y a Mathilde Larrère pour ouvrir les "écoutilles" -
EmMe
" A la fin des années 70 ce combat était gagné"
Ça vaut bien le mythique "depuis les années 70 et la fin du patriarcat" de Pujadas.
Affligeant le niveau de déni de Djoumi quand il parle d'Alien, quand il fait semblant de ne pas comprendre l'importance de Ripley dans l'histoire du ciné pop PARCEQUE c'est un personnage féminin.
Affligeant le niveau de déni en général sur la persistance des dominations en tout genre. Et oui, il fait continuer à interroger ces mécanismes de domination, et oui ils se cachent partout, et oui l'antiracisme et le féminisme sont toujours d'actualité.
PS : 4 hommes autour de la table par exemple, qui parlent depuis leur vision d'homme, sur un sujet qui traite de la représentation féminine, et pas une voix féminine... Bof. -
Snowki
Cette émission me laisse sur ma faim. Avec un tel casting je m'attendais à autre chose, un peu comme les deux derniers Star War en fait.
Vouloir à tout prix parler des films avec la lecture du genre est au mieux une faute de gout au pire un hors sujet.
Je suis déçue.