-
Olivier Deleauvive B.
Deux autres assertions à attribuer à l'un des Grand Reporter susmentionnés, et j'en aurai terminé : Le chef local de la branche locale de Isis K qui aurait été tué d'une balle dans la tête lors de la libération par les Talibans de l'une et l'autre prison (celle située à Bagram, ainsi que celle de Pul-e-Charkhi) avec quelques uns de ses acolytes, fort plausible. Bonne nouvelle, ce coup-ci, j'ai la source (articles du Business Insider, peut être en partie basé sur celui du Wall Street Journal) :
https://www.businessinsider.fr/us/thousands-isis-k-prisoners-freed-after-taliban-takeover-2021-8
https://www.wsj.com/articles/isis-taliban-afghanistan-bombing-11630014684
Cela interpelle par rapport à ce qui est dit au sujet de Isis K comme étant l'ennemi juré des Talibans, quid des centaines de combattants libérés alors même qu'ils appartenaient de source sure à Isis ? L'article du Business Insider y fait référence en expliquant qu'une des conséquences probable est que les rangs d'Isis ont été renforcés (d'autres sources évoquent la possibilité qu'ils aient été emmenés dans un lieu tenu secret). Si l'on met en parallèle la facilité avec laquelle les forces de sécurité Afghanes ont troqué leur uniforme contre une tenue civile au lieu de résister, on peut supposer que les "ennemis jurés" parmi les prisonniers libérés ne se sont pas fait longtemps prier pour prêter allégeance à leurs libérateurs. Désigner les États-Unis et leurs alliés comme l'ennemi juré serait toujours plus fédérateur que de se tirer la bourre entre factions rivales. Je peux me figurer une diminution de la fréquence et / ou de l'intensité des attentats à la bombe sur le sol Afghan ces prochains moins du fait d'une entente entre ces alliés objectifs tant que la reconquête sera dans sa phase ascendante, simple hypothèse de travail.Autre assertion que je souhaitais relever :
"J'étais assez surpris de voir parmi les jeunes que certains parlaient anglais, je leur ai demandé où ils avaient appris à le parler, réponse : Nous on a été tout simplement à la fac de Kaboul, avant de se résoudre à retourner dans nos villages, faute de job" (je condense quelque peu le propos). Alors, je ne sais pas, peut être que le format de l'émission radiophonique ne se prête pas à cela, mais ne manque-t-il pas un petit quelque chose, un avertissement, une mise en garde (un disclaimer diraient les anglais) ? Ainsi, voir l'invité compléter les propos rapportés de la sorte ne m'aurait pas paru superflu : Ces jeunes avec qui j'ai pu échanger disent avoir appris l'anglais sur les bancs de l'université... Cependant, il y a une chance non négligeable qu'ils n'y aient jamais mis les pieds! Je m'interroge : Et si cela était tout simplement lié à leur origine ethnique ? Ils auraient en réalité grandi non dans les hauteurs de l'arrière-pays mais de l'autre côté de la frontière, au Pakistan, pays éminemment anglophone comme chacun sait. De plus, il suffit de se référer aux mesures désormais en vigueur à l'université pour comprendre que son fonctionnement risque d'être puissamment entravé, peut être pas autant que durant les 90's, mais de manière significative néanmoins : Installation d'un paravent entre les étudiants en fonction de leur sexe, instauration d'un délai de 10 minutes pour laisser le temps aux jeunes femmes de se trouver à bonne distance de l'entrée de la fac avant que les hommes ne puissent sortir à leur tour, tenue réglementaire revue et corrigée (Abaya noire & Niqab, décret récent des Talibans amplement documenté). Encore une fois, le doute raisonnable qui m'assaille en pareilles circonstances m'empêche de prendre pour argent comptant ce genre de propos rapportés, quelles que soient le professionnalisme, ou même la hardiesse de celles et ceux qui leur tendent leur micro en dépit du risque sécuritaire.
Vous vous ferez votre idée sur ma manie à tout décortiquer, ainsi que la pertinence ou pas de mes déductions. Si je me fourvoie, je serai le premier à le reconnaître. Il n'en demeure pas moins qu'en collationnant les informations consciencieusement, en prenant soin de ne point se soumettre au diktat du sensationnalisme ni à un quelconque parti-pris basé sur la couleur du parti pour lequel on a l'habitude de voter (et bien sûr en ayant souscrit à une poignée d'abonnements à des sites d'info généralistes ou pas), on peut quand même plus ou moins efficacement séparer le bon grain de l'ivraie du fond de son canapé, en disconviendriez-vous ? J'aimerais terminer en proposant une citation sur les Montagnards provenant d'un bourlingueur de renom, mais qui pourrait de mon point de vue s'appliquer mot pour mot à ces Seigneurs de guerre qui s'érigent en chantres de la paix sociale depuis leur prise de pouvoir, suite aux accords de Doha :
"Le Montagnard est tendre : car la nature, son modèle et sa sœur, l’est toujours : la tendresse est sa note dominante. Mais il est presque aussi sauvage que tendre, et il lui reste toujours quelque chose d’abrupt, d’inaccessible et de rugueux. Son âme s’entoure de précipices, de solitude, et même de neige ; mais alors elle a froid : c'est un avertissement du Ciel. Quand on en est arrivé là, on touche à la misanthropie et même à l’égoïsme ; on est en mauvaise voie, on ressemble trop à une montagne et il vaut mieux redescendre dans la plaine. Il ne faut pas se singulariser jusqu’à glacer son cœur." -
Kefka
Merci à ASI pour cette superbe émission !
Sonia Ghezali, Solene Chalvon et Jean Pierre Perrin ont été passionnants à suivre. C'est peu ou presque rien mais un bon courage et une bonne continuation dans leurs travails. -
romain.descottes-110352 romain.descottes
La meilleure émission qu'on a vu sur asi depuis pas mal de temps. Très éclairant sur la situation dramatique du pays... sans verser dans le sentimentalisme pour autant. Merci !
-
Olivier Deleauvive B.
Je propose un lien YT vers l'interview du 17 août dernier de Régis LeSommier sur Sud radio :
https://www.youtube.com/watch?v=JWtI2lpQIHg
Lui s'est rendu en Afghanistan récemment, or un tri peut être opéré parmi ses assertions, tout n'est pas parole d'évangile "les Talibans qui aspireraient à être à l'ONU etc.". C'est par rapport à ses interventions sur les chaînes d'infos que je voulais illustrer mon propos, pas par rapport à ce bon U. Gosset (plus possible d'éditer mon post). Son discours est nettement plus nuancé au niveau de cet extrait, il ne fait plus la généralisation en question qui me paraissait douteuse, mais il y évoque tout de même un échange qu'il aurait eu avec eux au sujet de O. Ben Laden entre autres, je vous laisse en prendre connaissance éventuellement.
-
dimitri_ch
Sourires, ton badin, voire amusé, rires... Emmanuelle Walter gagnerait à adopter un ton plus approprié à des sujets si graves.
-
Compte supprimé à la demande de l'utilisateur
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
-
Olivier Deleauvive B.
Le terme de journaliste indépendant me gêne un peu, ne pourrait-on pas convenir qu'il existe des média indépendants (par rapport à leur mode de financement), mais que les journalistes qui y travaillent ont nécessairement des accointances ? D'autre part, je ne peux m'empêcher de faire le parallèle entre Solène Chalvon et la toutologue Marie-Estelle Dupont habituée des plateaux de chaînes d'infos en continu en raison de la conscience qu'elles ont l'une et l'autre d'être plutôt photogéniques. Outre cet aspect, le propos me semble convenu, s'évertuer à fournir une aide humanitaire à ceux qui ont contribué en dépit des difficultés dans un cas, nécessité de ne pas répandre la peur du virus dans l'autre, à défaut de ne pouvoir être certain de n'être point soi-même contaminant. Le regard des hommes versus la condition des femmes sous le joug des Talibans aurait mérité un travail de "débrief" plus approfondi.
On se doute bien que filmer en burqa ne doit pas être une gageure, mais enfin le sujet n'est pas de savoir si on a l'air ou pas dépenaillé avec un pareil accoutrement. Je dirai pour conclure qu'il doit être possible à tout un chacun de se grimer de façon à gommer une partie de sa féminité lorsqu'on commet ce genre de reportage "embedded", épilation des sourcils, fard à joue pour paraître plus pâle etc. Les images en question sont précieuses et remarquables, le reste l'est un peu moins.
-
dudu
Rien à ajouter : Vraiment excellent.
-
Annie Huet Annie
Magnifique émission. Vraiment merci.
Horrible situation sur le terrain.
J'aimerais pouvoir la partager avec le petit afghan que ma fille a recueilli, il y a deux ans et que j'ai accompagné à l'OFPRA pour qu'il obtienne son permis de séjour de 10 ans en France, ce qui fut fait. Il essaye de se reconstruire après une histoire atroce et un voyage hyper éprouvant et risqué. Depuis, il travaille en France et parle de mieux en mieux le français. Il est très courageux et ravagé, ses parents étant restés là bas et dont il n'a aucune nouvelle !
-
Emmanuel Florac
Je ne sais pas si c'est mentionné dans l'émission, mais sachez que la plupart des victimes ont probablement été abattues par les soldats américains qui ont tiré dans le tas immédiatement après les explosions. C'est ce que rapporte le correspondant de la BBC et de très nombreux témoins.
-
Christine
Passionnant. Merci !
-
Browny
Émission passionnante - que ce soit sur la complexité de la situation (différences régionales / capitale, relations des populations avec les talibans) ou sur les conditions de tournage sur place... Ça ouvre plein de pistes intéressantes et c'est presque trop court, du coup.
-
Asinaute sans pseudo 3dcfd
Merci pour cette émission intéressante, qui de mon point de vue manque cependant de consistance.
-
FORTUNALAND
"vos collaborateurs, vos fixeurs, vos amis, vos contacts, vos sources" / "nous y'a des gens qu'on essais d'extraire du pays" / "nous on avait prévenu tous nos gars" / des traducteurs À NOUS, nos collaborateurs, des binationaux, des journalistes, des gens avec des titres de séjour" / "nos fixeurs à 100 mètres de l'explosion" / , etc.
OUI, mais... et les autres ?
Vous commencez l'émission par l'histoire de ces personnes... privilégiées.
Ca reste souvent LE sujet même si l'animatrice parle intelligemment de la mauvaise conscience, de la "culpabilité" à la fin de l'émission.
J'aurai aimé un recul plus important, moins d'égoïsme en fait, de la part de la principale protagoniste en plateau... Solène Chalvon Fioriti. -
Moum
Excellente et passionnante émission, merci merci merci.
Pour le passage sur le tweet d'Eric Naulleau, on aurait pu s'en passer facilement. Comme de twitter dans vos émissions en général, d'ailleurs.
-
A sinaute sinaute et demi
Je n'ai pas encore vu cette émission, mais.
Mais le titre m'interpelle quelque part.
Et si "nos collaborateurs se trouvaient à un kilomètre" ça change quoi ?
On dirait du BFM ou du Paris Match, enfin rien qui soit de bon aloi.
-
Tatanka
Tout le monde de jeter sa larme sur les pauvres gentils afghans obligés de fuir devant des méchants... afghans... terroristes; de jeter un œil distrait sur ces américains qui font... ce qu'ils peuvent pour se sauver; de s'inquiéter des méchants terroristes qui vont venir chez nous cachés dans le flux des gentils afghans qui fuient les méchants terroristes, sans compter ces faux gentils afghans qui vont venir manger le pain des français, etc...
Mouais!
Pourtant c'est simple. :-)
Un Empire a essayé, une fois de plus, d'envahir et de contrôler une zone géographique appelée maintenant Afghanistan, il s'est pris une rouste, il s'enfuit, en débandade comme d'habitude dans ces cas là.
Le reste est à la fois drame humain ET anecdotes.
Et le G7 (cé koua sa?) qui doctement admoneste les rebelles/révolutionnaires/résistants appelé "Talibans", comme on appelait "Sioux" ou "Apache" des gens qui ne se sont jamais appelés ainsi, et les menaces de pan pan cul cul s'il ne sont pas gentils.
Vaut mieux en rigoler... Enfin, si on peut.
ya 10 ans ou chais plus, j'avais déjà donné le résultat de l'aventure et ses conséquences pour celui qui rate son coup. J'avais écrit: organiser une retraite après une défaite militaire est la chose la plus difficile à faire, la débandade et l'abandon de troupe est le commun du genre. Et rare dans l'histoire sont ceux qui ont réussi l'exploit.
Généralement aussi le perdant se retrouve en proie à des troubles politiques internes.
Nous vivons des temps révolutionnaires.
Franchement l'Afghanistan?
Je m'en tape.
En ce moment par chez moi, c'est quatre fois plus de morts que la normale. Hécatombe de vieux, et de moins vieux, l'état de santé de la population étant déplorable; du niveau du Pérou - dixit l'OMS.
Des conteneurs réfrigérés remplis de cadavres dans des cercueils fermés dans l'urgence, sans que les familles aient pu voir leur morts. Des enterrements en séries par des croque-morts en tenue "SMSR".
Bienvenu au Paradis.
-
totoro45
S'il vous plaît, si vous entendez parler de tentatives de quitter ce pays par un autre chemin que celui de l'aéroport , n'en parlez pas .
Laissez leur une chance !