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Fanch
Une parodie plutôt bien réalisée : http://fr.youtube.com/watch?v=SuF2q9aMlfw -
production code
plus d'un mois après est-ce que quelqu'un sait si ce clip a été récupéré par l'extrême droite? J'ai plutôt l'impression qu'il a été récupéré par le MRAP et l'extrême gauche.... -
Rachid M.
Mon cher Alain,
Etant moi-même un "jeune de banlieue" et n'ayant donc pas la capacité prendre les choses au second degrés je me permettrais de me montrer profondément indigné par vos propos.
Je n'irais pas jusqu'à dire que je me suis sentis insulté par vos remarques concernant la jeunesse péri-urbaines mais plutôt déçu que vous, homme que je respecte pour sa culture iconographique et pour le talent avec lequel vous rédigez vos chroniques et les défendez sur les forums d'@si, que vous puissiez sans remord apparent nier à toute une partie de la jeunesse de ce pays la capacité à prendre du recul face à l'image, peut-être aussi pensez-vous que dieu qui est un être sage n'as put mettre une âme dans un corps tout noir. [la partie souligné n'est que pure provocation]
Ce débat que je vois me rappelle la polémique UMP visant à interdire les textes de certains rappeurs. Le temps que cette polémique à durée (et quelques temps après) je me suis interrogé sur cette prudence disproportionné que l'on voudrait imposer aux Arts qui touchent les "jeunes des quartiers difficiles".
Ce n'est évidemment pas à causes de la vulnérabilité face aux médias anciens et nouveaux tant la jeune génération est familière de ces derniers. Non, ce qui inquiète réellement c'est l'étincelle qu'un clip tel que celui de justice pourrait être.
Mais que serait cette étincelle sans la poudrière patiemment alimentée par des quantités d'injustices sociales à tous les niveaux?
D'ailleurs il est regrettable qu'on n'évoque si peu la justice quand le sujet est un clip de Justice.
Dans la vaste catégorie des intentions probables des auteurs peut-on penser que vêtir les jeunes comédiens de blousons arborant un symbole de justice n'est pas anodin?
La justice ne voudrait-elle pas que tout ces yeux coupables de cécité sélective (hors périodes d'émeutes) soient puni?
La justice est aveugle ces jeunes gens en sont les parfaits soldats ils punissent indépendamment le vieux, le jeune, l'homme, la femme, le policiers, le civil, et tout les autres spectateurs coupables, au mieux, "de-laisser-faire" en molestant finalement le cameraman.
ps:la partie soulignée en plus d'être une provocation est une démonstration de la fameuse phrase: "on peut être une lumière et avoir parfois besoin de changer d'ampoule." -
Nicolas BARTEAU
Vraiment dommage qu'il n'y ait eu ni Justice ni kourtrajme dans cette émission...
Y'a-t-il quelque part un interview de kourtrajme sur la toile ? -
Pierre-Antoine
Le MRAP porte plainte contre les auteurs du clip Stress nous apprend... eh bien nous apprend @SI (en tout cas pour ma part).
Ce n'est pas une grande surprise, on se doutait que ça arriverait, c'était évident. Le clip est clairement ambigüe, c'est sûr. Mais je ne doute pas un instant que leurs auteurs n'ont pas eu une intention raciste. Un ami à moi, fana du groupe (il faut être un peu timbré, c'est sûr mais bon...) considère plutôt, et j'aurai tendance à le suivre que leurs auteurs sont deux ptits... enfin, deux jocrisses, benêts patentés, pas franchement méchants mais qui sont totalement dépassés par ce qu'ils font.
Tout le monde ne saurait décrypter les images telles que le fit "notre" Alain Korkos, mais est-ce que cela en fait pour autant un clip raciste ? Est-ce que le clip est raciste parce que certains n'auront pas toutes les cartes en main pour voir qu'il ne faut pas forcément le prendre dans ce premier degré raciste (d'ailleurs, l'extrême droite ne s'est pas encore mise à la musique electro qu'elle considère comme une musique de "pédé" mais bon....) ? Faut-il forcément en passer par la justice (sans jeu de mot) pour ce genre de question et aller à la censure ?
Si le caractère raciste était aussi avéré que semble le penser le MRAP, pourquoi les avis divergent-ils tant que cela ? David Abiker et une partie des @sinautes, ainsi que tous les fans de Justice forcément des racistes ? -
mollows
le suffixe htm était coupé dans le lien.
http://www.musiquepostbourgeoise.com/teaser.htm
si la mise en lien ne fonctionnait pas, glisser : musiquepostbourgeoise.com/teaser.htm derrière le "www."
c'est-y mieux comme ça ? -
Fan de canard
.. Pourriez-vous poster un lien qui marche, mollows ?
aarhhhhhhhhh "marshmallows"......
Bon OK j' vais m' coucher. -
mollows
Je ne sais pas où en est l'extrême droite dans l'éventuelle récup (cf. titre du topic), mais le clip fait des petits, un rien plus fendards :
http://www.musiquepostbourgeoise.com/teaser.ht -
Guillaume R.
Je suis pour ma part un peu déçu qu'ils soient sortis de leur silence de cette manière.
Ce qui faisait l'oeuvre/le produit marketing (impur ?) c'était justement d'être livré sans mode d'emploi, sans les clefs. Cela le rendait délicieusement ambigüe et très dérangeant.
Cependant, devant les attaques que le groupe Justice a connu, je comprends qu'ils aient du briser ce silence radio. J'ai encore lu des articles horribles cette semaine, notamment dans Marianne, le seul hebdo que je lis habituellement. Attendez que je ressorte l'article* ... Ca y est : son titre : "Cette violence gratuite qui fait kiffer les bourges." sonne comme une insulte. Les deux artistes viennent d'un milieu aisé, se le voient reprochés et donc n'ont pas le droit d'aborder la violence en banlieue ... Petite attaque ensuite contre les "fils de" pour ensuite ne laisser aucun choix dans l'interprétation et n'y voir qu'une "apologie de l'agression pure" que Frédéric Ploquin, le journaliste, juge "racoleur". J'ai connu Marianne plus nuancé ! Si si !
Le clip EST par définition un produit marketing, il n'y a pas à s'en excuser ni à s'en justifier. On ne va pas accuser la publicité de faire vendre, non ?
Guillaume
*N°578, du 17 au 23 mai, page 10.
EDIT : Ulysse, je vous trouve bien agressif ... @SI est un lieu d'échanges, de débats et de respects.
Guillaume, qui lui sort vraiment de l'adolescence ^^ ! -
Guillaume R.
Après le court communiqué de presse, Justice s'est enfin décidé à communiquer davantage en recevant dans les locaux de leur maison de disques, le blogueur et animateur radio (sur Skyrock) Fred Musa. Vous pouvez retrouver cette entretien ici.
Guillaume -
nathalie naud
Bonjour,
Je viens de voir ce clip, ca m'inspire l'injustice... pour un groupe qui s'appelle justice..... ils ont beaucoup d'humour.
Nathalie -
Frédéric LE GUEN
Je viens de consulter la plus part des messages (très enflammés pour la plus part) mais personne n'a parlé de l'oeuvre musical de JUSTICE. Et pourtant, il y a beaucoup à dire entre la relation image / musique.
Je suis moi-même compositeur (courant électro). Je n'ai pas la prétention de faire carrière ; c'est juste un hobby mais je suis largement capable de faire bien mieux que le morceau "Stress".
Ce titre n'associe qu'un son strident - sans l'ombre d'une variation - à une boîte à rythme + bass. Franchement, avec les moyens actuels, c'est vraiment à la porter du premier venu. Il n'y a vraiment pas de quoi s'émouvoir devant une musique aussi monotone.
Et c'est peut-être bien là tout le fond du problème des images du clip.
La maison de disque de JUSTICE, voulant péréniser le succès du titre D.A.N.C.E, a très certainement mis la pression sur le groupe pour sortir un nouveau titre tant que le groupe était connu. Mais devant la pâleur du morceau, mettre en avant des images volontairement choquantes, occulte complètement la musique. Au vu de vos messages, il est clair que l'objectif est atteint. "On continue de parler du groupe avec un titre nul"
Le son strident du synthé me fait penser aux violons qui sont utilisés dans les films d'horreur ou à suspens. Sauf que là on parle de musique de film et non pas d'un clip. En fait, ce que j'ai vu c'est ni plus ni moins qu'un court métrage violent avec une musique d'accompagnement.
Joli coup médiatique ! -
sylvie beuchat
Bon alors ce clip...il est plutôt pas mal et si le lancement a été calculé et reussi ben bravo !
Que fait d'autre notre chère intelligensia politique?
Qui osera me dire que ce n'est pas la même chose?
Quelques mandales une voiture qui brule; des effets spéciaux petit budget mais bien fait, un cliché "jeunes de banlieu" et hop! L'affaire est dans le sac.
Sans blague, vous avez jamais vu de film avec Bruce Willis vous, lui ou un autre d'ailleurs.
Alors ce petit fantasme sur pellicule laissez le vivre et surtout ne le méprisez pas, il dit plus que vos commentaires et mérite le respect comme toute fiction faite avec sincérité.
Ceux qui se donnent les moyens de s'exprimer que celà nous plaise ou non il faut les écouter et tacher de comprendre le message.
Je lis plutot ce clip comme un appel au secours, un signal d'alarme. Il est dérangeant et c'est très bien.
Voilà mon avis et si j'était toi Daniel j'inviterai les jeunes qui ont fait le clip, j'adorerai les entendre et ça te ferai un petit entrainement tu roucoules un peu sur ton plateau pas assez d'impondérables j'adorai te voir gerer les impondérables!
Bisou Daniel, bisou à tous.
Sylvie -
Fan de canard
Pas très respectueux pour le chroniqueur que vous pourriez au moins désigner par son nom.
Il a été présenté, pour ceux qui ne le connaissaient pas, par [s]le mec aux lunettes qui dirige l'émission[/s] Daniel Schneidermann.
Et vous vous fiez aux apparences, étonnant pour un abonné à un site qui décrypte les images ;-)
Et le passage de l'autoradio, sauf erreur de mémoire, a été relevé par Dan Israel, [s]le mec à gauche en face du grand pas chauve.[/s]
Vous devriez à nouveau regarder le débat pour de vrai et en entier, car il est loin d'être stérile, et beaucoup de choses justes ont été dites. -
Ave
Je n'ai pas trop aimé le déroulement de cette émission. Déja pour les références j'aurais voulu avoir des explications du créateur clip. Je ne suis pas sur que le type à moitié chauve connaisse suffisament le monde de la musique electronique pour pourvoir analyser.
L'electro induit une bonne dose d'ironie, de provocation. Personne n'a relevé qu'à un moment un jeune casse l'autoradio, est que la musique qui passe à ce moment est D.A.N.C.E. de Justice?
Ce qui doit être jouissif pour le créateur du clip est d'examiner les réactions sucitées par rapport à son clip. Voir les extrémistes balancer leur propros préfabriqués, les bien pensants adoptés la même démarche dans un débat qui sera nécessairement stérile.
Ce film montre une bande de jeunes perdue dans leur rage qvont jusqu'à tuer leur mode de représentation (le cadreur) leur symbole (justice). La démarche d'analyser ne peut donc pas aboutir puisqu'il n'y a pas de cohérence. -
Clotilde
J’aimerais revenir sur le débat sur le clip de Justice et sa situation d’œuvre, car l’émission a fait évoluer mon appréciation de cette création.
Bien évidemment qu’il s’agit d’un objet de consommation, d’un coup de poing d’abord médiatique, mais il est évident étant donné le travail que le groupe apporte au contenu de ses clips, qu’ils ont soigneusement étudié les autres aspects conséquents à la création de ce clip. Donc ils ont forcément, outre l’énorme impact marketing, des « intentions ».
Finalement, à la première lecture, le coup médiatique m’a tout simplement apparu comme une volonté de renforcement des « camps » : d’un côté les « victimes » des agresseurs présentés et toutes les personnes ayant déjà imaginé avec angoisse cette violence, de l’autre les jeunes des cités qui se rassemblent en bandes, stigmatisés en « agresseurs ».
Du côté des peureux, dont certains revendiquent avoir vécu cette situation car oui le racket et la violence gratuite surviennent parfois, le clip les renforce dans leur rôle de victime et leur « donne raison ». Il montre qu’il existe des individus mauvais, foncièrement méchants et parfaitement condamnables qui vouent leur existence entière à la destruction et aux crimes contre les braves citoyens français. Et donc ce clip permet à ceux qui y voient une « dénonciation de la violence » d’avoir ici une justification visuelle de leurs peurs, bref une preuve qu’ils ont raison, que cette violence existe et que les braves petits gars de Justice viennent la montrer sans peur dans une France où l’on cache ces vilains délinquants.
Du côté des monstres assoiffés de sang, la violence dénoncée va effectivement renforcer le sentiment totalement injuste d’être stigmatisé par cette société pourrie, de n’avoir plus rien à en attendre puisqu’elle les condamne d’office, et donc les pousser à faire exactement ce qu’on attend d’eux, à propager la violence.
Au final, la seule certitude que j’avais (me sentant ni d’un camp ni de l’autre, je ne trouve pas que le clip dénonce une violence, je ne trouve pas que les banlieusards soient stigmatisés dans ce clip et encore moins les noirs, car personnellement je ne les reconnais pas dans ces images, ce sont pour moi des images de pure fiction qui n’existent que dans le fantasme des « victimes », tout comme la violence soi-disant dénoncée), c’était que ce clip avait été réalisé pour renforcer les oppositions, qu’il avait été fait pour qu’entre les « victimes » et les « agresseurs », le ton monte et soit de plus en plus violent. Bref il me semblait alors que cette volonté de renforcer la bilatéralisation du problème servait à une seule chose : renforcer la politique du gouvernement sur la « sécurisation » de l’Etat.
En effet, s’il y a une chose que la politique sarkozyste défend depuis toujours, sans varier, c’est l’appel à la « sécurité » des français. Et, comme on dit « à qui profite le crime »… il eme semblait que si le clip permettait au gouvernement de promouvoir ses valeurs, cela signifiait qu’il avait été conçu dans ce but. Donc pour moi Justice faisait de la propagande gouvernementale pure et dure, sans aucune subtilité. Alors quelle surprise de vous entendre évoquer les extrêmes dans votre émission… Suspendue, j’écoute la suite… A l’instant où vous prononcez son nom, je saute au plafond : Mathieu Kassovitz !! Je sais que celui-là est dans « mon camp », le camp des « je comprends pas qui a voté Sarko et pourquoi, je comprends pas, je comprends pas, je comprends pas ». Finalement, je m’interroge en moi-même pourquoi sais-je que Kassovitz n’est pas à la botte de notre grand Président ? Je recherche cela sur le net (mon unique générateur d’informations depuis presque 10 ans, à l’exception de deux ou trois émissions télés, dont la votre en son temps télévisuel) et retrouve les raisons de ma certitude quant aux convictions politiques kassovitziennes : c’est le fameux échange de lettres d’insultes de novembre 2005.
Lettres qui concernaient … TIENS TIENS !! Les émeutes des jeunes de banlieue contre les insultes de Sarkozy (« racailles », « nettoyer au karcher », etc…).
Je cours relire ces lettres et en revois certains passages avec un nouveau regard. Je vous les livre ci-dessous, avec l’interrogation suivante : quel est le véritable but du clip « Stress » ? Est-ce une sorte de coup de gueule du « clan de Kassovitz » face au premier anniversaire de l’élection et les changements qui ont été appliqués durant cette année ?
Quelles sont les intentions ?
Une volonté de rappeler le problème des banlieues pour sensibiliser la population et faire « bouger » l’Etat ? Une volonté d’exorciser la montée de la haine dans les banlieues et d’éviter une nouvelle crise ? Une volonté de soutenir cette fois ces jeunes ouvertement, d’encourager cette violence car elle est utile et inévitable face à la politique moderne ?
Avant de lire les exraits, je vous invite fortement à reconsidérer les dernières réformes du Gouvernement Français du point de vue de ceux montrés comme des « agresseurs » dans ce clip. Ceux qui avant tout se révoltent contre le système français.
Je rappelle qu’on parle du clip de Justice. Et c’est bien de Justice, à travers les réactions gouvernementales et particulièrement les actes policiers, que Messieurs Kassovitz et Sarkozy débattent.
Maintenant, je vous laisse découvrir des extraits de l’échange :
Monsieur Kassovitz :
« Aussi loin que je veux me tenir de la politique, il est difficile de rester distant face aux dérèglements des politiciens. Et quand ces dérèglements attisent la haine de toute une jeunesse, je me retiens de ne pas encourager les casseurs. Le ministre de l’intérieur, futur présidentiable, tient des propos qui non seulement démontrent son inexpérience de la politique et des rapports humains (intimement liés), mais qui aussi mettent en lumière l’aspect purement démagogique et égocentrique d’un petit Napoléon en devenir. Il n’y a malheureusement pas de combat politique dans ceux qui opposent les jeunes de cités à la police de Nicolas SARKOZY. Ces voitures qui brûlent sont des réactions cutanées face au manque de respect du ministre de l’intérieur envers leur communauté.
Nicolas SARKOZY n’aime pas cette communauté, il veut se débarrasser de cette « racaille » à coups de Karcher et il le hurle haut et fort au milieu d’une cité « chaude » à 11 heures du soir. La réponse est dans la rue. La « tolérance zéro » fonctionne dans les deux sens.
La haine attise la haine depuis des siècles et pourtant Nicolas SARKOZY pense encore que la répression est le seul moyen d’empêcher la rébellion. Cette volonté de vouloir imposer sa pensée à n’importe quel prix me rappelle d’autres grands leaders de notre temps. J’en ai froid dans le dos. Nicolas SARKOZY est certainement un petit Napoléon, je ne sais pas s’il a le potentiel d’un grand, mais il sera impossible demain de dire que nous n’étions pas au courant. »
Monsieur Sarkozy :
« Vous l'attachez (la crise qui a traversé plusieurs de nos banlieues) de façon réductrice et manichéenne à ma personne et à quelques mots prononcés par moi-même... Ces mots, j'assume leur tonalité directe et franche car ils sont fondés sur la réalité d'un quotidien vécu par une majorité de nos concitoyens dans les cités. Au surplus, j'estime que le "politiquement correct" et la langue de bois qui prévaut depuis des décennies ne sont pas indifférents à la montée du vote extrémiste dont je combats depuis toujours les idées et les leaders.
Le second point qui m'a heurté, c'est que vous paraissez vous faire, sans nuance, le porte-parole d'une minorité de casseurs plutôt que l'interprète d'une majorité de familles et de jeunes qui vit, elle aussi, dans les cités et qui en a assez de constater que la culture de la violence et des rapports de forces s'est imposée sur celle de l'Etat de droit. Pourquoi n'avoir aucun mot pour ceux dont la voiture a brûlé, les privant ainsi d'un outil de liberté et de travail durement acquis ? Pourquoi ne pas évoquer ces jeunes dont les gymnases ont été réduits en cendres et ces enfants dont l'école est détruite ? Pourquoi, par ailleurs, n'avoir aucune pensée pour les 110 policiers blessés, les pompiers caillassés et les médecins injuriés ?
Nous sommes en présence d'une des crises urbaines les plus complexes et les plus aiguës que nous ayons eu à affronter. Elle exige de la fermeté et beaucoup de sang froid. Ces sont ces instructions précises que j'ai donné aux forces de police et de gendarmerie. Elles agissent avec une maîtrise et un professionnalisme qui font honneur à notre démocratie. Au cours des quatre dernières semaines, certaines de nos unités ont fait face, dans le calme et la discipline, à une violence dont je vous demande de ne pas sous-estimer la brutalité.
Je sais que vous êtes, avec votre style et vos convictions, à la recherche d'une prise de conscience des pouvoirs publics vis à vis des banlieues. Depuis tant d'années, beaucoup d'argent a été engagé, beaucoup d'efforts ont été entrepris par les services de l'Etat comme par les acteurs de terrain. Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Nous y avons tous notre part de responsabilité. Comment faire mieux et autrement ? Cette question, il faut maintenant la résoudre.»
Monsieur Kassovitz :
« Quoi que vous puissiez dire, les quartiers de France ont bel et bien explosés quelques heures après vos mots durs et blessants, malencontreusement stigmatisés par un accident qui a vu la mort de deux adolescents dans des conditions atroces. Accident tragique, et tellement symbolique des conditions de vie des quartiers de France. Ces gymnases, ces voitures et ces écoles qui brûlent, dont vous m’accusez de n’avoir que faire, j’en parlais déjà il y a 10 ans dans « La HAINE »
Ne rejetez pas la responsabilité de vos propos sur une situation dont nous connaissons tous l’histoire, si vous n’êtes pas le seul responsable des problèmes des banlieues, vous en êtes le symbole politique, et vos propos ont allumé la mèche d’une révolte qui vous a dépassé. Que vous vous offusquiez qu’on vous prenne pour cible me surprend et me fait douter de votre capacité à vous remettre en cause.
Vous le savez, le problème de respect entre la police et les jeunes ne date pas d’aujourd’hui. Les gouvernements de gauche ou de droite, vont et viennent mais ce problème persiste au quotidien. Depuis des générations maintenant.
La mort brutale de Malik OUSEKINE, suivie par les remarques inhumaines de Charles Pasqua (un de vos prédécesseurs), datent de bientôt 20 ans. La mort de Makomé, abattu de sang froid dans un commissariat du 18eme, et de nombreux autres, victimes de la perte des valeurs républicaines que vous défendez, parsèment l’histoire de la France d’aujourd’hui. C’est ce passé, lourd en injustices qui alimente notre présent. Je vous demande juste de ne pas l’oublier, même si vous n’en êtes pas directement responsable.
Non, je ne suis pas contre la Police, au contraire, je souhaite comme tous les citoyens de ce pays, une police plus considérée, plus éduquée, plus respectée, plus humaine... Une Police en laquelle je peux faire confiance avec ma sécurité personnelle et celle de mes enfants, quel que soit ma position sociale, ma couleur de peau, mon âge, mes croyances… Quand vous évoquez le retour des valeurs républicaines, n’oubliez pas que pour obtenir du respect, vous devez inspirer le respect. Si la police a perdue le respect qui lui est dû, peut être devriez vous vous posez encore une fois les vraies questions.
Pensez vous pouvoir diriger la France comme une vulgaire multinationale ? Sachez que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes d’une France que vous, les politiciens de tout bord, ne regardez pas dans les yeux depuis trop longtemps.
Pensez-vous pouvoir « licencier » ces jeunes qui vous font de l’ombre ? Les nettoyer comme des déchets sur un trottoir ? L’équilibre démocratique n’a jamais trouvé sa source dans la répression, et vous le savez, si solution il y a elle est dans l’aide sociale et la compréhension des problèmes. Si vous ne continuez pas le dialogue, que va-t-il se passer ? Il est de votre devoir ainsi que celui des institutions Françaises de répondre à la violence avec intelligence pour éviter de perdre le contact avec une jeunesse dont certains pourraient basculer dans d’autres formes de violences plus extrêmes et réellement dangereuses.
Vous n’êtes pas responsable. Effectivement je pense que vous êtes irresponsable. »
Fin des citations.
De tout cela, ce fond d'échanges sur le problème des banlieues, ce clip, cette violence gratuite, cet enfermement des pensées victimes / révoltés… je ne sais plus quoi penser. En tous cas, je suis toujours totalement opposée à cette vision bilatérale.
Pour terminer, je vous transmets ci-après d’autres citations de Monsieur Kassovitz, mais qui n’ont cette fois aucun trait avec le sujet débattu, ces citations se rapportent en fait à la conception personnelle de Monsieur Kassovitz sur ce qu’est une œuvre d’art, en particulier une œuvre audiovisuelle.
Monsieur Kassoviz : « Encore une claque dans la gueule. […] La mise en scène et les moyens techniques servent le sujet avec intelligence, sans aucuns compromis ni artifices.
Le réalisateur, les acteurs, les techniciens, les figurants, étaient en mission pour montrer une vérité humaine mais aussi politique, c'est ce qui fait la force des grands films sociaux comme I AM CUBA, ou Z... Ce sont des films témoins de notre époque, qui nous rappellent à notre Histoire avec un point de vue artistique fort et affirmé. Ce qu'une œuvre devrait être.» -
huangti
J'ai du retard dans mes visionnages d'@si, et je viens seulement de voir l'émission sur le clip, dont j'avais déjà entendu parler à la radio. Les extraits ne m'ont pas donné envie d'en voir
l'intégralité, mais la question que je me pose à cette occasion:
quelle société est la nôtre qui fait un succès extraordinaire à un clip violent, brutal etc-( 1er ,2ème ou xième degré peu importe),si l'on en juge par le nombre de téléchargements, ou qui
se rue sur le dernier jeu pour console- réputé archi violent? -
Nina
La vidéo est violente mais la vie est violente aussi et il ne sert à rien de faire semblant de ne pas voir. Les jeunes réalisateurs de ce clip se sont servis de modèles du cinéma pour réaliser cette vidéo. Il y a un tas de "clin d'oeil" cinématique. De "C"est arrivé près de chez vous, Orange mécanique, La Haine...et j'en oublie certainement; Je trouve le journal souvent beaucoup plus violent que le ce clip musical. Le sujet fait débat à la télé alors que la vidéo n'y passera jamais. -
Johanne PASTOR
ce débat est sans intérêt puisqu'il est sans fond...
au lieu de commenter les faits,, on aurait tous préféré un travail journalistique.
il faut d'abord connaître Koutrajmé pour pouvoir en parlé, parce que sinon, effectivement ça choque et on ne va pas plus loin. pourquoi personne n'a cherché à en savoir plus sur ce collectif, à savoir pourquoi ils filmaient toujours la violence et ce qu'il avait à dire?
pourquoi personne n'a pensé à contacter R.Gavras ou Justice, ou juste le producteur, qui auraient pu donner une information utile. et puis au lieu de s'inquiéter de l'impact qu'aura ce clip en banlieue, pourquoi ne pas être allé demander? sur autant de visionnage, je pense que les jeunes de banlieues avaient découvert ce clip avant vous.
Pour vivre en banlieu, je peux vous assurer que Kourtrajmé est une référence pour tous et que la haine est un film culte... qui pourtant montre la violence mais ne l'a pas incité à l'époque de sa sortie.
au lieu de critiqué ou d'avoir peur, pourquoi ne prendriez vous pas plus de temps pour faire de la recherche et intéroger les bonnes personnnes (1 seul invité sur 3 qui connait justice pour en parlé, ça fait peu)...
merci quand même pour vos émissions même si je les trouvent de moins en moins travaillé. mais continué parce que vous faite quand même un sacré travail -
Lmlm
Oui, moi aussi je fais de la musique de m..de!
Et moi aussi, je prépare un clip du feu de Dieu: un cul-de-jatte (noir, je précise) sodomisera un chien mangeur d'enfants.
J'accepterai avec grand plaisir d'expliquer toute ma "démarche profondément artistique" et surtout "très rock and roll" sur le plateau...