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toni
Quelle est la problématique évoquée dans cette émisison ? J'avoue que je reste sur ma faim. S'agit-il de sous entendre que la "non violence" est une forme récente de stratégie de changement ? Grave erreur ! Mis à part quelques "révolutions" (ex. Mai 68) les grandes (et petites) manifestations dans notre pays sont classiquement "non violentes" (les "manifs" en sont la marque de fabrique ), jusqu'au défilé des "gilets jaunes" et les milliers de personnes qui s'y rallient et qui défilent de façon tout à fait non violentes ! Attention donc à ce genre d'émission qui fausse les cartes, qui tendraient à faire croire ce qui n'est pas (à l'instant des médias qui passent en boucle les "images" de violence).
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vctls
J'ai eu un faux espoir lorsque DS a commencé à parler de convergence.D'après moi il y a un incompréhension fondamentale sur ce terme, qu'on entend partout mais que personne ne s'attarde jamais à définir.
Lorsque les cheminots, ou les policiers, ou les pompiers, ou les infirmiers, ou les profs ou que sais-je manifestent ou se mettent en grève pour défendre tel ou aspect spécifique de leur branche, on peut je crois dire raisonnablement qu'il n'y a pas de convergence du tout.
Mais, inversement, est-ce que « converger » veut nécessairement dire faire la même chose au même endroit au même moment ?Plus important que le lieu, la date ou le mode d'action, le point crucial de la convergence n'est-il pas avant tout de défendre des revendications communes ?
De ce point de vue, le mouvement des gilets jaunes est de très loin le plus significatif, étant donné la quantité et la diversité de gens qui y ont participé, et le caractère radicalement politique des revendications qui ont progressivement pris le pas sur les simples questions de prix du carburant, comme la mise en place d'un référendum d'initiative citoyenne (qu'on en pense ce qu'on voudra).
Les partisans de la non violence parleront de Gandhi, de Martin Luther King ou Nelson Mandela.Leurs détracteurs leur opposeront qu'aucun de ces personnages n'était strictement et absolument non violent, et que par ailleurs, les mouvements qu'ils ont inspiré étaient parallèlement renforcés par des entités plus radicales et moins timorées, comme le Black Panther Party ou l'armée nationale indienne.
Cependant, ça ne veut pas dire que tous ces gens marchaient main dans la main.
De la même façon, il faudrait peut-être suggérer à tout ce beau monde que pour « converger », il n'est pas nécessaire, voire carrément pas souhaitable de faire tous la même chose. Au contraire, la diversité des stratégies ne peut être qu'un atout.En revanche, il me semble essentiel de se battre pour des objectifs communs ! Et de ce côté là, beaucoup de mouvements pourraient prendre de la graine des gilets jaunes, y compris XR.
Leurs revendications sont particulièrement molles. « L'état d'urgence climatique », cela ne veut rien dire, et c'est un fleur offerte à notre greenwasher double-penseur de président. Créer une commission citoyenne pour l'environnement? C'est déjà fait. Mais rien ne garantit qu'elle sera écoutée.
Où sont les revendications réellement politiques, qui redonneront aux citoyens le pouvoir de défendre l'intérêt général?
Par ailleurs, quoi qu'en dise Taha, il y a clairement eu du dénigrement et du mépris de la part d'une partie de la gauche envers XR, et certainement pas que des « critiques » constructives.
Finalement, le tort de certains porte-paroles d'XR comme Lola, c'est de prétendre que le mouvement est totalement inclusif. C'est illusoire. On ne peut pas plaire à tout le monde. Si l'on ne peut pas s'accorder sur des revendications générales communes, comment pourrait-on tomber d'accord sur les détails stratégiques?
Peut-être devraient-ils simplement assumer l'évidence, qui est que non, le mouvement n'est pas pour tout le monde, et que oui, n'en déplaise à Taha, si certains veulent continuer à tagger « nique le 17 » et porter se masquer le visage, ils peuvent aussi organiser leurs propres actions en parallèle.
Le tout est de ne pas tomber dans l'inénarrable piège de la « condamnation » et de la « désapprobation » tendu par tous les chiens de garde médiatiques, et de continuer à se soutenir mutuellement malgré des stratégies différentes.
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Chris
j'ai pas regardé en entier, mais juste une remarque sur la présentation de l'invitée : "intermittent(e) du spectacle", c'est pas un métier ! c'est même pas un statut... c'est un mode de rémunération, en fait ;)
voilà, c'est dit
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Asinaute sans pseudo 75cda
En tout cas, discussion fort intéressante pour la réflexion de tous et toutes. Les bonnes intentions de ces jeunes dans leur lutte ne peuvent être mises en doute, mais certaines de leurs consignes qui peuvent apparaître comme des injonctions peuvent rebuter certains. Le débat doit avoir lieu pour faire évoluer et mûrir tout ces gens de bonne volonté pour plus d'efficacité. Bravo ASI.
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tosh
A la vue de cette emission XR desservirait la cause puisqu'au lieu de parler de l'urgence climatique on parle de forme et de stratégie.... Est ce de la faute du mouvement ? je n'en suis pas si sur et meme si l'emission est très intéressante @si me semble tomber un peu dans le panneau en se saisissant de cette divergence que ne manqueront pas de pointer les medias mainstream également. Dans cette emission on occulte complètement la cause au profit de la méthode.
@si est bien sur complètement dans son role d'analyse mais puisque le changement climatique tient tellement a cœur a DS se pose une question : a quel moment l'urgence climatique devient un sujet prioritaire tel que DS fait passer son metier après cette cause (comme on le demande a ces passagers qui attendent leur train) et résiste a la tentation d’enflammer le débat pour tout simplement dire : l'important c'est que le message passe, toutes les polémiques c'est du bruit pour faire dérailler la cause.
Sur l'emission, a écouter les invites il me semble qu'on est dans un débat politique classique . l'un qui pense que l’état est légitime et qu'il doit écouter les revendications des manifestants non violents et en tirer des enseignements par l'application de mesures concretes , l'autre qui pense que le système conomique est decadent, l’état illégitime/incompetent et doit être depose par tous les moyens (et donc certainement pas la non violence) pour que les choses (pas seulement la lutte contre le changement climatique) changent. bref débat droite/gauche et question derivee , y a t il une ecologie de droite ?
Taha a raison tout en étant de mauvaise foi. XR est effectivement autoritaire parce qu'il impose une méthode : la non violence. L'interdiction d’être masqué a cote c'est du pipi de chat. Fondamentalement ce qui le gene c'est qu'on puisse encore croire dans les institutions (et espérer changer la police avec du peace and love), il désapprouve tout simplement une lutte non violente contre un état qu'il considere barbare et raciste.
Lola apparaît un peu naive par moment mais je ne doute pas de sa sincérité.
Je ne suis pas certain qu'il faille une convergence pour ma part vu les polemiques que ca cree..... augmenter la frequence et le nombre d'initiatives me semble tout aussi important.
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sémagramme
À à peine 19 minutes, je trouve que Taha Bouhafs, tout en défendant une position cohérente et que je partage à bien des égards, pratique ici un savant mélange des catégories de pensée (la référence à Sarkozy WTF ?) et assène ce qu'il considère être des évidences avec un dogmatisme toxique. Il y a en effet une forme de naïveté du côté de son interlocutrice mais pas d'absence de réflexion stratégique, bien au contraire. J'ai justement l'impression qu'elle est prête à lui concéder pas mal de choses (sans pour autant renier son plan de bataille maison) tandis que lui arrive avec un programme militant totalement pré-calibré, inflexible sur la plan de l'argumentation et bouffi de certitude. Donc à mon sens la pire des configurations possibles pour une discussion. À voir si je continue de regarder...
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Quentinheim
Super émission, mais il est dommage que le sociologue sur le plateau ne soit pas plus revenu pour analyser les propos de la militante d'exctinction rebellion sur la police. Notamment parce que l'on peut voir toutes la contradiction entre les deux vision (pacifiste et ouvert à toutes formes de luttes) par les représentations que la militante XR renvoie.
Lorsque cette militante dit : "il est possible d'individuellement convaincre des policiers qui sont en dissonance cognitive", lorsqu'elle dit qu'ils ne sont pas tous pareils, elle sous entend plusieurs choses philosophiquement et socialement:
1/ qu'elle envisage son propre corps et ses propres actions d'un point de vue individuel, elle perçoit que le monde est formé d'un ensemble d'individualité. Au contraire d'une vision de gauche classique renvoyant à un monde formé d'abord par les institutions qui par la suite crééent les individus. Ces deux visions des choses expliquent bien certains conflits et certaines discussions qui n'arrivent pas à se répondre.
2/ Dérivé du 1, que les individus fabriquent leurs représentations par les discussions, d'individu à individu. Donc que tous les messages peuvent être transmis à n'importe quel individu, plus ou moins facilement, mais qu'il y a des possibilité d'entente et de discussions de tous les corps sociaux. D'un point de vue sociologique cela parait très difficile à valider. L'habitus qu'avait mis en valeur Bourdieu montre bien qu'un faussé immense sépare les classes sociales, un faussé qui va jusqu'au sens propre des mots. Violence ne renvoi pas la même chose pour un bourgeois qu'un prolétaire, pour un policier et un médecin etc. Donc croire que l'on peut convaincre en discutant me parait très ambitieux et assez faux sociologiquement parlant. Pour se mettre d'accord sur les mots, il faut se mettre d'accord sur un vécu commun. Ce qui explique la convergence gilet jaune/ black bloc qui a eu lieu après une dizaine d'actes. Ils et elles partageaient désormais le même vécu de répression, la convergence a pu se faire (cela rejoint ce que Tara Bouhafs a dit plusieurs fois).
3/ Petit point historique sur la commune. Les soldats lors de la commune qui ont déposé les armes l'ont fait dans un cadre historique bien précis. Mathilde Larrère l'aurait expliqué mieux que moi d'ailleurs. Mais lors de ce contexte historique Paris fait face à l'invasion allemande, les soldats sont pour la plupart des personnes de la population subissant les mêmes restrictions alimentaire. De plus, ce sont des soldats et pas la police. Le sociologue aurait pu revenir dessus, car ce sont deux corps sociaux différents. La police intervient en règle générale pour "maintenir un ordre social" d'où la prohiminence d'idée d'extrême droite. La philosophie d'extrême droite se fondant en règle générale sur un ordre social perdu, une vertue qui se serait effacé dans le temps qui serait possible de remettre par l'instauration d'un ordre strict tel un enfant qu'il faudrait davantage punir pour qu'il se tienne bien à table.
L'armée quand à elle intervient sur un ennemie extérieur à la nation. De plus, pendant des années, elle était faite de conscrit donc de personnes qui retourneront à leurs occupations sociales ordinaire. Ils étaient artisans, ouvrier etc. et sont assigné à une tâche militaire. Ce n'est donc pas un corps social réel, mais plus un corps social temporaire. Cela explique notamment le fait que ce sont davantage les militaires qui baissent les armes plus que la police. La police est en corps social pour soi, maintenu dans un entre soi, pour "maintenir l'ordre".
L'ensemble de ces points auraient étés bon à dire dans l'émission pour animer le débat, cela aurait pû faire avancer la position des militants d'XR notamment et mettre plus de profondeur sociologique et historique au débat. Peut-être une autre fois.
Quoi qu'il en soit, l'émission est tout de même d'une super qualité et ce n'était pas des critiques, plus un complément pour ceux et celles que cela intéresse. -
Kadiz
A chaque fois que Taha Bouhafs parle, alors qu'il est en train de dérouler un raisonnement pour présenter son point de vue, avec des arguments, des exemples, des références, il se fait soit interrompre par Lola (qui semble avoir du mal à utiliser son cahier pour prendre des notes et répondre par la suite), soit par Daniel qui le relance sur une autre question ou qui lui demande "naïvement" de préciser sa pensée. On remarque que Daniel dit, à un autr emoment, à Lola: "on comprend trè bien ce que vous voulez dire".
Le T-shirt de Taha Bouhafs était donc bien de circonstance: dans son temps de parole, il a été victime de racisme, et on ne l'a pas laissé parler parce qu'il était aussi le plus radical des 3 invité.e.s; et ici on a au moins 5 de mecs cishetblancs qui viennent le traiter de raciste anti-blanc et de misogyne, pleins de mépris de classe. C'est inadmissible. Quant à elleux, Lola et Daniel sont engoncés dans leur privilèges de blanc.he.s (et je suis blanc moi-même, je sais de quoi je parle) et ne comprennent pas qu'iels doivent laisser parler Taha Bouhafs sur les violences policières, et ne comprennent pas qu'iels ne seront jamais en mesure de se mettre à la place des racisé.e.s qui les subissent. Ca reflète bien le mouvement XR, généralement blanc, bourgeois, et donc raciste et plein de mépris de classe.
Sur la question du "consensus de non-violence" défendu par Lola, je trouve qu'il y a un manque de cohérence. Elle dit d'abord que la non-violence est une décision issue du consensus d'action décidé par les militant.e.s avant l'action. Plus tard, elle dit que la non-violence fait partie des principes d'XR au niveau international (ce qui est vrai). Mais cela voudrait donc dire que, par défaut, toutes les actions d'XR seront non-violentes [étonnement ironique] ? Et donc que le consensus d'action n'est non pas défini par les militant.e.s sur le terrain avant chaque action, mais par les fondateur.rice.s d'XR a priori ?
Je crois qu'il faut se battre contre ce qu'un autre a appelé les "pacifiques autoritaires", qui de facto nuisent à la convergence des luttes.
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Max Médio
Il y a quelques années, un haut responsable des forces de maintien de l’ordre insistait, lors d’un entretien, sur le caractère relationnel de la violence. Il nous confiait : « C’est nous, l’institution, qui fixons le niveau de violence de départ. Plus la nôtre est haute, plus celle des manifestants l’est aussi. » Laurent Bonelli Le Monde diplomatique
En France, ce n'est pas le peuple qui est violent, c'est le pouvoir.
Il faut arrêter d'inverser les responsabilités de la violence et faire le jeu complaisant d'une communication méprisante du pouvoir pour l'intégrité physique des citoyens.
Qui est armé, casqué, blindé et qui matraque, gaze, cogne, éborgne, violente, piétine, insulte, maltraite, mutile, enferme, nasse, asphyxie, brutalise, méprise, ... au mépris des droits fondamentaux ? Qui a des fusils, grenades, matraques, flashball, ... ?
Il faut être d'une mauvaise foi prétentieuse et abjecte pour reprocher un manque de pacifisme à des manifestants confrontés à une police violente sans même le justifier objectivement (voir le gazage des manifestants faisant un sitting sur le pont)
La communciation politique anti sociale renvoie à la triste caricature qu'a détaillé Victor Klemperer dans LTI.
Quel pays a un chef d'Etat qui insulte et exprime son mépris pour la population depuis l'étranger, sinon la France ?
Il est triste de voir ceux qui viennent pérorer sur les plateaux pour cautionner la brutalité d'un régime qui ne tient plus que par la violence et la répression et s'habille de mots et d'une communication tendancieuse, vicieuse, perverse et nauséabonde.
Le droit imprescriptible à l'oppression est inscrit et garanti dans le droit constitutionnel (art. 2 de la DDHC).
La police agit au mépris des droits de l'Homme. Ce faisant elle n'est plus couverte et ne peut plus invoquer l'exercice légitime de la force publique. Elle tombe sous la qualification de bande armée. A commencer par ses chefs et les préfets qui ne prennent pas les instructions nécessaires à prévenir les violences qui sont manifestement disproportionnées et injustifiées.
Il est normal que les citoyens se rebellent contre une autorité illégitime dès lors qu'elle méprise le droit fondamental, d'autant plus que le pouvoir ne respecte pas les missions que lui impose la constitution et le droit international en matière d'environnement (Charte de l'environnement, droit international public contraignant relatif au droit à la santé, à un environnement sain, droit à une vie décente, ...)
Il faut cesser d'être respectueux d'un pouvoir qui s'offusque de la violence qu'il provoque et qu'il répand, au mépris du bien-être général qui est la première de ses missions, si tant est que la France soit un Etat démocratique moderne, ou l'ait été un jour.
Sans la police, Macron ne serait plus au pouvoir. Il ne s'y maintient que par la force et ne peut plus se déplacer sans déployer un dispositif pléthorique de sécurité. Preuve qu'il y a un rejet, qu'il est en échec, qu'il est nul.
Escalade répressive, aspirations démocratiques
Des violences policières aux violences judiciaires
Débordé par un mouvement social inédit, le gouvernement français s’est lancé dans une surenchère législative, au risque d’entraver la liberté de manifester. Entretenant un rapport cynique avec la violence, il enjoint à tous de la condamner, sauf quand elle relève de sa responsabilité. À défaut d’issue politique, il joue le pourrissement et engage une répression sans précédent depuis les années 1960.
Maintien de l’ordre, les faux-semblants du modèle français
Des sans-culottes aux « gilets jaunes », histoire d’une surenchère répressive
Le président Emmanuel Macron a décidé de soumettre au Conseil constitutionnel une loi « anticasseurs » que sa majorité parlementaire a déjà votée. Après des dégradations en série sur les Champs-élysées le 16 mars, il a également choisi de confier à l’armée une partie du maintien de l’ordre. Ce durcissement répressif spectaculaire s’inscrit dans l’histoire d’une République autoritaire.
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Jenny
J'aurais aimé en savoir plus sur le financement de XR et son fondateur.
Et aussi sur leurs négociations avec la police (évoquées dans le reportage de Laura Raim). -
Thin Max
Avec cette histoire d'Extinction Rebellion, j'ai immédiatement pensé à cet extrait de "Il était une fois la Révolution" :
"Nom de dieu je sais très bien comment c’est la révolution ! C’est les gens qui savent lire dans les livres qui vont voir ceux qui savent pas, et les voilà qui disent le moment est venu de changer tout ça ! Ils expliquent aux pauvres bougres, qui eux font le changement. Après, les plus malins de ceux qui savent lire dans les livres s’assoient autour d’une table pour bouffer et blablater, pendant que c’est les pauvres bougres qui crèvent. Et qu’est-ce qui arrive quand c’est fini ? Rien, tout recommence comme avant." -
Brenda Relax
DS, pourquoi reprenez-vous le discours dominant à propos des suicides des policiers ? Plus de 60% de suicides avec arme de service. Vous retirez l'arme, il n'y a plus de sujet. J'ai exercé dans l'armée, et le problème est le même. J'aimerais un vrai papier sur le sujet pour remettre les choses dans leur contexte.
Sinon émission intéressante. On sent Bouhafs agacé... mais la présence Marzal permet de conserver un certain équilibre.
Quant à penser daire basculer ne serait-ce que quelques policiers, c'est bien naïf... les quelques-uns qui pourraient être en sympathie ont besoin de bouffer et de faire bouffer leur famille, et ne basculeraient que dans une situation exceptionnelle et la possibilité d'un changement majeur et immédiat de l'ordre des choses. Il faudra un peu plus qu'une bande de gentils petits blancs pour cela.
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Annie Sétoualé
A-t-on vraiment le choix ?
Je vois beaucoup parler de choix, mais globalement, je n'en vois pas des masses.
Pour une partie de la population, le simple fait de désobéir est un acte inconséquent qui mérite punition. Ne pas être dans les clous, c'est une violence à leurs valeurs. On peut discuter les dites valeurs, qui sont d'ailleurs aussi bien souvent à géométrie variables selon qu'on se sent concerné ou non.
Pour une autre partie de la population, désobéir est de salut public. On n'obéit pas à l'inéquitable, à l'inepte, à l'inconséquent. On le montre comment ? Par le nombre. Visible. On voit bien que le comptage est un enjeu. Le mouvement de gilet jaunes de ne cesse d'être en perte de vitesse depuis que les mainstreams l'ont décrété, c'est à dire très vite et donc depuis fort longtemps. C'est le plus long essoufflement social jamais vu. Il faut croire que le souffle de départ était gigantesque...Il y a cependant pour tout le monde un EUX et un NOUS. La violence commence là, dans cette scission irréconciliable.
Dans ce contexte, la convergence des luttes, c'est pas gagné. Et pourtant à Italie 2, il s'est passé quelque chose. Entendre Assa Traoré, c'était géant. Je n'ai pas retrouvé la vidéo de sa prise de parole.
J'ai une partie dans un article de reporterre :
" « On ne peut pas parler d’écologie et de climat sans parler des sécheresses en Afrique ou en Asie, des famines et des pillages de ressources au Congo, qui nourrissent ce système consumériste, dit Assa Traoré. On ne peu pas en parler sans dénoncer la répression que l’on subit depuis longtemps dans les quartiers populaires, qui tue nos frères, et qu’on subit désormais un peu partout. Nous faisons face à la même machine de guerre. Vous êtes tous des soldats face à elle et on pourra la faire tomber ensemble. ».Voilà-t-y pas qu'elle nous pointe un EUX commun à la souffrance des peuples, des quartiers, de la planète. Elle nous concocte un NOUS énorme, un NOUS transclasse et transfontallier. En voilà une belle convergence !
Et paf, on apprend que dernièrement Assa Traoré fait face à des soucis judiciaires. Tu parles Charles ! Il devient urgent pour le pouvoir de lui coller un petit quelque chose d'infamant aux basques. Une bonne petite condamnation, une belle amende. Parce que ce qu'elle dit, ça parle à tous ceux qui se sont pris des lacrymo et des LBD sans raison autre que d'oser encore manifester alors qu'en face, on réprime à l'arme de guerre.Alors on peut faire des rassemblements bon enfant, pour réveiller les consciences, toussa. Mais pour faire bouger les choses, vraiment, être une marée humaine qu'on ne peut plus stopper, il faut que tous ceux qui sont concernés (ça fait du monde, puisque EUX n'est que 1%) ait envie de battre le pavé. Et on fait comment ? On participe aux événements des uns et des autres. On apprend à se connaitre. A connaitre les codes de chacun, les comprendre. On s'épaule en cas de coup dur. On n'a pas vraiment le choix.
Si on ne passe pas l'épreuve de la division par média interposé, on est cuit. C'est cette violence là qu'il faut passer. Celle qui fait tout échouer, à chaque fois, et que les média alternatifs, qui n'ont pas la même couverture s'épuisent à contrer. -
JeanneD
Petite question vous présentez Lola (entre parenthèses XR ne veut pas manifester masqué mais bien rester anonyme dans une interview, étrange) comme pas représentante d'Extinction Rebellion, Or dans 2 articles anglais de XR Lola Perron (si c'est bien elle?) Est présentée comme Spokesperson for Extinction Rebellion , cela me pose question? Est-elle représentante ou pas? Merci de la réponse
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grrrz
pendant ce temps là, au Chili:
https://twitter.com/Jake_Hanrahan/status/1185723948517994497
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Grobatchev
J'ai cru lire d'abord "Je suis pacifiste, j'ai un ami blanc" sur le t-shirt de Taha Bouhafs. En plein dans le sujet, me suis-je dit. J'étais déçu de réaliser qu'il était écrit "Je suis pas raciste…"
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grrrz
pour prolonger la reflexion, interview de Miguel Benasayag (Philosophe et ancien guérrillero Guévariste et prisonnier en Argentine) dans Ballast
je me permet de copier des passages parce que ça concerne la discussion (tout l'interview vaut le coup d'être lu):
La question de la violence est une fausse question. La vraie question, c’est celle du terrorisme. La situation détermine s’il faut ou non assumer la violence — c’est tout. Monsanto vire des communautés indiennes pour déforester et leur lutte a « seulement » cinq siècles… Répercussion médiatique ? minimale. Mais les Indiens ne se laissent pas faire. Ce n’est pas une question théorique : quand on veut te virer, tu assumes les moyens de résistance nécessaire. La violence ne se décide jamais par avance. C’est un élément de la vie. Paris devrait être isolé de la violence ? La Syrie, ce sont des Martiens ? Le monde méchant et moche commence à Calais ? Le pouvoir dit : « Il faut surtout que vous ne soyez pas violents, mais laissez-nous massacrer les bougnoules, bombarder et laisser couler les bateaux de migrants. » Quiconque jure, alors que l’on détruit la planète, qu’il ne sera jamais violent ne fonctionne pas correctement. Il ne faut rien jurer, ni de la violence, ni de la non-violence. Il faut assumer la tâche qui se présente à nous.
et avant:
J’ai vu l’Argentine foisonnante de contre-cultures et d’alternatives (des femmes, des Indiens, des homosexuels…) s’aligner comme une armée, symétrique et spéculaire à l’armée ennemie. C’est ainsi que j’ai découvert, avec effroi, qu’on m’avait donné un grade ! Je venais de l’anarcho-hippisme, je faisais du rock et me voilà officier ! (rires) Petit à petit, nous nous battions sur leur terrain. Avant même qu’ils ne nous écrasent militairement, nous avions déjà perdu. La lutte armée était une possibilité parmi d’autres : le théâtre alternatif, l’alphabétisation, la lutte des femmes et des Indiens, les communautés, les galeries d’art, l’antipsychiatrie… Tout ceci formait un monde multiple que la répression avait du mal à saisir, à connaître, et sur lequel il était difficile de cogner ; en devenant comme nos ennemis, nous devenions une cible évidente. La lutte armée était à mes yeux une des dimensions de la lutte, une de plus. J’aimais la musique, je m’intéressais à l’antipsychiatrie et je pensais qu’il fallait leur tirer dessus — tout ceci ensemble.
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troisi
Taha baille en classe , Taha regarde son portable en classe , Taha monopolise la parole en classe, Taha porte un tee shirt humoristique en classe , Taha est un macho avec les filles en classe , Taha est un arabe, Taha est un musulman ! Booooouuuu !
Cet homme est un sauvageon , il ne respecte pas les codes dominants , ne pas bailler , ne pas faire d’humour , ne pas regarder un portable !
Le comble c’est que dans le décompte des temps de parole , il parle moins que Lola , mais certains ont l’impression qu’il parle beaucoup plus ! Zut alors.
Il faut le mater , le soumettre aux codes bourgeois « à la française », lui rappeler que la fourchette est à gauche et le couteau à droite …
Le prof DS a essayé de sauver la fille du péril arabo macho , il lui a même rappelé que ne pas laisser la parole était aussi une violence ou comment l’arabe est renvoyé à sa bestialité présumée. J’ai souvenir d’invités qui ne cessèrent de couper la parole , je n’ai jamais entendu DS en signifier la violence !
Qui sont ces gens qui lui font la leçon ?
Qui sont ces gens qui se réveillent sur l’écologie seulement maintenant parce que leur monde va s’effondrer ? N’ont-ils pas vu l’effondrement déjà là , un peu partout sur la planète , les gens qui crèvent de faim , les malnutris , les migrants qui se noient...
Bien-sur qu’XR est un mouvement de bourgeois qui se soucie peu des inégalités d’utilisation des ressources de la terre , qui épargne les bourgeois de leurs responsabilités, de leurs culpabilités en mettant tout le monde dans le même panier. Dixit Lola : on est chacun « opprimé et oppresseur », « on a tous sur nous une fringue fabriqué par un enfants », quelle belle analyse psychologisante et individualiste de la société !
Et si on parlait de sociologie , de structures , de systèmes…
Le système capitaliste développe des rapports sociaux de dominations et XR s’adresse à moi à la fois oppresseur et opprimé, est ce que cela est bien sérieux ? Ont-ils connaissance du système , des structures qui fabriquent des précaires , des chômeurs , des smicards, des femmes , des racisés , des habitants des banlieues, des non héritiers dans la 6ème puissance mondiale?
Aucune hiérarchie dans les responsabilités ? Ni les multinationales , ni les politiques , ni l’oligarchie ne semblent rentrer dans leurs logiciels !
Quand à la non violence ? Me faut-il du courage pour le rester quand ma fille se fait mettre à genou et gazée par les flics lors de manifs , quand mon fils se fait traiter de sale arabe à l’école , sur les terrains de foot et moi de salope parce que je traîne avec des arabes ou avec des gj , quand mon compagnon disqualifié , en intérim depuis 15 ans parce qu’arabe ou kabyle ( aucune différence pour un français lambda) tout cela répété pendant des années…
Je ne suis pas non violente par principe, ni par courage , je suis non violente par lâcheté, par peur , par faiblesse physique , par résignation, par soucis d’être intégré , d'être bien vue dans leur monde de brutes légitimes .
Mon seul courage c’est de vivre avec 900 euros par mois , de me lever tous les matins en me disant que j’ai de la chance et en disant à mes enfants que nous devons être solidaires des plus pauvres et des opprimés et faire encore des efforts pour la planète.
Alors quand les oppresseurs nous la font à l'envers , je ne peux être dans le reproche et oui , je me sens proche de Taha qui baille en classe d'avoir trop entendu le discours civilisateur des dominants et des oppresseurs.