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Winston Smith : misanthrope
Normale sup provoque le Chef
Serait-ce de la provocation ? L’initiative va-t-elle être considérée comme subversive par le chef de l’Etat dont on sait qu’il se mêle de tout jusque dans le moindre détail ? Sa récusation sera-t-elle l’objet d’un bras de fer entre les professeurs et l’Administration ? Toujours est-il que l’Ecole Normale Supérieure-LSH (Lettres et Sciences humaines à Lyon) vient de mettre au programme des épreuves de littérature française, pour le concours d’admission de la session 2010, Les Regrets de Du Bellay, le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de Rousseau, L’Education sentimentale de Flaubert, Les mains sales de Sartre et… La Princesse de Clèves “Vade retro satanas” de Mme de Lafayette !
Normale Sup prend de gros risques. Bien sûr, il ne s’agit que d’un programme provisoire, dans l’attente angoissée de l’imprimatur du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Mme Pécresse ira-t-elle jusqu’à susciter l’ire présidentielle en approuvant ce choix dont on sait qu’il est devenu emblématique de l’antisarkozysme ?
http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/05/21/normale-sup-provoque-le-chef/#comment-230033 -
Stéphane
Il me semble que les intervenants ont manqué un point assez important lors de l'émission: ils ont postulé que Sarkozy s'adressait aux universitaires qui étaient présents lors de son discours et en ont déduit un certain nombre de choses, entre autre qu'il préparait le terrain pour son successeur. La question qui me vient est, à qui parle-t-il vraiment? Au-delà du public physiquement présent dans la salle lors du discours, n'y a-t-il pas un autre public visé qui serait le peuple français en général et son propre électorat d'autre part? Et ce récepteur du discours serait visé au travers d'une retransmission télévisée ou d'un compte-rendu journalistique? Cela suppose la volonté d'apparaitre encore une fois comme le réformateur courageux contre les prviligiés, celui qui ne recule pas, pas meme en présence des catégories visées, dénigrées en direct. Il ne cherche pas l'approbation des enseignants-chercheur mais de cet autre public.
On pourrait donc effectivement considérer qu'il prépare ainsi sa ré-élection auprès de son propre électorat, se mettant ainsi à dos une grande majorité des enseignants-chercheurs. Un des effets colatéraux de cette stratégie est de préparer le terrain pour son successeur auprès de cette catégorie professionnelle. -
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Cedric B
j'aimerai juste dire quelque chose de tout simple sur la discussion sur le theme ' sarkozy agit il pour son successeur ' ; theorie que vous semblez refuter.
n'oubliez pas que tres probablement de son point de vue , son successeur n'est autre que lui meme
cela dit , je suis loin d'etre sur que cela fonctionne ....
mais je crois en la capacité de cet homme a donner a entendre au peuple ce qu'il a envie d'entendre en periode electorale
cela sera t'il suffisant pour masquer les eventuels echecs de sa politique combinés a son attitude de plus en plus outrageusement arrogante
on peut le penser
sarkozy n'a t'il pas été ministre de l'interieur pendant 5 ans , et n'a t'il pas gagné les elections en vampirisant le FN sur le theme de la securité ? quel paradoxe incroyable
a n'en plus douter . nous sommes la en face d'un champion de la langue de bois et du brossage dans le sens du poil , qui pratique au quotidien le contraire de ce qu'il a préché pour se faire élire .. ...
le 'coup' de faire des fautes de grammaires etc ... est totalement orchestré selon moi
c'est a la fois une manoeuvre de diversion , et une tentative de se montrer 'proche de ' ....
la volonter de cretiniser les electeurs est aussi evidente .
mal parler , c'est mal penser .
ce ne sont pas de simples fautes d'orthographes ecrites , ce sont des tournures de phrases aberantes , en sa qualité d'homme detat ces phrases sont diffusées , le mimetisme joue alors pleinement son role, dans l'abrutissement programé des esprit.
mal tourner ces phrases , c'est forcémenent a un moment ou a un autre avoir une pensée, une expression , une comprehension, faillible , et donc etre + facile a a 'mener'.
le comportement est tellement rependu dans lla "classe" politique qu'a la limite , les choses tendent vers le fait que aucune legitimité et donc pouvoir ne peut etre accordée a un politicien n'utilisant pas ces ressorts classique de la politique politicienne. -
Marie Le Simple
Il serait certainement très intéressant de mettre en relation la désinvolture de Nicolas Sarkozy à l'égard du langage, et la manière dont cette "démalogie" est traitée (ou plutôt, justement, non traitée) par les médias, avec le contenu des débats que ces mêmes médias nous ont donnés à voir à l'occasion de la publication en 2008 des nouveaux programmes de l'école.
En effet, les media grand public nous ont proposé des débats de relativement basse tenue relayant le leitmotiv de Xavier Darcos selon lequel "le niveau baisse", en particulier dans le domaine de la langue et spécialement de l'orthographe. Ce leitmotiv (vivace de tout temps) justifiait la disparition dans les programmes de l'école de la réflexion sur la langue au profit du "grand retour" de la grammaire, de l'orthographe et du vocabulaire.
On ne peut que s'interroger sur l'écart entre la sacralisation de ce "grand retour" à l'école et la manière dont le chef de l'état, garant des institutions, s'affranchit des règles de ces disciplines.
Pour information, en contrepoint des vidéos illustrant le "mal parler" de Nicolas Sarkozy, quelques extraits du programme de cycle 3 (CE2, CM1, CM2), consultable dans le Bulletin Officiel de l'éducation nationale (Hors-Série n°3 du 19 Juin 2008). Le programme de français vise à "faire accéder tous les élèves à la maîtrise de la langue française, à une expression précise et claire à l’oral comme à l’écrit". Ces programmes appellent toute l'"attention du maître" sur "la qualité du langage oral" des élèves, par ailleurs "entraînés à rédiger, à corriger, et à améliorer leurs productions, en utilisant le vocabulaire acquis, leurs connaissances grammaticales et orthographiques ainsi que les outils mis à disposition". L'enseignement du vocabulaire doit amener l'élève à "s’exprimer de façon précise et correcte à l’oral comme à l’écrit".
La stratégie de communication du Président de la République dans l'exercice de ses fonctions, que vous mettez en lumière dans votre émission (suppression des négations, répétition pronominale du sujet du style "lui, il..." ...) repose sur un niveau de langage largement inférieur à celui que l'on exige des élèves à la sortie de l'école primaire, puisqu'ils doivent posséder "connaissance et emploi pertinent des phrases déclarative, interrogative, injonctive et exclamative, des formes affirmative et négative", ainsi que l'"utilisation adéquate de la substitution pronominale".
En écho aux fautes d'orthographe relevées sur le site de l'Elysée, sachez qu'à l'école, "une attention permanente est portée à l’orthographe. La pratique régulière de la copie, de la dictée sous toutes ses formes et de la rédaction ainsi que des exercices diversifiés assurent la fixation des connaissances acquises : leur application dans des situations nombreuses et variées conduit progressivement à l’automatisation des graphies correctes".
Si le français a une telle importance dans les nouveaux programmes, c'est que "l’ensemble des connaissances acquises en français contribue à la constitution d’une culture commune des élèves". Il permet donc aux futurs citoyens d'apprendre à mieux vivre ensemble. C'est pourquoi le mépris affiché à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy pour la Princesse de Clèves (monument du patrimoine littéraire français, régulièrement inscrit au programme des examens et concours, et appartenant à ce titre à la culture commune d'une grande partie des citoyens ayant bénéficié de l'enseignement secondaire) ne me paraît pas anecdotique. C'est en ce sens que, comme le dit Barbara Cassin citant Protagoras, la "non -hypocrisie" de Monsieur Sarkozy à l'égard de cet ouvrage fragilise la cohésion nationale. Le désaveu de La Princesse de Clèves par Nicolas Sarkozy pose le problème du mélange des genres entre intérêts personnels et position publique.
La disparition aléatoire de la frontière entre ces deux sphères est d'ailleurs utilisée par Monsieur Sarkozy pour prendre des libertés avec la retenue que l'on attendrait d'un chef d'état. On se souvient qu'il y a quelques années, Monsieur Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, avait obtenu la condamnation d'un individu qui l'avait insulté, condamnation lourde en vertu du fait qu'il représentait l'institution. La plus haute fonction de représentation républicaine ne l'a pas empêché de dire "Casse-toi, pauv'con" à un visiteur du Salon de l'Agriculture, au nom du droit de l'individu à se laisser aller à la colère, ni de (faussement) provoquer les marins-pêcheurs à la bagarre...
C'est également ce point, le caractère nécessairement réciproque du respect entre les citoyens et leurs représentants, qui pose problème dans le "mal parler" du Président de la République dans l'exercice de ses fonctions. Il serait évidemment insensé d'exiger de Monsieur Sarkozy le respect des normes du langage écrit dans des situations de communication quotidiennes et informelles. En revanche, dans un contexte de crispation sur le respect dû aux symboles de la République (cf la loi contre les siffleurs de la Marseillaise dans les stades, par exemple) et sur les "incivilités" (les programmes scolaires de 2008 consacrent le retour de l'enseignement de la morale), il paraît tout à fait incongru qu'un personnage incarnant en public la première des institutions de la République utilise dans les discours officiels, c'est à dire lorsqu'il parle au nom de tous les citoyens, un niveau de langage familier. Comment dans de telles conditions exiger de chaque citoyen ou futur citoyen le respect des institutions?
Pour la bonne bouche, les quelques lignes qui expliquent l'intérêt de "l’instruction civique et l’enseignement de la morale" pour l'élève: "Elle le conduit à réfléchir sur les problèmes concrets posés par sa vie d’écolier et, par là-même, de prendre conscience de manière plus explicite des fondements même de la morale : les liens qui existent entre la liberté personnelle et les contraintes de la vie sociale, la responsabilité de ses actes ou de son comportement, le respect de valeurs partagées, l’importance de la politesse et du respect d’autrui." -
Rosalie
j'ai aimé les analyses de DA, sa façon d'aller chercher derrière l'image explicite du type qui est "comme vous et moi", qui s'est souvent emmerdé à l'école...
l'important est ailleurs, dans la mise en cause de l'identité culturelle française, dans la rupture entre catégories de français, ceux qui ont besoin de culture et les autres -
Fabrice Neyret
Emission interessante par ses pistes et ses elements visuels et sonores, mais on a laissé en friche la plupart des points profonds, en laissant employer un vocabulaire flou et ambigu meme s'il ne le parait pas de prime abord... ce qui est tout le sujet du parler mal !
- qu'est-ce qu'un propos "comprehensible" ?
votre invité Belge dit "Sarko quand il parle, on comprend". Mais que veut-il dire par là ? que le discours de Sarko a une apparence de cohérence limpide (eventuellement trompeuse) ?. Ou juste qu'il emploie un vocabulaire et des tournures accessibles ? Ou qu'il permet de vulgariser des enjeux sur une question ?
ça n'est pas du tout la meme chose !
Et il me semble qu'explorer ces 3 aspects etait fondamental au sujet !
- "c'est du snobisme; il faut privilégier le fond à la forme"
Mais la forme n'est parfois pas étrangère au fond. Du vocabulaire mal défini et polysémique (parfois dans une meme phrase), des syllogismes argumentaires, des implications inversees, la suppression du conditionnel pour le present implicitement conditionnel, les enchaînements sans liaison causale claire (le pire etant la juxtaposition laissant le doute sur la presence d'un lien, cf le discours de Bush sur le 11/09, AlQaida et l'Irak), sont autant d'entorse de forme qui abiment le fond, et bien pire, qui creent les faux raisonnement, manipulatoires ou involontaires, propagent les idees reçus sous l'apparence de demonstration, etc.
Et il se s'agit pas que de mal faire passer une idee qu'on a precise: la pensee complexe repose sur les memes structures que le langage, parler approximatif, c'est souvent penser approximatif.
La aussi, ca me semblait un aspect incontournable a traiter.
Au fait, pourquoi Judith n'etait pas là ? c'etait vraiment un sujet dans sa spécialité !
- "Sarko, il oppose".
Ca n'est pas le bon terme: c'est plus grave. En zetetique, on invoque une pratique manipulatoire qui s'appelle le "faux dilemne", dont Sarkozy abuse en permanence: donner a croire qu'il faut choisir entre ceci et cela, que la cause est ceci ou cela, que les gens sont soit ci soit ca, alors que les 2 aspects n'ont pas de rapports, ou qu'il y a bien d'autres possibilités que les 2 cités (l'une etant bien sur diabolisante: effet "homme de paille").
En fait, Sarkozy utilise un large eventail d'effets manipulatoire (syllogismes, paralogismes, etc) dans ses discours, qui meriteraient d'etre soulignés comme tels.
Se trompe-t-il lui meme, ou trompe-t-il sciemment ? (meme effet, mais important a savoir). Est-ce deja ecrit par ses negres ? (la manipulation volontaire en devient plus probable). Sachant que le quidam moyen se fait facilement tromper par un syllogisme, ou un mensonge franc (causalité, chiffres), comment se fait-il que les journalistes (en principe mieux armés) ne relevent pas ? La aussi j'aimeraient bien savoir s'ils sont dupes, ou s'ils se taisent sciemment, et pourquoi. Ca meriterait quelques interviews off de journalistes.
- Princesse de Clèves: quels sont les faits ?
Outre les "hommes de paille", Sarkozy a coutume de tordre les faits. Et pas qu'un peu. Entre "c'est un livre au programme de l'epreuve de culture générale", "les candidats sont obligés de la connaitre pour avoir le concours", et "on demande aux candidats de réciter la princesse de Clève"(sic), il ne s'agit vraiment plus de la meme chose. A un stade, l'exageration devient mensonge, et la demonstration purement manipulatoire. (façon "homme de paille": on attire la réprobation sur un traverstissement du reel).
Le coté épouvantail pour attirer la foudre sur un aspect isolé et facile à confondre, à l'attaque ou a la défense, Sarkozy en use et abuse. Rappelez vous la reponse tournant en ridicule sur "le menuisier qui a fait l'escalier" quand les accusations de detournement portaient sur des montants autrement plus grand. Ou "nous écoutons l'inquietude des manifestants sur la crise" quand la moitié des slogans portent sur les reformes.
Cette façon de broder la vérité (la marchande, la candidate) n'est pas sans rappeler le discours de Chirac sur "le bruit et l'odeur" (travailleur immigré, chomeur, 7 enfants... introuvables).
- sarkozy et la Recherche
Je n'y revien pas (je suis directement concerné, comme chercheur). C'est le monument de toutes les manipulations réthoriques, chiffres caricaturalement faux, etc. A donner en exercice aux eleves.
- "est-ce qu'il fait expres de parler mal ?"
bref, est-il inculte, ou est-ce un effet construit de populisme ?
Vous avez soufflé une bribe de reponse vers la fin, sans creuser: son discours, étant plus jeune, en français relevé. Il aurait été souhaitable de nous le montrer, et d'explorer les conséquences: quel but de faire semblant de mal parler ?
- a propos de "La jupe"
dommage, on a loupé la vraie question "qu'est-ce que la culture", "est-ce juste une norme sociale", en supposant qu'il est évident qu'obliger à apprendre Molière est légitime, mais qu'une culture vestimentaire ou comportementale de banlieu ne l'est pas (vous dites du second "ca n'est qu'une norme sociale", mais eux pensent que c'est la culture "officielle" qui est une norme sociale... et Sarko n'en est pas loin !).
Comme visiblement cette "évidence" n'est pas partagee par les differents impliqués, il aurait été important de déconstruire cette question difficile. au danger de trouver qu'un des aspects est que la culture "officiellement légitime" est celle imposee par une classe: qui construit la culture légitime, qui décide de ce qui en fait partie et est digne de diffusion, ou au contraire de réprobation ? Mais ca n'est heureusement pas le seul aspect, mais autant ne pas laisser ces tabous cachés sous le couvercle, quand ils alimentent la fracture.
On a juste un peu sous-entendu que "qu'est-ce que la culture" est a explorer, en soufflant que connaitre le vrai nom de Moliere n'etait pas le point important (alors que Philippe Bouvard ne partage sans doute pas cet avis :-) ). -
Romain Bernardo
Des défaillances de communication de Nicolas S.
Petit journal du 09 mars, très rigolo...
Tout devient intéressant, (et surtout, dans le sujet de l'émission!...) au bout de 1 minute 30.
http://www.youtube.com/watch?v=2xv0WbyKGhI -
Patrice Guyot
Ridicule Sarkozy qui par ignorance et populisme conduit la France vers la plus totale inculture !
D’une part il est bien incapable de s’exprimer convenablement, d’autre part il trouve adroit de parler comme un charretier, histoire de se mettre au niveau de ses auditeurs qui sont tous, on s’en doute, des crétins profonds ! Du moins le croit-il du haut de son mètre soixante, ce qui est un comble…
Qu’il méprise le peuple dont il s’est acharné (avec quelle insistance) à prendre la responsabilité et surtout l’argent, parfait. Se doute-t-il combien le peuple le méprise aujourd’hui ?
Entre les promesses pas tenues, les dérapages incessants (“Cass’ toi, pau’v con” est le plus emblématique mais c’est quasi quotidien !), le mépris évident, le bling-bling grotesque, l’inefficacité pathétique, l’inutilité indiscutable… Un léger agacement commence à apparaître dans la population qui perd son pouvoir d’achat, va se retrouver au chômage et est harcelée sans aucun répit par une police qui a totalement perdu la tête…
“Quest-ce que je m’aperçois ?” Effarant langage pour maternelle première année dans les quartiers défavorisés… Comment ne pas ressentir une vague honte d’être représentés par un tel nullard ?
Judith avait très bien stigmatisé le “parler mal” de la supérette sarkozienne en 2005, mais tous ceux qui sont attentifs aux discours politiques avaient repéré depuis la Mairie de Neuilly un fantastique analphabète, une buse qui se serait fait jeter au certif sans aucune discussion…
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Yoan Hentgen
Emission intéressante...mais j'ai juste un problème. Est-ce que quelqu'un pourrait-il m'expliquer ce qu'@si fait de son coeur de métier, la "critique" des médias? J'ai de plus en plus l'impression qu'@si se transforme en média qui oublierait sa raison d'être...
Me trompe-je? Il y a de plus en plus de sujet pour lesquels il faut vraiment creuser avant de voir un quelconque lien avec les médias... -
béji
SKZ parle le français à "son peuple" comme les colons parlaient "petit nègre" à leurs esclaves.
Il n'est pas choquant, à mon sens, d'adapter son langage à ses interlocuteurs.
Le problème est que SKZ connaît tellement mal le monde ouvrier, que sa manière de lui parler est caricaturale.
Idem lorsqu'il s'adresse aux chercheurs, car là le destinataire final n'est pas l'auditoire présent, mais en réalité le télespectateur du 20h de TF1... -
ramon 4
"La princesse et la guichetière". C'est joli. On dirait un roman de la collection Harlequin.
Mais je crois qu'il y a une petite escroquerie intellectuelle , dès le départ.
Ainsi, la Princesse de Clèves serait au programme du concours d'attaché.
Attaché, c'est déjà un grade conséquent dans la hiérarchie administrative ( de mémoire, entre rédacteur et administrateur).
Ce grade conduit à des fonctions diverses et variées , qui appellent à traiter de questions pas toujours formatées d'avance.
Qu'on utilise la Princesse de Clèves comme marqueur de la culture générale et de l'aptitude à évoluer en terrain bosselé, n'a rien de vraiment scandaleux ou inapproprié.
Les fonctions de guichetière sont dignes, utiles et nécessaires. Mais, sans attendre Sarkozy, l'administration n'exigeait pas, pour les assumer, le grade d'attaché. -
Ellis
Hier soir chez Ruquier - c'est une des premières fois que je regarde l'émission - Eric Naulleau, interrogé sur le sujet, a dit une chose très juste et qu'on a un peu oubliée : la plèbe à laquelle s'adresse Sarkozy ne parle pas comme lui. Pas aussi mal, en tout cas. C'est le registre de langue qui change surtout, ce qui n'empêche pas de parler un français tout à fait correct. De fait, je n'ai jamais entendu parler mon grand-père, ouvrier, ou mon oncle, poseur de stores, aussi mal que notre... Président. Quelqu'un citait dans ce forum Barthes et ses Mythologies. Ouais, je crois bien qu'il y a une mythologie du "popu" et du parler qui va avec. Bref. Faudrait pas se tromper de débat, et prétendre que quand on critique la désinvolture langagière du Président, on est élitiste, et donc on critique les gens simples. C'est tout le contraire. -
Machin
Il n'est pas bon de faire partie d'une elite en ce moment, pas plus que d'etre patron, pensez au succes du sketch de Gad Elmaleh sur les emissions litteraires! (private joke a l'anglaise pour bien commencer).
Je trouve surtout que cette emission prouve la superiorite du discours de Nicolas Sarkozy par rapport aux personnes presentes sur le plateau!
Mme Cassin semble s'adresser plus a elle meme qu'aux auditeurs.
Son indignation discredite d'emblee son raisonnement, aussi objectif soit-il. Et je tiens a signaler que OUI, la quantite de citations d'un papier est une preuve de qualite.
Je percois plus sa subtilite de language (epeler les mots comme elle le fait: "lie, L-I-E") comme une volonte de prouver qu'elle est gardienne superieure d'un savoir. Un sentiment d'etre pris de haut donc, certainement le meme que celui ressenti par les ouvriers lorsque Sarkozy parle ... sauf que Sarkozy, lui, est compris et fait de son mieu pour s'ADAPTER.
En Angleterre, les politiques oublient tous l'accent "public school" (ecole privee) qu'il se trainent depuis leur enfance. C'est d'ailleurs un grand debat en ce moment dans un pays ou les accents refletent le niveau d'education et le niveau de vie de la famille de maniere plus prononcee qu'en France.
Le travail d'un president inclue des taches que vous negligez dans le debat: influer sur les opinions et vendre son action aux citoyens.
Je pense qu'une large majorite de francais est plus consciente du decalage entre leur realite et le discours des intellectuels (syndicalistes, economistes, etc...) que de l'appauvrissement de la culture actuellement.
Les reactions extremes - si elles defendent une niche - que provoquent les discours de Nicolas Sarkozy renforce encore plus le decalage entre le peuple et les elites. Le sujet de TF1 sur la lecture par le-fils-du-fils-du-fils-de-quelqu'un-d'inconnu-de-la-plus-part sert clairement le President a mon avis.
Nicolas Sarkozy fait souvent reference aux citoyens silencieux, a la misere silencieuse (pas un seul editorialiste n'a repris ce point!). Et ces piques servent ce but a mon avis.
Plus il provoque, plus les reactions sont caricaturales. Bien sur, il est egalement caricatural, mais il s'inscrit dans l'action et dispose de plus de temps dans les medias pour le montrer.
Quand meme, soyons logiques, meme improvise, le discours de Nicolas Sarkozy est travaille! Tout a un but! -
Christian H.
A plus d’un titre, Mr Bernard Fripiat pourrait fort bien être à Nicolas Sarkozy, ce que Dominique Besnehard est à Ségolène Royal, son coach communication pour ses [s]spectacles[/s] interventions.
A propos des coachs justement (et de tout le bien qu'il faut en penser) la lecture de « L’empire des Coachs » de Roland Gori et Pierre Le Coz me paraît de circonstance. -
huangti
je m'attendais à une émission sur la langue,mais Mme Cassin a surtout critiqué le fond en se laissant aller au cours du temps à un parler pour le moins grossier dont je n'ai pas saisi la justification ( pour suivre l'air du temps? pour se rapprocher des 'non-diplômés'?).Mais elle est quand même capable de dire:"la qualité n'est qu'une propriété émergeante de la quantité".
De Sarkozy, le"coach" en orthographe estime que l'improvisation et la surcharge d'activité le conduisent à cette syntaxe écrabouillée. C'est à dire que le naturel revient au galop, comme l'on sait, et qu'il a peut-être mal intégré les cours de grammaire!
Mais je pense que son parler "peuple" pour s'adresser à ceux qui selon lui ne peuvent ni être cultivés ni le devenir est une expression de mépris et c'est encore plus insultant que son ctpc.
Quant à D.Abiker j'admire son aplomb de journaliste: il commence sa première intervention par "la phrase qui l'a mis en orbite, la phrase fondatrice de son démarrage de campagne c'est:..".D.S. l'interrompt pour lui démolir ses prémisses:"non, la phrase était correcte..." et peu importe,il continue son argumentation :"moi j'ai retenu "j'y pense pas rien qu'en me rasant";donc " le parler mal est celui qui l'a fait élire".
Il semblerait que la réception d'une parole ait plus d'importance que la parole elle-même ,donc je vais m'appuyer sur ce que j'ai compris et non pas sur ce qui a été dit. -
Jean-Claude Delord
M. Sarkozy ne parle pas mal. Son "mal-parler" fait partie de sa stratégie de communication et de manipulation.
1- Il affecte d'employer le langage de ses auditeurs, crée une connivence avec eux en descendant à leur niveau supposé (!) ;
2- Il énonce, en brocardant au passage des adversaires bien choisis, quelques fausses évidences que ne peuvent qu'approuver ses auditeurs ;
3- Désarme ainsi contestataires et contradicteurs immédiats et réaffirme la nécessité et les résultats positifs évidents de son action.
Ce n'est pas un barbare mais un sophiste.L'oiseleur. -
Nonosse
Ouah, trop la classe : j'ai croisé Dan cet après-midi dans la rue !
Voilà. C'est tout. C'est juste pour faire mon groupie de base. -
Lorie
Non,biensur que non,on peut le lire et ne pas l'aimer,on peut le lire et l'aimer,sans pour cela etre fasciste.Mais,je trouve que ça dépeint bien la personne de NS:aversion pour l'égalité,mépris des autres et impolitesse(défaut moins grave que le reste). -
Lorie
Il aime Céline:auteur d'extrème droite,et meme collaborateur:qui se ressemble s'assemble!De plus Céline employait des mots grossiers dans ses oeuvres