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vergogne
J'avais écouté l'émission de mars mais n'avais pas vu passer cette émission de mai dont j'ai appris l'existence par PDH. Je veux juste exprimer mon soutien inconditionnel à Nassira El Moaddem. J'ai halluciné en entendant les reproches de M. Schneidermann à son égard, c'est profondément incorrect (pour ne pas dire autre chose), surtout dans ce format d'émission. Nassira El Moaddem a totalement raison, ces discussions sur le travail des un-es et des autres devrait commencer en privé.
Je vais maintenant remonter le fil et écouter les autres émissions citées, celle de Hors-Série et les React de Tsedek et PDH. Soutien aussi à elles et eux, qui permettent avec Nassira El Moaddem et l'émission de mars d'échanger des arguments souvent inédits ou plutôt inentendus ailleurs, et de casser ces lignes de front qui nous empêchent de penser.
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violon
Quelle émission surréaliste mais ô combien instructive ! Je pense même qu'il s'agit d'une première mondiale et que les protagonistes ne s'en sont pas encore rendu compte.
Nous venons de vivre, au choix :
Hypothèse 1) Une observation participante de sociologie des organisations illustrant les rapports de force et de domination traversant une entité collective située dans le champ médiatique ou,
Hypothèse 2) un moment de voyeurisme pervers à travers une scène de ménage filmée au sein d'une rédaction d'un média indépendant.
Pour ma part, sans évacuer mon plaisir voyeuriste coupable , je vais tenter de m'en tenir à la première hypothèse. L'un dans l'autre, je crois que cette émission est peut-être l'une des plus instructives que j'ai eu l'occasion de regarder en 18 ans d'abonnement. Je vais me faire plaisir en livrant un un petit exercice d'analyse sociologique d'un "champ" particulier, en recourant au corpus conceptuel de Bourdieu. J'espère que certains courageux essaieront de le lire et m'en feront un retour, pourquoi pas au sein même de la rédaction d'Arrêt sur image. Ne rêvons pas !
Vous l'aurez compris je ne vais m'intéresser qu'à la forme et non au fond de cette émission, au signifiant davantage qu'au signifié.
Si l'on peut tirer quelques enseignements de cette émission, il semble qu'elle apporte des éclairages assez cruciaux sur le fonctionnement interne d'Arrêt sur images. Sur le papier, Daniel Schneidermann, a décidé de prendre sa retraite et de passer le relais à une équipe de jeunes et talentueux journalistes issus de la diversité. Il n'occupe plus la moindre fonction exécutive bien qu'il soit resté actionnaire minoritaire de la Société. Sur le papier toujours, la rédaction et les fonctions exécutives sont exercées par un collectif élu de jeunes pousses. De facto, ce sont ces nouvelles têtes qui animent depuis quelques années les émissions, organisent les plateaux d'invités, rédigent les articles. La transparence sur les élections internes sont là pour le rappeler, Daniel Schneidermann n'est plus à la tête d'ASI. Qu'on se le dise ! Cela étant, nous pouvons nous interroger sur les attributions et le degré de pouvoir et de liberté sont jouissent réellement les dirigeants élus, en particulier celui des rédacs chefs et du "Président" dont je viens d'apprendre l'existence, Antoine Streiff.
De son côté, Daniel Schneidermann reste nimbé d'un capital social et symbolique écrasant. Fondateur de l'émission et du site, journaliste vedette de celle-ci et dirigeant de l'entreprise pendant des décennies, il demeure aux yeux de tous la figure tutélaire d'ASI. C'est lui qui en a inventé le concept, l'a animé pendant des décennies, s'est fait connaître aux yeux d'un large public et a imprimé à arrêt sur images sa ligne éditoriale et son style.
Pour nombre d'abonnés historiques (dont je fais partie) mais également dans le microcosme journalistique parisien, Arrêt sur images c'est Daniel Schneidermann. Certes ce dernier a compris qu'il ne serait pas éternel et que l'âge avançant il se devait de passer le relais. Nous pouvons d'ailleurs saluer l'audace de la démarche de passation de pouvoir qu'il a organisée lui-même, misant sur un démarche quasi-auto-gestionnaire en phase avec son corpus de valeurs éthiques et idéologiques. Mais il n'en demeure pas moins qu'ASI sans Daniel Schneidermann reste un pari risqué. Et cela les jeunes pousses le savent parfaitement. Tout comme le principal intéressé ! De facto, l'ombre de Daniel Schneidermann plane toujours à l'horizon. Il y anime toujours une émission où il jouit d'une liberté totale et c'est lui qui, au passage, fait venir les invités les plus prestigieux du champ intellectuel. Quand Guillaume Erner répond à son invitation, c'est en tant que "Schneidermannologue" qu'il accourt. C'est tout dire !
Il faut bien saisir la position ambivalente de DS au sein d'ASI. D'un côté, il souhaite sincèrement (du moins je l'espère) transmettre son "bébé" à la nouvelle génération et oeuvrer pour qu'elle lui survive avec le même succès. D'un autre côté, il lui est difficile voire impossible de voir lui échapper l'oeuvre qu'il a construite de ses mains. Je ne suis évidemment pas dans sa tête mais ce schéma s'observe dans toutes les situations analogues de passation de pouvoir interne de la part d'un dirigeant historique. Ce qui vaut pour une association quelconque, un mouvement politique ou une entreprise commerciale, vaut pour Arrêt sur images. En résumé, il n'est pas possible d'être et d'avoir été. Tant que Daniel Schneidermann sera lié au fonctionnement interne de l'émission, il cherchera à maintenir son système d'influence, fût-il essentiellement symbolique.
Il ne fait aucun doute, à l'attitude des trois journalistes "invités" que cette émission leur a été en réalité imposée. Et manifestement il s'agissait d'une convocation plus qu'une invitation. Daniel Schneidermann a manifestement été piqué au vif par les réactions outrées des abonnés et peut-être plus encore par les critiques d'une vieille relation historique dont le jugement compte, manifestement, énormément à ses yeux : Judith Bernard. Alors même qu'il se bat et débat depuis des mois contre les accusations d'antisémtisme qui flétrissent LFI et qui le renvoient sûrement à son rapport intime à sa judéité (cf. l'émission avec Erner), Schneidermann a vu pour la première fois l'émission lui échapper et prendre un tournant insupportable. En tant que figure tutélaire d'un site de référence de critique médiatique, il ne pouvait pas accepter d'être la caution morale d'une émission accusée de hurler avec les loups du "sionisme" néo-conservateur. Réflexe salutaire pour éviter une vague de désabonnements, réflexe d'orgueil face à des critiques de gauche qui l'ont blessé intimement dans son éthos, réflexe de pouvoir pour rappeler aux jeunes pousses qu'ASI ne serait rien sans lui et qu'il comptait rester au centre du jeu, réflexe paternaliste pour donner une petite leçon de journalisme "bienveillant" à des oisillons récemment sortis du nid pour éviter qu'ils ne se brûlent les ailes ? C'est sûrement tout cela à la fois.
Il est intéressant de noter l'attitude différente des trois "invités" face à Daniel Schneidermann dont on pouvait se demander s'il agissait en tant qu'animateur, médiateur officieux ou dirigeant historique désireux d'adresser un message solennel à ses jeunes recrues en mal d'émancipation.
Du côté de ceux qui lui sont le plus redevables et dont la position dominante dans le champ est la plus intimement liée aux structures de domination qui matricent l'organisation (car leur position est soumise à un processus d'élection lui-même dépendant des rapports de force internes), à savoir Robin Andraca et Alizée Vincent, ces derniers ont manifestement opté pour une posture d'apaisement et une forme d'acceptation tacite des règles du jeu imposées par Daniel Schneidermann. Peu audibles durant l'émission, ils n'ont à aucun moment critiqué le principe même de cette "mise au point" et ils s'en sont tenu à une ligne de défense émolliente : "nous sommes des journalistes et nous ne faisons pas de la politique". Ils ont apporté timidement leur soutien à leur collègue Nassira tout en rappelant que c'est cette dernière qui avait constitué son plateau en toute indépendance. Dans leurs rares interventions, ils se retranchent derrière un argumentaire technique (l"angle"), ou détournent le débat en évoquant une question qui, précisément, n'a pas été évoquée avec l'invité LFI de l'émission mise en cause. Alizée Vincent, manifestement peu aguerrie sur le plan rhtorique et beaucoup moins armée que le "monstre sacré" DS, se retranche dans une posture scolaire, ses prises de notes, ce que ne manque pas de lui faire remarquer, avec malice mâtinée de reproche, Daniel Schneidermann. Les deux "rédacs chefs" ont au final très peu contribué à cette émission de recadrage et ils en ressortent totalement invisibilisés voire délégitimiés.
Tout observateur au regard un peu acéré aura compris que leur position interne est intimement liée à leur acceptation des règles du jeu tacites qui dominent la structure du champ (l'illusio bourdieusien). Reliés à Schneidermann par leur habitus (petite bourgeoisie intellectuelle blanche dotée d'un fort capital scolaire mais dominée sur le plan du capital social, économique et symbolique), ils doivent leur position sociale ascendante à l'acceptation du cadre dominant qui prévaut à Arrêt sur Images, façonné par et autour de Daniel Schneidermann. Il est d'ailleurs frappant de constater que Robin Andraca continue de vouvoyer son ancien patron, marque de déférance du rédacteur en chef pour le véritable détenteur du capital symbolique d'ASI : Daniel Schneidermann. Pour le coup, Robin Andraca et Alizée Vincent restent à leur place inférieure et sont à des années lumière de la figure altière des rédac chefs des grandes publications. Par effet d'allodoxia, Bourdieu nous renseigne sur la capacité d'un agent à se méprendre sur sa position sociale dans le champ parce qu’il juge au moyen des catégories propres à son habitus un objet ou une situation qui nécessiterait pour être compris de disposer d’autres ressources, c’est-à-dire d’un autre habitus de classe. Ils exercent effectivement la fonction de rédacteurs en chef, mais il n'ont pas les ressources langagières, l'allure, l'aisance coprorelle et surtout la capacité à être reconnus légitimement comme tels. A côté de Daniel Schneidermann, ils donnent l'impression d'être des petits étudiants studieux défendant leur exposé.
C'est du côté de Nassira El Moaddem que l'émission a dévoilé, crûment, les lignes de fracture les plus marquées sur le plan sociologique. Visbilement contrariée par cette émission-convocation, elle n'hésite à remettre en cause frontalement le principe même de ce recadrage voire la posture surplombante de Daniel Schneidermann qui se pose, du moins à ses yeux, en donneur de leçon. A l'inverse de Robin Andraca, elle interpelle directement Daniel Schneidermann et le tutoie. Elle n'hésitera pas d'ailleurs à rappeler à DS qu'elle a une émission à préparer et que cet exercice d'autocritique n'a que trop duré. Scène chimiquement pure de destruction de l'illusio (les règles du jeu tacite qui unissent les membres d'une communauté). Le carrosse de l'illusio se mue immédiatement en citrouille de l'illusion : illusion d'une émission d'autocritique "normale" entre journalistes d'ASI ; ce qui se joue c'est autre chose, un conflit au coeur des structures de domination qui régissent ASI.
Dans toute organisation hiérarchique, un tel acte de défiance se traduit généralement par une rupture définitive : démission, licenciement ou ostracisation. A moins de disposer d'un rapport de force interne favorable bâti sur un capital social et symbolique suffisant pour inverser la logique de domination du champ. Car ce que vient de faire Nassira revient ni plus ni moins qu'une tentative de tuer le "père". Nassira El Moaddem dispose-t-elle des capacités suffisantes d'imposer cete inversion. Espérons pour elle que cette passe d'armes ne lui sera pas fatale.
Daniel Schneidermann lui rappelle plus tard qu'elle n'a pas encore acquis tous les "codes" sociaux qui prévalent dans le milieu feutré du journalisme : on n'interpelle pas un député en lui disant de quitter ses notes, cela ne se fait pas. Nassira de répondre à Daniel qu'il a fait pire quand il animait l'émission. Oui mais ... Daniel peut se le permettre car c'est un insider dépositaire d'une légitimité suffisante pour se le permettre. Nassira, à l'inverse reste une outsider et il lui reste encore à acquérir une légitimité. Agressive, irrévérencieuse, sur la défensive, son habitus de classe populaire la trahit malheureusement. Peu importe le fond de son propos.
C'est évident que c'était Nassira El Moaddem qui était évidemment sous le flot des critiques que relayait Daniel Scheidermann et c'est elle qui a fait l'objet des attaques les plus acerbes sur sa conduite de l'émission. Parce qu'elle était l'animatrice, qu'elle a mené les débats et qu'elle a invité les participants ... mais aussi parce qu'elle est la figure maghrébine d'Arrêt sur images. Accusée implicitement (sans que cela ne soit jamais dit) d'être traitre à son propre camp, c'est elle qui essentiellement visée par cette émission de recadrage. Or, lorsque Daniel Schneidermann relaye les procès en "sionisme" de Judith Bernard, il ne faut pas oublier que ladite Judith Bernard est elle-même liée à PDH, collectif anticolonial où la très controversée Houria Boutedja occupe une position centrale. Que Nassira El Moaddem participe au procès en antisémitisme de LFI et donne la parole à des "sionnistes" de gauche, c'est un acte de trahison à son propre camp qui est impardonnable. Plus grave, elle devient une transfuge de "race", celle qui est prête à tahir son camp pour progresser socialement.
Au lieu de faire amende honorable ou d'accepter les critiques "bienveillantes" du "Père", elle choisit d'endosser la responsabilité de la réception critique de l'émission et défend bec et ongles son travail et son angle d'attaque. L'émission a donc été surtout une passe d'armes entre Nassira et Daniel, les deux autres "invités" étant relégués au rang de faire-valoir. Ce point est d'ailleurs particulièrement intéressant. Alors que son émission est bien le fruit d'un travail collectif, Nassira choisit d'emblée de la personnifier. Critiquer son émission sur l'antisémitisme de gauche, c'est l'attaquer elle. Réflexe typique des auto-proclamés transfuges de classe et autres nouveaux venus dans les structures dominantes du champ.
Elle aurait pu à l'inverse en appeler à la solidarité de la rédaction et à l'appui de ses collègues de plateau, rédacteurs en chefs et directeur de la publication censés endosser la responsabilité éditoriale, il n'en sera rien et ce sera sa principale erreur. Là encore, il est intéressant de s'intéresser à l'habitus de Nassira EM pour comprendre cet état de fait. Issue de l'immigration et d'extraction populaire, elle est l'archétype de la jeune de cité qui a réussi à se hisser socialement grâce à son talent, son travail et son mérite scolaire (c'est elle-même qui l'indique dans son ouvrage biographique). Elle est certes l'une des figures de proue de la réussite "Beur" au sein du journalisme "indé", le modèle de réussite sociale des jeunes de cité que l'on veut citer en exemple, elle n'en demeure pas moins condamnée à être renvoyée à son milieu populaire d'origine et à ses orgines ethniques réelles ou fantasmées.
Lorsqu'elle défend le voile dans le sport, c'est l'extrême droite qui l'attaque et il devient normal de faire front commun avec elle**. Lorsqu'elle invite des "sionistes" de gauche (réels ou supposés) qui critique une affiche de LFI, c'est la gauche radicale pro-palestinienne qui l'attaque. Sauf que la masse des abonnés d'ASI appartient plutôt au second camp... Triste réalité de l'essentialisation ethnique dont sont affublés les jeunes français d'origine immigrée malgré leur réussite. En dépit de leurs efforts pour être des français comme les autres, ils resteront des "racisés". Au yeux du public et ... à leurs propres yeux, ce qui est bien la morale la plus triste de cette histoire. Car j'aimerais tant voir Nassira El Moaddem démontrer son talent dans une émission portant sur autre chose que le racisme ou l'islamophobie. Pas que les sujet n'en valent pas la peine, mais pourquoi faut-il que ces sujets soient portés uniquement par la seule journaliste d'origine maghrébine d'ASI ? Faut-il être arabe pour parler de racisme, faut-il que les journalistes arabes soient cantonnés à traiter du racisme ? Vaste question polémique. Pour ma part, j'ai envie d'oublier que Nassira est arabe et la voir simplement comme une journaliste française talentueuse, ce qu'elle est au demeurant. C'est peut-être ça la clé de l'anti-racisme véritable.
Une question reste en suspens : pourquoi Nassira El Moaddem s'est-elle aventurée dans cette galère ? Une hypothèse : peut-être que sa sensibilité aux questions de discriminations trouvait-elle dans cette émission sur l'antisémitisme l'occasion d'acquérir une légitimité nouvelle dans le champ journalistique en démontrant son souhait de s'émanciper du tropisme pro-LFI d'Arrêt Sur Images que porterait Daniel Schneidermann ? Peut-être.
En conclusion, derrière cette émission se cache un enjeu bien plus grand qui traverse toute la gauche actuelle et qui frappe évidemment la rédaction d'Arrêt sur Image de Daniel Scheidermann à Nassira El Moaddem. Une partie de la gauche radicale a depuis belle lurette troqué la lutte des classes contre la lutte des races, pour paraphraser Gérard Noiriel. L'afirmation identitaire et la défense des minorités ethniques, religieuses et sexuelles a pris le pas sur les grands combats matriciels de la gauche de transformation autour de la défense de la classe laborieuse et de ses acquis politiques et sociaux face au désastre du capitalisme. Et cela ne date pas du génocide à Gaza. Pire, les combats décoloniaux nous amènent à faire alliance avec des partisans d'un modèle d'organisation sociale communautaire et religieuse au nom de la lutte contre l'impérialisme occidental. Triste défaite de l'hégémonie culturelle de gauche vouée à n'être audible que sur les questions de discrimination en réaction aux outrances racistes de l'extrême droite. Les usines ferment à la pelle et Mohammed et François sont frappés par les mêmes plans de licenciement sans distinction de race ou de religion. Les services publics sont à l'agonie, on nous annonce 40 milliards d'économies sur les dépenses sociales et on parle de retraite à 65 ou 67 ans. Pendant ce temps, le grand patronat se frotte les mains.
* Pour ne pas évacuer totalement le fond du sujet, je dirais que je ne vois pas l'intérêt d'une émission sur l'antisémitisme supposé de LFI à partir d'une affiche débile et ratée, confiée à une IA par des jeunes militants LFI visiblement incultes sur le sujet des affiches antisémites d'avant-guerre ? N'y avait-il pas d'autres moyens moins anecdotiques de poser la question de l'antisémitisme réel ou supposé de LFI, simplement en leur demandant de s'expliquer sur leurs ambiguïtés à ce sujet, sans procès d'intention et sans relayer les éléments de langage que tous les néo-conservateurs bêlent en cadence. Car il ne faut pas se leurrer, les accusations d'antisémitisme sont la dernière arme de discréditation massive du seul mouvement politique de gauche radicale susceptible de remporter les élections et qu'utilisent ceux qui redoutent tout changement de logiciel économique et social. Ce qui n'excuse pas toutes les erreurs de communication et maladresses des cadres de LFI. D'ailleurs Adrien Clouet a été particulièrement mauvais dans l'émission pour assurer sa ligne de défense. Il lui suffisait de répondre que le même traitement d'image avait été appliqué à Pascal Praud avec les mêmes traits caricaturaux et que cela n'en faisait pas une affiche antisémite. Appliquée à Cyril Hanouna, elle le devient uniquement parce que l'on sait qu'il est juif (ce que d'aucuns ont le droit d'ignorer), ce que suppose que l'on soit désormais obligé d'appliquer un traitement différencié aux juifs et au non-juifs en termes de droit à la caricature (en dehors évidemment de tout appel à la haine raciale ou tout référence explicite dépréciative à leur religion). Traiter différemment deux individus selon leur religion, cela revient précisément à faire de l'essentialisation. CQFD.
**bien qu'à titre personnel je sois en déaccord avec elle sur le signifié du voile qui reste à mes yeux un signe d'oppresion patriarcale
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Asinaute sans pseudo 5431d
L'intention, car il apparaît évident que l'initiative vient de lui, de DS est louable, mais il n'en demeure pas moins que le résultat est une catastrophe.
L'équipe apparaît parfaitement incapable de produire une autocritique sincère et rigoureuse, en dépit des efforts de DS qu'il faut saluer ici.
Mais peut-être que, comme le démontre Lordon sur Hors Série, l'exercice était trop compliqué car il reviendrait, pour l'équipe a jeter une des leurs sous le bus.
Le médiateur aurait dû être extérieur a ce collectif de travail, qui se fréquente quotidiennement et tisse des liens interpersonnels.
Je dis "Une" des leurs car il apparaît évident que la responsabilité de l'absolu désastre qu'a été l'emmission avec Hirsh, Pardon et Clouet revient a Nassira El Moaddem.
Dans cette seconde émission, passons sur sa mauvaise foi qui m'a herissé le poil tout du long, sa ligne de défense semble se résumer a : "ce n'était pas mon cadrage" ou "mon angle.
Or c'est précisément son cadrage qui lui est reproché car il est le résultat d'un parti pris qu'elle n'assume pas alors qu'il est évident pour tout le monde. Elle se cache derrière une pseudo neutralité journalistique, argument d'une telle imbécillité que je n'aurais jamais cru un jour le voir invoqué sur un plateau d'ASI. Au point que je me pose sérieusement la question de résilier mon abonnement.
Mon avis est que Nassira El Moaddem est une erreur de casting, elle formatée par son parcours mainstream.
On voudrait lui dire "fais mieux", mais est est elle capable ?
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Osiris
Hors-série d'un autre niveau, et qui pointe encore une fois tous les problèmes d'ASI, pas que de l'émission en question :
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Asinaute sans pseudo 4a37e
Le point de départ de NEM, c'est la hausse des actes antisémites. Si c'est le point de départ, on peut faire une émission qui enjoint le représentant de LFI à se positionner plus explicitement contre les fauteurs de troubles antisémites. Et encore il y. a là une forme d'amalgame. Le problème pour moi c'est qu'il occulte deux autres points de départ possibles de l'émission : la défense publique d'Israel par des personnalités françaises de confession juive qui le font en dehors du cadre et le soupçon de soutien au terrorisme avec lequel on a muselé les paroles pro arabes pendant de nombreux mois. De ce point de vue, on ne peut que saluer le courage quasi sacrificiel de LFI car rentrer dans le débat contre une Yael Braun Pivet ou BHL pour ne citer qu'eux c'est immédiatement prêter le flanc a l'accusation injuste et infamante d'antisémitisme.
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Martin S.
Mélenchon pose souvent des problèmes de forme et les négliges voire les amplifie, car il ne sait pas reconnaitre ses erreurs de communications...
Vu le foin qui est fait autour de l'émission sur l'antisémitisme de gauche
Je l'ai re-regardé et encore une fois je ne comprends pas tout le foin qui est fait
C'est plutôt une bonne émission tous les protagonistes sont au final d'accord
On est plus sur des problèmes de forme que de fond
Les problèmes de forme sont largement instrumentalisés par la droite et l'extrême droite, il ne faut pas les négliger
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Asinaute quelconque
Daniel pourra manger à la cantine de LFI sans se faire embêter! Dommage qu’il ait fallu passer par une émission malaisante et décevante pour redorer l’image de DS. Je m’interroge sur deux choses: pourquoi l’équipe (qui n’avait pas l’air d’avoir envie d’être là) a accepté cette émission? Quelle est l’ambiance aujourd’hui au sein de la rédaction.
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RomainDesBois
Ça fait plus de 10 ans que je suis abonné à @si et c'est la première fois que je commente une émission. Je comprends qu'on puisse être opposé.e à la grille d'analyse de Golem, en particulier au profit de Tsedek. Mais je suis tout de même outré qu'il puisse y avoir une telle remise en question de cette émission sous cette forme-là. Le plateau de remise en question et d'autocritique tel qu'elles sont pratiquées là ne sont vraiment pas, contrairement à ce que dit DS, l'adn d'@si. Pas tel que je le constate depuis toutes ces années en tout cas. Je vois dans plusieurs commentaires que la majorité des abonné.e.s partagent plutôt la ligne de Tsedek. Très bien. Et alors? Tant que, d'émission en émission, le propos est contre-balancé, moi ça me va. Et il n'y a aucun besoin de chercher à dézinguer l'émission particulière qui ne convient pas à telles ou telles opinions, fussent-elles majoritaires chez les abonné.e.s.
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Asinaute sans pseudo 3c114
Alors merci à D.Schneiderman de faire un vrai travail.
La posture de N.ElMohadem est plus louable que celle des 2 redac-chefs: au moins la journaliste reconnaît des problèmes. Les redac-chefs sont un peu dans une postures de deni plus que dauto-analyse. Sur la question palestinienne ,pourtant évidente, iels ne font pas ce pas de côté...au contraire, iels se maintiennent dans une posture gênante en disant " ca aurait pu être Une autre émission "...Mais comment ça ? Pas du tout . C'était une émission sur Lfi et ses biais antisémites : or Lfi est traité d antisémite depuis 1 ans et demi pour sa dénonciation du génocide...
C'est sur cet élan que joue J.Pardo...Cette injonction a qualifiér d'antisemite Lfi a tellement infusé à gauche, que même les redac-chefs d 'ASI et N.ElMohadem sont tétanisé-es à l'idée de dire " bah c'est pas si évident que Le visuel soit antisémite"...
Un visuel qui appelle à manifester contre l'extrême droite ( berceau de l'antisémitisme) et un de ses relais ( que je ne savais pas pour ma part de confession juive) est antisémite: 1984!!! Génial ! C'est celui qui dit qui l'est ! Nananer! Et ça invite J.Pardo : Un mec super problématique ! Personne n'a le droit de critiquer J.Pardo parcqu'il est juif...ce serait antisémite et donc horrible et inacceptable. Mais il a le droit d'être critiqué pour ses positionnements politiques : puisqu'il fait partie d'une organisation politique. J.Pardo passe son temps à dézinguer tout le monde...mais quand on le critique ( pas de manière antisémite...je le redis!! Mais pour ses positionnements politiques...) il dit " chat perché c'est antisémite". J'ai une empathie profondément pour l'antisémitisme qu'il doit vivre ( dans une société emprunte funestement d'antisemitisme) mais j'ai en horreur sa posture de refuser les critiques même quand elles sont saines...c'est le cas aussi des guerrières de la paix...Et d'autres militantes comme Assouline . J'ai lu de mes yeux des trucs que J.Pardo se permet de faire ( c'est absolument dingue et j'ai des preuves de ce que j'avance)...donc quand je le vois trouver des relais à gauche comme à Asi, ou Mediapart...Mon dieu ! Mais bon , j'aime beaucoup Asi quand même!! Maïs bon, Tsedek et l 'UJFP, c'est un autre niveau intellectuel et de conscience politique que J.Pardo, Golem,Guerrière pour la Paix, Raar...qui sont ,.en plus d'être légers intellectuellement, hyper problématiques.
Je vous invite à voir le react de Tsedek sur cette émission d'Asi...
Tout est dit...
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Isabelle ARNOULD
Bonjour,
l'émission incriminée était en effet mauvaise, le député LFI y avait été maltraité.
Il était évident pour les deux autres intervenants et pour Nassira El Moadem que LFI avait un problème avec l'antisémitisme et on ne l'a jamais laissé s'expliquer. Tous ses arguments étaient balayés aussitôt. Il n'était là que pour être jugé. Cela avait été très difficile pour moi. Si même Arrêt sur Image tombe dans le panneau et se met au service de ce truc dégueulasse....
Mais j'aurais préféré, comme Nassira l'a fait remarquer à plusieurs reprises que l'explication avec Daniel Schneidermann ne se fasse pas en public, ou au moins qu'ils en discutent avant.
Je comprends qu'elle l'ait mal vécu. Du coup elle était sur la défensive et très agressive, et ses collègues étaient mal à l'aise et la défendaient, forcément. Alors que Daniel avait raison dans toutes ses questions...
Une explication entre eux avant aurait peut-être évité ces tensions pénibles.
Sinon, je regrette qu'un propos de Pardo n'ait pas été commenté pendant ce débriefing.
Je n'ai pas eu le courage de la réécouter, mais je crois que vers la fin de l'émission, sans doute dans l'euphorie de la curée, il a donné comme preuve que LFI était antisémite le fait qu'elle critique la finance. Nassira l'a heureusement repris tout de suite et le débat est vite passé à autre chose.
Pourtant il aurait été intéressant de s'arrêter là dessus. On n'a pas le droit de critiquer la finance sous prétexte que les antisémites assimilent les juifs à la finance. Pourtant de fait la finance, actuellement, pose un gros problème et on a le droit et le devoir de le dire.
De même que l'on n'a pas le droit de publier une photo de Hanouna menaçant sous prétexte qu'il ressemble aux caricatures nazies des années 30. Pourtant, de fait, Hanouna est menaçant, il menace la démocratie et on le droit et le devoir de le dire..
Personnellement, je ne savais pas qu'il était juif. Comme Daniel Schneidermann, et contrairement à Guillaume Erner (voir leur conversation dans "je vous ai laissé parler" ), je ne m'intéresse pas à la confession des gens. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas ce qu'ils sont mais c'est ce qu'ils disent et surtout ce qu'ils font, et c'est la base du non-racisme me semble-t-il.
J'ai vu cette photo parce qu'elle avait fait polémique, donc évidemment, j'ai vu la ressemblance avec les caricatures. mais si je l'avais vue avant la polémique, j'aurais juste vu que ce visage grimaçant est en effet une menace et représente le racisme. L'intention est importante, DS a raison.
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hugo reis
C’est quand même assez hallucinant ce truc qui consiste à dire que l’antisémitisme augmente because Gaza. Donc le racisme augmente parce qu’il y’a des délinquant étrangers. Franchement cela me désole. Sinon devient antisémite à cause de Gaza c’est qu‘on l’était déjà avant.
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Lafiki
Ce « procès« me donne fortement envie de me désabonner. Et de retrouver Nassira sur un autre journal, car je l’apprécie beaucoup
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Lafiki
Mais honnêtement, comment voulez-vous répondre à un ancien patron qui joue le père fouettard avec vous devant tout le monde ? Vous êtes-vous déjà retrouvé dans une situation pareille ? Une humiliation publique ? Il ne pense qu’à sauver sa peau en se démarquant d’une équipe (qu’il a lui-même placée ?). Hâte d’une émission sur le harcèlement patronal, avec citations de celle-ci
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Viens Jean-Michel
Honnêtement c'est une émission interessante mais je me pose quand même des questions sur la relève de Schneiderman, le sujet était difficile et je trouve que la présentatrice du débat n'a surtout pas été à la hauteur, dommage car elle est souvent pertinente mais pas là..
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Véronique Pascalides
Bonjour ASI,
Abonnée depuis le début à ASI, je regarde quasiment toutes vos vidéos.
C'est la 1ère fois que je commente quelque émission que ce soit, chez vous ou ailleurs.
J'ai beaucoup apprécié celle intitulée "Antisémitisme, analyse d'un déni à gauche".
J'ai bien compris qu'elle avait pu déplaire et l'idée d'une nouvelle émission pour en expliquer la genèse, la préparation, le choix des invités, ... m'intéressait et j'ai jugé pertinentes les explications apportées par les 3 journalistes.J'ai été particulièrement déstabilisée par la 2ème partie, dans laquelle Nassira El Moaddem était publiquement prise à partie.
Qu'elle ait eu tort ou raison, qu'elle ait bien ou mal fait son travail, un plateau tv n'est pas le lieu pour régler ces questions. J'ai cru assister à son procès ou une instance disciplinaire ; je suis allée au bout car c'est la 1ère fois qu'une émission d'ASI me déplaît et que je ne m'attendais pas à ça sur cette chaîne et de la part de Daniel Schneidermann.
Ok pour l'autocritique, mais ça n'en était pas à mes yeux et j'apporte tout mon soutien à l'équipe d'ASI, et en particulier à Nassira El Moaddem.
Bonne continuation à tous et toutes !
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Orignal_Français
Alors, je vais essayer de dire ça le plus tranquillement possible, sans me faire jeter de cailloux mais, le problème c'était Nassira.
La mauvaise foi consternante de Nassira et de Alizée est affligeante. Le cadrage était mauvais, les gens gentils, moins gentils, intellectuels, journalistes, tout le monde l'a dit, personne ne trouve que l'émission était bonne : acte.
Confronter la gauche qui voit de l'antisémitisme partout et celle qui en voit nul part sans mettre au centre du sujet Gaza c'est une énorme dinguerie. Schneiderman est d'une gentillesse incroyable, tend les perches intellectuelles, explique que ce n'est pas une corrélation mais bien une conséquence du génocide et de la défense médiatique des actions d'Israël.
Tout comme l'Islamophobie et le racisme anti arabe il y a deux facettes,
Les gens qui pensent que Israël et Juifs c'est la même chose,
Les gens qui pensent que Juifs et Israël c'est la même chose.
Cette confusion est effectuée à la fois par le CRIF, Pardo, Hirsch, Guedj mais aussi par les Islamistes qui sombrent dans le terrorisme.
Est ce que il y a des gens qui attaquent Israël parcequ'ils veulent exprimer légalement leur antisémitisme ?
Oui. Soral, Dieudonné. On a fait le tour merci.
Pour d'autres choses, je les garde plus bas, parceque c'est des soupçons, pas des accusations, j'espère qu'on me convaincra que j'ai tort.
Je pense que Nassira est peut être proche du printemps républicains,
Je pense qu'elle jubilait à l'idée de dégommer un député LFI,
Je pense qu'elle à vraiment mal parlé au député en lui donnant un ordre, personne ne me parle comme ça,
Je pense qu'elle n'aime pas que Daniel Schneiderman lui dise quoi faire parcequ'il est de gauche et pas elle,
Je pense que, Nassira (qui fait son plateau en autonomie, comme rappellé par elle même) n'a pas invité André Gunthert, pas parcequ'elle n'y a pas pensé, mais parceque c'était évident qu'il allait la confronter avec ses certitudes, et son envie de se payer un député LFI. Le plateau s'effondre si on démontre dans les quinze premières minutes que LFI n'est pas antisémite.
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ManuTOO
Les 2 minutes 18 qui manquent à ASI pour comprendre — et faire comprendre — le monde. Tout y est dit (ou presque), et parfaitement dit.
En d'autres termes : comment prétendre faire de la critique des médias sans faire de politique, ou sans même chercher à la comprendre ?
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marcmurat
Pas très honnête Schneidermann sur la fin: reproches trop appuyés, choqué par un énoncé pourtant évident sur la perception que donne un homme blanc, fondateur du site et d’âge au delà de 60 interrogeant à charge une femme jeune d’origine étrangère, et refusant de bien écouter les paroles mesurées de Nassira.
Cela donne mal à l’aise. Même si Nassira n’a pas que raison sur la préparation et le choix des invités à mon avis (parler et insister sur Gaza me semble impératif et Daniel a raison sur ce point), ce genre d’imperfections est commun dans toute émission de débat et ne mérite sûrement pas une autocritique publique comme ici. C’est le sujet, l’anti sémitisme, une fois encore et la réaction disproportionnée qui oblige tout le monde à être sur le pont. C’est dommage car cela n’a rien à voir avec le travail de Nassira
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Fan de canard
Juste au passage: merci à ManuTOO et Malo pour leurs apports dans ce forum.
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smurf
Cette émission me laisse un sentiment partagé.
Je pense que DS a voulu un exercice salutaire pour le site. Mais, forcément, l'ancien patron qui vient faire la leçon (l'histoire du mâle blanc et de la journaliste maghrébine était en trop par contre... Je ne vois pas qui pourrait recevoir cela comme ça).
DS se fait un peu procureur de l'émission en question et surtout de Nassira El Moaddem. Cela peut être une posture (adoptée parfois par DS face à certains de ses invités même quand il est assez d'accord avec eux) mais cela sonne un peu bizarre dans ce cadre.
J'ai quand même appris plein de choses sur la fabrication de l'émission et la vie de la rédaction d'ASI. Donc, pour ça merci.
Sinon, concernant le fait de parler de Gaza ou pas dans l'émission, je pense que le problème est qu'un véritable acte ou parole antisémite en France n'a rien à voir avec Gaza ou Israël. Il faut justement toujours différencier les deux et ne jamais assimiler les juifs de France à la politique d'Israël.
Par contre, dans l'instrumentalisation de l'antisémitisme, il y a souvent la volonté d'empêcher la critique de la politique du gouvernement israélien. Et c'est ça qui est insupportable. Donc, comme l'émission n'a pas porté sur le thème de l'instrumentalisation, elle n'a pas pu porter sur cet aspect. Et c'est bien sûr dommage.
Attention, critiquer la politique du gouvernement israélien, ce n'est bien sûr pas antisémite.
Critiquer un Français (juif ou pas) qui soutient le gouvernement israélien, ce n'est pas être antisémite.
Par contre, dire ""sale juif" à un Français juif qui soutient le gouvernement israélien, c'est clairement antisémite.