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Coin-coin l'Araignée 2·0
[…] une proposition de loi déposée le 28 juillet 2020 par neuf députés et députées, principalement du Rassemblement national, espérant « interdire l’usage de l’écriture inclusive par toute personne morale publique ou privée bénéficiant d’une subvention publique » […] commenc[e] par « présentée par Mesdames et Messieurs… ». C’est-à-dire PAR DE L’ÉCRITURE INCLUSIVE ! [Mymy, « Et si on se détendait sur le point médian ? », MadmoiZelle, 7 septembre 2020]
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Bruanne
Horreur !
je viens de parcourir certains messages qui datent d'avant la nouvelle version du site, et je vois que le texte apparaît n'importe comment ... dans les messages de Coin-Coin, si délicieusement pleins de subtilités typographiques pour les références ( innombrables et précieuses) qu'il donnait, tout est devenu un liste de balises incompréhensibles.
Est-ce que ça veut dire que même si un jour les anciennes discussions sont récupérées, elles n'auront plus leurs titres, plus leur mise en forme ?
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Coin-coin l'Araignée 2·0
Florence Montreynaud, historienne des femmes et militante historique, autrice de Le Roi des cons. Quand la langue française fait mal aux femmes1, répondait aux questions de Claire Beilin-Bourgeois pour la Nouvelle Revue Pédagogique (NRP collège, la revue des professeurs de Lettres), revue des éditions Nathan :
« [...] Il y a peu, j’ai lu dans un texte « le génocide des Juifs et des Juives », ce qui m’a fait un choc, parce que je me suis rendu compte que l’image que j’associais, lorsque j’entendais « des Juifs », était celle d’un groupe plutôt masculin. L’expression « les jeunes de banlieue » n’inclut pas vraiment les filles. Et quand on dit « les vieux », on pense à des hommes, alors qu’en réalité, il y a plus de vieilles que de vieux. [...] »
1. ISBN 978-2-321-01294-8, éditions Le Robert, 15 février 2018. -
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Coin-coin l'Araignée 2·0
De tout ces faux débats autour· de l’écriture inclusive%, nous retiendrons que « M. Blanquer » se prononce « monsieur blanquère » et non pas « aime point blanqué ».
·. À gauche, à droite, au-dessus et en dessous du point médian.
%. Après avoir consacré trois mois et trois nuits entiers à l’écriture inclusive, Coin-coin jura : « Nom d’un pétard ! Iel pleut ! » -
Coin-coin l'Araignée 2·0
Alix[1] de Saint-André, à propos de Françoise Giroud [22]:[03] « [...] c’est écrit vraiment à la machine[?] [...] J’crois qu’c’est Truman Capote qui a dit ça au gars qui a écrit On the Road, iel[2] lui a dit : “[...]”. [...] Et iel[2] écrit pareil, y a pas d’gras, ça déborde pas, y a pas d’adverbe, y a même pas d’point médian ; c’qui vous imaginez, en littérature française, sans point médian, ciel ! que fait-on ? Et bien on fait c’qu’iel[2] a fait, iel[2] ; c’est-à-dire que, en même temps, curieusement, ça n’a pas vieilli ».
1. Prénom épicène.
2. Les pronoms ont été changés.
22. https://www.publicsenat.fr/emission/documentaires/francoise-giroud-autoportrait-80284, 26 décembre 2017.
03. http://www.ina.fr/video/CPD14000302, 7 février 2014.
?. Iel[2] ne précise pas si la machine était un Mac ou un PC. -
Coin-coin l'Araignée 2·0
Quand Dominique1 Voynet dit « mon père était maire »@17:12 & 2, ça sonne quand même bizarre. Il faudrait trouver un masculin au mot maire : mayeur, maillon, mayonnais..?
1. Prénom épicène.
2. Avec des oreilles d’académicien dans Le Figaro, ça s’écrit « mon pair était mère ». -
Strumfenberg ( Aloys von )
Dans ce débat, je suis surpris d'entendre dans la bouche de certains inclusivistes deux thèses contradictoires : 1) l'usage est souverain 2) on ( l'académie) est toujours intervenu(e) dans la langue. Cette vénérable institution serait-elle à ce point incorporée par la langue qu'elle fasse partie de son usage ? Mais, en tant qu'anti-enthoveniste hystérique et convaincu, je ne peux que reconnaître la fragilisation de ma position. Bravo Coin-coin(e), en plus d'être drôle et convaincant(e), vous êtes un(e) excellent(e) manœuvrie(è)r(e). -
Coin-coin l'Araignée 2·0
C’est un Raphaële Enthoven complétement hystérix qui était invité à déblatérerv sur TV5 Mondef le 17 octobre dernier parvenant même à altérer le calme de Raphaëlh Haddad mais échouant à troubler les sérénités d’Éliane Viennoté et de Marie-Estelle Pechf malgré la houlette de Sylvie Braibantt. (Entre une ânerie de Raphaële) Viennoté a dit une petite bêtiseI:34:31 (et une ânerie de Raphaële) qui cependant figurait au XVIIe siècle sur la page Wikipédia consacrée au point médian : « Le point médian est souvent confondu avec son cousin, le point milieu, plus fin » et qui depuis a été corrigée : « Le point médian est parfois confondu avec la puce, plus épaisse, ou avec l’opérateur mathématique point »g.
La seconde partie du débat, en compagnie de Kaoutar Harchi, Philippe Magnabosco, Claire Guiraud et Bernard Cerquiglini, fut beaucoup plus intéressante, bien que plus consensuelle : « Raphaële Enthoven notamment s’est défendu dès le départ en disant qu’il récusait le fait d’avoir été présenté comme conservateur ; il apparaissait comme un conservatoire de beaucoup, beaucoup de choses »II:1:58 ; « à part quelques conservateurs un peu bouffons, nous sommes tous d’accord pour que les choses évoluent »II:10:14 ; « je ne sais pas si Monsieur Raphaële Enthoven a déjà mis ce fameux manuel scolaire de Hatier entre les mains d’un enfant et vu l’effet que ça avait »II:13:30 ; « c’que nous a dit le conservateur tout à l’heure, c’était : “la langue, vous n’avez pas l’droit d’y toucher, on ne peut pas intervenir dans la langue”, alors que, en fait, on n’a pas cessé, et l’Académie elle-même n’a jamais cessé (...) le paradigme conservateur est contre l’intervention ; il la réserve... aux puristes »II:16:15.
e. Né(e) à Paris le 9 novembre 1975, d’après sa carte d’identité.
é. Ne pas confondre avec Nelly Viennot, première femme à avoir arbitré un match de championnat de France de football professionnel masculin.
f. Op. link. by Ghis in forum « Écriture inclusive : panique quai conti ! », 27 octobre 2017.
f. Journaliste au Figaro.
g. Par exemple, la page Wikipédia « Génération·s, le mouvement » a été pucée avant d’être mathématiquée et enfin médanisée (pendant que la version anglophone de la page se faisait curieusement bassisée).
h. Lettre muette, comme parfois le e : « Je pense que le français n’est pas sexiste — Moi oui. — le français a toutes les capacités pour exprimer l’égalité des sexes. En revanche, les locuteurs et les locutrices peuvent l’être — Moi non. — et je pense qu’il faut... — Je me tais. — Voilà, c’est mieux. » (I:20:38).
r. Rédactrice en chef de Terriennes, portail dédié à la condition des femmes ouvert par TV5 Monde le 31 mai 2011.
v. Afin de générer « un faux débat » (I:31:25).
Index des auteur·ices cité·es
Henri Beyle : I:17:45, I:31:48, I:39:36, I:39:54, I:40:24
Jean-Michel Blanquer : I:48:7, I:48:22, II:14:8
Pierre Bourdieu : II:19:42
Aimé Césaire : II:19:3
Yannick Chevalier : II:27:33
Caroline De Haas : I:48:27
Jacques Derrida : II:1:7
Sylvia Duverger : II:26:4
Laurent Fabius : I:46:31
Jules Ferry : II:18:47
Gustave Flaubert : I:39:36
Michel Francart : I:30:2, II:8:17, II:9:7, II:9:14
Pierre Gattaz : I:39:4
Lionel Jospin : II:29:13
Jean-Marie Klinkenberg : II:9:8
Ahmadou Kourouma : II:21:9, II:24:45
Émile Littré : I:22:7, I:24:55
Angela Merkel : II:29:53
George Orwell : I:6:30, I:17:23, I:19:3, I:26:23
Florian Philippot : I:39:9
François Premier : II:15:39
Marcel Proust : I:18:44, I:39:36
Jean Racine : I:23:47, I:23:56
Jean-Jacques Rousseau : I:22:3, I:24:52
Valerie Solanas : I:2:32
Kateb Yacine : II:18:59 -
Coin-coin l'Araignée 2·0
« Cher toi, tu es sur Radio Campus Paris » et si tu veux en savoir plus sur l’izizibilité de l’écriture inclusive etc., ça commence après la chanson Sale chienne de Chilla, à 18:45 (et pour la tirade critique des médias, c’est à 22:50). -
Coin-coin l'Araignée 2·0
Le Monde de demain27 décembre 2017, p. 19 a offert une tribune2/3 à Claude Hagège81 ans, qui fut candidat malheureux à l’Académie française en 2000 et en 200775 et qui remarque que l’accord de proximité reste utilisé par-ci par-là, par exemple par « Marcel Proust ou Jean Giraudoux, lequel écrit (Littérature, 1941) : “Dans les mouvements et les habitudes les plus journalières.” » Étrangement, il prétend ensuite que « proviseur n’est pas féminisable [du] fait que la morphologie du français ne permet pas la suite “-sr-” de “provisrice” ». Et pourquoi pas « proviseuse »80 ?
Le Monde de demain27 décembre 2017, p. 19 a offert une tribune1/3 à Raphaël Haddad« jeune analyste du discours et communicant » qui dit à peu près le contraire de ce que raconte l’autre au-dessus. Malheureusement, nous n’avons rien relevé d’intéressant100 dans cette tribune.
1. Deux tiers de la page pour Claude Hagège, un tiers pour Raphaël Haddad.
75. La limite d’âge pour candidater à un fauteuil ayant été fixée à septante-cinq ans, gageons que son oipinion est parfaitement neutre.
80. Comme par exemple dans Le Figaro.
100. Plus précisément : rien de neuf, sauf : « Reconnaissons toutefois que le débat m’aura amené à circonscrire le recours de cette abréviation [...] limitons-en le recours aux termes dont la forme féminine s’obtient par ajout [comme “ami·e”, “étudiant·e” ou “intellectuel·le”] plutôt que par substitution [donc par de “correcteur·ice”]. » Puis il évoque le point médian unique : « S’agissant des formes plurielles, on peut également réduire la notation à un seul point et préférer “cinglé·es” à “cinglé·e·s” [...] ». -
Strumfenberg ( Aloys von )
Parmi les rares raisons de ne pas désespérer, je privilégie le fiasco de l'esperanto. -
Coin-coin l'Araignée 2·0
Les détricoteuses Mathilde Larrère et Laurence De Cock ont invité Marine Roussillon, maîtresse de conférence en littérature française à l’Université d’Artois :
[Les Détricoteuses, générique]
M. L.@0:16 : Bonjour à toutes et à tous [...]
[Les Détricoteuses, Au miroir du passé, générique]
M. L.@0:50 : [...] car sachez-le « il n’y a qu’une seule langue, qu’une seule grammaire, une seule république » [...] on est donc dans un moment particulier de crispation de cette histoire de langue, mais nous on voudrait l’ouvrir, parce qu’il n’y a pas que l’écriture inclusive en fait, il y a tout un tas d’autres éléments de crispation linguistique.
L. D. C.@3:01 : Oui, alors voilà, ça fait quand même quelques années qu’on entend parler de la langue arabe comme un massacre contre la civilisation, qu’on entend parler là tout récemment des professeurs des écoles qui ne maîtrisent pas l’orthographe et donc c’est un véritable scandale, il n’y a pas longtemps la fameuse ordonnance de Villers-Cotterêts revitalisée par notre président de la République et son associé-patrimoine Stéphane Bern, régulièrement les enfants des quartiers populaires dont on dit qu’ils ne maîtrisent que cinq-cents mots et donc ça expliquerait en partie quand même le caractère un peu sauvageon de ces enfants, voilà, donc, [...] Pierre Bourdieu [...] Barthes aussi, voilà
M. L.@3:46 : ben oui [...] donc je vais d’abord passer la parole à Marine et, Marine, d’abord j’ai une question : depuis quand peut-on dire qu’on parle français ? Est-ce qu’il y a un premier texte en français ?
M. R.@5:07 : Alors oui, quand on fait l’histoire de la langue française, on a l’habitude de considérer qu’il y a un premier texte, et ce premier texte, il date de 842 et ça s’appelle les serments de Strasbourg [...] En fait, c’est un latin plein de fautes, le français de cette époque-là, une sorte de créole qui aurait réussi, voilà, le mélange de langues de plein de peuples qui habitent la France à cette époque-là. Et cette idée que le français, au départ, c’est une langue pleine de fautes et toute mélangée, vous imaginez bien, il suffit de voir ce que raconte notre ministre[Jean-Michel Blanquer] pour penser que ça a été très longtemps inacceptable. Donc pendant longtemps on a essayé de dire autre chose : [...] ça vient des Francs [...] c’était le dialecte de l’Île-de-France [...] Bon, c’est pas du tout le cas, maintenant on le sait, cette langue-là elle existe pas, c’est un dialecte qui n’est parlé nulle part, voilà. Dans le pays, il y a différentes parlures, très plurielles, très variées, [...] et au moment de créer la langue du pouvoir, on fait une sorte de mélange de ces différentes parlures qui n’existe que par l’écrit, en fait. Et donc on voit bien que le français qui se constitue tout de suite comme une langue écrite, dans la distinction avec les langues parlées, et cette distinction-là, elle fonde un pouvoir qui est le pouvoir des clercs, le pouvoir des savants, le pouvoir de ceux qui savent écrire. [...]
M. L.@8:42 : [...] Villers-Cotterêts [...]
M. R.@9:03 : [...] Pantagruel [...] un recueil de poèmes en occitan [...]
L. D. C.@12:39 : Autre chose aussi au XVIe siècle, me semble-t-il, c’est le moment où l’écrit se fixe par l’imprimerie, et je crois que les imprimeurs aussi ont du coup un rôle dans ne serait-ce que dans l’orthographe [...] Et puis l’autre enjeu toujours à cette même période c’est les guerres de Religion, protestants-catholiques, et le protestant c’est celui qui doit avoir accès au Livre, directement, donc on a aussi un parlé populaire qui va se fixer par l’écrit, et à l’inverse le latin qui résiste par le biais de la contre-réforme catholique.
M. R.@13:25 : Tout à fait, d’ailleurs les réformés protestants étaient les premiers réformateurs de l’orthographe, les premiers à promouvoir une réforme pour simplifier l’orthographe.
M. L.@13:34 : [...] la naissance des Immortels [...]
M. R.@13:52 : [...] un moment de très vif débat sur la langue, un peu comme ce qu’on vit aujourd’hui [...] Les enchantements de l’éloquence [...]
L. D. C.@19:47 : [...] la Révolution française
M. L.@19:56 : qui est de fait une révolution linguistique aussi [...]
L. D. C.@24:51 : [On arrive] à la période clé, qui est cette période de la fin du XIXe siècle, qui est une période vraiment d’homogénéisation nationale, il faut fabriquer du Français, donc on voit bien que là, il y a la logique de l’impérialisme linguistique [qui] va véritablement s’imposer [...] cette affiche est un faux [...] je le dis aussi à un auteur de Lundimatin[op. link., cf. supra] que il faudrait peut-être un peu vérifier ses sources [...]
M. L.@28:57 : Et alors, autre impérialisme de la fin du XIXe siècle et qui pose des questions linguistiques, c’est la colonisation, alors est-ce qu’il y a eu un impérialisme linguistique colonial ?
L. D. C.@29:06 : [...] Toussaint Louverture [...] cette langue française qui arrive, qui est la langue des élites, qui est la langue de l’école, elle va aussi stimuler des résistances de langues indigènes [...] On a aussi d’autres cas [intéressants par exemple] le français des Européens d’Algérie [n’est] pas le même français que celui de la métropole [et quand les pieds noirs arrivent en métropole] ils sont bien moqués pour ça [...] le français, il va se généraliser de manière beaucoup plus importante après la décolonisation [...]
M. L.@33:21 : Alors [...] les années quatre-vingt [...] quatre-vingt-dix [...]
L. D. C.@33:45 : [Alors] Benoîte Groult [elle] avait pour mission de féminiser les noms de métiers [...] [Et puis aussi] je voudrais qu’on écoute un linguiste qui s’appelle Pierre Encrevé [et] qui explique vraiment comment cette orthographe [...]
M. L.@36:18 : Oui parce que en fait l’orthographe on l’a choisie [difficile] exprès [...]
L. D. C.@36:54 : Alors, comme le dit la présidente de la Société des Agrégés [Geneviève Zehringer] : « la langue française n’est pas un toutou » [...]
M. L.@37:55 : Alors, peut-être on peut un peu conclure maintenant qu’on a fait un peu le tour de toutes ces questions, Marine ?
M. R.@38:01 : Oui, je crois, c’que ça nous montre là, l’histoire de la langue, c’est que la langue c’est un enjeu de pouvoir, parce que quand on définit le bon usage on définit aussi qui a le droit de parler [...] Ce qui veut dire qu’à l’école, quand on enseigne la maîtrise de la langue, on ne peut pas réduire ça à la question de bien exécuter l’orthographe. Maîtriser la langue, ça veut dire maîtriser l’histoire, maîtriser la possibilité d’agir sur la langue, pour la transformer, pour transformer la communauté politique. Si on veut former des citoyens, c’est essentiel qu’on les forme à partir d’une réflexion sur la langue comment elle s’est construite et comment eux ils peuvent continuer à la construire.
L. D. C.@39:10 : Essentiel aussi je crois [de] cesser de disqualifier certains enfants, et notamment dans les quartiers populaires, par rapport à leur langage [...] en matière d’inventivité de la langue, les jeunes ont aussi beaucoup à nous apprendre.
M. L.@40:07 : Voilà, moi pour terminer, enfin, c’qui m’marque c’est à quel point le français a énormément changé [...] comme j’ai commencé sur Barthes, je vais terminer sur Barthes [...] c’est vrai que juste avant de faire l’émission je relisais Texaco de Chamoiseau [...]
L. D. C.@41:11 : Donc pas « une langue, une grammaire, une république ».
M. L.@41:13 : Ah non ! D’ailleurs pas « une république » non plus mais ça c’est aut’chose.
L. D. C.@41:19 : Une petite bibliographie pour terminer :
- Éliane Viennot, Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! ;
- Bernard Cerquiglini, La naissance du français ;
- Bernard Cerquiglini, Petite histoire de l'orthographe [?] [?] [?] [?]. -
Cultive ton jardin
Dans les discours politiques, on est passé de "Français" à "Français, Françaises" puis à "Françaises, Français".
Alain Rey a raison, l'usage finira par imposer, comme elle l'a toujours fait, une formulation à la fois correcte et pratique.
Avec ce léger bémol: quand j'étais petite, la dame qui venait faire les visites médicales scolaires, alors systématiques, on l'appelait "doctoresse". Ce mot , les "doctoresses" ne l'aimaient pas, à cause de sa connotation: il leur semblait (et il était) condescendant. Dommage, il était mieux, finalement, que docteure (il faut appuyer, de façon fort inélégante, sur le "reuh" pour se faire comprendre) ou docteuse (ou doctrice?).
Mais comment laver un mot de sa connotation? On a préféré l'abandonner. -
Coin-coin l'Araignée 2·0
Télérama a publié le 26 décembre prochain un entretien avec Aurore Evain qui s’était jadis intéressée au mot autrice1 et se penche aujourd’hui sur le mot matrimoine2 :
« [...]
Au Moyen Âge, quand un couple se mariait, il déclarait son patrimoine, soit les biens hérités du père, et son matrimoine, ceux hérités de la mère. [...]
[...] Je travaille désormais depuis quinze ans sur les femmes dans le théâtre et en tirant le fil, j’ai trouvé une énorme pelote. Il y avait bel et bien des autrices à l’époque de Corneille et Racine, certaines étaient même traduites en Europe. [...]
[...] Molière et Corneille, on sait que l’on doit trouver ça formidable. Mais peu de gens connaissent les noms de Françoise Pascal, Madame de Villedieu, Antoinette Deshoulières, Anne de La Roche-Guilhen ou Catherine Bernard, pourtant mères du théâtre classique... [...]
Le travail de certaines d’entre elles mérite d’être réhabilité, mais aussi d’être remis en performance : il ne doit pas exister que pour la recherche scientifique ! Restaurer le matrimoine, c’est aussi expliquer toute cette histoire. Décréter sans pédagogie n’a pas de sens. »
1. Aurore Evain, « Histoire d’autrice, de l’époque latine à nos jours », in Sêméion n° 6, « Femmes et langues », février 2008, Université Paris Descartes, pp. 53-62, en ligne sur le site de la Siefar.
2. Voir sur son site la vidéo d’une conférence filmée le 15 septembre 2016 à la Préfecture de Normandie à Rouen ou deux textes (l’un pour le Mouvement HF en novembre 2017 et l’autre publié dans la Revue du théâtre des Îlets en 2016) intitulés « Vous avez dit matrimoine ? ».
Sur l’air de Bouteille mon amour
Oh Jésus mon amour !
Vous êtes dans la Crèche
Dessus la paille fraîche,
Et mille Esprits divins qui vous sont tout autour.
Oh Jésus mon amour.
[...]
Sur l’air de Philis vous avez dans les yeux
Bergers venez voir dans ce lieu
_ Cet Homme-Dieu
_ Né depuis peu,
_ Voilà sa Mère, et son Époux :
_ Quelle merveille !
_ Son Fils sommeille
_ Sur ses genoux.
Cette Pucelle a dans les yeux
_ Ce que les Cieux
_ Ont fait de mieux ;
_ Son front où brille la pudeur
_ Est un beau temple
_ Que l’on contemple
_ Avec ardeur.
___ La Vierge.
Bergers parlez un peu plus bas,
_ Ne marchez pas
_ Qu’à petit pas,
_ Voilà l’Enfant dans son sommeil,
_ Faites silence,
_ Qu’aucun n’avance
_ Qu’à son réveil.
Sur l’air de Les oiseaux vivent sans contrainte
Ha ! que d’Adam le premier homme,
_ Le morceau de pomme
_ Nous fit grand tort,
Sans cette cruelle aventure
Nous n’aurions jamais craint la mort,
Ni nous ni la race future
N’auraient éprouvé la rigueur du sort.
[...] -
Coin-coin l'Araignée 2·0
Après un reportage@3:05 de Valentine Joubin réalisée par Annie Brault (
j’vous propose d’aller d’abord à la sortie des cours [...] c’est la règle la plus idiote que j’ai jamais entendue de ma vie, et que j’ai jamais comprise, d’ailleurs [...] en Normandie, une maison d’édition a fait de l’accord de proximité son identité [...] dès qu’il y a une règle de proximité dans l’ouvrage, il y a une note en bas de page1 [...] l’académicienne [...] les fleurs et les fruits sont quoi cette année ? [...] www.deezer.com [...] voilà le bureau des correcteurs, qu’on appelle cassetin [...] je pense que nous allons nous lancer dans une expérimentation [...] et pendant que le journal du soir réfléchit à l’expérimenter, d’autres médias se convertissent totalement à l’accord de proximité [...] globalement, tout le monde était plutôt d’accord pour le faire [...] www.youtube.com [...] pour rencontrer des adeptes du point médian, il faut pousser la porte des administrations publiques [...] à partir du moment où on a un levier d’amélioration pour le droit des femmes, et bien allons-y [...] ce n’est pas du tout le cas du conseil départemental [...] moi, j’suis désolée, j’suis très sensible sur le sujet, j’suis élue à la culture, j’m’intéresse beaucoup à la langue française, et je considère que toute mesure qui vient du jour au lendemain transformer la langue n’est pas souhaitable [...] la quette du point médian nous amène maintenant à Paris [...] école d’ingénieur-point-œufs-point-est-ce [...]
1. qui renvoie à la page 3 où la règle est expliquée
), un débat@36:47 avec Bernard Cerquiglini, oulipien, auteur notamment d’une « autobiographie de l’accent circonflexe » sous le titre L’Accent du souvenir, et Alpheratz, auteur·ice de Requiem, « le premier roman français où le masculin ne l’emporte pas sur le féminin » :
A.@40:04 : [...] ce n’est pas l’écriture inclusive, c’est le français inclusif, c’est-à-dire un ensemble de variations qui n’affecte pas seulement l’écrit, mais qui affecte également l’oral. [...] C’est un dialecte. [...] Un dialecte, c’est tout simple. Un dialecte, c’est une variation sociale d’une langue spécifique, qui n’est pas seulement géographique, ce sont des variations d’une langue qui est parlée, en l’occurrence, et c’est la grande force du français inclusif, car maintenant on fait du français inclusif sans le savoir, même nos adversaires [...]
B. C.@41:47 : [...] L’idée, c’est de se rendre attentif aux discriminations. [...] D’une façon générale, tout mot nouveau en français paraît laid. [...]
A.@46:03 : [...] Je vais apporter une solution à votre problème sénateur, sénatrice, sénataire, genre neutre, tout simplement. [...]
https://www.franceculture.fr/emissions/le-magazine-de-la-redaction/ecriture-inclusive-un-point-ce-nest-pas-tout -
Strumfenberg ( Aloys von )
" Au nom de la Mère, de la Fille, et de la Sainte-Esprite..." -
Coin-coin l'Araignée 2·0
Un remarquable article de Romy Duhem-Verdière1 publié sur 24 jours de web2, le calendrier de l’avent des gens qui font le web d’après :
[...]
Et l’Académie française, alors ? On la pense légitime à parler de langue française alors que c’est une position usurpée : ce n’est qu’un club masculin traditionnel, sans grand pouvoir ni forte compétence, aucun linguiste n’y siégeant. Rien n’oblige à partager ses positions, souvent discutables et vite oubliées. Bref, ni l’État ni l’Académie n’ont pouvoir ni autorité sur la langue. Personne n’en décide, sinon celleux qui la parlent. C’est notre langue.
[...]
Le point médian est déjà présent sur les touches du clavier normalisé canadien [...]
[...]
Comment raccourcir ?
Détail important : où placer le point dans le mot ? Comment agréger « les rédacteurs et les rédactrices » ? Pas de « rédacteur·ice·s » encore moins de « rédact·eur·ice·s » ! Prenons exemple sur les fées et lutins du Québec qui ont quelques années de pratique d’avance et composent plus agréablement, avec un seul point par mot : « programmeur·euses », « rédacteur·ices », « inclusif·ives ». Point n’est besoin, en effet, de redoubler le signe avant la marque du pluriel.
[...]
Ta carte d’identité est déjà inclusive ! [« Né(e) le »]
[...]
1. « Bonne fée des users, Romy Duhem-Verdière est consultante UX, particulièrement soucieuse de sémantique et d’accessibilité. Elle a étudié la linguistique, l’art médiéval et parle HTML comme elle respire, amoureuse du Web for All. Créatrice de sites indépendants, elle documente et partage ses réflexions sur son blog, depuis 1999. »
2. « 24 jours de web est un site communautaire participatif. Chaque année, au mois de décembre, vingt-quatre autrices et auteurs se rassemblent et publient un article chaque jour de l’avent. » -
Coin-coin l'Araignée 2·0
Josiane Boutet, directrice de la revue Langage et Société, cosignataire de la tribune « Que l’Académie tienne sa langue, pas la nôtre »publiée par Ballast, op. link., était aujourd’hui l’invitée d’Yvan Amar dans l’émission1 Danse des mots sur RFI.
1. En toute fin d'emission, Josiane Boutet affirme prématurément que la France est le seul pays d’Europe à ne pas avoir ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. -
Coin-coin l'Araignée 2·0
[quote= Silvia Ricci Lempen, écrivaine, « L’écriture inclusive ? Un problème insoluble », Le Temps, 19 décembre 2017.]
[...]
D’après Alain Rey, qui se déclare acquis à ce qu’il appelle « l’idéologie » de l’égalité, « il faut d’abord que les mentalités changent pour faire bouger la langue ». Son argument : « Faire quelque chose contre l’inconscient collectif [...] ne peut pas marcher ». En un sens il a raison, mais c’est le serpent qui se mord la queue, la langue étant justement l’instrument de la perpétuation du sexisme dans l’inconscient collectif.
[...]
Partout où la langue est utilisée dans un but essentiellement instrumental, c’est-à-dire partout où elle ne renvoie à rien d’autre qu’à la lettre du message qu’elle est chargée de transmettre (offres d’emploi, règlements d’institutions, courriers administratifs, etc.), la généralisation de l’écriture inclusive est à mon avis hautement recommandable. [...]
[...]
En revanche [et en] littérature, [...] si je tente de décrire l’ambiance dramatique d’un incendie (pure hypothèse), je ne vais pas écrire que « les pompiers et les pompières sont arrivé·es trop tard » [...]
[...]