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Jean-Marc Rigade
Ollivier Pourriol est une personne qui me semble particulièrement intelligente, à l'esprit vif, affuté et qui n'a nul besoin d'en faire une démonstration outrancière à la façon de Frédéric Taddéï qui tient à être certain que tout le monde est convaincu.
Daniel Schneidermann a laissé son émission presque entièrement phagocytée par Taddéï, ce qui nous prive de certains développements. Je reste sur ma faim concernant le côté "prédateur" de Denisot. J'ai eu à le pratiquer il y a fort longtemps en tant qu'invité sur une émission d'une heure à l'époque de la grande famille, émission qu'il n'a pas animée longtemps.
Je suis ressorti de là en concluant que ce type était un sale con sans aucun respect pour les autres.
Ce n'est là qu'un exemple de ce que Ollivier Pourriol n'a pas pu développer.
Enfin, cette émission cafouillait tellement que Laure Daussy demande à Ollivier Pourriol ce qu'il a censuré dans son livre, ce à quoi il répond laconiquement et visiblement un peu désespéré : "ce que je viens de dire...". En effet, il avait commencé à parlé en disant que ce qui suivait avait été censuré.
À la décharge de Laure, elle a du mal à suivre un raisonnement tant ses interventions sont stoppées par Daniel Schneidermann, et c'est vraiment pénible. Ce qui donne l'impression qu'elle n'est là que comme aide mémoire pour Daniel.
Une presque bonne émission, mais trop frustrante. -
david casy
Monsieur Pourriol n'a pas compris ce qu'on attendait de lui, mais surtout il n'a pas compris que c'était à lui de le définir.
Je comprends sa frustration devant le fait que personne ne lui ait appris comment faire une chronique. Mais, en tant que prof, il devrait en avoir l'habitude : la formation pédagogique des enseignant est un vaste fumisterie. Les profs n'ont que leurs connaissances disciplinaires pour affronter les contraintes de leur métier. Ils apprennent ensuite sur le tas, en faisant des erreurs et en finissant pas créer leur propre style.
Monsieur Pourriol avait donc à créer son propre style qui aurait du lui permettre de répondre à trois impératifs :
- être lapidaire et cinglant (contrainte de temps et d'audimat),
- être profond et fulgurant (contrainte de temps, encore, et de "philosophie")
- être dans les limites "pseudo-transgressives" du Grand journal (politiquement correct de gauche comme de droite)
Je conçois que le défi était de taille, mais, justement c'était à lui de le relever. Cela dit son physique ne plaidait pas en sa faveur. Non pas qu'il soit moche, ni beau d'ailleurs, mais qu'il n'est pas une "femme canon". Il aurait pu faire l'équivalent du troupeau de miss météo qui se succèdent sur le plateau s'il avait été une "telle" femme. Montrer ses cuisses et minauder en plaçant deux trois phrases et aphorismes : Denizot eut été aux anges.
Monsieur Taddéi ne fait que lui confirmer qu'il n'avait pas compris cela. Le Grand journal est une émission d'infotainment (dont j'ai horreur) et si on s'engage pour y participer, et bien il faut assumer. -
Mlemaudit
Daniel Schneiderman: "j'ai peur des tunnels"
Daniel, vous vous souvenez de l'émission avec Hubert Védrine?
Ben ça en était un.
Long.
Très long.
Mais looooonnnnng!
Alors, n'ayez plus peur, vous ne pourrez pas faire pire -
admin
Je pense que pour la grande majorité, personne ne vous a reproché d'avoir gagné de l'argent, ni de cracher dans la soupe.Vous avez eu de la matière pour faire un bon livre (parait il), vous n' aviez aucune raison de vous en priver.
Je comprends que la virulence de taddei a pu vous énerver , mais la seule chose qu'il ait voulu vous dire, est que le format de l'émission n'était pas adapter à votre philosophie.
Je comprends cette envie de partager la culture avec le plus grand nombre, un peu comme l'université populaire d' Onfray , mais je dois constater avec amertume que les talks shows ne permettent pas ce genre d’exercice.
J'espère que votre renommée nouvellement acquise vous permettra de choisir vos choix professionnels et ne plus obliger de faire le chroniqueur dans ces émissions de caniveaux. -
philippe 93
http://www.marianne.net/L-intelligence-est-elle-soluble-dans-la-tele_a228238.html -
admin
J'ai trouvé Taddei d'une grande lucidité (je comprends l'agacement que son "personnage" peu susciter) mais j'ai compris son idée, et j'ai trouvé que ces exemples étaient à chaque fois bien trouvé. Il ne se place pas d'un point de vue moral, il évoque seulement ce qui marche à la télé, en terme d'images tout particulièrement; et sa remarque concernant les chroniqueurs qui parlent d'eux plutôt que de leurs invités, m'a paru très juste.
En contrepoint, Pourriol n'était pas d'une grande clarté, il fonctionne plus à la manière "pensée en mouvement", et même "pensée à voix haute" ce que personnellement je trouve un peu irritant à l'écoute ( "il s'écoute parler" dirait ma mère) mais qui semble être le propre de la pensée philosophique.
Et puis surtout, Judith m'a manqué. Il aurait fallu pour "attaquer le livre", sa précision, son analyse mot à mot, son décortiquage, autant de choses qui auraient permis de lutter contre la rhétorique de Pourriol, qui consistait quand même souvent à rétorquer qu'on ne pouvait rien lui dire puisqu'il avait écrit le livre, donc que tout ce qui était dedans c'est qu'il avait bien voulu le mettre. Pour sortir de cette dialectique entre accusation du chroniqueur, et les louanges à l'écrivain, on aurait bien eu besoin d'elle de mon point de vue, quitte à faire une autre émission spéciale sur les méthodes des animateurs de plateau (celui qui laisse la parole, celui qui la laisse pas, celui qui fait le gentil, celui qui fait le méchant....existe-t-il d'autres manières de faire de la télé de part le monde, faites une enquête!).
Enfin mes encouragements à Laure, pour son affrontement (timide mais quand même) contre le Chef ! -
op
Bonsoir,
J'ai lu avec intérêt toutes les réactions sur le forum. Merci de m'avoir invité dans cette émission où les questions sont prolongées par des analyses et un débat argumenté. Il y a quelques points sur lesquels j'aimerais apporter des précisions.
Pour commencer, je ne m'attendais pas à recevoir pareille leçon de Frédéric Taddéï, dont la virulence m'a étonné. Je n'étais pas venu sur le plateau pour me justifier, et me suis souvent retrouvé à le faire, empêchant probablement ainsi le débat de se former véritablement. Essayons de réparer cela ici.
Certains me jugent sur la question des principes, et récusent le droit d'écrire un livre "après coup", jugeant inélégant, au fond, de "cracher dans la soupe" au lieu de dire leur fait en privé aux personnes concernées et de prendre mes cliques et mes claques avant la fin du contrat.
Ils ont raison. Je pense la même chose. Et pourtant j'ai fait autrement. Il faut croire que la médiocrité est contagieuse, puisque j'ai agi apparemment à l'inverse de mes principes. Mais ce n'est vrai qu'en partie. La réalité est plus confuse. Je suis resté pour essayer, en contrebande, de faire les choses à ma manière. J'y suis parvenu parfois, comme avec Sarkozy ou Le Pen, exemples cités dans l'émission. J'ai ainsi tenté de pratiquer, sans le connaître, l'adage de Taddéï selon lequel "La liberté, à la télé, ça se prend", plutôt que baisser les bras et renoncer en rentrant chez soi. On peut simplement s'étonner, quand on est chroniqueur, que l'appareil de production soit systématiquement un obstacle, alors qu'il vous a recruté.
Pour ce qui est de "dire leur fait aux personnes concernées" (je cite approximativement), c'est ce que j'ai fait, avec le producteur, le rédacteur en chef, son adjoint, et les directeurs de la chaîne (à l'exception notable de l'animateur), puisque je rapporte les entretiens dans le livre. Mais il me semble que, hélas!, quand on s'adresse à des gens plus puissants que soi, il est nécessaire de le faire en public, sans quoi votre discours finit toujours dans le vide. Et pour ce qui est de la prise de risque, il me semble qu'elle est supérieure lorsqu'on parle en public. Mais c'est à vous d'en juger.
Enfin, pour ce qui est de "cracher dans la soupe", reproche qu'on me sert depuis quelques jours, je dirais plutôt que je me suis intéressé de près à cette soupe qui en effet a comme un goût de crachat, soupe que l'on nous sert tous les soirs. J'ai pensé qu'ayant séjourné en cuisine, il était intéressant de partager la manière dont cette soupe était préparée, pensée, composée, mixée et servie, puisqu'après tout c'est nous qui sommes censés l'avaler.
La question du salaire. Je lis ici ou là qu'à ce niveau de salaire, on n'a pas le droit de se plaindre. C'est vrai. Je pense la même chose. Et non seulement je ne me plains pas, mais je trouve que c'est du gâchis. Dépenser autant d'argent pour payer un incompétent, c'est proprement scandaleux, un mauvais usage de ses ressources. Mais si le salaire suppose de se taire, c'est que ce n'est pas simplement un salaire, c'est le prix du silence. Il est intéressant que cet argument soit servi par des esprits critiques qu'on ne saurait soupçonner de penser en mafieux.
Une chose que je n'ai pas réussi à dire sur le plateau, et qui me semble essentielle. Si je me suis souvent retrouvé en position de me justifier, c'est également parce que Daniel Schneidermann partageait avec Frédéric Taddéï le diagnostic selon lequel j'étais une erreur de casting et un bien piètre chroniqueur, tout en reconnaissant que j'avais écrit un bon livre. Mauvais chroniqueur, mais bon écrivain.
Certains d'entre vous, dans ce forum, ont eu la bonté de me trouver quelques qualités, et de remarquer un progrès au cours de l'année. Je ne chercherai pas à défendre mes qualités de chroniqueur, mais à poser la question suivante: le chroniqueur n'était-il pas déjà un écrivain? Si les deux ne forment qu'une personne, qu'est-ce qui était si mauvais dans le chroniqueur alors qu'il y avait peut-être du bon écrivain en lui? Je ne sais pas si je m'exprime clairement. Je veux dire que je n'ai pas été successivement chroniqueur, puis écrivain. Et qu'il faudrait essayer de penser cet échec et cette réussite ensemble plutôt que successivement. Moi, j'ai vécu tout cela comme une même personne. Et le livre est moins la chronique de mon échec de chroniqueur selon les critères de la production, que l'échec de notre relation, et le récit d'une évasion après une captivité dorée.
Certains me reprochent, dont Taddéi, de regretter l'absence de formation, et d'être pauvrement scolaire, un bon élève attendant les consignes. Il faudrait "inventer son style" et le faire d'emblée. Tout d'abord, je ne vois pas par quelle exception miraculeuse la télé serait le seul domaine au monde où il n'y aurait rien à apprendre. Une chroniqueuse américaine m'a confirmé que les Etats-Unis, qui d'ailleurs sont la référence originelle de Canal (le Saturday Night Live, etc), ne procèdent pas ainsi et accompagnent leurs chroniqueurs avec le même soin maniaque qu'une écurie de formule 1: briefing, débriefing, coaching, répétitions, en un mot: travail. Plus de métier, et moins d'ego. Peut-être que cette attente est déplacée. Je ne le crois pas. Le génie télévisuel est un mythe qui ne résiste pas à l'examen. Ceux qui travaillent progressent, et finissent par inventer leur style, c'est tout. Non?
J'ai trouvé très intéressant, au passage, d'être jugé mauvais chroniqueur par Taddéï, qui pourtant avoue ne pas regarder la télé. Sur quoi a-t-il donc fait son jugement? Un on-dit? Une évidence partagée? Autre exemple: Daniel et Laure m'ont passé un extrait où je pose une question à Sarkozy inspirée de Debray. Ils m'ont fait remarquer ensuite que je n'avais pas fait de relance quand Sarkozy m'avait traité d'élite, et qu'on attendait sûrement plus de répartie de "l'intello de service". Oui et non, puisque "Pas de relance" était l'instruction dominante et systématique de l'oreillette. Quand j'ai "pris la liberté" de ne pas obéir à l'oreillette, j'ai à chaque fois été vertement rabroué par la production. Ce ne sont pas des conditions favorables au répondant ou à la répartie, puisque l'absence de relance est ici un signe de professionnalisme... Paradoxe. Ou en tout cas injonction contradictoire.
Dernière chose: pour inventer quelque chose, je crois qu'une certaine bienveillance ou un minimum d'intérêt de ceux qui vous entourent peut aider. Un acteur qui se produit face à une salle vide ou hostile sera moins bon, c'est sûr. Et quand vous savez que tous ceux qui vous entourent pensent que vous êtes mauvais, vous le devenez, de plus en plus. Impossible d'inventer son style en environnement hostile. Je suis sûr que même Taddéï serait d'accord, sans quoi il ne prendrait pas soin de donner à ses invités l'impression qu'ils sont intéressants en leur offrant un espace de parole. On est meilleur quand on a l'impression d'être écouté. La pensée est fragile, parce qu'elle a besoin d'une oreille confiante, plutôt que d'une oreillette méfiante pour se développer.
Quelqu'un a parlé de la nécessité, sur un plateau télé, d'avoir de la répartie, ou du répondant, par opposition au temps long et lent de la réflexion. C'est vrai, mais ce n'est pas tout. Il faut créer les conditions de possibilité de l'échange. Et je ne vois pas pourquoi l'échange plutôt que la simple répartie ne serait pas possible à la télé. Il me semble qu'@si tente de faire ça, au moins grâce au temps passé en plateau. Et au forum qui suit. Grâces vous en soient rendues à tous.
Bonne nuit,
Ollivier Pourriol -
Mandiaye
Je me suis "reabonné" pour regarder cette émission, et je ne suis absolument pas déçu. Vos invités sont géniaux, taddeï est le choix qu'il fallait pour sortir notre philosophe de ses gongs. Je vais devoir acheter le livre on/off maintenant.... -
hoteldunord51
Inviter Pourriol sur Asi c’est une très bonne idée. Cependant on reste frustré après ce débat. Où bien ce qui était central c’était le livre et dans ce cas Judith fait cela très bien, ou bien le livre était le point de départ pour décrypter cette émission « phare » de canal+ !!!!
Par exemple nous expliquer à quoi sert la blonde qui dit 3 mots dans l’émission ?
Mettre en évidence les petits mots toujours dans le sens du vent dominant du passeur de plat, le gentil Denisot, gentil avec les forts, humiliant avec les humbles.
Décortiquer les montages de Donnay qui font souvent dire à l’invité le contraire de ce qu’il a dit.
Les analyses de café du commerce d’Apathie qui fait de la pub pour la délinquance fiscale à la moindre occasion ne sont plus à démontrer.
Le tout dans une ambiance cynicobranchouillebobo. -
Lorie
+1 -
Lucica Jalba
Comme je n'ai pas la télévision depuis très longtemps, votre émission m'a donné envie de regarder le grand journal sur Internet : quelle mise en scène ! J'avais l'impression de regarder un décor en papier maché avec des sujet de la même composition, le tout à la gloire d'un grand manitou installé au centre de ce décor. Je trouve l'analyse de Pourriol sensible et vraie car ce n'est pas le journaliste qui parle mais l'écrivain, donc l'homme. On a bien capté aussi que Taddéi ( dont le travail m'est inconnu pour les même raisons évoquées auparavant) a tout compris à la télé et qu'il aurait fait un super patron en virant illico quelqu'un qui essayait d'avoir une approche humaniste de la télé. Toutefois, je vous trouve assez mordants avec Pourriol, est-ce que les problématiques soulevées vous touchent un peu? Le corporatisme des journalistes est bien réel, c'est aussi à nous, asinautes, de faire nos arrêts sur images. -
Un regard parmi d'autres
Vous y avez échappé belle, Daniel Schneidermann.
Dans la première partie de l'émission, les reproches que Frédéric Taddeï assénait à Olivier Pourriol semblaient, pour le téléspectateur que je suis, n'ayant pas lu le livre, plutôt justes. Il semblait à ce moment là qu'Olivier Pourriol n'était q'un chroniqueur de plus, frustré d'avoir raté le coche dans sa carrière médiatique, ayant écrit un livre pour éviter d'assumer pleinement un échec personnel et professionnel.
A ce moment là dans l'émission, l'invité Olivier Pourriol semblait perdre de son intérêt. Du coup, le fait de l'avoir invité aussi.
Vous étiez alors proche du tunnel, Daniel Schneidermann ! Pire, l'émission semblait perdre beaucoup de sa pertinence, puisque l'invité principal ne semblait pas avoir grand chose d'intéressant à nous raconter.
Puis, retournement de situation, après votre petite phrase assassine « Vous avez tout foiré sauf le livre » (à 48 min environ) l'émission est entrée dans une autre phase : Taddeï, à force de faire de sa réussite personnelle un modèle universel à suivre, s'est embourbé. Et c'est lui qui s'est retrouvé sur la sellette.
A partir de ce moment là le débat a pris une autre dimension - Olivier Pourriol aussi - pour terminer sur des notes philosophiques très bienvenues.
Vous y avez échappé belle cette fois-ci, Daniel Schneidermann ! Dans un autre scénario la crédibilité de l'émission en aurait pris un coup... ça tenait à un cheveu !! Faites attention, pour la prochaine fois... -
GIGI
combien de fois mr Taddei a employer le verbe "virer" ?
ouf ceux qui ont un petit pouvoir ... je comprends pourquoi la télé est si pauvre
en messages;
en fait, il a malheureusement raison en ce sens que les chroniqueurs qui
ne rentrent pas dans le formatage imposé ( 1mn, pas de ref aux écrivains morts
etc etc ) par l'émission sont irrémédiablement virés;
je crois qu'à l'heure actuelle il y en a marre de la même petite musique qu'il y
a partout dans ou sur les médias;
d'ailleurs si canal a fait appel à mr Ollivier Pourriol, c'est qu'ils doivent sentir cela
mais ils ne veulent/peuvent pas s'adapter à un autre format;
ce n'est pas parce-qu'on est dans une heure de grande écoute que l'on doit formater
à fond la caisse, cela devrait être même +tôt le contraire;
rapport à la philosophie, regardant très peu la télé, j'ai vu 2 émissions de mr Taddéi et à la
fin il fait entrer de jeunes philosophes ou de jeunes écrivains, c'est pas mal sauf que dans
mon cas, je n'arrive pas à comprendre leurs messages, très embêtant car je ne sais pas si
je suis définitivement formatée pour ne plus comprendre certains langages ou si ces jeunes
ne sont pas pédagogues ou trop élitistes ou ont un langage que je ne comprends plus;
( le grand ou le petit journal je n'arrive pas à le regarder comme les JT ) -
calbuth59
Personnellemnt, des chroniques avec pleins de poètes et des philosophes morts, je trouverai ça sans doute plus intéréssant que des chroniques sur "le Cerveau". -
jpf
Un week end pluvieux alors je lis le livre d O Pourriol et apres cette lecture on revoit les choses différemment
O P n est pas un "intellectuel "décérébré face au grand méchant broyeur de média et son livre est de qualité certaine
Mais surtout il est trés clair que F Taddéi n a pas lu le livre en question ou alors il l a parcouru vite les premiéres pages car tous
les reproches qu il adresse à O P celui ci se les adresse tout au long de son livre étant particuliérement lucide sur cette experience
Et surtout F Taddéi "phagocyte " ce qu il a lu du livre pour ne parler que de LUI que de ce qu il faut faire et ne pas faire en vrai
gendarme de la téle
Et comme le dit bien Judith il est faux de dire qu ils laissent parler ses invités dans son émission , le dispositif est fait justement pour
que chaque invité coupe l autre en mettant en face des vieux routiers de la prise de parole , seuls invites régulier dans son émission
Et puis F Taddé est tres " consensuel " il suffisait qu un de ses invités critique un peu fort M Sarkozy pour que " le chef Taddéi " reprenne
vertement l invite et le corrige ...... -
David LUBEK
Excellente émission, passionnante de bout en bout.
Juste une remarque à l'intention de Daniel Schneidermann: face à Taddei qui conclut "il ne faut jamais dire au téléspectateur quoi lire", vous pouviez ressortir cette video de Nulle Part Ailleurs où Taddei faisait la promotion enthousiaste des livres de Marc-Edouard Nabe. Il était dans le public, où il avait distribué les 14 livres de Nabe (ceux publiés à l'époque, en 1998). Dans une émission où "on ne peut pas parler de littérature", il enjoignait aux spectateurs, pour éviter la honte face à leurs (arrière) petits-enfants, de s'intéresser à Nabe. Il aurait été intéressant (peut-être pour la prochaine fois?) de le faire réagir sur ce passage en contrepoint de sa vision de la place de la littérature dans une émission de prime time (le passage avec Taddei est dans la deuxième partie de la video, la juxtaposition des deux passages avec Alexandre Jardin étant d'ailleurs en elle-même intéressante).
http://www.alainzannini.com/index.php?option=com_seyret&task=videodirectlink&id=122&Itemid=0 -
Berlin Tanger
Daniel a dit "putain"
- C'est mon pitch de l'émission -
Yvain LAURENT-GALLOIS
Bonne émission,
allez, quasi très bonne...
j'ai apprécié tout de même l'effort de ne pas zapper des sujets à peine évoqués, mais donc de bien revenir sur chacun de ces sujets : c'est le problème qui revient tout le temps de "j'ai posé la question", sauf que derrière l'invité n'y répond pas, et l'émission suit son cours comme si de rien n'était. @si est dans ce créneau-là d'essayer d'aller au fond des choses sans omission(s), mais ce n'est jamais gagné d'avance.
Malgré cet effort, au moins un (petit) sujet est passé un peu à travers, dans le sens où je pense que O.Pourriol n'a pas réussi à se faire comprendre, c'est entre-autre quand D.S. re-dit que selon lui il y a 2 personnes assez distinctes, le narrateur et l'auteur, coupant O.P. qui essaie d'expliquer qu'au contraire selon lui, les objections de Taddéï ne sont pas judicieuses par le fait que c'est lui-même -O.P.- qui a écrit et 'mis en scène' son livre, et donc qu'il n'y a pas d'intérêt à reprendre ses écrits pour les lui confronter, parce-que quelque-part il les a écrits lui-même pour s'y confronter et pour mettre à plat les différents points de vues (que ça soit les siens ou ceux de Canal+).
Je pensais que cette idée serait facile à énoncer, mais en fait pas tellement...
=> à 28min29 O.P. l'explique en quelques mots, mais c'est si vite dit que ça ne rentre pas dans le cerveau des gens sur le plateau et peut-être aussi de certains @si-téléspectateurs.
Pour planter le décors tout de même :
je suis (télé)spectateur depuis plusieurs années -peut-être bien 4 ans- assidû des émissions d'information de midi et du soir de Canal+ (qui correspondent de nos jours à "La nouvelle édition" et "Le Grand Journal"), la plupart du temps en différé, ce qui me permet de zapper les passages que j'estime inintéressants, et ils sont de plus en plus nombreux à mon grand regret.
J'étais aux débuts quelque part fier de contribuer en tant que (télé)spectateur à la montée en puissance de ces émissions qui étaient alors naissantes et/ou peu connues, mais faut bien dire que cette fierté descend ;
descend entre-autre parce-que j'ai bien vu au fil des saisons la partie de jeu de chaises : Ali Badou passant du "Grand Journal" à "La nouvelle édition" remplaçant Toussaint, chroniqueurs remplacés par d'autres ou pas remplacés du tout (je pense au gars qui faisait de la cuisine pour délirer à "La nouvelle édition", au moins c'était un petit délire sympathique), ...
Par ailleurs, quand l'émission de Taddéï CSOJ commençait, je regardais souvent et en étais très content : j'ai d'ordinaire une bonne estime pour Taddéï, qui avait déjà été invité à @si pour parler de son émission -d'ailleurs D.S. ne se foule pas dans ces quelques questions à Taddéï -au sujet de CSOJ-, rien de neuf par rapport à l'émission du passé-.
D'où ma déception vis-à-vis de Taddéï jouant le rôle du rentre-dedans envers O.Pourriol : ce rôle-là, il peut et/ou pourrait m'arriver de le jouer, en l’occurrence je le trouve inopportun, et presque hors-sujet, bien que je lui reconnaisse quelques propos intéressants.
Hors-sujet bien qu'intéressant (eh oui) : à 55min26 Taddeï réplique que "la liberté à la TV ça se prend, on ne vous la donne pas", alors que O.Pourriol vient justement d'expliquer qu'il n'arrivait pas à trouver sa liberté à Canal+, et non sans chercher, les bras ballants, à l'avoir, mais qu'il n'y arrivait tout simplement pas.
Je suis à l'inverse content de découvrir un peu plus O.Pourriol dont je me sens assez proche... 'philosophiquement' on va dire.
Pour finir, les passages que je relève :
* 28min52 à 29min24 : ~"éloge de la faiblesse", ~"qualités humaines" ; relatif au rapport de force hyper-présent selon moi, partout dans notre/nos société(s).
* 36min29 : ~"ne pas s'adapter à tout".
* 38min13 à 38min58 + 39min59 à 40min25 : un exemple de chronique réussit de O.P. à Canal+.
* 53min48 à 55min27 : ~"être utilisé pour violenter, je ne me l'autorise pas", ~"ne pas couper la parole des autres"
* 1h04min19 à 1h06min58 : un exemple parmi d'autres de la médiocrité du précédent président de la république, suivi de l'explication sur le plateau d'@si ;
pour prolonger l'analyse, on pourrait même dire que ce précédent président estime que le réflexion, "l’intelligence", serait un truc pour les élites, et donc qu'à l'inverse le peuple ne veut/doit pas se prendre la tête, pas réfléchir, mais que chacun obéïsse uniquement à ses désirs : tiens, ça me fait penser à l'analyse de Aldous Huxley sur la méthode d'Hiter, dans "Retour au meilleur des mondes"... (mince, j'ai fait une citation... ah ouf, on n'est pas à Canal, ici on a le droit de rapporter les propos d'autres personnes, même mortes !)
* 1h15min10 de 1h16min19 : O.P. parle de comment il a pu faire pour parler de poètes morts, sans en parler lui-même. -
lullushu
Ce Monsieur Pourriol (que je ne connaissait pas avant ce bouquin), me parait finalement habilement hypocrite.
Un "philosophe" dont le rêve est de faire du cinéma (?!) participe à une émission telle que le grand journal (?!) et se trouve avoir des problèmes de conscience mais y reste un an quand même parce que ça paie bien (?!), pour finalement lâcher comme un traître ses anciens camarades (?!?!) en écrivant un bouquin qui évidemment se verra partout à la télé à grand coup de promo (?!?!), et qui risque de lui rapporter pas mal d'argent (?!?).
Est-il besoin d'en dire plus? -
Juléjim
Frédéric Taddeï n'a pas seulement pris de l'âge (comme tout le monde !) il a aussi pris le melon, me semble-t-il. Mais ce n'est pas le plus gênant dans cette émission globalement intéressante. Le plus gênant c'est que sa volonté de vouloir à tout prix "faire la leçon" à l'inexpérimenté Ollivier Pourriol (et même au passage à DS) a détourné pour partie le sujet central de l'émission qui est au centre du livre "On/Off" : par quels processus la culture et la pensée réflexive sont évacuées des émissions télévisées en prime-time.
Alors on va me rappeler que Bourdieu et Pierre Carles l'ont déjà amplement analysé et dénoncé, je répondrai qu'aussi pertinentes et percutantes soient-elles les critiques de l'un comme de l'autre n'ont eu jusqu'ici qu'une audience limitée, voire même tombées aux oubliettes. L'approche plus littéraire de Pourriol, en plus de remettre le couvert, ne manque donc pas d'intérêt. Ce qu'il décrit et met en scène est en tout cas plus intéressant que de savoir s'il a eu raison ou tort d'accepter de manger à la table de Canal+ ou pas.
Enfin, nous savons désormais pourquoi DS ne se départira jamais de cette manie de couper ses invités, et qui nous déplaît tant : c'est donc pour notre bien ! Ses propres questions et ses relances insistantes étant plus pertinentes que les développements parfois laborieux de certaines réponses, il est certain que nous ne risquons pas de nous ennuyer... Surtout si en plus on s'agace !