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Lapo
Pour moi, le propos de Dumont lorsqu'il évoque le Vrai et le Faux, c'est à propos de "comment" un être humain va envisager de nous transmettre l'émotion qu'il a ressenti lors d'un événement qu'il a vécu. Va-t-il se dire "Je veux que l'on ressente cette émotion" ? ...dans ce cas il risque fort de construire du Faux. Ou va-t-il se dire "Il faut que je montre ce qui a provoqué cette émotion" ? ...dans ce cas il va restituer la réalité et c'est elle qui va nous transmettre l'émotion.
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YG
C'est marrant que DS ait pas compris ce que Dumont voulait dire en affirmant que les Grandes Gueules c'était monté. C'est pas parce que c'est en direct que c'est pas monté, il suffit juste qu'il y ait plusieurs caméras, et donc un réalisateur qui choisit les plans et les angles.
Si il n'y avait pour les GG qu'une seule caméra fixe qui embrasse tous les débatteurs, sans bouger, on pourrait dire que ce n'est pas monté, et parler plutôt de l'influence du dispositif : comment sont placés les gens les uns par rapport aux autres, qui pose les questions, qui décide des thèmes, etc. -
ORLANDO13
Moi la bande annonce ne pas donné envie de voir ce film dont le cynisme me gène porté par Blanche Gardin que je trouve autant bonne Onewoman chow que très mauvaise actrice.
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Olivier Deleauvive B.
Pardon, mais le propos de Clarissa Ward, ce n'est pas de savoir si le fait de laisser transparaître ses émotions dans le cadre de son travail de journaliste apporte quelque chose ou pas. Selon moi, celle-ci fait part d'un ressenti qui intervient au moment de quitter les lieux, et ce ressenti elle l'appelle "guilt", autrement dit, sentiment de culpabilité. Premièrement, être un pro de l'image en terrain dangereux n'est pas requis pour le ressentir. A titre d'illustration, j'ai pu ressentir moi-même un vague pincement au cœur au moment de repartir d’Égypte lors d'une croisière il y a de cela quelques années, le niveau de pauvreté étant bien au delà de ce que l'on peut se figurer si l'on ne s'y est jamais rendu (en particulier les cahutes construites au bord du Nil, qui semblent faites de glaise et de paille plus que d'autres matériaux de construction). Et donc, c'est à ce moment précis que ce genre d'idées nobles vous viennent, selon votre caractère, humeur du moment etc. : "Je suis à l'abri de ces conditions de vie misérables parce que j'ai mon sésame attestant du fait que je suis ressortissant européen". La larmiche est accessoire, car bien évidemment nul ne poussera jusqu'à échanger sa place avec l'un des loqueteux resté à quai. Enfin, ce qui m'a paru palpable, c'est la volonté de D. Schneidermann de proposer l'acte II de l'émission précédente, le réalisateur en plateau s'est adapté au dispositif avec brio, mais si la question des conditions de tournage extrêmes taraude tant la rédaction d'@si, il vaudrait mieux y consacrer une émission à part.
Donc il est possible de désimbriquer les différents enjeux évoqués lors de cette émission, et cela n'enlève rien au mérite de celles et ceux qui filment dans des conditions difficiles. Je peux imaginer qu'un professionnel aguerri va avoir subi un entraînement pour s'arracher au sentiment de sidération en assistant à des scènes sanglantes. Il ne faut pas y voir les prémisses d'un contre-coup émotionnel. En clair, on ne démérite pas si, en rentrant chez soi, la fameuse larmiche écrasée sur la joue de C. Ward dans l'extrait ne coule pas chez soi. Inversement, ce n'est pas un pré-requis que de s'être forgé une carapace avant de partir en reportage, c'est mon sentiment du moins.
Je parle de la nécessite de désimbriquer les sujets, car la question du statut du journaliste "bourgeois" brouille un peu les pistes, le film dont il est question semblant introduire ce parallèle entre journaliste de renom, et absence supposée de scrupule pour être sûr de pouvoir ramener du croustillant à sa rédaction. Être malheureux parce que son propre pays est en guerre, ce n'est pas la même chose que de se donner en spectacle dénutri, en guenilles et haillons. La misère suit généralement les premiers mois d'un conflit asymétrique, mais ce n'est pas la façon dont le journaliste va "changer son fusil d'épaule" et se mettre "en mode" larmiche (si j'ose dire) qui va permettre à ses pairs de distinguer son travail de celui des confrères. Après tout, si les images sont percutantes, alors que l'équipe s'est montrée un brin opportuniste et / ou débrouillarde, le travail peut être reconnu à sa juste valeur. Il n'est pas nécessaire d'adopter un biais sentimental qui illustrerait par ricochet l’âpreté du conflit armé faisant l'objet d'une couverture médiatique.
Ce que l'on peut en dire à froid ne reflète pas nécessairement ce que l'on est amené à ressentir face à un villageois brimé et peut être contraint de ravaler sa chique par peur des représailles, pour revenir sur la scène filmée dans le bazar et montrée à nouveau lors de l'émission. La scène est crue, pas arrangée faute de temps, mais elle n'en est pas plus "vraie" qu'une scène plus trash et franchement désolante. Le seul élément de véracité est ce que cela est susceptible de susciter chez le téléspectateur, "la pauvre petite, sa fille (ou petite-fille) va sûrement être mariée de force, comment ne pas y voir une mise en scène honteuse, ce cahier et ces crayons ne lui serviront sans doute jamais pour étudier, trop, c'est trop etc.". Cependant, lorsque vous filmez des gens supposés être contents de leur sort, aussi improbable que soit la scène en question, il faut bien que ceux auprès de qui vous obtenez l'autorisation y trouvent également leur compte. Alors, l'équipe la moins galonnée va se plier à l'exercice, sans trop de conviction, avalisant de par le fait le message consistant à dire : C'est "de bonne guerre" d'exercer des sévices corporels sur la place publique envers l'occupant en déroute (les scènes de coups de trique etc.) et ceux qui les ont aidés mais... nous savons également nous montrer magnanimes envers notre population et veiller au grain, voyez donc. De toutes façons, les chaînes d'info en continu ne nous épargnent pas les images traumatisantes voire révoltantes lors d'un événement dramatique. Simplement, celles-ci sont distillées à une heure plus tardive et repassées en boucle, lorsque les têtes blondes sont couchées; L'objectif étant de jouer sur la corde sensible et sur une prétendue capacité à s'indigner à la Stéphane Heissel, prélude nécessaire à "l'élan de solidarité du peuple français" ou au "rejet unanime de ces mœurs barbares d'un autre âge" dans l'opinion (l'un n'empêchant pas l'autre).
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kuzdek
à regarder l’émission , on pourrait presque croire que le film est bon...
Mais non. Vraiment pas. Du tout. Léa Saidoux est incapable d'incarner une seule seconde le personnage de la journaliste, et le problème c'est qu'elle est dans tous les plans... Alors tout tombe à plat, et tous les procédés de mise en scène lourdaud en deviennent gênants... Ce n'est pas une satire impertinente, c'est juste pas du tout pertinent. Et c'est long, tellement long...
On a vraiment l'impression que Dumont a une haine viscérale pour la télévision... qu'il n'a pas allumé depuis des années. Ce qui en ressort, c'est surtout une sensation de mépris, qu'il est difficile de ne pas prendre pour du mépris de classe.
Et l'écouter se sentir censuré de ne pas passer sur france 2, lui qui fait partie de la bourgeoisie du cinéma français depuis ses succès cannois de la fin des années 90, c'est grotesque. Et ne vous y trompez pas, si le film a été hué, ce n'est pas parce qu'il a touché juste, c'est juste parce qu'il est nul. Ce que les journalistes étranger (qui n'ont pas peur de se faire mal voir en attaquant une icône franco-française du cinéma d'auteur) n'ont eu aucun mal à relever.
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Pietro
je n'étais pas trop fan du film assez grandiloquent et désincarné, mais le débat très intéressant avec Bruno Dumont m'a donné envie de le revoir . Très bien et Daniel Schneiderman tre bon analyste débatteur. Oui la télé et l'information est un produit commercial pour faire du blé. Comme les vaccins , l'éducation, la santé, et toute la vie en système capitaliste. Même la mort est un produit.
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smurf
Encore une fois, émission intéressante car Bruno Dumont a des choses intéressantes à dire et surtout des choses originales, que l'on soit d'accord ou pas. II la le temps de développer ses propos.
Dommage que Mémona Hintermann-Afféjee ait aussi peu de temps de parole car elle aussi semble avoir des choses très intéressantes à dire.
Sur 2 points, je n'ai pas trouvé très clair Bruno Dumont et j'aurais bien aimé une explication.
Sur les gilets jaunes qu seraient le résultat de 20 ans de télé médiocre, je ne pense pas que Bruno Dumont voulait dire "les gilets jaunes sont des abrutis car ils cela fait des années qu'ils regardent des bêtises à la télé" ce qui serait effectivement très méprisant mais plutôt que les gilets jaunes se révoltent contre des inégalités sociales mais aussi contre cette télé qui ne montre pas leurs difficultés sociales et qui même, en faisant du spectacle plutôt que de l'information et de la culture, aggrave les inégalités sociales et perpétue ce système mortifère pour eux.
Mais l’ambiguïté de la formulation de Dumont laisse le doute sur ce qu'il a voulu dire.
Sur le temps doré de l'ORTF, il faudrait aussi qu'il mentionne le manque de pluralité politique qui en résultait car l'ORTF était un peu la voix du pouvoir (je suis un peu jeune pour avoir connu cette époque donc les téléspectateurs les plus âgés pourront démentir ou confirmer).
Alors, c'est vrai que finalement, ce n'est pas mieux maintenant. Il y a de nombreuses chaînes. Mais, malgré celà, le superficiel domine et certaines opinions sont présentées de façon ultra minoritaire...
Je pense que c'est un sujet intéressant. Comment la télé peut-elle à la fois éduquer le peuple et respecter le pluralisme des idées.
D'accord avec Dumont quand il dit que Hanouna n'est pas le problème. Hanouna fait son métier de clown car il est payé pour ça. Et il le fait bien même si ce n'est pas ma tasse de thé... Qui le met à l'antenne ? Quel est le but derrière ? Cela me paraît plus intéressant.
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ramon 4
"On peut faire du faux avec du vrai, mais avec du vrai on peut aussi faire du faux " Tautologie ? Palindrome ?
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aristobule
Monsieur D.S. devrait relire ses cours de philo de Terminale sur la différence entre le réel et la vérité. Il devrait tout comprendre.
Pas d'allusion à Péguy, ni au mentir-vrai d'Aragon. C'est bien dommage.
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Météor
Frédéric Lordon vient de publier une critique à propos de « France » de Bruno Dumont, en bas de son dernier article de blog. Ça calme...
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Kyf of paname
Bonjour, alors j'ai vu le film, l'idér est excellente en revanche j'ai trouvé qu'elle n'était pas suffisamment creusée eyt des longueurs à rallonge. Blanche gardin est remarquable
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nightfire
Le gros troll à la fin sur les Gilets Jaunes produit de la télé-poubelle et qu'il faut éduquer le peuple comme on éduque des enfants ... Excellent, j'adore hahahaha
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Jiemo
Mon impression:
Ce ne sont même plus les "journalistes" qui "font" l'info , c'est le micro-trottoir (virtuel avec les réseaux, ou réel sur place) , ultime avatar du transfert de responsabilité de la paresse investigatrice.Le "lambda" (dont je fais parti) "se doit d'avoir un avis" sur tout et en tout temps , le "on dit que" ,le "on sait que" , le "il est connu que" ,et le "les français savent que" sont devenus les matrices d'informations qui n'existent pas ou que l' "on" (sujet inconnu et indéfini) voudraient qu'on croit.
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las truitas
Cette fin d'émission me laisse sur ma faim, il y a trop de clowns, de bourgeois malveillants qui tirent les ficelles et des obligations à faire respecter... là tout commence... Mais non. C'est la fin.
Hintermann et Dumont bottent en touche chacun leur tour, et progressivement ça divague sur le réel... Dumont nous dit qu'il est cinéaste et non sociologue, alors je ne devrais pas être surpris de son ressenti sur les gilets jaunes...Mais ça vole pas haut. Hintermann sort faussement la hâche de guerre contre TF1, parle d'éducation à l'image et se met en scène avec des bombardements lointain à Gaza... A la question de la présence de la journaliste de TF1 dans le plan, on peut toujours attendre.
Bref, c'est juste de la télévision au cinéma.
Dumont aurait été parfait comme invité de l'émission sur Kaboul, entre Arte et Enquête exclusive ( qu'il aurait fait semblant de pas connaitre d'ailleurs ).
Allez les journalistes cadreurs et monteurs des chaîne de TV, intermittents de France 2, M6, Tony Comiti.. Sortez vos horreurs du "réel", si cher à Dumont, on fictionnera mieux notre réalité télévisuelle.
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Jayraymie
Ce serait sympa un post pop sur la figure du journalisme au cinéma. Il y a vraiment matiere.
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Lorie
Après avoir jeté ma bile dans un commentaire précédent, je voudrais parler d'une expérience télévisuelle en tant que téléspectratrice: j'avais vu une émission sur Arte, parlant de femmes battues en Afrique (j'avoue à ma grande honte que je ne me rappelle plus de quel pays il s'agit). Elles avaient créé un village qui s'agrandissait au fil du temps où se réfugiaient ces femmes, reportage que j'avais trouvé fort intéressant. Quelques temps plus, tard je me trouve en vacances dans un v.v.f., une reporter avait été invitée et elle avait travaillé elle-même sur ce village. Quand elle est arrivée, les femmes lui ont dit qu'elles ne voulaient pas passer à la télé car il y avait eu de la mise en scène, la reportère leur avait répondu qu'elle travaillait pour être projeté dans des salles indépendantes, ou pour un "public averti" et qu'il n'y aurait pas de mise en scène mais des interviews et qu'elle ne filmerait que ce que ces dernières voudraient bien.
Le début de votre émission, DS, m'a fait pensé à Arte et aux défauts qu'il peut y avoir même sur cette chaîne... (un peu déçue, sniff!).
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caliette
Jubilatoire et pessimiste pour l'avenir ! Dans le droit fil de la casse de l'école et des connaissances entamée il y a 40 ans, une population éduquée posant trop de problèmes.
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JR
Bonjour
J'ai raté ma sieste, dans ma petite tête le, la journaliste sera libéré,e quand Assange sera sorti de prison
Josephr
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3738
Personne n'a un accès direct au 'réel', puisque celui-ci passe par le filtre de notre conscience, qui est à la fois singulière(même des jumeaux n'ont pas le même vécu) et formatée par des représentations collectives (classe sociales, genre, génération, le fait d'être occidental ou pas, etc). Cela ne veut pas dire qu'il faut renoncer à toute parole ou tout récit. Dans une démocratie, il faut du pluralisme et s'intéresser aux conditions de représentation du 'réel'. Dumont a raison de dire que toute narration est une mise en scène, mais cette mise en scène commence déjà dans la tête de chacun.
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xavier
M. Dumont semble fonctionner à l'intuition, sans vraiment construire de réflexion sur les sujets qu'il aborde. J'ai trouvé ses propos confus. Son point de vue m'apparait aussi d'un autre temps quand il clame son désir de revoir l'ORTF où caricature le mouvement des GJ sur le plan médiatique, qui doivent, à mon avis, plus aux réseaux sociaux qu'à la TV. Le sujet de son film lui-même est déjà éculé : le travail des journalistes et la construction du spectacle journalistique ont déjà été abordés, par exemple dans la série Borgen. Néanmoins le thème de l'émission et de son film reste d'actualité et je ne doute pas qu'il l'ai abordé avec beaucoup de sincérité.