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Salomé
Heureusement il y a Jean Quatremer, lire son billet "le moulin à rumeurs contre la Grèce" du 9 mai 2011 (dans un style très @si): http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2011/05/le-moulin-%C3%A0-rumeurs-contre-la-gr%C3%A8ce.html -
Ervé
Un article intéressant de Jean Quatremer dans Libé sur le refus de la France de condamner la Hongrie pour sa loi sur les médias.
Les justifications de Wauquiez, qu'il a interrogé, sont pitoyables : peur d'attiser le populisme, ne pas aller dans le mur en donnant des leçons à la Hongrie, ne pas braquer les gens... etc.
Face à ce viol de la charte européenne des droits fondamentaux, le gouvernement français attend des autorités hongroises qu'elles fassent des adaptations. Traduire : qu'elles censurent les journalistes, mais avec discernement.
Comme le note très justement Quatremer dans un moment de lucidité, "la montée du populisme en Europe est une réalité, y compris en France, et, au fond, la plupart des États de l’Union ne rêveraient-ils pas d’une loi sur les médias à la hongroise ?"
Tu m'étonnes, Jean : hadopi, llopsi, la France 44e au classement mondial pour la liberté de la presse, et quelques autres pays européens en très net recul dans ce domaine... Les Hongrois ne déparent pas dans cette Europe liberticide. -
Ervé
Mal placé. -
AZERT Y
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2010/12/jean-luc-m%C3%A9lenchon-ou-le-br%C3%A9viaire-de-la-haine-ordinaire.html#more -
Mel
je regarde cette émission, un peu tardivement, grâce aux vacances de Noël ! (et j'ai pas le temps de lire les commentaires)
Drôle de titre, qui donne la vedette à la cuisine nauséabonde des journalistes, alors qu'on a bien plus envie d'entendre parler : europe, euro et d'essayer d'y comprendre quelque chose et notamment de savoir si, en effet ce doc diffusé par Arte est d'une qualité qui permette au téléspectateur de penser quelque chose à ce que l'on veut nous faire subir, sans que nous y puissions mais !
et je rejoins les quelques commentaires que j'ai lu allant dans ce sens : il y a avait là, un des économistes atterrés... Et rien... il ne sert à rien d'autre qu'à commenter lorsqu'on lui laisse quelques minutes, le doc de M. Quatremer.
A quand une émission avec lui et quelques autres économistes atterrés, pour qu'il nous explique leur démarche ? Daniel, siouplaiaiai !!!
Bonnes fêtes de fin d'années à vous !!! (enfin... aux quelques rares, qui tomberont sur mon commentaire en retard)
(notamment à Judith, Guy, Anne-Sophie et vous chers asinautes que je ne connais pas... bon, et à Daniel aussi... ) -
tony
"J’allais me coucher et j’ai jeté un dernier œil sur la page de garde de mon ordinateur portable qui est une composition de unes de journaux. Toc : « Mélenchon aime la dictature cubaine et ne le cache pas ». Il est déjà minuit. J’éclate de rire. La une de « Libération.fr » sur Google. Mazette ! Clic ! Clic ! Bien vite il m’apparait que c’est un vrai cadeau de noël ! En effet c’est « mossieur » Quatremer en personne qui écrit. Personne n’est plus détesté du monde des électeurs du « non » au traité constitutionnel que ce Quatremer. Il avait été un propagandiste du « oui » grossier et méprisant. Il l’est resté ensuite avec une morgue et un mépris pour les autres qui l’ont signalé de longue main au dégout des gens qui achètent un journal pour s’informer plutôt que pour se faire catéchiser. Il est vrai que le nombre de ceux là s’est élargi lorsque ce donneur de leçons tous azimuts se permit de faire la morale sur ses mœurs sexuelles à Dominique Strauss-Kahn avant son départ au FMI. Que s’est-il passé ? La haine a donc suffi à monsieur Quatremer pour le tirer de son interminable sieste dans les bureaux de l’union européenne ? Monsieur Quatremer avec son titre à deux balles ferait-il donc enfin quelque chose pour justifier sa paye ? Il écrit. Sur la base d’une information qu’il n’a pas recueilli lui-même cela va de soi. Il commente, après avoir prétendu m’avoir appelé au téléphone pour connaitre mon point de vue. Farceur ce Quatremer ! Et menteur. Je n’ai aucune trace de son appel dans mon téléphone. Que n’a-t-il fait comme sa collègue de l’AFP qui s’est donné le mal de me chercher dans le Parlement ? Elle m’a trouvé sans peine à une réunion publique sur l’eau ? Tiens ! En plus Quatremer aurait pu écrire quelque chose sur cette réunion qui voyaient Eva Joly, José Bové, Jean-Luc Benhamias et moi, côte à côte, pour parler devant une assemblée convoquée par l’euro députée Michelle Rivasi, en présence de Danielle Mitterrand et Bandana Shyva. On avait fait des photos de groupe avant et le thème tombait avec le dépôt d’un projet de résolution sur la question de l’accès de tous à l’eau potable. Bon d’accord il aurait fallu bosser. Mieux vaut se la couler douce et se contenter d’écrire mon nom en gros avec une énormité et trois lignes pour avoir de la reprise. Sacré Quatremer ! Quelle couleuvre ! Et maintenant voici mes arguments. Ce fainéant aurait pu les avoir en sortant de son bureau, en supposant qu’il ait été à Strasbourg ce jour là, en se trainant jusqu'à l’ascenseur, en faisant trente mètres ensuite jusqu’à la salle en libre accès où je me trouvais. Ça aurait fait plus sérieux que de se donner des verges pour se faire battre. Sacré Quatremer, quel boute en train ! " -
Chronophagos
Allez, un peu de tout :
Mais elle est très bien cette émission. Même rude. Le tribunal était si manifeste que Quatremer, malgré son système de conformisme-défense jovial, n'était pas loin et à plusieurs moments, sous ses assauts répétés, surtout de Daniel mais pas uniquement (loin de là) de griller sa soupe-au-lait. L'inquisition Schneidermannienne est une marque de fabrique qui n'est pas que les grimaces du scepticisme mais une torture qui réduit le nombre de ses amis, intérêts et réseaux par la soustraction de ses invités hebdomadaires (encore quelques années à ce rythme et il sera nu dans une barque jetée loin de toutes rives par l'humanité entière.)
Thomas Coutrot Avec la "paturalisation des marchés financiers", superbe image suite à la déclaration d'Alain Minc et l'analogie avec la grêle à leur propos, n'est pas si mal, malgré son manque de pratique. Ses interventions sont non seulement judicieuses, mais également - contrairement à ce qu'en pensent beaucoup - à la fois de la bonne durée et au bon endroit.
Sa relance finale, assez inattendue, après la mascarade du casting impromptu du documentaire irlandais, casse la bonhommie sédative de Quatremer, à laquelle je reconnais toutefois les circonstances atténuantes (c'est un procès) à la fois de déformation professionnelle et de maîtrise d'une personnalité que lui-même décrit comme nerveuse (au sujet de ses réactions possibles face aux intimidations de Sarko).
Et Mouffette qui nous balance un tract sur la compromission de dix pages qu'on dirait du Marat... Remarque, avec Charlot Corday, il ne risquerait plus grand chose. Un sketch.
Sur un bout du fond :
Il y avait une femme, brillante, moderne, vous souvenez-vous, six ans seulement, rien, et elle était le centre de l'attention mondiale, Gianna Angelopoulos-Daskalaki, qui portait les Jeux Olympiques d'Athènes, ultra-libérale Déclarée, en tout cas dans sa verve, dont on parlait même pour la présidence du pays, et qui, à l'instar de Fillon en 2007, avait décrété l'obsolescence définitive d'une gauche, ici grecque, qui finissait de pousser son corbillard comme les autres gauches de partout jusqu'au cimetière des siècles. Selon elle. Selon Fillon.
Présidente de la Grèce, non, elle dépensait beaucoup trop (En France, oui, elle coiffait Ségolène, pourtant les grecs sont peut-être ruinés, mais ils ont au moins une boite crânienne là où nous n'avons plus qu'un coffre, vide de surcroit)
Puis elle a disparu. Puis nous la retrouvons :
Un lien
Un autre :
Sarkozy remercie Madame :
Or c'est une famille, cette droite occidentale servante de la Mondiale des Jeux de bourses. Ne pas réaliser d'audit des finances grecques était forcement une décision, du même pool de doigts-de-fée qui signent vos contrôles fiscaux et oublient les dizaines de milliers de millions de Liliane à la fête des grand-mères depuis le second millénaire.
Si les responsables européens aiment à diviser les journalistes en parcelles nationales bien connues et faciles à nettoyer, eux, par contre, se reconnaissent bien davantage dans une mosaïque, une fresque qu'ils savent n'être intelligible Que lorsqu'on l'embrasse tout entière.
Je dis cela en passant après avoir entendu crisser notre cigale grecque locale sur le forum à propos de la responsabilité collégiale des grecs au sujet de leur crise, assenée par la mediasphère et remise en cause astucieusement à la fin de l'émission par Thomas Coutrot. Une crise mondiale qui est enfantée par la spéculation frénétique et l'explosion (la sublimation) d'une bulle immobilière et qui serait leur faute puisqu'ils sont grecs donc latins donc bordéliques, corrompus, fainéants sans imagination (il y a près de trois mille ans, ils ont co-inventé notre civilisation à quelques dizaines de milliers au sortir du néolithique, mais bon, on ne fait pas dans le détail, à l'arrache, "tu vends de la saucisse, de l'iPhone ou du Sophocle, hein ? Pas déconner, pousse-toi, il y a dix containers qu'arrivent, là, on est pas chez les Bisounours".).
Quelquefois - mais j'avoue des tentations paranoïdes (salut Daniel !) - je ne sais pas si quelqu'un quelque part ne serait pas en train de fomenter l'idée folle qu'il serait possible, et pourquoi pas aisé, de se payer une bonne tranche sur notre compte, notre fiole, et même franchement en face, comme dans un bon vieux salaud de dîner de cons. Sauf qu'on serait des milliards, et eux quelques dizaines de millions, en comptant les sous-fifres, les barbouzes les comptables marrons et la piétaille qu'on achète avec des promesses pour dans un an puis dans deux ans et des compliments pour de rire... Et ça marche. Nous. Ce sont des rôles. Je défie quiconque de ne jamais être un golem entre les mains, tiré par les fils d'un rôle.
Disons nous qui ne sommes pas dans les secrets. Même pas diamant pour reprendre la Ligne Jaune sur Wikileaks version afghane (secret diamant, ce sont les codes de tir des missiles du Redoutable - c'est un exemple, puisque je ne suis pas dans le secret - à destination de Washington. Si, si, ils existent - non, non, je ne suis pas dans le secret. Oui j'ai bien dit Washington. C'est ça, le style secret-diamant. La France, durant la crise de Suez en 56, a été l'objet d'une menace de représailles atomique de la part des Etats-Unis. Ça arrive. De Gaulle s'en souviendra. Le Redoutable et ses copains sont les rejetons de cette menace. Fin du minuscule rappel Historique. In "les hiérarchies du nous")
Ah oui, la phrase à propos des Bisounours, qui justifie tout dorénavant, je ne sais pas, sans doute certains maladroitement, en titubant leurs vocables, veulent sans-doute parler du Principe du Réel ? Alors c'est le Principe du Réel. Pas ces Bisounours qui, de par leur absence, sont des monstres qui autorisent l'envolée des horreurs, puisque nous sommes dans un monde promis au fer et à des violences qui semblent chanter dorénavant elles-mêmes leurs propres entrées, les ouvertures de leurs opéras dans le grincement des herses et des treuils. Libido du Monde, libère-toi, puisque tous t'appellent, montre-leur ton dard, puisqu'ils le veulent, en un million de climax d'Avatar dans toutes les dimensions de Kaluza et Klein et un but de Messi attendu dix millions de secondes sur dix milliards d'écrans excités.
Non, nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours. Nous sommes dans celui de la Condition humaine. Alors cette petite émission, pauvre petite vie de Mouffette aux armes déployées, à l'ordure facile, à la révolte dure, au salaud comme on dirait vert ou sec, toi aussi, tu fais partie de la violence du monde. De la Condition Humaine infligée aux autres. L'ennemi est dix millions de rôles. Mais nous les endossons aussi, quand nous sommes violents. La colère. Mais la violence ?
Ce n'est pas Shakespeare la mode. C'est bien dommage. Quant au mimétisme, qu'il soit de Girard ou bien de notre propre compréhension, il éclaire le monde. Il nous éclaire nous. Faire, inventer un seul geste qui n'ait été joué devant soi, voilà le début paradoxal de tous les chemins de connaissance et d'un peu de lumière. Cette fois-ci, et même en disant tariqa, on parle de Voltaire. Des vieux ce qu'on veut. Morts, tellement vieux que morts, même. Il suffit d'attendre un peu. -
AA
Où sont passés les poètes dans ce monde de brut(e)s?
[quote=Il est une nouvelle religion monothéiste qui supplante désormais toutes les autres. Elle a pour Dieu : le marché. Sa bible c’est la théorie néo libérale née de la « science » économique dont Friedrich Hayeck et Milton Friedman se firent les fervents apôtres. Facile à respecter c’est une religion qui ne demande pas d’avoir une mémoire phénoménale. Elle n’a qu’un seul commandement, le libre échange et qu’un seul culte, celui de la consommation. Les cathédrales sont remplacées par les multinationales moins coûteuses et plus rentables, aux commandes desquelles ont été placés ces hauts dirigeants qui caressent l’espoir de s’approcher le plus possible du maître (stocks option obligent) et qui, pour parvenir à leur fin n’hésitent pas un instant à utiliser des techniques dignes des sectes pour gérer la ressource humaine. Les promoteurs de cette religion, sont les actionnaires qui siègent dans les noyaux durs des multinationales et (ou) qui détiennent des fonds d’investissement. Cette haute classe ou élite supérieure établie par les meilleurs éléments selon la « nature des choses », libre de tout soucis financiers, instruite, souvent préparée dés l’enfance aux dures tâches de commandement, possède la capacité « naturelle » à gouverner. Pour elle le pouvoir n’est pas une carrière mais un « état naturel ». Pour cette catégorie d’ « humains » le sacrifice de la masse des individus pour qu’une minorité puisse remplir ses fonctions sociales, créer la civilisation, produire ses richesses et en profiter constitue « l’ordre naturel des choses ». Les lieux saints composés de, l’OMC, du FMI, des banques centrales, de l’union européenne, abritent la sainte inquisition qui a pour mission de remettre dans le droit chemin les brebis égarées et d’imposer la seule voie possible, la voie « naturelle » qui émane de la « science » économique. Redoutable, cette religion endoctrine plus que toute autre. Au royaume du client roi (traduire par l’argent roi), l’économie, hissée au rang de science présente l’avantage de remplacer les arguments philosophiques trop voyants. Plus besoin d’élaborer une morale, la morale ça se critique et se combat, l’argent tout le monde en dépend et donc tout le monde en veut… La messe est remplacée par les médias qui outre le culte voué à la consommation, diffusent la parole des bons théologiens (les économistes néolibéraux formés dans les écoles supérieures de commerce, le monastère des temps modernes), 24 heures sur 24. Ils participent, par la propagande qu’ils diffusent, à la « fabrication du consentement ». C’est ainsi que cette religion parviens à faire en sorte que la victime devienne son propre bourreau. La religion du marché et sa doctrine néolibérale, loin d’être le moyen de l’épanouissement de l’humain, n’est en réalité que l’instrument de son aliénation et de sa négation. Voilà pourquoi il est urgent de proclamer que le dieu marché n’existe pas, qu’il n’est que pure construction intellectuelle, et que tout ce que l’homme a fait, l’homme peut le défaire. Il n’y a pas de fatalité. Plus que jamais il apparaît que résister est un devoir. De cette capacité à résister dépendra l’avenir de toute idée humaniste comme la liberté l’égalité la fraternité.]
Le cercle des utopistes disparus -
Yann
Et bien... Il y a du monde pour engraisser les petites bêtes dans ce forum...
Émission décevante.
(bis: je me demande parfois comment le forum ajoute les messages. Croyant mettre un message de réponse directe à l'équipe, je le retrouve quelque part dans une chaîne de discussion). -
Mlemaudit
Effectivement, Quatremer il fait le sympa sur le plateau mais il est nettement plus virulent sur son blog, on comprend mieux son point de vue et ses opinions. Apparemment, il n'est pas spécialement pro-Castriste... ^^ -
Mohamed Chabbi
Émission peu intéressante. On a peu entendu l'économiste invité qui semblait intéressant. Dommage ! -
Irfan
Une nouvelle belle sortie de Jean Quatremer, qui n'aime pas Jean-Luc Mélenchon. Râh, la mafia... -
Rosalie
J'ai beaucoup regretté, comme d'autres ici de n'avoir pas pu entendre T. Coutrot, ou si peu.
Mais surtout, j'ai trouvé insupportable la manière dont Jean Quatremer monopolisait la parole ("ah, c'est très intéressant ce que vous dites, et bla bla bla...").
J'avais eu exactement la même impression avec Guillaume Dasquié dans l'émission sur Karachi, même façon d'occuper le terrain pendant les trois quarts de l'émission pour dire des choses pas toujours claires ni indispensables.
Il me semble, pour chacun des deux, que c'est une grave erreur de croire qu'une émission est réussie s'ils sont les seuls à parler. Au contraire, on ne les entend plus parce que ce qu'ils ont à dire d'intéressant et d'original est noyé dans un torrent de mots assez fade. Et le manque d'écoute à l'égard de leurs interlocuteurs ne les rend pas très sympathiques. -
mouffette
Qu'est-ce que l'Europe aujourd'hui ? Qu'est-ce que le Traité de Lisbonne ? Peut-on en sortir ? Quelles implications juridiques et politiques ?
Pour comprendre l'Europe d'aujourd'hui, je vous conseille cette vidéo des "Vendredis du Parti de Gauche", qui est un cours de presque une heure donné à l'ENS par Bernard Cassen - professeur émérite à l'Institut d'Études Européennes de l'Université de Paris 8, titulaire d'une chaire Jean Monet de Sciences Politiques, ex-directeur général du Monde Diplomatique et membre fondateur de ATTAC - sur le Traité de Lisbonne. -
Jean-Marc FIORESE
Daniel, à la lecture des interventions sur ce forum, il apparaît très majoritairement que vous ayez méchamment raté votre émission. Mon intervention, assez similaire à certaines autres à propos de votre passivité face à disons la "divinisation du marché" imposée par Jean Quatremer, fait partie de cette déception majoritaire et variée.
Plusieurs objecteurs reprochent à votre émission d'avoir laissé Jean Quatremer reprendre les théories économiques des "grands sachant" interviewés dans son reportage tout en affirmant ne pas être économiste. Ces objecteurs auraient souhaité une contradiction sur ces théories en profitant de la présence de Thomas Coutrot. Vous pourriez rétorquer, à raison selon moi, que ce n'était pas le sujet.
En effet, ce n'était pas le sujet sauf que Mr Quatremer part de ce choix pour nous faire croire que sa posture est de nous exposer des faits. Et là, Daniel, vous abondez!
Non ! Ce qu'évoquent les acteurs économiques dans le reportage de Mr Quatremer ne sont pas des faits mais une idéologie. Et là on est en plein dans le sujet. Je reprends la question que vous posez en tête du forum : «Comment conserver une distance critique par rapport à la politique économique menée par l'Union européenne ?»
Thomas Coutrot avais largement les compétences pour vous démontrer qu'il y a falsification dans la méthode de Mr Quatremer : son reportage ne nous expose pas des faits mais une idéologie s'appuyant sur des idées reçues ou des évènements travestis. Vous ne lui en avez jamais donné l'occasion. Vous avez maintenu votre émission hors du champs d'intervention de Thomas Coutrot en abondant dans le sens de Mr Quatremer qui prétendait évoquer uniquement des faits. De fait vous avez confisqué sa parole.
Dans ce contexte, Thomas Coutrot n'étant pas un spécialiste des secrets de fabrication d'un journaliste pour obtenir des infos et sachant qu'il n'était pas là pour faire une leçon d'économie puisque ce n'était pas le sujet, n'avait effectivement plus rien à dire.
Ce ratage est très dommageable car c'est précisément ce que @si est sensé pointer du doigt et décrypter. De plus votre livre "Crise au Sarkosistan" évoque la question de ces journalistes de Cour et inamovibles (avec les exemples de Elkabach et de Mougeotte.) Comment avez-vous pu rater l'aubaine de titiller Mr Quatremer sur ce terrain ? lui qui est si souvent dans les bureaux capitonnés de Bruxelles depuis vingt ans et qui a le privilège de voyager en TGV dans le compartiment des décideurs politiques, économiques et financiers.
Lors de la précédente émission j'estimais qu'à l'inverse de celle-ci vous étiez resté trop enfermé dans vos idées en empêchant Mr Védrine d'aller au bout des siennes ce qu'il l'aurait conduit immanquablement à se contredire et à vous permettre de le faire reculer dans ses cordes car vous et votre équipe en aviez les moyens surtout sur le sujet dont il était question, enfin je le crois.
Il me semble donc depuis quelques temps que vous ne savez plus prendre la mesure entre tout l'un ou tout l'autre. C'est très dommageable, disais-je, car @si entre en campagne de renouvellement des abonnements (j'ai reçu votre mel.) Ca me pose question même si par ailleurs il y a la très bonne émission (trop rare) de Judith, "D@ns le texte." -
antony
ouh là là, faut pas sortir de l' Europe, les pas riches vont tout perdre ! Il est drôle celui là, il fera carrière. Les grecs devraient nationaliser la distribution de carburant sur leur territoire et puis les banques aussi, avec deux trois autres économies ils peuvent se passer du fmi.
La technologie au service du capitalisme donne des millionnaires et des pointeuses, sans intérêt. -
xavaix
A propos , sauf erreur de ma part , peu de journalistes parlent de la loi
"Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure " et de son article 32 et suivants
cela ne pourrait il pas être l'occasion d' une émission ?
Que contient exactement cette loi , qu 'en sont les enjeux , n'y a t il pas danger pour les libertés publiques et privées ?
salutations -
jdpellen
Bonjour à tous,
Plusieurs commentateurs du forum ont réagi concernant le manque d'interventions de M. Coutrot, la plupart exprimant leur déception de ne pas avoir entendu des discours qui auraient pu être tenus, et qui par conséquent ne l'ont pas été. D'autre regrettant le manque d'approfondissement de la problématique économique développée partiellement par le documentaire. Il y a d'autres raisons sûrement qui m'ont échappé.
Derrière cela, il y a une critique diffuse envers l'animateur, puisqu'il est censé gérer les temps de paroles des uns et des autres (chroniqueurs et invités), tout en gérant les sujets à aborder sans quitter le sujet principal, le rythme de l'émission, les diffusions etc. En tout cas, c'est ainsi que je me représente son rôle, mais je peux me tromper (dans ce cas, éclairez-moi s'il vous plaît).
M. Coutrot a en effet "pris" la parole, ou "eu" la parole, pendant environ 446 secondes, soit 7 minutes et 43 secondes.
Ce qui sur les 4620 secondes (1 heure 17) d'émission, même toutes chroniques comprises, est quantitativement ridicule.
Plusieurs questions et réflexions me sont venus à la suite de cela, questions que je pose à Messieurs Schneidermann et Israël, Mademoiselle Jacques (voire Messieurs Quatremer et Coutrot) :
- Est-il possible de ne pas se rendre compte de la véritable disproportion entre les deux invités au moment où l'émission se déroule ?
Et à quoi pensez-vous si vous la constatez ? Qu'est-ce que vous vous dites sur le moment ?
- Dans ce cas précis, qu'est-ce qui s'est passé pour que vous ne choisissiez pas de laisser, ou d'inciter, voire de forcer, M. Coutrot à développer ses sujets (économie européenne, crise financière et discours libéraux...) ?
Il était là en tant que spécialiste économique, ce qu'il est bien plus que M. Quatremer, qui a lui-même précisé qu'il n'était pas économiste mais seulement journaliste. Malgré cela il a quand même monopolisé la parole sur le sujet dont il n'est pas spécialiste, il a usé d'une bonne précaution oratoire pour faire l'inverse de ce qu'il prétendait faire, ce qui constitue un procédé très connu.
Cela provoquait d'autant plus un trouble, et la perception d'une disproportion, puisqu'il s'exprimait sur le sujet que l'on s'attendait traité par son interlocuteur.
Apparemment il ne disait pas de bêtise et savait de quoi il parlait, puisque M. Coutrot ne l'a pas souvent contre dit, alors qu'il ne s'en est pas privé le cas échéant. Mais même dans ces moments, son temps de parole était court, par rapport aux longs moments qui ont permis à Quatremer d'expliquer, ou faire mine d'expliquer, son parti pris documentaire.
Il y aurait beaucoup à dire sur le fait qu'il a bien évité les questions et a balladé un peu tout le monde, même le spectateur, alors je n'imagine pas ce que ça devait être en direct sur le plateau (personnellement, j'ai le syndrome de l'escalier, et malgré des notes, je n'arriverais probablement pas à animer une émission en étant pleinement satisfait rétrospectivement des sujets abordés, me disant que j'aurais râté telle ou telle chose).
Ses petites parties de rigolades et sa réelle bonomie, ses scoops (in)intéressants, et ses promesses de co-opération Attac/@si/Arte sont très cinégéniques et divertissants, mais lui permettaient en même temps d'éviter les réelles questions posées par M. Schneidermann ou M. Coutrot.
Dernier point : quantitatif contre qualitatif, prise de parole ou don de parole.
Finalement, l'absence quantitative de M. Coutrot joue en sa faveur. Au côté du trublion, il est beaucoup plus posé et s'exprimant moins, il s'exprime mieux et sur des points plus précis. D'où le regret de ne pas l'avoir plus entendu, puisque de fait, il apportait une réelle possibilité d'approfondissement face au discours qui était en train de s'élaborer devant tout le monde. (D'où ma question sur votre position par rapport à la distribution de la parole et le choix des sujets à approfondir ou pas...)
Constatant que l'absence de parole, le retrait et la distance, sont plus efficaces pour être écouté que le bagou, je me demande si on a réellement empêché M. Coutrot d'intervenir en ne lui "donnant" pas la parole, ou en ne l'incitant pas suffisament pour vaincre une possible retenue. Peut-être a-t-il délibérément choisi de ne pas "prendre" la parole autour de la table, n'ayant pas grand chose à ajouter.
La critique diffuse et spontanée (que j'ai eu au premier abord), qui viserait à penser que l'animateur n'a pas suffisament "donné" la parole à son invité, peut se résorber dans le fait que l'invité n'a pas choisi de la "prendre".
Entre le don de parole et la prise de parole, on est dans la problématique globale de la démocratie médiatisée : à qui offre-t-on la parole, comment, et pourquoi ? Qui prend la parole, comment et pourquoi ? A qui refuse-t-on la parole, comment, et pourquoi ?
Ce pourquoi j'aimerais que l'on m'explique ce qui s'est passé sur le plateau, pour qu'un invité ne prenne ou n'obtienne que 446 secondes de parole sans s'insurger, ou sans interpeller les personnes présentes.
- Est-ce M. Coutrot qui n'a manifestement pas choisi de prendre la parole, ou l'animateur qui n'a pas été assez vigileant et s'est laissé embarqué par les flots et l'autorité naturelle de M. Quatremer ?
Espérant que les personnes présentes sur le plateau auront le temps de me répondre, afin que s'opère une sorte de "critique de l'émission critiquant les médias", au sens d'analyse et de meilleur compréhension de soi et de son propre fonctionnement.
Cordialement, -
zozefine
j'ai vraiment beaucoup aimé cet @rrêt sur images. je le redis, je trouve toujours passionnant les discussions de cuisine par les cuistots. toujours un peu foutraque, mais plein de matières à penser et d'infos. pas pu voir, because j'ai pas la tv, le docu d'arte. donc tout ce dont je dispose pour mon édification tient dans cette émission. j'ai trouvé les arguments critiques mais également les arguments défensifs convaincants, et j'espère vivement que quatremer poursuivra sur la lancée.
le canari dans la mine de charbon, c'était surtout le premier à claquer pour cause de méthane, CO2, etc. : le cadavre montrait aux mineurs qu'il était très urgent de remonter... l'histoire ne dit pas si on laissait le canari pourrir dans sa cage... mais c'était sûrement le cas. c'est ce qu'on voit avec la grèce : elle pourrit dans sa mine, et tout le monde est en train de se ruer vers la sortie. et c'est là où la cigale grecque vient striduler un brin. vous êtes tous à parler de la crise grecque de mai, et des causes et des solutions apportées, qui sont ce qu'elles sont. je veux bien croire que c'est pas du tout la même crise que la crise irlandaise. mais, justement, l'histoire du canari c'est le coup du maillon faible de l'UE, du fusible, le premier à sauter, on fout une rustine, on s'occupe pas des aberrations structurelles de cette union monétaire qui n'est pas économique, et pof, 2ème fusible qui pète, l'irlande... à quand tout le compteur électrique ?
et pour moi, ici, en grèce, peu me chaut que tous les fusibles pètent... vous semblez laisser entendre, pour ne pas l'expliciter, que, dans le fond, la crise grecque est résolue, ou tout au moins en passe de l'être. bon, pas les problèmes macro-structurels, mais en tout cas, la grèce, c'est bon. au suivant. comme si la crise grecque de dette souveraine, c'était en mai 2010. embrasement généralisé de l'économie du pays, WOUHHHHH les vilains tricheurs c'est tout de leur faute, et ensuite les pompiers FMI, BCE et UE sont venus éteindre l'incendie, ouf ouf ouf, on a eu chaud. ensuite les pompiers se barrent, heureux de leur bon boulot. mais vous avez déjà vu un incendie après un passage de pompiers ? alors non seulement ça a cramé, parce qu'ils arrivent rarement assez vite, mais en plus tout est sous la flotte, et complètement ravagé.
les grecs, la crise, ils l'ont PAS vécue en mai 2010, mais la crise, la grosse, la méchante, l'inflation avant la déflation, les salaires et les retraites très amputés, le SMIC à 320 euros (oui oui, vous avez bien lu, 320 euros), le chômage dingue des jeunes, et des autres, tous les budgets "humanistes" (culture, éducation, etc.) largement amputés voire totalement arasés, les faillites en vagues massives de l'infrastructure PMI/PME (je crois quelque chose comme 80% des entreprises grecques), les endettés sans espoir de s'en sortir de leur vivant, bref, tout ça tout ça, c'est maintenant, elle est maintenant la crise. les gros armateurs, l'église, les hyper-riches de ce pays, et aussi les banques, tout ça continue tranquillement, par ailleurs les chinois rachètent à tour de bras ce pays bradé en soldes, mais les gens, ceux qui en savent rien des tricheries, qui se débrouillaient plus ou moins dans une europe déjà extrêmement inégale et inégalitaire dans les richesses et les outils de production, les grecs eux, ils sont écrasés par la crise de maintenant, de tous les jours, de 24h/24, et ce pour combien d'années encore ? ce pays a été laminé par les marchés financiers, il ne reste que des ruines et des gens tellement ko et hébétés que soit ils restent au lit les jours de vote, soit ils votent PASOK parce qu'ils ont le syndrome de stockholm.
alors, ne parlez pas de la crise grecque au passé. ici, les cigales, elles ont le soleil, mais elles en claquent. -
Djac Baweur
Cette émission me paraît confirmer cette citation de Lordon que j'avais déjà fait figurer dans le forum des questions à Quatremer, qui met le doigt sur une des croyances fondamentales du libéralisme sous toute ses formes :
"Comme toujours les grands libéraux, Jean Quatremer ne voit que des agents individuels et est incapable de voir les structures qui les déterminent. Or on ne change significativement aucun comportement d’agent tant qu’on n’a pas profondément modifié le système des contraintes et des autorisations dans lequel ils s’ébattent. En l’espèce ce système est celui de la libéralisation des marchés de capitaux. "
Or précisément, ce qui pose problème dans le documentaire de Quatremer, c'est qu'en toute conviction, il estime décrire le déroulement factuel de la crise, sans parti pris : mais comment le fait-il ? Par la description qu'en font des agents individuels - l'addition de témoignages individuels suffit, selon Quatremer, à "raconter" la crise. Et ça, c'est en fait un gros parti-pris, de fond.
Fatalement, comme le dit Lordon, c'est parfaitement insuffisant à démonter les ressort profonds de la crise, si on ne met pas à jour le cadre global qui a permis, qui a poussé, ces agents individuels à agir d'une certaine manière plutôt qu'une autre.
Voilà pourquoi il y a cette impression qu'ont beaucoup d'y entendre uniquement un discours dominant, et donc orienté, alors que Quatremer est certain, en toute bonne foi, d'avoir fait un travail "neutre" : faire entendre le récit des agents individuels, ce serait "tout" raconter.
C'est pourtant tout à fait impuissant à faire comprendre pourquoi ces agents peuvent agir dans un sens plutôt qu'un autre, pourquoi la situation a pu en arriver à tel point plutôt qu'à tel autre (il y a des lois qui autorisent certaines choses et en interdisent d'autres, par exemple, ces lois ont été voulues par un ensemble homogène de gens, pas seulement quelques individualités hétéroclites, et ces lois tracent bien un cadre commun et global, etc.).
C'est aussi nous faire donc croire que ces agents n'agissent que et seulement que par l'action de leur raison propre et de leur intérêt bien compris, en laissant penser, en creux, qu'il n'y pas d'idéologie assez générale qui sous-tend un ensemble de comportements qui peuvent paraître localement distincts, mais qui participent pourtant d'une même logique sous-jacente et commune - logique qu'il faut pourtant mettre à jour si on prétend raconter et expliquer la crise.
Voilà aussi pourquoi Quatremer ne voit pas de leçon à tout cela : de faits individuels d'agents individuels, on ne tire pas de leçon globale, évidemment - on ne peut que juger de capacités individuelles, localement...
Et il apparaît, à mon sens, que ceux qui se satisfont du documentaire de Quatremer procèdent du même tropisme.