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L'Hebdo #29. Victoires du journalisme
"Et si les armes des industriels se retournaient contre eux ?", écrit Maurice Midena en préambule de l'interview que la journaliste Inès Léraud vient de lui accorder. Après 19 mois, le grossiste de légumes breton Chéritel, qui la poursuivait pour diffamation, vient d'annoncer avoir retiré sa plainte, à quelques jours du procès. Après avoir cherché à épuiser la journaliste et le magazine Bastamag avec une procédure-bâillon, Chéritel vient de renoncer en cédant aux "pressions", dit-il, c'est à dire en constatant le soutien autour d'Inès Léraud, et le fait qu'il serait impossible de faire condamner son enquête rigoureuse. En Bretagne, les pressions viennent surtout du monde agroalimentaire qui déteste qu'on enquête sur les effets sanitaires et environnementaux de ses pratiques - voyez à ce sujet notre émission de mai 2020. Mais ces pressions ne passent plus, grâce à la révolte de journalistes indépendants. Dernière pépite de notre Hebdo, la toute première émission que nous consacrions au manque de visibilité des violences policières, il y a deux ans. Le sujet est désormais au cœur de la conversation nationale, là aussi du fait de journalistes (...le plus souvent indépendants). Célébrons ces quelques victoires. Bons visionnages, et bonne lecture ! [27-01-2021]
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L'Hebdo #28, Pédocriminalité, les mots pour le dire
En février 2020, il y a moins d'un an, Adèle Haenel quittait la cérémonie des César, outrée de la récompense attribuée au cinéaste Roman Polanski, accusé d'agressions sexuelles par six femmes, dont cinq mineures au moment des faits (il a reconnu le viol de la jeune Samantha Geimer, 13 ans). Nous mesurions alors (article en accès libre) à quel point la presse française, notamment le Monde, rechignait encore, malgré #MeToo, à mentionner ces accusations, préférant parler de "polémique" ou de "controverse". Le 4 janvier dernier, le Monde ouvrait largement ses pages au témoignage de Camille Kouchner sur l'inceste subi par son frère. L'homme accusé, leur beau-père Olivier Duhamel, quittait alors ses fonctions médiatiques, et LCI licenciait dans la foulée son chroniqueur Alain Finkielkraut pour des propos choquants sur le supposé consentement du jumeau de Camille Kouchner. Une évolution, donc. D'autant plus marquée si l'on compare avec l'année 2009, lorsque le même Finkielkraut avait tenu des propos du même ordre, avec un impact bien moindre... Troisième suggestion de cet Hebdo : une émission consacrée à la fameuse distinction entre "l'homme et l'œuvre", qui, s'agissant de Matzneff et Polanski, est impossible. Bon visionnage, bonnes lectures ! [20-01-2021]
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Corée du Nord : zoom sur un repoussoir
Productrice régulière d'images de propagande, pays fermé aux médias occidentaux: zoom sur un repoussoir médiatique.
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Finkielkraut, avis non autorisés
Avis sur tout, documenté sur pas grand chose, Alain Finkielkraut est néanmoins omni-invité par tous les medias (y compris @rrêt sur images, pour y évoquer justement ces lacunes, à propos d'Internet)
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L'Hebdo #27. Nommer l'émeute
Alors que les manifestants du Capitole se transformaient en émeutiers puis en assaillants, ce 6 janvier 2021, la presse américaine a fait évoluer son vocabulaire tout au long de la journée pour qualifier la foule en colère, allant jusqu'à emprunter à Joe Biden le terme "sédition" ; lire à ce sujet l'enquête lexicale menée par Pauline Bock. Qualifier un mouvement populaire est un enjeu pour les médias : si celui du Capitole était animé par l'extrême droite américaine, néonazis inclus, celui des Gilets jaunes, autrement plus complexe, a mis en difficulté les journalistes, qui ont rapidement classé les manifestants entre "gentils calmes" et "méchants violents". Une catégorisation hâtive et fausse comme l'analysaient les invités de notre émission de décembre 2018, une sociologue, une historienne et un philosophe (en accès libre). Et puisqu'il est toujours bon de revenir en arrière, notre chroniqueuse Mathilde Larrère rappelait en juillet 2019 combien la façon méprisante de décrire le peuple en colère est une constante depuis... la révolte des Canuts. Bons visionnages, bonne lecture ! [13-01-32021]
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"post-vérité" : une nouvelle ère ?
Mais qui a tué la vérité ? Dans le sillage de l'après Brexit et de l'élection de Trump, les médias traditionnels, défenseurs des faits sacrés, face à la percée des sites d'infaux et des fake news...
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L'Hebdo #26. L'intendance suivra (ou pas)
"Je ne suis pas spécialiste de ces questions", répond Alain Fischer, alias M. Vaccin, à une question de David Pujadas sur la logistique vaccinale. Celui-là même qui a été nommé président du "conseil d’orientation de la stratégie vaccinale". L'énarchie hors-sol et ses exécutants, qui méprisent tant l'intendance (elle suivra), ne sont-ils pas à l’origine de la gestion inefficace de la crise sanitaire - et de son story telling attenant (ah, les "masques inutiles"...) ? Ne doit-on pas sonner la fin de la verticalité du pouvoir à la française ? À ce sujet, voici une émission en compagnie de correspondants allemands à Paris, une analyse du comportement des journalistes face au chaos vaccinal (ils commencent à s'énerver), un palmarès du printemps dernier sur la communication gouvernementale de 7 pays sur la pandémie, et en bonus une chronique de Daniel Schneidermann sur ce président Macron furieux contre la gestion d'un certain président Macron. Trois contenus sur quatre sont en accès libre. Bon visionnage, bonnes lectures, et bonne année quand même ! [06-01-2021]
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Calendrier de l'avent 2020
Le cadeau d'ASI à ses abonnés, et aux autres : chaque jour jusqu'à Noël, en accès libre, un ASi mémorable, période Arretsurimages.net
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Haro sur l'article 24
La proposition de loi "Sécurité globale", à l'initiative de députés LREM, renforce les pouvoirs de plusieurs corps policiers. Elle contenait un article qui, affichant la nécessité de protéger les policiers des agressions et du harcèlement, conduisait à limiter la possibilité de les filmer en intervention. Une réponse aux nombreuses violences policières révélées par des vidéos de manifestants et de journalistes. D'un bord à l'autre du spectre politique, les médias ont fait front commun contre ce fameux article 24, suspendu.
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Polanski, prévenu ordinaire ?
L'interpellation du cinéaste en Suisse a déchaîné les polémiques. Polanski est-il au dessus des lois ? Est-il persécuté par la Justice américaine ? Au delà des polémiques,@si vous présente les faits de cette saga transatlantique