Obs : le drame des Maldives, comme personne ne l'a raconté

Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 15 commentaires

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La morale de l'histoire, c'est qu'il ne faut pas partir aux Maldives.

Sous aucun prétexte. A peine débarqué, le vacancier doit rituellement subir les assauts des harceleurs de plage (ceux qui vous proposent du Muslim coke tiède, des T shirts avec des hippocampes, ou vous font en cinq minutes chrono votre portrait en coquillages). Mais il y a pire. En témoigne la mésaventure survenue à un vacancier français, pendant les fêtes de fin d'année, du nom de Xavier Niel. Le fait-divers est aujourd'hui relaté dans la presse, avec quelques variantes, mais comme d'habitude, sans les détails essentiels.

Parti dans l'intention de goûter à un repos bien mérité dans un endroit paradisiaque, le vacancier français a vécu un véritable enfer. Le troisième jour, juste après s'être fait lire son avenir dans les orteils, il est abordé par un octogénaire malingre, apparemment souffrant. Impossible de repousser l'importun : ses enfants regardent, et le vacancier cultive des opinions progressistes. "Très très bonne affaire pour vous. Un journal" murmure le vieillard. Un journal ? Déjà, le vacancier cherche sa monnaie dans son bermuda. Mais non. Il ne s'agit pas de ça. Il s'agit d'acheter un journal. Avec les bureaux, les ordinateurs, la machine à café, et les journalistes. C'est alors que, remettant ses lunettes, Niel reconnait Claude Perdriel, propriétaire du Nouvel Obs, hebdomadaire de gauche en perdition de son pays natal.

Il enrage. Deux ans plus tôt, il s'est déjà laissé fourguer un énorme journal.Un de ces vieux bibelots d'art brut qui, sur la plage, font pousser des cris d'enthousiasme à l'épouse et aux enfants, mais dont on ne sait quoi faire une fois rentré à la maison, et qui coûtent un bras à l'entretien. Mais trop tard. Il est ferré. Ce ne sont pas seulement des piécettes qu'il va falloir sortir, mais tout le budget plongée de la quinzaine va y passer : treize millions et des broquilles. Il faut remonter chercher les billets dans la chambre. S'entendre dire, par-dessus le marché, qu'on a fait une bonne affaire. Et s'embrouiller avec ses associés, qui ne sont pas au courant. J'en connais un qui n'est pas près de retourner aux Maldives.



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