Mes débuts de youtubeur

Daniel Schneidermann - - La vie du site - 91 commentaires

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Et voilà, c'est fait, j'ai joué à un jeu vidéo. Et j'ai survécu : je suis un Youtubeur.



Vous pouvez admirer le résultat icipicto

De l'avis unanime, ces débuts sont prometteurs. Si je me suis lancé dans cette partie endiablée, c'est pour fêter l'abonnement conjoint avec nos amis de CanardPC, comme je vous le promettais le mois dernier. Tous les détails sont ici.

Après notre accord avec Mediapart. Vous pouvez donc, depuis hier, souscrire un abonnement conjoint à @si et CanardPC.

Pour inaugurer cette aventure commune, je vous invite évidemment à regarder notre émission sur mes collègues Youtubeurs, ces jeunes (très jeunes) gens dont les vidéos rassemblent des millions de spectateurs (et pourtant, à bien regarder, ils ne sont pas tellement meilleurs que moi).


Pourquoi s'intéresser aux jeux vidéo ? Pour de multiples raisons. Parce que le secteur est un géant économique (le chiffre d'affaires du jeu vidéo dépasse celui du cinéma). Parce que c'est une partie de l'univers de bien des ados d'aujourd'hui. Et parce que c'est un réservoir de talents, à qui Internet offre le moyen de s'exprimer en court-circuitant les instances de validation traditionnelles (chaînes de télé, éditeurs, médias). Mais oui, un réservoir de talents. Le joueur du grenier, un de nos invités de cette semaine, pour ne prendre que son exemple, est un grand comique français, et seuls les médias traditionnels ne s'en sont pas rendu compte (mais ça viendra, dans une décennie ou deux).

Quand nous avons démarré cette enquête sur les Youtubeurs, on se demandait quel plaisir des millions d'internautes peuvent bien trouver à visionner des parties jouées par d'autres. Eh bien, la réponse est dans notre émission.


Notre fulgurante irruption dans l'univers du "gameplay" (je me la joue avec des mots savants, mais je les ignorais encore la semaine dernière) va inévitablement réactiver le débat, parmi nos abonnés, entre ceux qui sont ravis de nous voir explorer ces territoires largement encore inexplorés par le journalisme d'enquête (nos dernières émissions sont ici et ici), et ceux qui redoutent que cela nous détourne des sujets sérieux (j'adore imaginer les abonnés faire irruption dans ma chambre, et, fronçant les sourcils : "Daniel, encore en train de jouer ? Fais tes devoirs !" Ca me rajeunit).

Les deux ont raison. L'exploration des aspects économiques et culturels de l'industrie du divertissement est, depuis toujours, une de nos missions naturelles. Mais cela ne doit pas nous détourner du réel, du sombre et inquiétant monde réel. Si l'offre conjointe avec CanardPC va évidemment nous conduire à approfondir le traitement des jeux vidéo, cela ne se fera pas au détriment de l'émission habituelle. Il faudra sans doute plutôt inventer une émission dédiée, qui s'ajoutera à "l'offre existante", comme on dit. On va s'y employer, entre deux jeux.

D'ailleurs, à propos d'offre existante, quand je vois, sur la home, notre carrousel d'émissions de la semaine (les drones et la télé grecque, alternant avec les Youtubeurs), je me dis -à deux doigts de verser dans une très provisoire autosatisfaction- que le cocktail est plutôt bien dosé.

Bonne partie !

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