"En 2006, déjà, Bourgi m'avait raconté..."
La rédaction - - 67 commentairesTakieddine, Bourgi, Djouhri : scoops au banc d'essai
Comment s'y retrouver dans les stupéfiantes révélations qui déferlent depuis quelques jours sur ces trois personnages, qui auraient approvisionné la droite française en billets de banque pendant de longues années : Ziad Takieddine, Robert Bourgi et Alexandre Djouhri ? Comment s'y retrouver entre les infos et les intoxs, entre ce qui est totalement prouvé et ce qui ne l'est pas, entre les vraies et les fausses révélations ?
C'est la question que nous posons sur le plateau, en compagnie de quatre journalistes, experts de ces sujets complexes : Karl Laske, co-rédacteur de la longue série d'articles de Mediapart sur Takieddine (dont les pièces sont disponibles ici) ; Renaud Lecadre, journaliste à Libération qui a été le premier à écrire sur Alexandre Djouhri, dès 2006 (et plus récemment en janvier) ; et deux spécialistes de l'Afrique et de la "Françafrique", Vincent Hugeux, de L'Express (notamment auteur des Sorciers blancs, livre sur les "faux amis français de l'Afrique") et Antoine Glaser, co-auteur de Sarko en Afrique, qui a récemment collaboré au passionnant documentaire de Patrick Benquet, La Françafrique.
Commençons par de rapides présentations. Ziad Takieddine est un homme d'affaires franco-libanais, proche des camps balladurien, puis sarkozyste. Intermédiaire dans plusieurs grands contrats d'armement, il est soupçonné par la justice d'être au cœur du financement illicite de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, via des rétrocommission sur ces contrats. Il vient d'être mis en examen. Son "collègue" et concurrent Alexandre Djouhri était beaucoup plus discret, avant que Pierre Péan ne lui consacre une bonne partie de son tout récent livre, La République des mallettes (éd. Fayard). Il existe très peu de photos de celui qui s'est rapproché des milieux du banditisme dans sa jeunesse, avant de devenir un incontournable des hautes sphères, écono...