En voiture !

Daniel Schneidermann - - La vie du site - 19 commentaires

Télécharger la video

Télécharger la version audio

Eh non, ce n'était pas un poisson d'avril, comme l'ont cru certains malins sur le forum, après que je l'ai annoncée ce matin. Notre première émission "ligne j@une" est...en ligne.



Eh non, ce n'était pas un poisson d'avril, comme l'ont cru certains malins sur le forum, après que je l'ai annoncée ce matin. Notre première émission "ligne j@une" est...en ligne.

Ligne j@une, kesaco ? Simple comme bonjour. Une émission, au ras du macadam (comme le signifie éloquemment le logo dessiné par Alain Korkos) qui explore les zones grises et les frontières mouvantes entre nouveaux et anciens médias. Aussi incroyable que cela paraisse, cette émission n'existait pas encore, ni dans les vieux médias (ce qui est dans l'ordre des choses), ni (plus étonnant) dans les nouveaux. Frontières entre sources "légitimes" aux yeux des médias installés, et celles qui ne le sont pas, frontières entre les informations sûres et les intox, frontières entre volonté de taire, et la légitime prudence. Elle n'existait pas, donc...nous allons tenter de la faire.

C'est une émission à risques. Elle dérapera parfois, au delà de cette fameuse ligne imaginaire. C'est son risque congénital. A s'approcher trop près du feu, on risque de se brûler. Vous protesterez (dès cette première, je redoute d'avance vos réactions quand vous entendrez Marc Cohen parler de "ces crétins d'internautes", ou quelque chose d'approchant). Mais ce n'est pas grave. Vous serez là pour rétablir les approximations inévitables, vous élever contre les énormités, et (j'en suis sûr) ne pas tomber dans le piège des provocations.

Dans un premier temps, l'émission sera bi-mensuelle, comme notre nouveau rendez-vous littéraire D@ns le texte, en alternance. Ensuite, en fonction de l'accueil que vous lui réserverez, de votre demande, des envies de tout le monde, on réajustera tout ça. Elle sera mise en ligne le mardi. Nos abonnés bénéficieront de trois jours d'exclusivité. Ensuite, dès qu'arrivera @rrêt sur images le vendredi soir, elle sera mise à disposition des sites de ceux de nos chroniqueurs invités, qui le souhaiteront (tout en restant sur le site, évidemment, dans la page émissions). Ainsi bénéficiera-t-elle du plus large écho possible. Evidemment, elle sera largement diffusée sur arretsurimages.tv (Canal 94 de la Freebox, je le rappelle.) Première diffusion mercredi 19 heures 30. Canal 94, qui va bien finir par ressembler un jour à une vraie petite chaîne.

Pourquoi Birenbaum ? Parce qu'il se tient depuis toujours, je le disais ce matin, en équilibre instable sur cette ligne, bardé d'amis journalistes et d'informateurs pertinents, mais toujours aux lisières du système. Parce qu'il sait tout, qu'il voit tout, qu'il lit tout, et qu'il surfe partout. Et parce qu'il ne s'était jamais risqué à cet exercice là, dans lequel il a excellé dès la première, tout comme Judith. C'est fou, le nombre de gens qui pourraient faire d'excellents animateurs de télé, et c'est fou que la télé soit la seule à ne pas le savoir.

Je sors à peine du plateau. Ca fait drôle, d'être chroniqueur, de ne pas être l'hôte des lieux, celui qui répartit la parole. Et ça fait drôle aussi, de ne pas connaître, de n'avoir jamais rencontré les gens avec lesquels on va débattre (Marc Cohen et Marjorie Paillon sont deux recrues de Guy). Je ne suis pas certain d'être parfaitement à l'aise dans une émission "de polémique". Mais je ne souhaite pas non plus que cette nouvelle-née soit une "émission de polémique" supplémentaire. Je la voudrais (là, c'est le producteur qui parle) plus imprévisible, avec des ruptures de rythme et de ton, parfois castagneuse et parfois tendre. D'après l'équipe, il parait que j'ai un peu parfois confisqué l'animation à Guy, mais je ne me suis rendu compte de rien, et si c'est vrai, je jure que ça ne se reproduira pas. De toutes manières, je ne compte pas participer au plateau à chaque fois. Le volant de chroniqueurs tournera, même si, d'émission en émission, on retrouvera tout de même souvent les mêmes, parce que cela fait partie du plaisir. A vous. En voiture !

Lire sur arretsurimages.net.