Comme une certaine peur...

Au lendemain du jour où Alain Duhamel a commencé de chanter sa pieuse Légende

, Saint Hirsch est chez Aphatie, sur RTL. Et il raconte les réactions de "ses copains" (ministres ?) lors de sa nomination, en début de semaine, comme "Haut commissaire à la Jeunesse": "ils m'ont tous demandé si je n'en avais pas peur, de ces jeunes". Et de s'en amuser, au micro d'Aphatie, pour bien montrer que non, il n'a pas peur.

Et il est vrai qu'une crainte diffuse semble s'être installée, chez tous les fiers à bras du sarkozysme. Elle ne s'avoue certes pas. Elle se devine, elle transparaît, elle transpire. De jour en jour, la Saison 2 du quinquennat révèle un spectacle de nature légèrement différente de la Saison 1. Du travail du dimanche à la réforme du lycée, on garde les moulinets, l'affichage, mais on vide la politique menée de son contenu véritable. Ainsi, par exemple, du bilan fièrement dressé par Hortefeux en partance: 29 800 reconduites à la frontière en 2008, c'est à dire des objectifs (26 000) dépassés, claironne-t-il. Ca, c'est pour la vitrine. Les compte-rendus les plus rapides s'en tiennent là. Mais sur ces 29 800, 10 000 sont des "départs volontaires" de ressortissants des pays de l'Est, Roumains ou Bulgares, avec compensation financière, reconnaît Hortefeux lui-même. Et sur ceux-là, "une partie reviendra", précisent honnêtement les jités. Pour le reste (les expulsions forcées) le chiffre est en légère baisse par rapport à 2007.

D'où vient cette peur ? Tout droit de l'Histoire. Si sûr de lui à son arrivée, ce pouvoir semble être, à son tour, gagné par la vieille peur des gouvernants français de droite qui ont toujours, dans un coin de la tête, le souvenir de la guillotine de 93, place de la Concorde. On aurait tort de s'en moquer. C'est la moins mauvaise chose qui puisse nous arriver.