Informer sous le nazisme : deux historiens allemands accusent AP
Daniel Schneidermann - - 19 commentairesComment l'agence a "blanchi" des photos de propagande
C’est tout un pan de sa “part d’ombre”, que l’agence AP, une des principales agences de presse mondiales, vient de dévoiler, poussée par deux chercheurs allemands. On y découvre l’ampleur des compromissions de l’agence avec le régime nazi, de 1933 à 1945, pour pouvoir continuer d’exercer en Allemagne. Faut-il informer, selon les critères occidentaux, dans les dictatures ? La question se pose encore aujourd’hui, dans nombre de régimes totalitaires.
C’est une photo un peu grotesque, en couverture d’une brochure de propagande nazie, “Les Juifs en Amérique”. On y voit le maire de New York dans les années 30, Fiorello La Guardia, photographié en plongée, sans doute au cours d’un cocktail, et bâfrant à pleines mains, de manière peu ragoutante. Cette photo est d'autant moins flatteuse que les dirigeants nazis, en Allemagne, à la même époque, interdisent de les photographier à table, ou ingurgitant aliments solides ou liquides.
Cette photo dévalorisante d’un adversaire politique - La Guardia s’est attiré la haine de Goebbels, par ses critiques acides du ré...