-
Goulven
"Les avocats du groupe de Tarnac, soupçonné d'avoir saboté des lignes TGV en 2008, ont fait part à Nouvelobs.com de leur satisfaction à l'issue de l'examen, jeudi 23 septembre, par la cour d'appel de Paris, à huis clos, de leurs requêtes pour vice de forme.
"Cela s'est très bien passé. Nous avons montré que la procédure reposait sur des actes irréguliers. Pendant deux heures, on a exposé les innombrables irrégularités du dossier", indique Me Jérémie Assous. "Le parquet a reconnu qu'il n'était pas au courant de l'existence du système de vidéosurveillance chez Julien Coupat, qu'aucun magistrat instructeur n'a ordonné", met-il encore en avant."
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100923.OBS0261/tarnac-la-procedure-est-en-miettes.html -
Francois T
Bon sang, Le Monde serait-il devenu un repère d'anarcho-autonomes gauchistes ? En tout cas, ils ont bouffé du lion !
Voici comment se termine un article relatant les soucis qu'eut le romancier Dashiell Hammett soupçonné de communiste et interrogé au tribunal par le sénateur McCarthy himself :
http://www.lemonde.fr/culture/article/2009/07/04/temoignages-a-charge_1215282_3246.html
Imaginons maintenant que Dashiell Hammett ait été vu un jour près d'une voie ferrée. Et qu'au regard de sabotages effectués sur les trains de voyageurs dans les mois précédents, son comportement ait été jugé ambigu, si bien qu'il ait été emprisonné six mois pour faits de terrorisme sans que les soupçons qui pesaient sur lui aient été étayés de preuves ni d'aveux. Qu'aurait dit le président Eisenhower ? On a peut-être une réponse, du côté de Tarnac. -
fer
Ca y est, Fox News s'empare de "L'insurrection qui vient" (la traduction américaine va paraître) !
Séb Musset sur son blog a mis la vidéo et ça décoiffe ! A voir absolument !
http://sebmusset.blogspot.com/2009/07/linsurrection-qui-vient-aux-usa.html -
Balthaz
nul n'est prophète en sa prison -
Winston Smith : misanthrope
des comités de soutien des inculpés de Tarnac à ceux qui luttent:
http://www.manifdu21juin.com/ -
christiane trombert
Bonjour Judith,
Une large part de votre analyse est construite sur du sable.
par exemple, quand Coupat écrit en italique La guerre moderne, cela fait référence au livre "La guerre moderne", de 1960, écrit par l'officier Roger Trinquier et théorisant la guerre contre insurrectionnelle (actuellement appliquée en Irak et en Afghanistan). En résumé cette théorie militaire postule que la victoire militaire est assurée aujourd'hui non par la conquête d'un territoire mais par la conquête et le contrôle de la population de ce territoire, principalement grâce à l'action sociale et à "l'action psychologique" (propagande, maitrise de l'information). le livre dit que les guerres modernes sont des guerres idéologiques visant à emporter l'adhésion des individus, cette adhésion des populations est essentielle pour couper "l'ennemi intérieur" (en 60 Trinquier parlait alors des communistes et des indépendantistes algériens) de sa base populaire.
Mathieu Rigouste a fait un bouquin tiré de sa thèse d'histoire et analyse dans quelle mesure cette doctrine militaire a pu être transposée dans le cadre de la gestion sociale et sécuritaire du problème des banlieues aujourd'hui.
Comme vous êtes chroniqueuse et non journaliste vous ignorez peut être certaines données concernant le maintien de l'ordre aujourd'hui. Sur un plan factuel il se trouve qu'il y a réellement aujourd'hui utilisation de technologies militaires et de tactiques militaires pour le maintien de l'ordre et la gestion des média : drones, grenades de désencerclement, journalistes embeded, bouclage de quartier lors d'opération coup de poingt, mais aussi couvre feu de fait pour les jeunes lorsqu'un quartier est bloqué.
Il y a aussi une législation d'exception qui s'est mis en place et qui rappelle la guerre d'Algérie : plan vigipirate depuis les années 90, droit de fouiller les véhicules, garde à vue prolongée, délit d'embuscade, association de malfaiteur en vue d'une entreprise terroriste (il s'agit d'un crime d'intention, on peut être condamné sans qu'aucun actes positifs n'ai été commis), pénalisation du port de la cagoule, recours à l'état d'urgence en 2005.
Bref tout cela explique que Coupat emploie le vocabulaire de la guerre, ce n'est pas lui qui la déclare, en bon foucaldien ayant inversé la formule de Clausewitz (la guerre est la poursuite de la politique par d'autre moyens devient la politique est la poursuite de la guerre par d'autres moyens) il repère la guerre sous les apparences de civilité et de légalité dont nous abreuvent les média (un seul exemple : les média disent "charges de CRS" au lieu de dire tabassage de manifestants, ils disent la police a fait "usage de gaz lacrimogènes" au lieu de dire que les manifestant se sont fait gazés, la violence d'Etat est toujours euphémisée dans les média et la version de l'Etat prime toujours au début).
En somme il me semble que votre thèse de l'énoncé autoréalisateur de Coupat, celle de la déclaration du guerre créant la guerre et un martyr ne tient pas.
D'autre part vous semblez ignorer que L'insurection qui vient est la version grand public d'un livre moin connu dont le titre est l'Appel (voir sur le site bloom 0101 (http://bloom0101.org). dans ce bouquin et dans L'insurection, le souci d'anonymat n'a rien à voir avec l'expression d'une position opprimée ou baillonnée. Si le comité invisible veut rester anonyme cela tient au soubassement situationiste de la pensée des auteurs, qui refusent la personnalisation médiatique propre à la société du spectacle (en gros ils ne veulent surtout pas ressembler à un pantin médiatique comme Xavier Renou, par exemple). D'autre part on ne voit pas pourquoi vous rapprochez anonymat concernant les auteurs et clandestinité, anonyme ne veut pas dire être clandestin, c'est vous qui créez ce parallèle qui va dans le sens de votre thèse d'une mise en scène volontaire et manipulatrice de la parole visant à créer un effet de persuasion.
Quand l'appel est sorti vers 2003 il n'y avait pas encore de circulaire antiterroriste désignant une menace de type "mouvance anarcho-autonome francilienne" (MAAF), cette circulaire entraine une transmission à la SDAT et au juge antiterroriste de toute affaire concernant une personne fichée comme anarcho autonome par la DCRI date de 2007. Les premières arrestations pour terrorisme anarcho autonome on eu lieu plusieurs mois avant l'histoire de Tarnac (affaire des fumigènes de Vincenne, affaire de la tentative d'incendie d'une dépaneuse, affaire du Fouquets, affaire du chlorate de soude au péage de Vierzon voir ici pour plus d'éléments sur ces affaires et sur la circulaire Alliot Marie concernant la MAAF : http://infokiosques.net/mauvaises_intentions).
L'insurection qui vient a été écrit avant tout cela mais les déclarations de Coupat sont postérieures a ce contexte de répression assez massif (avec de la détention préventive, des filatures, des mises sur écoute, etc. tout cela pour des faits reprochés assez limités : deux tentatives d'incendie de voiture et deux transport de substance pouvant entrer dans la fabrication d'une bombe). Coupat lui même a fait l'objet d'une enquête préalable de plus d'un an avec écoute, filature, intrusion au domicile. Après son arrestation on lui a reproché son mode de vie et le contenu de L'insurection qui vient. Là ou je veux en venir est qu'il y aurait eu de quoi se sentir concrètement opprimé pour ses idées et que relativement à ce contexte répressif, que vous négligez largement, sa parole est finalement assez peu celle de quelqu'un se présentant comme un martyr persecuté pour ses idées.
En résumé le travail d'analyse de texte que vous faite a ses limites, faute de saisir tout le contexte, faute de connaitre ce qui n'est pas dans les textes que vous chroniquez, on arrive facilement à des contresens, parce que le sens n'est pas que dans le texte.
Et si vous faisiez un peu de journalisme (se documenter, interroger les gens, recouper les informations) en sus de vos travaux d'analyse de texte habituels? -
pilde
Bien loin des considérations des uns et des autres voilà un texte qui est bien plus sympa:
http://www.livevideo.com/video/65EE2BBA11134C8EB1BE01A4DEC9B5AE/sam-cooke-chain-gang-.aspx
I hear somethin' sayin'
(hooh! aah!) (hooh! aah!)
(hooh! aah!) (hooh! aah!)
(Well, don't you know)
That's the sound of the men working on the chain ga-a-ang
That's the sound of the men working on the chain gang
All day long they're singin'
(hooh! aah!) (hooh! aah!)
(hooh! aah!) (hooh! aah!)
(Well, don't you know)
That's the sound of the men working on the chain ga-a-ang
That's the sound of the men working on the chain gang
All day long they work so hard
Till the sun is goin' down
Working on the highways and byways
And wearing, wearing a frown
You hear them moanin' their lives away
Then you hear somebody sa-ay
That's the sound of the men working on the chain ga-a-ang
That's the sound of the men working on the chain gang
Can't ya hear them singin'
Mm, I'm goin' home one of these days
I'm goin' home see my woman
Whom I love so dear
But meanwhile I got to work right he-ere
(Well, don't you know)
That's the sound of the men working on the chain ga-a-ang
That's the sound of the men working on the chain gang
All day long they're singin', mm
My, my, my, my, my, my, my, my, my work is so hard
Give me water, I'm thirsty
FADE
My work is so hard
(Retrouvé en visionnant les vidéos publiées sur le blog de Maître Eloas. Elles m'ont renvoyé sur celle-là extraite du film Cadence
http://www.youtube.com/watch?v=uR2G1801PAo ) -
Winston Smith : misanthrope
Pour signer la pétition: http://calas-fr.net/
Depuis 1986, date où la législation antiterroriste a été instaurée en
France, un empilement de lois successives a construit un système pénal
d’exception qui renoue avec les lois scélérates du XIXe siècle et
rappelle les périodes les plus sombres de notre histoire. L’accusation
d’ «association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction
terroriste», inscrite au Code pénal en 1996, est la clef de voûte du
nouveau régime. Or, ses contours sont particulièrement flous : il
suffit de deux personnes pour constituer un «groupe terroriste» et il
suffit d’un acte préparatoire pour que l’infraction soit caractérisée.
Cet acte préparatoire n’est pas défini dans la loi, il peut s’agir du
simple fait d’entreposer des tracts chez soi. Surtout, n’importe quel
type de relation - même ténue ou lointaine, voire amoureuse ou amicale
- avec l’un des membres constituant le «groupe» suffit pour être
impliqué à son tour. C’est pourquoi, sur dix personnes incarcérées
pour des infractions «en rapport avec le terrorisme», neuf le sont
sous cette qualification.
De l’aveu même de ses promoteurs, ce droit spécial répond à un
objectif de prévention. À la différence du droit commun qui incrimine
des actes, la pratique antiterroriste se satisfait d’intentions, voire
de simples relations. Suivant le juge Bruguière, cité par Human Rights
Watch, «la particularité de la loi est qu’elle nous permet de
poursuivre des personnes impliquées dans une activité terroriste sans
avoir à établir un lien entre cette activité et un projet terroriste
précis». C’est dans cette perspective qu’on a vu la possession de
certains livres devenir un élément à charge, car ils constitueraient
des indices sur des opinions; et de l’opinion à l’intention, il n’y a
qu’un pas. A ce flou de la loi pénale, s’associe une procédure d’une
extrême brutalité. Il suffit que le parquet choisisse de manière
discrétionnaire d’ouvrir une enquête sur une qualification terroriste
pour que la police reçoive des pouvoirs d’investigation exorbitants :
perquisitions de nuit, «sonorisation» des domiciles, écoutes
téléphoniques et interception de courriers sur tous supports… De son
côté, le délai de garde à vue - période qui précède la présentation à
un juge - passe de quarante-huit heures en droit commun à
quatre-vingt-seize heures, voire cent-quarante-quatre, dans la
procédure antiterroriste. La personne gardée à vue doit attendre la
72e heure pour voir un avocat - l’entretien est limité à trente
minutes et l’avocat n’a pas eu accès au dossier. A la suite de cette
garde à vue, en attendant un éventuel procès, le présumé innocent
pourra passer jusqu’à quatre ans en détention provisoire.
Par ailleurs, la loi centralise à Paris le traitement des affaires
«terroristes», confiées à une section du parquet et à une équipe de
juges d’instruction spécialisés qui travaillent en relation étroite
avec les services de renseignement. Des cours d’assises spéciales ont
également été instaurées, où les jurés populaires sont remplacés par
des magistrats professionnels. Un véritable système parallèle est
ainsi mis en place avec juges d’instruction, procureurs, juges des
libertés et de la détention, cours d’assises et bientôt présidents de
cours d’assises, juges d’application des peines, tous estampillés
antiterroristes.
L’application de plus en plus large des procédures antiterroristes à
des affaires d’État montre que l’antiterrorisme est désormais une
technique de gouvernement, un moyen de contrôle des populations. En
outre - et c’est peut-être le point le plus grave - cette justice
exorbitante contamine le droit commun : la législation antiterroriste
a servi de modèle dans d’autres domaines pour généraliser la notion de
«bande organisée», étendre les pouvoirs des services d’investigation
et centraliser le traitement de certaines instructions.
La Convention européenne des droits de l’homme et le Pacte des Nations
Unies sur les droits civils et politiques, tous deux ratifiés par la
France, garantissent qu’une sanction pénale soit fondée sur une
incrimination intelligible la rendant prévisible. En outre, ces textes
donnent à chacun le droit d’organiser équitablement sa défense - ce
qui passe par la prompte intervention d’un avocat ayant accès au
dossier. La procédure, «sœur jumelle de la liberté», doit être
contrôlée par un tiers impartial, ce qui est impossible avec une
filière spécialisée fonctionnant en vase clos, dans une logique de
combat idéologique incompatible avec la sérénité de la justice.
Il est illusoire de demander que ce régime procédural soit appliqué de
façon moins large et moins brutale : il est précisément conçu pour
être appliqué comme il l’est. C’est pourquoi nous demandons que les
lois antiterroristes soient purement et simplement abrogées et que la
France respecte en la matière la lettre et l’esprit de la Convention
européenne des droits de l’homme et du Pacte des Nations Unies sur les
droits civils et politiques. Nous invitons tous ceux qui se
préoccupent de libertés à se joindre à notre campagne en ce sens.
Le Comité pour l'Abrogation des Lois Antiterroristes - CALAS - : Giorgio Agamben, Esther Benbassa, Luc Boltanski, Saïd
Bouamama, Antoine Comte, Eric Hazan, Gilles Manceron, Karine Parrot,
Carlo Santulli, Agnès Tricoire.
Avec les signatures de : Alain Badiou, philosophe; Etienne Balibar,
philosophe; Jean-Christophe Bailly, écrivain; Daniel Bensaïd,
philosophe; Alima Boumedienne, sénatrice; Rony Brauman, ancien
président de Médecins Sans Frontières et enseignant; Raymond Depardon,
photographe et cinéaste; Pascal Casanova, critique littéraire;
Jean-Marie Gleize, poète; Nicolas Klotz, réalisateur; François
Maspero, écrivain; Emmanuelle Perreux, présidente du syndicat de la
magistrature; Jacques Rancière, philosophe; Michel Tubiana, président
d’honneur de la Ligue des droits de l’homme; Slavoj Zizek, philosophe.
Pour signer la pétition: http://calas-fr.net/ -
Camille Payet
Vous êtes d'une malhonnêteté intellectuelle incroyable. Vous répondez sur d'autres parties que celles que j'ai mises en évidence. Puisqu'il est impossible de discuter avec vous, bye-bye...
Et en plus d'une mauvaise foi incommensurable. Quand je dis que je m'appuie sur le texte de Judith, comme dans la polémique il y a la question qu'elle aurait "nuancé" son discours par rapport à son intervention devant la caméra, je suis bien obligé de m'y référer. -
yannick G
Message 3/5max du 01/06/09
@ MC Maday (Cela sonne comme du Inspecteur Harry votre pseudo)
Très bien, alors si on applique au texte "bernardien", comme vous dites, yannick G, la méthode de lecture sur laquelle vous vous appuyez pour lire l'interligne de l'interview
Faites donc, faites donc.
- il n'est qu'un gamin orgueilleux qui nous soûle avec ses élucubrations (il déclare la guerre à l'État -qui donc se défend- dans son coin, il critique la partialité des médias qui pourtant par le Monde lui offrent toute latitude pour s'exprimer)
- il profite bien de sa position d'embastillé parce qu'elle transforme sa parole en une parole bâillonnée donc une parole vraie (pour les imbéciles)
- il dit qu'il n'est pas l'auteur de l'IQV, et on s'en fout, hein, mais il y a quand même de troublantes ressemblances entre sa prose et celle de l'IQV, ce qui fait que même s'il ne l'a pas écrit, il pense la même chose et aurait pu l'écrire, ce qui revient au même, cqfd.
En gros, malgré le côté satirique, votre résumé est acceptable.
Bref, il l'a bien cherché
Tout dépend ce que vous entendez par là. Disons que son discours appelait une réaction, donc en ce sens, il l’a bien cherché, mais pas dans le sens de, il a cherché cette réaction-là. En tout cas, il sait en tirer partie dans son action, ce qu’il ne souligne pas, malhonnêteté, duplicité…, en tout cas, il y a de l’opportunisme.
qu'est-ce qu'il vient nous emm... avec ses discours à deux balles oùssqu'il essaie de nous manipuler les méninges en nous détournant de nos luttes quotidiennes, tellement plus vraies que sa guerre fantasmée.
Mouai, en gros d’accord également.
Pas d'accord ? C'est que vous êtes un sensible au méta-texte à géométrie variable.
Ben, si, si, je viens de vous dire que nonobstant certaines tournures inutiles, vous aviez assez bien résumé le discours.
D'ailleurs, cette aversion pour Coupat, pour ce que vous pensez qu'il pense et ce que vous pensez qu'il écrit, se retrouve de façon plus manifeste encore chez vous, qui ne vous privez pas de commenter avec mépris un grand nombre de vos conclusions (pathétique, fanfaronnade, fantasque, duper, berner, et j'en passe). Ce n'est pas ce que vous pensez ? C'est pourtant ce qui ressort nettement de vos interventions.
Ah si, si, encore une fois, c’est carrément ce que je pense, et je pourrai même en rajouter, mais je resterai courtois, une fois n’est pas coutume..
Cet article de la pourtant si souvent fine et nuancée Judith Bernard (je suis fan moi z'aussi) manque cruellement à la fois de logique et d'empathie. Et ça chagrine.
Oh, je suis certain qu’elle ne manque d’aucune empathie pour les personnes innocentes en préventive, en tout, moi, j’en ai, pour le reste, avoir de la sympathie pour son discours, je ne crois pas qu’elle en ait beaucoup comme moi. Sachons séparer le lieu et ce qui est dit à partir de ce lieu, surtout lorsque certains utilisent ce lieu pour renforcer, palier aux déficiences de ce qu’ils racontent. Pour ce qui est de la logique, j’attends votre développement pour vous répondre.
Oublieriez-vous que tout homme est innocent jusqu'à ce qu'on démontre rationnellement et irréfutablement qu'il est coupable ?
Mais, personne ne juge de sa culpabilité, sur quelle base d’ailleurs pourrions-nous le faire, seulement de sa vision des choses, sur quelles bases erronées elle s’appuit.
La conclusion de JB est tout bonnement époustouflante -et c'est ce qui permet à certains d'affirmer qu'elle ne l'aime pas.
Son discours, certainement. La personne, comme moi, elle s’en fout, il n’existe pour nous ici que par son discours.
Mettre quelqu'un en prison sous un régime d'exception pendant une demi-année, ce n'est pas une gaffe, ce n'est pas une erreur stratégique, ce n'est pas une maladresse, c'est un SCANDALE. En majuscule et en italique.
Il n’y a pas de contradiction, cela peut-être tout cela, et oui, de la façon dont elle a lieu, la préventive est criminogène actuellement (le principe lui peut se comprendre, c’est sa réalisation qui est condamnable).
Ah, mais bien sûr, comme c'est un ultragauchiste, en fait, il ne souffre aucunement de sa position
Personne n’a dit cela, ni ne le pense, bien qu’il déclare qu’il aille bien. Une seule chose est certaine, son message lui en ressort renforcé… hélas.
Affirmer que dire "c'est la guerre", c'est la déclarer, donc entrer en guerre, et surtout en déduire (implicitement) que, partant de ce principe, ne pas avoir déclaré la guerre, c'est ne pas en mener une, est un bizarre syllogisme.
Euh, non. Ne pas avoir déclaré la guerre ne veut pas dire ne pas en mener une ou rentrer dedans, c’est d’ailleurs ce que s’empresse de faire ce gouvernement contre Coupat et sa bande, régime d’exception, accusation d’acte de terrorisme, etc… une guerre de pieds nickelés des deux côtés. Judith dit d’ailleurs « que fait l’ennemi désigné par un assaillant qui lui "déclare la guerre" ? Il le prend au mot, se défend, et lui fait la guerre en effet. »
C'est pourtant ce que Judith Bernard écrit, puisque de son texte ressort l'équation : JC/l'IQV écrivent que l'État est en guerre = ils sont en guerre contre l'État ==> l'État se défend de façon maladroite (et ne fait que se défendre) <==> JC/l'IQV ont bel et bien commencé cette bataille de cour de récré. Écrire qu'il y a une guerre, c'est d'abord la constater, ce n'est pas la déclarer.
Vous n’avez pas compris le performatif, dire c’est la guerre (entre x et nous), ce n’est jamais un simple constat (extérieur), c’est y être déjà. Que x le soit effectivement alors importe peu, vous vous l’êtes.
Pour soutenir ce que Judith Bernard soutient, il faut nécessairement partir du postulat que l'État n'est pas en guerre, donc prendre position nettement au préalable contre les analyses portées par Coupat (et d'autres, encore une fois). Ce serait bien de le marquer en toute lettres.
Non, il suffit de respecter la chronologie. Comment l’état aurait pu être en guerre contre Coupat/IQV avant qu’il(s) ne s’exprime(nt) et se fasse(nt) entendre sa déclaration à cet état ? Avant cela, l’état n’avait aucune raison de le(s) connaître. Il ne s’agit pas de dire que l’état ne mène déjà pas nombre de guerre, contre les clandestins, les terroristes, etc…, mais seulement de souligner que dans cette affaire, L’IQV à tort ou à raison imputé à Coupat a d’abord attiré l’attention, fait prendre la menace au sérieux, comme le rappelle Coupat lui-même à Alain Bauer, puis à l’état. Maintenant, l’essentiel n’est pas de savoir qui a commencé, puisque tous deux se reconnaissent pour ennemi, donc en guerre l’un avec l’autre, l’état et Coupat, tous les deux sont dans le performatif désormais.
Que Coupat ait eu l'honneur (huhu, derechef) de pouvoir s'exprimer sur une pleine page du Monde ne remet pas en cause une critique des médias au service, non du pouvoir politique, mais de la pensée dominante (au service de laquelle les institutions de l'État sont aussi).
Contrairement à achab, vous soutenez que c’est bel et bien un propos appartenant à la pensée de Coupat, je note pour ne pas confondre vos deux critiques distinctes et indépendantes.
Dans le cas où on adhère à la théorie de la pensée dominante, et qu’on déclare ne pas appartenir à celle-ci (comme Coupat), on s’autorise à intervenir autant qu’on le veut, le peut, sans avoir à remettre en cause son postulat. C’est bien pratique, même si chaque fois que vous vous exprimez, vous contredisez le fondement de votre démarche, à savoir qu’une pensée dominante n’est plus dominante dès lors qu’elle laisse s’exprimer les pensées alternatives.
Il est par ailleurs un activiste politique. Il veut une tribune ; on lui en propose une, il en profite puisque, même si ce journal porte en grande partie l'idéologie dominante, il est le meilleur moyen de toucher un large public (et ce n'est alors pas faire preuve d'hypocrisie que de s'y exprimer).
Sauf si on condamne a priori l’usage par le pouvoir de cette même tribune. C’est de bonne guerre, on peut dire, mais alors, cela confirme la logique guerrière, au delà de toute morale, de tous les coups sont permis.
c'est faire d'une pierre deux coups : démontrer qu'on est ouvert, pluraliste, et que, partant, les personnes qui dénoncent la collusion médias-politiques ont tort (le Monde n'est pas à la botte du gouvernement puisque le Monde laisse des gens critiquer le gouvernement) ; se présenter comme le pouvoir qui fait peur au gouvernement et à la justice en mentionnant dès le lendemain la libération imminente de l'interviewé. Ce qui ne remet pas en cause du tout une analyse globale de l'univocité idéologique quasi-générale des médias dominants
Comme c’est bien pratique, que le Monde lui donne ou non une tribune, il est perdant aux yeux de Coupat, puisque jugé préalablement comme média appartenant à la pensée dominante. Autrement dit, tant que la pensée de Coupat ne représentera pas la pensée dominante, il peut exploiter lui tous les médias qui tomberont dans son piège en toute bonne conscience. Oui, c’est une conception bien pratique, à défaut d’être bien raisonnable.
Il est difficile de comprendre pourquoi Judith Bernard adopte deux positions opposées sur Libé et sur le Monde : un article ne remettra jamais en cause une construction générale du discours médiatique...
Mais justement, Judith n’adopte aucunement deux positions distinctes. Elle peut attaquer le premier pour avoir sans élément fait des associations qui condamnaient d’office ceux qu’on ne connaissait pas encore. Alors qu’elle n’a aucune raison d’attaquer le second parce qu’il offre une tribune à l’un des accusés. Elle n’est pas Coupat, elle n’a pas fait des médias dans leur globalité une fabrique à fable anti-coupat, elle peut donc juger au cas par cas.
Enfin, et juste pour mon édification personnelle : quand et comment Foucault parle-t-il de la presse comme d'un "quatrième pouvoir" ? Là, je sèche...
Relisez, ce n’est pas ce que j’ai dis. Je soulignai simplement l’incongruité qu’il y a à lire et citer moult penseurs, par exemple Foucault, et faire semblant d’ignorer l’existence du quatrième pouvoir.
@ Camille Payet,
Ici, c'est un forum qui suit un texte de Judith Bernard, je m'appuie donc sur ce texte ET SUR RIEN D'AUTRE.
Alors pourquoi laissez-vous entendre qu’elle aurait changé d’avis ? Puisque pour le faire, il faut se référer à son autre chronique sur cette affaire, celle concernant Libé..
Quand je dis qu'elle ne tient pas les mêmes propos impitoyables à l'égard des médias et même qu'elle a tendance à les exonérer in fine, je le démontre.
Mais alors, vous faites bien un comparatif, quoi que faux, entre la chronique sur Libé et celle sur cette tribune dans le Monde. Contrairement à ce que vous venez de dire, vous ne vous en tenez pas à ce seul texte.
Je dis faux à propos de votre comparatif, car, il n’a jamais été question d’avoir une attitude impitoyable envers les médias, puis de les exonérer in fine. Il faudrait pour cela qu’elle ait eu une position globale sur les médias. Or, elle n’attaquait que Libé sur ce point précis, un Libé qu’elle considère toujours comme coupable de précipitation, de course au vente à ce moment-là.
Vous, vous ne savez que démontrer que Judith Bernard est omnisciente et qu'elle a toujours raison sur tout. Peut-être même que c'est Dieu ?
Que je suis bête, j’oubliais que c’était là votre place, pardon, je vous la rend, Camille. Sorry.
quand je pense qu'elle se plante, je n'ai pas peur de le dire.
Personne (et certainement pas moi) ne vous le demande.
Encore qu'elle a, à mon sens, déjà tendance à minorer.
Je ne vois pas en quoi, car, comme vous, on pourrait lui faire dire sans crainte de déformer son propos, que c’ « une action délibérée de propagande pour mieux criminaliser ses adversaires politiques. », même si le style n’est pas le sien. C’est d’ailleurs en substance ce qu’elle a reproché en gros à Joffrin, à savoir de s’attaquer à l’extrême gauche via l’ultra-gauche en faisant les amalgames terrorisme-sabotage et autres, car cela ne correspondait plus à l’idéologie plus centriste du journal.
si de nombreux journaux ont admis que le dossier est "apparemment vide", le ton n'est pas univoque
En quoi est-ce un problème ? En quoi devraient-ils en avoir un de ton univoque ? On ne peut à la fois reprocher l’existence de média dominant et attendre d’eux, lorsqu’ils ne font pas preuve de dépendance aveugle, qu’ils suivent tous le même chemin.
De quels titres parle-t-on ? Faudrait peut-être analyser dans le détail, faire de l'observation détaillée avant d'être aussi péremptoire.
Pourquoi analyser en détail lorsqu’elle parle justement de manière générale, « pour la plupart », cela veut bien dire que si on voulait savoir que le dossier était vide, on l’a très vite su, sans avoir à dénicher quelque rapport ou publication secrète.
Mais ça ne va pas dans le sens d'un virage à 180 °.
Parce que vous partez du principe que tous devraient suivre le même chemin, on se demande bien pourquoi elle devrait être aussi catégorique, alors que c’est globalement qu’elle parle, bref, qu’elle inclut la disparité, réfute le monopole (de la pensée dominante qui écraserait tout), tout au plus y a-t-il une pensée majoritaire (ce qui est différent), mais il n’y a là rien de surprenant, ne sommes-nous pas en démocratie... sur certains plans, tout du moins.
s'il y a bien une chose avec laquelle nous devrions tous nous solidariser, c'est l'incrimination de terrorisme pour ce qui est un simple sabotage matériel.
N’était-ce pas l’un des points principaux de sa critique à Libé justement ? Ah oups, nous n’avons pas le droit d’en parler si je vous suis bien. ;)
Demain, si on n'y prend pas garde, on foutra en prison les ouvriers en colère qui ont retenu leur patron voyou. Déjà, le prélèvement ADN, prévu au départ pour les criminels et les délinquants sexuels est utilisé contre les syndicalistes.
Oui, c’est une dérive sérieuse, qu’il faut dénoncer, mais je ne vois pas en quoi Judith semblerait la cautionner simplement parce qu’elle n’est pas exhaustive dans son papier sur une unique dimension de l’affaire, l’entretien de Coupat.
Comment peut-on tirer une telle conclusion à partir du seul cas d'un journal qui est devenu ce qu'il est aujourd'hui, un journal aux abois
Mais quelle conclusion lui faites-vous précisément tirer ? Judith ne dit pas que tous les journaux sont subitement devenus coupé du pouvoir, que tous relais la parole de Coupat, qu’ils ne s’emballeront plus, seulement que depuis des mois nous savons pour la plupart que le dossier est vide, grâce à divers médias, et qu’aujourd’hui, sa parole est lisible dans un journal de premier plan, ce qui invalide de fait la fable des médias comme conspuant toute parole anti-gouvernementale du type Coupat.
C’est la fable de la fable médiatique de Coupat qui a besoin d’un ostracisme généralisé, des plus majoritaires pour affirmer/affermir sa parole victimaire, de guerrier minoritaire. Or, quelques cas suffisent à battre en brèche son présupposé. Désormais, libre de s’exprimer, le succès de sa parole ne dépend que de sa pertinence, une place beaucoup moins commode que celle de victime pour se faire entendre, quoi qu’on dise.
yG -
pilde
La sortie de J. Coupat a été finement orchestrée par l'intéressé, les proches et la direction de l'établissement. Pourquoi n'en serait-il pas autrement pour le texte de cet homme? En grande partie une mise en scène pour laquelle Le Monde lui offre des planches.
http://www.dailymotion.com/search/coupat/video/x9f8vy_coupat-la-sortie-invisible_news
http://www.rue89.com/2009/05/28/mais-ou-est-donc-passe-julien-coupat
Aux premières loges c'est le spectacle auquel j'ai cru assister. Manque de pôt, la scène principale se déroulait à la sortie des artistes. ;) -
Potiron
Très bien, alors si on applique au texte "bernardien", comme vous dites, yannick G, la méthode de lecture sur laquelle vous vous appuyez pour lire l'interligne de l'interview, on peut dire que Judith Bernard postule la malhonnêteté, la duplicité fondamentale de Julien Coupat :
- il n'est qu'un gamin orgueilleux qui nous soûle avec ses élucubrations (il déclare la guerre à l'État -qui donc se défend- dans son coin, il critique la partialité des médias qui pourtant par le Monde lui offrent toute latitude pour s'exprimer)
- il profite bien de sa position d'embastillé parce qu'elle transforme sa parole en une parole bâillonnée donc une parole vraie (pour les imbéciles)
- il dit qu'il n'est pas l'auteur de l'IQV, et on s'en fout, hein, mais il y a quand même de troublantes ressemblances entre sa prose et celle de l'IQV, ce qui fait que même s'il ne l'a pas écrit, il pense la même chose et aurait pu l'écrire, ce qui revient au même, cqfd.
Bref, il l'a bien cherché, qu'est-ce qu'il vient nous emm... avec ses discours à deux balles oùssqu'il essaie de nous manipuler les méninges en nous détournant de nos luttes quotidiennes, tellement plus vraies que sa guerre fantasmée.
Pas d'accord ? C'est que vous êtes un sensible au méta-texte à géométrie variable. D'ailleurs, cette aversion pour Coupat, pour ce que vous pensez qu'il pense et ce que vous pensez qu'il écrit, se retrouve de façon plus manifeste encore chez vous, qui ne vous privez pas de commenter avec mépris un grand nombre de vos conclusions (pathétique, fanfaronnade, fantasque, duper, berner, et j'en passe). Ce n'est pas ce que vous pensez ? C'est pourtant ce qui ressort nettement de vos interventions.
Cet article de la pourtant si souvent fine et nuancée Judith Bernard (je suis fan moi z'aussi) manque cruellement à la fois de logique et d'empathie. Et ça chagrine.
On ne peut considérer de la même façon l'État/le gouvernement et un individu emprisonné par celui-ci, considérés tous deux dans le texte de JB comme des adolescents capricieux. C'est faire preuve d'un aveuglement singulier. Pour filer la métaphore, il faudrait plutôt considérer Coupat comme le mauvais élève qui est soupçonné d'avoir placé une punaise sur la chaise du prof parce que deux jours avant il avait fait passer en classe un petit mot sur lequel était écrit "f*ck school, je vé tou pété" ; l'État serait quant à lui le principal favorable à l'expulsion des indisciplinés et aux portiques de sécurité (huhu). Julien Coupat est en prison depuis 6 mois pour un acte qualifié de façon discutable de "terroriste" et pour lequel il n'a pas encore été prouvé qu'il soit coupable. Oublieriez-vous que tout homme est innocent jusqu'à ce qu'on démontre rationnellement et irréfutablement qu'il est coupable ? La conclusion de JB est tout bonnement époustouflante -et c'est ce qui permet à certains d'affirmer qu'elle ne l'aime pas. Mettre quelqu'un en prison sous un régime d'exception pendant une demi-année, ce n'est pas une gaffe, ce n'est pas une erreur stratégique, ce n'est pas une maladresse, c'est un SCANDALE. En majuscule et en italique.
Ah, mais bien sûr, comme c'est un ultragauchiste, en fait, il ne souffre aucunement de sa position : comme elle démontre par l'exemple que sur un point il a raison, il ne peut que s'en réjouir... C'est là aller trop loin, c'est là ne pas savoir ce qu'est la prison, c'est là lui prêter des intentions qu'il n'a pas nécessairement, c'est donc là partir d'une idée préconçue et prendre tout ce qui dans le texte peut de près ou de loin justifier cette idée préconçue.
Deux points encore :
- Affirmer que dire "c'est la guerre", c'est la déclarer, donc entrer en guerre, et surtout en déduire (implicitement) que, partant de ce principe, ne pas avoir déclaré la guerre, c'est ne pas en mener une, est un bizarre syllogisme. C'est pourtant ce que Judith Bernard écrit, puisque de son texte ressort l'équation : JC/l'IQV écrivent que l'État est en guerre = ils sont en guerre contre l'État ==> l'État se défend de façon maladroite (et ne fait que se défendre) <==> JC/l'IQV ont bel et bien commencé cette bataille de cour de récré. Écrire qu'il y a une guerre, c'est d'abord la constater, ce n'est pas la déclarer. Que Coupat ait raison ou tort sur ce point, qu'il est loin d'être le seul à souligner, n'est pas la question. Il y a là une erreur de lecture, et une erreur de logique. Pour soutenir ce que Judith Bernard soutient, il faut nécessairement partir du postulat que l'État n'est pas en guerre, donc prendre position nettement au préalable contre les analyses portées par Coupat (et d'autres, encore une fois). Ce serait bien de le marquer en toute lettres.
- Que Coupat ait eu l'honneur (huhu, derechef) de pouvoir s'exprimer sur une pleine page du Monde ne remet pas en cause une critique des médias au service, non du pouvoir politique, mais de la pensée dominante (au service de laquelle les institutions de l'État sont aussi). Le Monde, ce n'est pas les médias. Un article, ce n'est pas les médias. Ne peut-on pas penser que dans le champ politique, le Monde et Coupat jouent chacun leur partition respective ? Coupat est en prison et -a priori- innocent. Il est par ailleurs un activiste politique. Il veut une tribune ; on lui en propose une, il en profite puisque, même si ce journal porte en grande partie l'idéologie dominante, il est le meilleur moyen de toucher un large public (et ce n'est alors pas faire preuve d'hypocrisie que de s'y exprimer). Le Monde est un journal "de référence" et se veut neutre, pluraliste et objectif. Or, il est depuis pas mal de temps brocardé par la gauche. Interviewer Coupat à quelques jours de sa sortie (il n'est pas impossible de penser que le Monde était au courant de la sortie prochaine de Coupat au moment de l'interview), c'est faire d'une pierre deux coups : démontrer qu'on est ouvert, pluraliste, et que, partant, les personnes qui dénoncent la collusion médias-politiques ont tort (le Monde n'est pas à la botte du gouvernement puisque le Monde laisse des gens critiquer le gouvernement) ; se présenter comme le pouvoir qui fait peur au gouvernement et à la justice en mentionnant dès le lendemain la libération imminente de l'interviewé. Ce qui ne remet pas en cause du tout une analyse globale de l'univocité idéologique quasi-générale des médias dominants -et au contraire, pourrait même la renforcer. Il est difficile de comprendre pourquoi Judith Bernard adopte deux positions opposées sur Libé et sur le Monde : un article ne remettra jamais en cause une construction générale du discours médiatique... Et accessoirement, en tournant tous les projecteurs vers Coupat qu'on présente comme le chef, le meneur, le penseur, on est à-côté de la plaque et on personnalise un mouvement de pensée et d'action avant tout collectif.
Enfin, et juste pour mon édification personnelle : quand et comment Foucault parle-t-il de la presse comme d'un "quatrième pouvoir" ? Là, je sèche... -
Robert·
... peut-être faudrait-il limiter l'utilisation de la fonction?
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Juléjim
En intitulant sa chronique "Un prophète, de sa prison" Judith a-t-elle voulu aussi nous faire un clin d'oeil cinéphilique ? Après tout, Cannes était autant dans l'actualité que ...Julien Coupat, ces derniers temps.
Je me fourvoie peut-être totalement mais je demande à voir...
"Un prophète " de Jacques Audiard.
Il faudra attendre un peu pour voir le film je crois bien mais le sujet ne manque pas d'intérêt non plus. -
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achab
« Je viens de relire la prose du philosophe de Tarnac, et votre position me rappelle étrangement celle de Joffrin face à Judith, il y a quelques mois, lorsqu’elle pointait fort justement les éléments dessinant alors l’accusation éditoriale contre Coupat et sa bande et que celui-ci la ramenait stérilement au texte, alors que c’est à un niveau global qu’on ressent précisément l’orientation donnée. Car, toutes les occurrences de Coupat concernant la presse prisent ensemble ne dessinent qu’un seul motif, l’alliance de l’état et de la presse. »
Le parallèle est audacieux entre la piètre défense de Joffrin lors de la première une de Libé sur Tarnac, et la vision qu'aurait Coupat des médias, que dessineraient à un « niveau global » ses propos dans l'entretien, mais pour moi il n'a pas lieu d'être. La présentation du Libé de ce jour là dessinait effectivement une orientation par un somme d'éléments divers (la une, les différents articles, l'éditorial, la mise en page): cela se ressentait certes à la lecture, mais l'analyse de Judith décryptait parfaitement les bases objectives de ce sentiment. Dans le cas de l'entretien de Coupat c'est tout à fait différent.Les seuls éléments cités dans la chronique sont repris d'un paragraphe dans lequel Coupat parle « du moment de notre arrestation ».Rattachée à ce contexte précis l'affirmation qui prête à Coupat une vision complotiste de tous les médias s'effondre. Vous pouvez trouver que je vous ramène « stérilement au texte » mais quand il s'agit de juger de la pensée de quelqu'un la moindre des chose est de s'en tenir à ce qu'il dit. Le fait est que Coupat ne parle pas des médias en général, qu'il parle d'une « fable médiatique » mais « au moment de notre arrestation », aucune trace d'un jugement de Coupat sur la couverture de l'affaire par les médias après ce moment de l'arrestation, alors que Judith semble l'acusser de ne pas en tenir compte et fait comme si Coupat affirmait que les médias avaient entretenu la communication de l'Etat, ce qu'il ne dit pas.
En l'occurrence «l' orientation donnée » ne l'est que par l'interprétation de Judith qui détache des éléments du contexte où ils prennent un sens. Je n'ai pas de position sur Coupat, et je ne dis pas que l'interprétation de Judith est fausse en soi, je dis qu'elle ne se soutient pas du texte lui-même, qu'elle est invérifiable sur la base du texte. Pour pouvoir à partir du discours de Coupat affirmer en des termes aussi catégoriques que ceux de Judith qu'il aurait une vision complotiste des médias, il faut déjà au préalable lui prêter cette vision qui n'est simplement pas dans le texte. C'est un ressenti préalable qui dicte ici l' ''analyse'' et pas l'analyse qui amènerait à faire ressentir une orientation au niveau global, qui ne se trouve nullement dans le texte.
Pour vous répondre plus précisément:
« « On aura, dès lors, bien soin de ne pas trop mentionner ce communiqué, ni dans la procédure, ni dans le mensonge public. »
Mensonge public qui ne peut le devenir public que par, je vous le donne en mille, car, il ne l’écrit pas, les médias; »
Oui mais Coupat parle « du moment de notre arrestation » et du communiqué déjà en possession de la police française quand elle a lieu. Aucun jugement global sur les médias en général au delà de ce moment. Tout cela est très factuel.
« « le pouvoir en place n'a donc rien à craindre, de personne. […] son seul ennemi réel dans ce pays, c'est la rue »
Entendez également, certainement pas les médias »
Montage tendancieux. Je rétabli la citation complète « Dans la sphère de la représentation politique, le pouvoir en place n'a donc rien à craindre, de personne. » C'est de la sphère de la représentation politique que parle Coupat. Y inclut-il les médias? Peut être mais là encore invérifiable. Tout au plus peut-on lui reprocher de porter atteindre à l'idée que se font les journalistes de leur propre vocation, en ne parlant pas d'eux, comme de personnes faisant trembler en général le pouvoir. Quelle énorme contre-vérité par omission de sa part..
« « les renseignements généraux faisaient paraître dès juin 2007, sous la plume de journalistes aux ordres (et notamment dans Le Monde)"
Journalistes tellement aux ordres, qu’il ne souligne même pas qu’ils lui offrent cette tribune anti-gouvernemental et anti-média »
Pourquoi devrait-il le souligner sinon pour se défendre de l'accusation d'avoir des médias un vision complotiste qu'il ne soutient jamais. Comment passez vous « de journalistes» aux ordres en 2007 à « Journalistes tellement aux ordres » sinon par un amalgame que Coupat ne fait pas mais que vous faites à sa place? Les journalistes aux ordres de 2007 sont-ils les mêmes pour Coupat que ceux auquel il répond? Vous avez peut être des informations que nous n'avons pas. Ils sont dans le même journal mais c'est transparent pour le lecteur, Coupat le dit explicitement, pourquoi voulez vous qu'il le souligne? S'il exprimait une vision complotiste des médias ça ne serait vraiment pas intelligent de se tirer ainsi une balle dans l'argumentation, à moins qu'il n'exprime tout simplement pas une telle vision. La tribune « anti-média » elle n'existe que dans votre tête.
« « la ministre de l'intérieur […] d'arrestations ciblées en rafles médiatiques »
Encore les médias à la botte de MAM. »
Coupat parle de « rafles médiatiques », ce qui évoque simplement la convocation des journalistes pour les arrestations à Tarnac et dans d'autres cas. Le fait est que des médias sont là avertis par le ministère, et le fait est aussi qu'il n'y a que vous qui parler au nom de ce constat factuel de « médias à la botte de MAM », pas Coupat. Vous me semblez plus complotiste que Coupat, attention aux généralisations.
« « l'acharnement un peu mesquin des "services", depuis le 11 novembre, à nous prêter par voie de presse les méfaits les plus fantasques »
Une presse encore aux ordres »
Idem: les services font des communiqués de presse, mais Coupat ne parle pas d' «une presse encore aux ordres ». D'ailleurs si l'acharnement est un peu mesquin c'est qu'il a perdu très rapidement beaucoup de crédit, peut être parce que la presse tout en faisant état des communiqués, prenez beaucoup de distance avec eux: on peut penser que Coupat le pense, rien ne prouve ne contraire, mais assurément il ne parle d'une presse aux ordres.
« « L'antiterrorisme […] c'est la méthode par quoi l'on produit, positivement, l'ennemi politique en tant que terroriste. […] propagande, par toute une science de la manipulation médiatique »
Science force nous est de constater bien faible, puisqu’elle n’arrive même pas à l’empêcher de s’exprimer dans un journal censé être infiltré par des journalistes à l’écoute gouvernementale… »
Encore très tendancieux.Quel rapport entre la construction du terroriste qui porte sur l'opinion, et le simple fait qu'il ait pu faire passer à des journalistes des réponses depuis la prison. L'entretien du monde n'invalide en rien l'analyse de la méthode de gouvernement dont parle Coupat. Le mot science ne désigne manifestement pas ici une science mathématique ou exact comme vous le laissez entendre.
Coupat écrit d'ailleurs « Une fois n'est pas coutume, dans notre cas, l'antiterrorisme a fait un four. On n'est pas prêt, en France, à se laisser terroriser par nous. La prolongation de ma détention pour une durée "raisonnable" est une petite vengeance bien compréhensible au vu des moyens mobilisés, et de la profondeur de l'échec »
Vous pourriez dire aussi que Coupat ne remercie pas assez la mobilisation fantastique des médias qui a permis à l'antiterrorisme de faire un four. Il faut lui pardonner de porter ainsi atteinte à la dignité du métier de journaliste: soit c'est un complotiste invétéré et on ne peut rien pour lui, plusieurs mois de prisons ne lui auront d'ailleurs pas appris à mieux respecter les défenseurs de la liberté que sont tous les médias, soit il est un peu septique sur le fait de devoir sa libération uniquement aux médias en général , et de devoir leur rendre un hommage global; ah oui mais j'oubliais un tel scepticisme c'est déjà une manifestation aiguë de complotisme...
Pour votre résumé de la pensée politique de Coupat, je pense qu'elle se passe de commentaire, ne fait que confirmer ce que j'ai pu dire plus haut. -
yannick G
Message 5/5max du 30/05/09.
@ achab
J'ai déjà dit que l'entretien de Coupat ne permet pas de lui prêter l'idée qu'il y aurait eu une censure généralisée de la presse sur l'affaire Tarnac, et encore moins que les médias seraient en général et par définition pour lui les instruments d'une censure généralisée de la vérité. C'est si vous vous voulez une libre interprétation de Judith, elle croit le lire dans les propos de Coupat mais ça ne s'y trouve pas.
Je viens de relire la prose du philosophe de Tarnac, et votre position me rappelle étrangement celle de Joffrin face à Judith, il y a quelques mois, lorsqu’elle pointait fort justement les éléments dessinant alors l’accusation éditoriale contre Coupat et sa bande et que celui-ci la ramenait stérilement au texte, alors que c’est à un niveau global qu’on ressent précisément l’orientation donnée. Car, toutes les occurrences de Coupat concernant la presse prisent ensemble ne dessinent qu’un seul motif, l’alliance de l’état et de la presse.
Ainsi, voici ce que Coupat dit.
« On aura, dès lors, bien soin de ne pas trop mentionner ce communiqué, ni dans la procédure, ni dans le mensonge public. »
Mensonge public qui ne peut le devenir public que par, je vous le donne en mille, car, il ne l’écrit pas, les médias.
« le pouvoir en place n'a donc rien à craindre, de personne. […] son seul ennemi réel dans ce pays, c'est la rue »
Entendez également, certainement pas les médias.
« les renseignements généraux faisaient paraître dès juin 2007, sous la plume de journalistes aux ordres (et notamment dans Le Monde) »
Journalistes tellement aux ordres, qu’il ne souligne même pas qu’ils lui offrent cette tribune anti-gouvernemental et anti-média.
« la ministre de l'intérieur […] d'arrestations ciblées en rafles médiatiques »
Encore les médias à la botte de MAM.
« l'acharnement un peu mesquin des "services", depuis le 11 novembre, à nous prêter par voie de presse les méfaits les plus fantasques »
Une presse encore aux ordres.
« L'antiterrorisme […] c'est la méthode par quoi l'on produit, positivement, l'ennemi politique en tant que terroriste. […] propagande, par toute une science de la manipulation médiatique »
Science force nous est de constater bien faible, puisqu’elle n’arrive même pas à l’empêcher de s’exprimer dans un journal censé être infiltré par des journalistes à l’écoute gouvernementale…
« la récente fortune du terme "ultragauche" qui a permis à certains journalistes pressés de cataloguer sans coup férir les émeutiers grecs de décembre dernier »
Woua, une nuance, « certains journalistes », pas tous, ouf. En même temps, après ce qu’il leur a foutu sur la gueule à ces derniers, pas la peine d’en rajouter en étant inutilement catégorique. Surtout que le fin mot, c’est encore pour se foutre d’eux.
Alors, si après tout cela vous pensez que la vision des médias de Coupat est nuancée, libre à vous.
Pour le propos politique, il se résume à c’est la guerre, l’état est l’ennemi, « un tel régime, même installé par un plébiscite aux apparences démocratiques, n'a aucun titre à exister et mérite seulement d'être mis à bas » feigne-t-il d’interroger après avoir souligner que c’est « au prix d'une révolte cruelle mais bouleversante » que doit s’opérer ce changement de paradigme. Et de terminer par « la situation est excellente. Ce n'est pas le moment de perdre courage. »
Si vous voulez défendre ce belliciste, après vous.
@ Gamma gt
Cela arrive, ce n'est rien, mais soignez-vous et portez-vous mieux, à pluche.
@ Gavroche
Ce que je trouve particulièrement agaçant, en revanche, c'est votre manière de la défendre, toujours, quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, c'est Judith, et on ne doit absolument pas trouver à redire à sa prose...
Vous me faites le classique procès d’intention qu’on me fait toujours lorsqu’on me rencontre sur son chemin, alors qu’on souhaite décocher une volée de bois vert sur la pensée bernardienne.
Mais si vos flèches sont si bien aiguisées, qu’importe alors que je m’interpose, elles me perceront tout autant que celles à qui vous les destinez. Autrement dit, si vos arguments étaient valides, ils auraient raison tout autant des miens que de ceux de Judith.
Je pense d'ailleurs ne pas être la seule ici à ressentir cet agacement devant votre côté chevalier blanc ...
Oui, j’ai l’habitude, mais peu m’importe, c’est le prix à payer. Maintenant, demandez-vous pourquoi cela vous dérange que quelqu’un, moi ou un autre, s’interpose, puisque tel est le cas, car, vous dites : « Judith est assez grande pour "se défendre" si je peux me permettre d'user de ce terme, en tous cas pour argumenter. »
Oui, elle est assez grande, et moi aussi pour l'aider sans demander sa permission ou la vôtre. N'est-ce pas ?
Pourquoi tenez-vous tant à ce qu’elle soit directement accessible, sans chevalier servant, sans aide, si comme vous le dites « ce qui m'intéresse justement, ce n'est pas d'avoir raison, ou de "me bagarrer", pour reprendre les termes de votre chroniqueuse préférée, c'est de les confronter, de m'enrichir l'esprit au milieu de gens venus de tous horizons. » Les arguments que moi ou un autre pouvons produire sont-ils incapables de vous enrichir ? Ne sont-ils pas une manifestation d’un autre horizon que le vôtre ?
Et d'ailleurs, le plus souvent, dans vos réponses aux affreux qui osent émettre des avis différents des siens, vous n'apportez que peu d'arguments, sinon de dire que si Judith l'a dit c'est que c'est parole d'évangile...
C’est votre avis, et je n’irai pas rechercher pour vous contredire toutes les occurrences démontrant que ma défense des propos de Judith est bien souvent (soit pas toujours) de même nature que celle qu’opère Judith elle-même. Maintenant...
yG -
Gavroche
Merci de m'avoir permis de me défouler... Je vais passer un excellent dimanche, grâce à vous...
Par ailleurs, je me doute que vous ne défendez pas le PS, il est hélas indéfendable. Et rassurez-vous, l'injustice me révolte toujours autant qu'il y a trente ans... C'est aussi un signe de jeunesse d'esprit ...
Bienvenue donc au club des plus très jeunes (mais quand même) encore capables de se révolter ! -
Gavroche
Citation de M. Montebourg à laquelle vous faites référence :
"C'est parce que Coupat est libre que cette affaire devient l'affaire de tous"
Curieux comme phrase, non ? Quand il était au gnouf, avec un dossier d'instruction vide, ce n'était pas l'affaire de tous, peut-être ? La politique répressive de Sarkozy, ça vient de sortir, sans doute ? Le tout-sécurité aussi, le fonds de commerce habituel de la droite, est donc la grande nouveauté de 2009, élections obligent, hélas, on en revient toujours là...
"Certains d'entre vous semblent regretter que mon intervention soit tardive. Mais celle-ci n'aurait pu prendre cette force politique, en atteignant la réputation de l'un des piliers du pouvoir, la ministre de l'Intérieur, et nous ne pourrions convaincre plus largement la société française que cette affaire constitue une manipulation, si la justice elle-même ne s'était pas mise en situation de devoir libérer Coupat pour insuffisance de charges."
Ben oui, on le regrette vraiment, M. Montebourg... Car un homme a passé six mois en prison pour rien. Le rôle de l'opposition n'est-elle pas d'en être une, justement ? Au lieu de passer son temps à se mettre sur la gueule pour savoir qui va être le chef ... Vite vite, ayons un discours "de gauche", enfin, un peu plus "à gauche", pour rafler quelques voix aux européennes... Vite vite, on agite ses petits bras "stalloniens" et on réclame la tête d'Alliot Marie... Ben voyons... tellement facile, et téléguidé. Juste maintenant, quand il est trop tard.
Quant on voit à quel niveau ils sont, les "socialistes" quand ils tendent des "pièges" à Besancenot, oui, là, on est bien au niveau de la cour de récré, et de la "bagarre de collégiens"... Pas pour rien hélas, que les sondages donnent l'UMP en tête, il n'y a personne en face. Et les français ont déjà donné, et contrairement à ce qu'on croit, ils n'ont pas la mémoire courte. -
Claude B.
Vous n'aimez pas Julien Coupat.
Vous n'aimez ni sa façon d'écrire, ni ce qu'il écrit. Je suis d'accord avec vous sur le premier point : son imitation systématique du style de Guy Debord peut paraître prétentieuse. Par contre, j'adhère totalement à ce qu'il écrit, qui n'a vraiment rien d'original et que l'on retrouve sous la plume de nombreux penseurs. Sur ce point, votre critique relève constamment de la mauvaise foi.
En tout premier lieu, la notion de vérité absolue semble faire problème pour vous et celui qui prétend la détenir pourra (au terme de votre analyse) être disqualifié en tant que penseur et, du coup, être considéré comme prophète. Mais si vous récusez la notion de vérité absolue (universelle - éternelle - qui ne se discute pas) c'est que, modestement, nous devrions considérer qu'il est impossible de sortir de ce que Platon appelle le registre de l'opinion, ce qui est très exactement la position de la sophistique. Autrement dit, il faudrait s'en tenir au fameux : à chacun sa vérité. Simple question : considérez vous,Madame, que cet énoncé "Les hommes naissent libres et égaux en droits" est une simple opinion ? Ou encore celui-ci "l'homme est une fin en soi" ?
Venons en au couplet sur les médias. Qui dénonce aujourd'hui les silences des grands médias, leurs mensonges, leurs manipulations si ce n'est @si ? si ce n'est Daniel Schneidermann lui-même, presque tous les matins, dans sa chronique ? C'est d'ailleurs lui, il me semble, qui a inventé avec beaucoup de pertinence le mot "Lémédias". Le fait que "Lémédias" aient ensuite fait machine arrière sur l'affaire Coupat, sous la pression d'@si, de Médiapart, de quelques grandes voix et de manifestations publiques ne change rien à l'affaire. Alors, bien sûr, il y a des brèches dans la muraille du pouvoir médiatique, comme porte-voix du pouvoir politique ; ce qui signifie que nous ne sommes pas dans un régime fasciste. Mais si justement ce régime "démocratique" était pire qu'un régime fasciste ? Qui dit cela ? Ce n'est pas Julien Coupat, c'est Pasolini dans "Ècrits corsaires" et qui voyait dans le pouvoir des médias et de la publicité une menace d'aliénation des consciences bien plus sérieuse que la grosse artillerie de la propagande fasciste.
Je me rappelle que le philosophe François Chatelet désignait les pouvoirs étatiques par le mot "GANG". Ne trouvez vous pas que ce mot sonne particulièrement juste quand on pense à l'administration Bush ? Et pour ses opérations de police en Irak et en Afghanistan, le mot guerre vous paraît il trop fort ?
Enfin, je vous renvoie à l'intervention de Alain Badiou sur "Rue 89" qui n'hésite pas à parler de BARBARIE sarkozienne en se référant, en particulier, à la nouvelle législation sur les malades mentaux.
En bref, je pense qu'il n'y a aucune démesure dans les termes que Julien Coupat utilise à propos du néolibéralisme (bien entendu, sa stratégie politique, elle, peut être discutée) et que c'est vous qui ne voyez pas bien sa véritable nature.