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beyondtheeyes
Au gré d'une flânerie dans les méandres du site ( je ne devrais pas dire méandre, le Cap'taine va croire que je pense que c'est mal rangé ) je suis tombé sur cette pépite de Judith.
Je n'avais pas visionné l'émission, je ne suivais pas régulièrement le site non plus ( patapé patapé ), et je n'ai pas le temps de lire les commentaires sur ce forum.
Une chronique lumineuse, ciselée, implacable ! Un très beau travail de décryptage, qui fait honneur à son auteur et au site. Merci ! -
Mozartissimo
Révélations : Julien Coupat fait partie du groupuscule "[large]UHT[/large]" : Ultra Hyper Totale Gauche , mouvement à gauche de la gauche de l'extrème gauche
Cf le témoignage trouvée sur le net : http://www.dailymotion.com/video/x7kqw4_n9-ultime-hyper-totale-gauche-la-pa_news -
Adios
Bonjour,
Je trouve cette démonstration intéressante mais un peu courte.
J'aimerais savoir s'il s'agissait seulement d'un choix éditorial, d'un hasard du aux contraintes de maquettes ou d'une combinaison des deux.
Pour cela, il aurait peut-être fallu étudier sous le même angle, le traitement de la même information à la même date, par d'autres quotidiens. -
Al Ceste
La double page de Libé était peut-être chèvre-chou, mais celle de Match sur les Tarnaco-terroristes, elle, était absolument chou. Judithons-là nous aussi :-)
MATCH TERRORISE SES LECTEURS !
Pas avec sa couverture sur le Retour de la Vengeance d’Alain Zorro avec fifille, non (ça aurait dû, pourtant).
Mais avec, en plein milieu, un article de quatre pages sur les Tarnaco-terroristes.
Une photo, d’abord. Double page sur l’intérieur de la maison des suspects. Dans la pénombre. Très baba-cool des seventies mais limite austère, même les pauvres de 2008 font mieux. Pas rangé. Par dédain de la chose chez des gens pensant qu’on a mieux à faire que de passer sa vie à briquer et briquer son petit intérieur ? Ou parce que les occupants ont été invités toutes affaires cessantes à goûter au rata réglementaire des geôles de l’Etat policier ?
Légende : « leur QG ». Ah oui, ils nous font la guerre, hein. « Photographié à travers une vitre ». Tiens tiens. Donc vous n’avez pas pu entrer, chers journalistes, ce qui aurait été plus pratique. Donc vous n’aviez pas d’autorisation. Ho, hé, ho, et le respect de la propriété privée ? – Dis donc Coco, on n’était pas dans la villa corse de Christian Jacquouille l’ami de, alors, camembert, hein !*
Plus la qualification du leader-selon-la-police : « un intello bourgeois ». Bel assemblage :
- « Intellectuel » ça aurait fait bien, Glucksmann et tout, alors que « intello » ça fait qui réfléchit trop à ce qu’il devrait pas, hein Mâme Lagarde.
- Et « bourgeois » pour souligner que ce type a trahi son camp, celui de l’ordre injuste (désolé, Mâme Ségo).
Plus le second intertitre en rouge : « Leur révolution, un maximum de dommages ». Tremblez lecteurs terrorisés, les avions tueurs d’Al Quaeda ont trouvé leurs maîtres. Inutile, surtout, de dire que la seule action dont on les soupçonne sans preuve établie est d’avoir posé sur des caténaires des crochets fabriqués de façon à ne faire que rompre le lien caténaire-locomotive. En aucun cas à provoquer de déraillement ou même d’accident à tout ouvrier travaillant sur les voies. Et cela, sur les usagers, pour un résultat pas pire qu’un « incident indépendant de notre volonté » mais provoqué par le sous-entretien d’une société privatisée pour faire péter la thune en en dépensant le moins possible.
Au passage, notons que cet article contient un portfolio Spécial luxe etc. Montres à 11000, non, 10900 euros, coffret à cognac (1700) ou grolles en veau (850). Est-ce pour faire antidote à ces dangereux non-consommateurs ? Car on peut se demander si le principal crime, le pire terrorisme de ces babas pas cool (dixit Match) n’est pas d’avoir quitté les temples urbains de l’hyper-consommation et de militer pour une vie moins obèse et moins destructrice des autres vies. Voyez en dernière page leurs vieilles caravanes, posées sur un champ même pas désherbé au Monsanto !
* Bien entendu, nous recevrons avec joie le démenti de Match, accompagné du nom de la personne qui l’a autorisé à faire son Zola.
http://tinyurl.com/67j7vy -
yannick laumaillé
Encore une fois, votre chronique est un régal, merci pour votre rhétorique, votre sens du détail, effectivement vos arguments écrits éclairent parfaitement votre point de vue, face à Joffrin vous avez été mise en difficulté, en tout cas c'est comme çà que je l'ai ressenti, bon faut dire qu'il a du métier qu'il vous coupait la parole régulièrement et qu'en plus me semble t-il, il était arrogant, plein de suffisance, il a cherché à vous déstabiliser et a réussi en quelque sorte, peut-être l'avez vous également mis face à une réalité qu'il ne voulait pas voir qu'il s'est "protégé" comme il a pu.
Bonne continuation et encore merci pour la qualité de vos chroniques et celle de votre intervention dans le cadre des émissions.
Yannick Laumaillé -
Canadien_Volant
Chère Judith,
Nous apprécions vos interventions qui permettent de prendre un peu de champ par rapport à l'énoncé. Laurent Joffrin a remarquablement joué la partie (et vous vous êtes retrouvée "mat") car il a opposé à votre -tentative d' - analyse une position de défense bien connue: l'image et le texte ne mentent pas. En effet, il y a des conditionnels et des pré-supposés dans les textes: Libération ne peut donc pas être "attaqué" sur le fond.
Cependant, nous tombons toujours de haut quand un spécialiste de la communication comme un cinéaste ou un Directeur de journal nous disent que tout doit être pris littéralement alors que nous savons nous -pôvres lecteurs et visionneurs- que le contexte et la forme structurent le message.
Quand on consacre une double page à l'interpellation de personnes qui auraient provoqué des pannes, quand on y consacre un édito qui est chargé de conférer du sens - c'est-à-dire montrer "le" sens de la démonstration-, on ne peut revendiquer une absence de démonstration au nom d'une soi-disante objectivité de la presse qui ne ferait que rapporter les faits sous toutes leurs facettes.
La photo et sa taille en sont une démonstration parfaite: si le sujet avait été axé sur les sabotages et leurs conséquences, on aurait vu une photo d'un train. Or, on montre des policiers cagoulés: la référence visuelle aux terrorisme est déjà là et elle va imprégner toute la lecture.
Merci à @si de nous avoir permis de voir votre démonstration: vous n'avez pas convaincu Laurent Joffrin mais vous nous avez instruits. -
Winston Smith : misanthrope
Une opération récente, largement médiatisée, a permis d’arrêter et d’inculper neuf personnes, en mettant en œuvre la législation antiterroriste. Cette opération a déjà changé de nature : une fois établie l’inconsistance de l’accusation de sabotage des caténaires, l’affaire a pris un tour clairement politique. Pour le procureur de la République, « le but de leur entreprise est bien d’atteindre les institutions de l’État, et de parvenir par la violence – je dis bien par la violence et non pas par la contestation qui est permise – à troubler l’ordre politique, économique et social ».
La cible de cette opération est bien plus large que le groupe des personnes inculpées, contre lesquelles il n’existe aucune preuve matérielle, ni même rien de précis qui puisse leur être reproché. L’inculpation pour « association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste » est plus que vague : qu’est-ce au juste qu’une association, et comment faut-il entendre ce « en vue de » sinon comme une criminalisation de l’intention ? Quant au qualificatif de terroriste, la définition en vigueur est si large qu’il peut s’appliquer à pratiquement n’importe quoi – et que posséder tel ou tel texte, aller à telle ou telle manifestation suffit à tomber sous le coup de cette législation d’exception.
Les personnes inculpées n’ont pas été choisies au hasard, mais parce qu’elles mènent une existence politique. Ils et elles ont participé à des manifestations – dernièrement, celle de Vichy, où s’est tenu le peu honorable sommet européen sur l’immigration. Ils réfléchissent, ils lisent des livres, ils vivent ensemble dans un village lointain. On a parlé de clandestinité : ils ont ouvert une épicerie, tout le monde les connaît dans la région, où un comité de soutien s’est organisé dès leur arrestation. Ce qu’ils cherchaient, ce n’est ni l’anonymat, ni le refuge, mais bien le contraire : une autre relation que celle, anonyme, de la métropole. Finalement, l’absence de preuve elle-même devient une preuve : le refus des inculpés de se dénoncer les uns les autres durant la garde à vue est présenté comme un nouvel indice de leur fond terroriste.
En réalité, pour nous tous cette affaire est un test. Jusqu’à quel point allons-nous accepter que l’antiterrorisme permette n’importe quand d’inculper n’importe qui ? Où se situe la limite de la liberté d’expression ? Les lois d’exception adoptées sous prétexte de terrorisme et de sécurité sont elles compatibles à long terme avec la démocratie ? Sommes-nous prêts à voir la police et la justice négocier le virage vers un ordre nouveau ? La réponse à ces questions, c’est à nous de la donner, et d’abord en demandant l’arrêt des poursuites et la libération immédiate de celles et ceux qui ont été inculpés pour l’exemple
signer la pétition
http://www.soutien11novembre.org./index.php?option=com_content&view=article&id=60&Itemid=38 -
christianfact
Moi je pense que si Judith n'a pas pu comme elle le désirait exposer son travail, c'est que ses collègues (les 2 D) ne l'ont pas épaulé. Jouer à domicile n'est pas toujours un avantage !!! -
charlotte
je le pense à chaque fois que je lis la chronique de JB, et à chaque fois je le pense sans l'écrire, parce que je pense que ça n'a aucun intérêt, que ça ne va rien apporter...
ms qd je lis ttes ces critiques... je le dis :
si slmt tous les profs de lettres etaient aussi brillants que JB...
si slmt j'avais eu un prof aussi bon qu'elle (bien q, jdis pas, einh, j'en ai eu des vachté bons, des profs de lettres, du collège à la prépa, jdis pas...)
si slmt il y avait + de personnes qui ont cette capacité à "voir" ce que voit JB...
félicitations, continuez votre paranoïa ;-) -
Jean-François LAUNAY
[large]Trop tard, j'ai déjà voté ! Mais que Judith est pertinente dans son analyse !
La suite des événements a montré que les médias (y compris Libé) se sont fait enfumés par MAM qui a dit, sciemment, n'importe quoi !
[/large] -
LUZ
Hé bien, Mme JUDITH ! C'est du KORKOS ce décorticage : bien !
Moi, je ne vous ai pas trouvé nulle sur le plateau. J'ai vu en face de vous quelqu'un qui défendait non son point de vue, mais son journal. Regardez bien la vidéo, à un moment sa tête au JOFFRIN devient jeune lycéen pris... puis il ré argumente.
Je vous ai trouvé plutôt jeune (dans tous les sens) que faiblarde ou je ne sais quoi et puis il faut apprendre dans la vie et cela commence par ses erreurs.
Bon, nous au boulot, on l'avait vu ce canard jeté dans les poubelles, ou sur les bureaux : nous n'avons vu que la photo guerrière (comme beaucoup de lecteurs), nous n'avons pas le temps de lire les interlignes... Mais une fois dans le métro, en lisant même vite, c'est vrai que cela dégonflait les titres... sauf que " TROP TARD !", le mal est fait.
Je pense que Libé a sauté trop vite sur l'actualité livrée par le ministre qui aime emprisonner ses journalistes : cela arrive quand on court après le vent en s'imaginant que c'est cela qui amènera des lecteurs et les lecteurs la pub et la pub l'argent et l'argent... !
Vous aussi, vous semblez dire que vous courriez avec le vent mais je vous le dit : il était plus frais, un vrai Mistral, cela m'a réveillé. -
Rémi Ducasse
Merci, Judith. -
Fédor
Remarquable paranoïa. Je ne vous en admire que plus chère Judith : il n'y a pas de paranoïa sans intelligence; et peut-être, j'en suis de plus en plus convaincu, pas d'intelligence sans paranoïa. Lors de l'émission, ce vieux renard de Joffrin vous a bien mystifié : c'est vous qui aviez raison sur le principe : ce qui compte c'est l'esprit et non la lettre ; ce qui donne le sens c'est le montage et non les éléments pris isolément. Résultat : Joffrin se défendait comme à un procès en citant des éléments isolés de sa double page comme preuve à décharge et vous aviez l'air de faire son procès avec des arguments spécieux du genre "on a l'impression que...". C'était très beau d'ailleurs ce moment de profonde injustice. C'est une loi que l'on peut vérifier dans la vie de tous les jours : si l'on veut expliquer quelque chose d'un peu ambitieux, d'un peu complexe, mieux vaut que ce soit face à quelqu'un de bonne volonté et qu'il n'y ait pas un enjeu un peu important qui fasse écran (égo, image d'un journal..).
Reste que, si vous aviez raison sur le principe, je suis également lecteur de Libération et que le jour où j'ai lu cette double page je n'ai pas eu la même impression. J'ai plutôt mis cette résurgence médiatique de l'ultra gauche en relation avec la récente affaire Rouillan, remis en prison pour délit d'opinion. Je me suis dit, tiens Libé se repasse le film des années Action Directe. Je pense que pour des raisons totalement opposées à celles de MAM, Libé ne verrait pas d'un mauvais oeil la réapparition de l'Ultra Gauche dans le paysage. Lorsque je regarde la photo de la double page, je n'identifie pas les policiers aux forces du bien. Pour les journalistes comme pour les lecteurs de Libé, je ne crois vraiment pas qu'on puisse énoncer Policier = Force du bien. Cette photo n'a rien de rassurant : pour tout lecteur de libé, ces flics sont là pour l'arrêter. On est pas du côté du bon père de famille protégé
Le message d'ensemble du montage pour moi serait plutôt : chouette l'ultra gauche revient, bon c'est pas bien, c'est pas la bonne méthode, mais ce fait d'actualité, cette menace potentiellement terroriste, fait que nous sommes obligés de nous demander qui sont ces gens, ce qu'ils veulent, comment ils en sont venus là, ce qu'il y a de légitime dans leur élan anti-système et comment Libé peut produire, à partir de là, de cette radicalité du sentiment de gauche, propre, efficace. L'ultra gauche pour Libé, c'est l'ami fourvoyé qu'on salue de loin. Parce qu'on sait le comprendre, mais surtout parce que ce salut, ce geste de la main offre une certaine aura à peu de frais.
C'est le geste amical et désolé du bobo qui rentre chez lui cuisiner son panier bio à l'alter-mondialiste embarqué par les flics.
Cette double-page est très cohérente avec le titre : L'ultra gauche déraille, c'est à dire se fourvoie, dérape. Il n'y pas condamnation sur le fond, mais sur la stratégie adoptée (celle de l'action directe contre un bien matériel) et sur une dérive potentielle des mouvements alter. Mon sentiment c'est que Libé a tout intérêt à ce que cette dérive existe en tant que réservoir d'actualités permettant de remagnétiser la politique. Ouf ! Les extrêmes existent toujours, on va pouvoir continuer à ressasser l'éternelle histoire. Remagnétiser, mais sans cautionner.
En définitive, je pense que 2 motivations se mêlent dans cette utilisation de gauche de l'ultra gauche :
1. Retrouver une certaine fraîcheur à gauche
2. Prendre un peu de cette aura subversive après laquelle court toujours un peu Libération
Bref, le film que nous a vendu Libé ce jour là est presque aussi éloigné des faits que TF1 et son épicerie tapie dans l'ombre, mais ce n'est pas le même film. -
Manuel Brun
Petit message du soir, pour vous informer de la publication aujourd'hui dans Libaration d'un dossier de 5 pages sur l'affaire qui nous préoccupe ici. Le titre en une est : Interview exclusive "Nous ne sommes pas des terroristes. Il s'agit de l'interview de Benjamin Rosoux, épicier à Tarnac, interpellé le 11 novembre et abonné à Libération. L'interview, qui fait froid dans le dos, est à écouter sur le site Internet de Libération à l'adresse suivante : http://www.liberation.fr/politiques/0601439-anarcho-autonome-une-invention-de-magistrat
Le moins que l'on puisse penser est que Benjamin Rosoux n'a l'air d'avoir pas la même appréciation du Libération daté du 12 novembre que Judith Bernard. Dans le journal, on peut lire entre autre, page 3, un article de Gaël Cogné, titré Une enquête hésitante, qui revient sur tous les doutes qui planent sur le dossier. -
nightfire
Ouai bof c'est toujours aussi tiré par les cheveux !
Si c'était des attentats de jeunes d'extrême droite, Judith n'aurait sans doute pas eu cette "illumination"... -
Yanne
Lire la chronique que Judtih avait à peine eu le temps d'esquisser dans l'émission est un plaisir.
Mais pour moi, je ne vous trouve pas vraiment convaincante, même si je ne disconviens pas qu'il y a une part de vérité, et que cette analyse reste pertinente et somme toute assez bien vue.
Mais ça ne résoud pas le problème de déceler si c'est un problème d'incompétence ou d'idéologie, ce qui pour moi reste le plus important. Parce que l'importance dans cette page des informations venant du Ministère de l'Intérieur est prépondérante, avec toute leur dimension de communication, donc de propagande. Et que le besoin de se désolidariser d'une action violente, qui est une problèmatique de la gauche en général par rapport à une extrême-gauche (appelons un chat un chat) fantasmée depuis les années 70, l'époque d'Action Directe, est très banal dans une France sarkozyste où la caricature et la communication tiennent bien souvent lieu de politique.
Mais sur le fond, cette histoire aura permis de glaner incidemment quelques informations utiles, et de se poser quelques questions :
Cette dimension du bien et du mal est à rapprocher du fait que ces "suspects", la seule chose qu'on puisse leur reprocher réellement, ou au moins avoir des motifs de les questionner, c'est d'avoir côtoyé des personnes susceptibles d'avoir commis un attentat aux USA deux mois après leur passage dans ce pays.
- Cela permet donc d'apprendre qu'en dépit de cette gigantesque "guerre contre le terrorisme" , qui coûte aux Américains des milliards de dollars et le recul de leurs libertés publiques, il continue à y avoir des attentats aux Etats-Unis, sur leur territoire même, ce qui est une information vraiment intéressante.
- Et d'autre part, de mesurer le degré d'inféodation de notre pays aux USA.
- Et aussi de constater à quel point ce pays s'uniformise, comme le nôtre d'ailleurs. Tout comportement hors norme devient une provocation.
- Les membres du Ministère de l'intérieur font tellement confiance à leurs services de renseignements qu'ils ont réussi à se persuader qu'un groupuscule serait parvenu à organiser des attentats aussi élaborés que ceux que la SNCF dénonce, alors même qu'ils étaient surveillés par leurs services.
Heureusement qu'ils les ont fusionnés........ Mais l'incompétence, réelle ou supposée, plus de l'incompétence, réelle ou supposée, fait-elle de la compétence ? Vaste sujet.
- C'est la première fois depuis des années que le mouvement anarchiste, totalement invisible, remonte à la surface. Existe-t-il réellement ? Dans les squatts urbains ou dans les "épiceries tapies dans l'ombre", et dans les impasses du Paris populaire, est-il apparu spontanément à la face du monde ? Depuis quand a-t-il des leaders ? Pourrait-il réellement être dangereux ?
Nous n'en saurons rien. Il est clair qu'il est si éclaté de toutes façons qu'il est difficile de le savoir.
- Il n'y a pas que les preneurs d'otages colombiens qui sont susceptibles de circuler dans notre pays impunément, les gens soupçonnés de terrorisme et contre lesquels, visiblement, il y a suffisamment de preuves pour qu'on les inculpe, sont autorisés à continuer leurs activités quotidienne alors même que, surveillés, ils ont déjà pu commettre des forfaits.
- Il vaut mieux être terroriste ou pseudo-terroriste pourvu qu'on ait des papiers français, qu'un enfant de sans-papier, du point de vue du respect de ses droits, mais ça, ça fait un certain temps qu'on l'a compris
- Et le last but not the least, dès le lendemain du déclenchement de cette affaire, notre vaillant DS s'est exprimé chez les Matinautes en flairant le coup fourré. Comme quoi il était possible de le deviner......même en n'étant pas d'extrême-gauche. -
michaela
Chère Judith,
Votre mésaventure est très intéressante, car exemplaire.
Exemplaire de ce qui peut arriver lorsque certaines manières d'utiliser le discours se confrontent à la communication télévisuelle (et aussi à tout débat où la bienveillance, la bonne foi et le respect ne sont pas souhaitables, en tant que marques de faiblesse).
Si cela est arrivé dans votre émission, supposée différente (et elle l'est par bien des façons), je pense que cela à avoir avec le statut et le savoir-faire de votre invité. Et j'ai ma petite idée que, même si vous aviez pu finir votre chronique, il aurait trouvé encore moyen de vous faire passer, aux yeux de certains, pour ce que vous n'êtes pas et votre chronique pour un gribouillage impressionniste: un gentil effort mais "pas sérieux".
Aux yeux de la majorité de nos concitoyens, lettres = rêverie et analyse de texte (ou d'image) = essai, donc subjectif. De même, l'utilisation d'un certain vocabulaire peut décrédibiliser un propos: si on utilise les termes appropriés (et donc scientifiques), cela n'est plus accessible à la majorité; si vous remplacez ces termes par des métaphores, alors-là il faut bien les chercher, sinon on retourne à la case départ: l'accusation condescendante d'impressionnisme tombe.
Exemplaire aussi de ce qui arrive à des personnes porteuses d'idées différentes du discours idéologique dominant (il faut nuancer pour votre cas, mais c'est le mécanisme de la communication qui m'intéresse). Il y a déjà un handicap de fait, mais il s'accentue dans ce genre de circonstances. La personne qui soutient les idées majoritaires peut s'appuyer sur un immense non dit présent dans l'esprit des "juges". Ce n'est pas le cas pour le minoritaire qui, pour se faire bien comprendre, a besoin d'avancer tout un discours pour pouvoir ensuite préciser sa pensée sur un sujet donné. Or cela est pratiquement impossible dans le débat télévisé, du fait du principe de l'égalité du temps de parole, qui avantage nettement celui qui y vient défendre le point de vue dominant.
Exemplaire, enfin, d'un face-à-face où à un honnête débat d'idées, rigoureux, argumenté et raisonné, se substitue un débat de pure rhétorique et d'écrasement (je pense à certains aspects déjà notés par d'autres asinautes, notamment le fait que votre personne ait pu faire l'objet d'un dialogue sur le plateau: ne pas se laisser impressionner, vous êtes prof...) . Cela vous a fait admettre que vous aviez été faible. Vous auriez certainement pu faire mieux pour la forme, lorsque cela dépendait de vous, afin de mieux servir le fond. C'est possible chez asi, mais reste, hélas, très difficile dans un cadre télévisuel traditionnel, de sorte que beaucoup de gens craignent d'y mettre les pieds, tellement il y a des chances qu'ils en ressortent complètement ridiculisés, eux et leur cause. Plus malicieusement encore, le refus de débattre, lui-même, peut être avancé comme faiblesse idéologique par ceux qui, eux, ne se gênent pas d'y aller sans crainte de mésaventure.
Tout ça, c'est pour vous dire qu'information il y a eu dans cette émission, seulement il ne s'agit pas de l'information à laquelle on s'attendait. Cette information qui en est ressortie a pu être identifiée et analysée sur les forums par les asinautes et vous-même. Car ce qu'il faut comprendre c'est que, dans un média comme asi, l'information, celle qui fait véritablement la différence, est, à la fois, le produit de votre travail de journalistes et celui des contributions des asinautes, à condition que les derniers ne soient pas snobés par les premiers. A cet égard, votre sollicitude est rassurante. -
sleepless
Un petit message de S. Fontenelle :) -
Melchior
La démonstration s'effectuer de droite à gauche... Ca ne vous rappelle rien? -
Manuel Brun
Je suis toujours fasciné par les commentaires de textes.
N’interroge-t-on pas toujours un texte avec une question préalable destinée à y trouver ce qu'on veut ? En donnant dès le départ son impression de lecture, Judith Bernard peut laisser penser que sa démonstration n’est là que pour confirmer cette impression.
La question préalable est : L'assemblage de ces articles, irréprochables pris séparément, concourre-t-il à insinuer qu’il y a un bien et un mal d’une part et que la bande de Tarnac est du côté du mal d’autre part ?
La démonstration est ensuite un peu tirée par les cheveux et je ne prendrai qu’un exemple : le titre du papier principal : « Raid à grande vitesse contre les pirates du rail ».
Déduire de ce titre comme le fait Judith Bernard que « les forces du bien ont vaincu le mal », c’est une opinion, pas un fait. De mon côté, j’y vois plusieurs jeux de mots qui ne présagent en rien d’une volonté obscure mais plutôt d’une gourmandise journalistique :
« Raid », a un double sens puisque c’est un acronyme et un nom commun.
« A grande vitesse », n’est peut-être là que pour rappeler que le train aussi est à grande vitesse
« Contre les pirates », pirate est un mot à la mode, avec les fameuses attaques de pirates au large de la Somalie.
« du Rail », complément du nom pirates est aussi le dernier mot de la phrase qui, compte tenu de sa sonorité, rappelle le premier : Raid.
Ajoutez à cela une allitération en R du plus bel effet, surtout si l’on roule les R, et vous obtenez un titre accrocheur qui n’est pas dénué d’humour. Ce ne serait par la première fois qu’un secrétaire de rédaction se fait plaisir avec un titre.
Maintenant, peut-on imaginer le PDG du journal, Laurent Joffrin, qui dirait à ses journaliste d’écrire leurs papiers sans laisser paraître d’insinuation, pour ensuite demander au maquettiste et au secrétaire de rédaction de créer cette insinuation par l’assemblage des textes et la titraille ? J’en doute, mais c’est une opinion personnelle que je livre à la critique.