-
Catala93
C'est consternant de bêtise ! Entendre la voie feutrée et autosatisfaite de Husson proférer cette litanie d'absurdités et de contre-vérités à un cadre abasourdi est édifiant. Le malheureux Matthieu Tanembaum doit être vraiment dans un état de sidération prononcée pour garder son calme face à cette abjection dans cet entretien qui rappelle, entre autres, les procès de Prague. Comme quoi, aucune idéologie ni aucun système ne sont à l'abri d'erreurs flagrantes et impardonnables. -
zozefine
je cite frederic soler :
Au delà de la superbe chronique, il y a ce document sonore qui est le truc le plus anxiogène que j'ai entendu récemment, fictions inclues. Impossible de ne pas se mettre à la place du cadre accusé, impossible de ne pas ressentir la nausée, impossible même de respirer. Indispensable.
je l'ai lu, ce dialogue de sourds, simplement, mais même sous la forme distancée de l'écrit, je ne peux que m'associer à ce que décrit f.s. c'est terrifiant. et ce mantra "on sait" "vous savez quoi ?" "on sait", et ces "comparses" interrogés en même temps, mais qui disent autre chose, qui accusent. on croit lire un très très mauvais dialogue de polar de gare, on se dit que traiter des gens comme ça, même s'ils sont coupables, est impossible : eh bien si ! chouette, c'est vrai, la réalité dépasse la fiction. et, du point de vue de l'analyse du discours, c'est évidemment absolument passionnant, la mise en place d'une situation kafkaïenne d'où il est impossible de sortir. ce "on sait" sans donner aucune indication que comment ils savent, alors que le non pas présumé innocent mais le coupable avec certitude propose de vérifier. "vérifiez" "on sait", "de quoi m'accusez-vous ?" "on sait"...
puis-je faire une petite critique à judith sur le décryptage de cet objet ? le traitement en est quelque part, à mon goût, beaucoup trop littéraire. l'article devient une sorte de bel objet (critique et pertinent à sa manière) en miroir de ce dialogue angoissant. mais démonter le dialogue lui-même m'aurait semblé tout aussi nécessaire, en démonter la mécanique pernicieuse et vicelarde.
vous savez comment j'interprète cette ritournelle sur le temps (l'accusé a entre "maintenant" et le 11 janvier pour choisir la "bonne décision") : comme une pure et simple incitation au suicide.
oui, vraiment, je partage le sentiment de f.s. : Au delà de la superbe chronique, il y a ce document sonore qui est le truc le plus anxiogène que j'ai entendu récemment, fictions inclues. Impossible de ne pas se mettre à la place du cadre accusé, impossible de ne pas ressentir la nausée, impossible même de respirer. Indispensable. -
dandin
Une très belle chronique sur un sujet rarement abordé: le management des entreprises et particulièrement les méthodes à l'œuvre dans le top management, ce monde des cadres dirigeants qui a ses propres codes, ses privilèges (l'argent en premier lieu) et ses lois, de plus en plus inspirées du monde anglo-saxon. Vous avez raison de souligner le caractère de fiction plus vraie que nature que présente cette histoire exemplaire et le fait que les entreprises ne sont pas le lieu de rationalité qu'elles veulent faire croire: elles sont le reflet de nos sociétés et le plein pouvoir accordé aux Directions de la Sécurité traduit l'idéologie sécuritaire, la peur et l'application du pseudo "principe de précaution".
Face à cela je trouve que le théâtre, la littérature ou le cinéma sont trop absents alors qu'ils pourraient aider à ouvrir les yeux sur ce qui est à l'œuvre. Mais vous y avez déjà fort heureusement consacré quelques chroniques ou émissions comme celle avec Michel Vinaver : cette exception mérite qu'on la loue. J'ai constitué un dossier sur ce sujet si ça vous intéresse, Judith. -
Sterling Archer
J'ai lu/écouté la retranscription du fameux entretien. Kafkaïen effectivement. Mais j'ai du mal à voir en Husson le terrifiant symptôme que Judith décrit. Un type qui vous balance des accusations aussi énormes, sans pouvoir apporter plus de précisions en dehors de ses "on sait" grotesques, on ne peut pas le prendre au sérieux. Et puis je ne vois pas trop le rapport avec l'économie libérale: pour le coup on a plutôt là un ersatz de procès stalinien.
La violence des "nettoyeurs", les vrais, chargés de mettre la pression et de virer, est bien plus... violente, parce qu'elle ne porte pas sur des élucubrations in-soutenables, mais plutôt sur des faits réels dont la gravité est grossie à loisir, ou distordue, ou manipulée. Surtout la vraie violence s'adresse directement à la personne, en appuyant sur les défauts ou faiblesses supposées. Le pauvre cadre sup a dû flipper, mais on est quand même loin des suicidés de France Telecom... -
Joan38
Plus généralement, de nos jours, dans les grands organismes privés ou publics, associations ou sociétés commerciales, la hierarchie directe de chaque salarié met la pression aux subordonnés.
C'est le management par la peur. -
Oblivion
«Ces deux-là se donnent du «tu» l’un à l’autre comme d’un même monde, ils sont du même bord, côté dominant dans l’entreprise.»
Le tutoiement n'est pas forcément la marque de l'égalité dans la hiérarchie. Dans nombre d'entreprises, tout le monde se tutoie.
Et comme le souligne J-net plus haut, cela forme un handicap en cas de conflit.
«Christian Fausson est dupe d’une fable dont on a d’abord peine à comprendre comment on a pu l’en persuader avec assez de force
pour que le plus sincère démenti n’ébranle à aucun instant sa certitude.»
Il est devenu courant, aujourd'hui, pour les directions d'inventer des fautes professionnelles afin de justifier le licenciement du salarié.
Les dirigeants se mettent d'accord sur le nombre de personnes à éliminer et désignent les individus. Puis un “licencieur“ (désigné lui aussi) doit exécuter sa tâche.
Quand j'écoute cet entretien, contrairement à vous Judith, je n'ai à aucun moment l'impression que C. Husson ait été persuadé de quoi que ce soit.
Il m'apparait clairement en service commandé pour pousser M. Tenenbaum à :
1 - de faux aveux afin de sauver sa carrière.
2 - Le résultat n°1 n'étant pas obtenu, la démission.
L'objectif est de faire porter l'accusation sur le salarié, de son plein gré ou contre son gré.
C'est pour cela qu'il «n'entend pas» l'humanité et la recherche d'empathie du cadre.
N'importe qu'elle personne soupçonnant sérieusement une autre serait déstabilisée par sa réfutation.
Là, Husson débite du «vous niez» pour ne pas faire plier sa stratégie.
Il le sait qu'il ne sait rien.
Honnêtement, si l'accusation est si grave, on ne propose pas au salarié de simplement démissionner.
Je crois que vous sous-estimez le machiavélisme de la situation.
(croyez-en quelques années d'observation du biniou. ;)
Les rires de Husson sont pour moi l'expression de son stress. Jouer cette scène est source d'anxiété.
Mais je me trompe peut-être, hein… -
Jean-François LAUNAY
Judith, comme d’habitude, nous donne une excellente contribution. Son analyse de l’échange entre l’accusé –qui ne sait pas qu’il va l’être, mais cependant ne s’indigne pas – et le représentant de la direction est implacable.
Cependant les conclusions qu’elle en tire sont, à mon humble point de vue, plus fragiles. Comme l’a fait remarquer au moins un des commentateurs, ce type de situation (accusation kafkaïenne, accusé annihilé) n’est pas propre aux entreprises du système capitaliste.
La longue citation qu’elle fait de Guillebaub n’est guère convaincante. Comme dans ses éditoriaux, Guillebaud manie, avec un « talent » qui ne m’a jamais convaincu, les grandes généralités (cf son dernier édito du Nel Obs). La politique, c’est sûr, l’économie, c’est fréquent, les sciences – là, il faut y regarder de beaucoup plus près - ne sont pas de « pures rationalités ». Quand à la philosophie – il n’est que de voir les prétendus philosophes, BHL, Finky et même Onfray pour abonder dans son sens – elle est de tout temps « idéologique ».
Si on reprend le mauvais roman d’espionnage à la mode Renault, est-il besoin de convoquer Boltanski ?
S’il y faut absolument trouver des racines, elles sont doubles : le vieux fantasme du péril jaune et la théorie du complot ! Quand la supercherie des accusations-bidon – provoquées par une lettre d’un corbeau anonyme – est apparue, des lecteurs sommaires des romans de De carré y ont vu une opération machiavélique, qui n’avait pu naître que dans des cerveaux asiatiques, consistant à désigner de faux coupables pour soit désorganiser le compartiment voitures électriques, soit, encore mieux, protéger les vrais espions (et, pourquoi pas, les deux à la fois).
Peyrefiitte et quand la Chine s’éveillera (il s’est éteint entre temps) mélangé avec le Da Vinci code.
C’est quand même mieux que le « commissaire Moulin » ! -
JR
Bonjour
J'aurais bien aimé connaitre la(es) bonne(e) raison(s) avancée(s) par CH pour imposer cet entretien. L'angle alpha (Lordon) des 2 personnages reste en phase avec leur entreprise tout au long de cet entretien. CH est un fusible qui fait "son" travail et si il n'a pas connaissance des biscuits il doit bien savoir que ça peut se retourner contre lui. Au fur et à mesure MT doit se demander quelle est la manipulation et ses relances "modérées" montre son habileté puisqu'il se sait innocent.
Le silence est d'or, ils seront éjectés dans un siège bien rembourré. Qu'ils se consolent. Ceux qui n'ont rien à perdre en rêvent. -
jcbjcb
Ah ah, Judith; votre article est un scandale falsifié. il provient de l'industrie à qui nous a espionné et vous essayez de blanchir ses infâmes cadres comploteurs. Mais pas de bol, nous étions au courant, nous savions que toi et clique étaient de mêche avec l'industrie chinoise. Mais on vous surveille, on est partout, alors tout mouvement est inutile, déballez votre sac et nous serons compréhensif, plus clément. Ah ah ah. -
Hurluberlu
clap clap clap... (comme d'hab, pour chaque chronique de Judith)
Il se trouve que je suis en train de lire Le nouvel esprit du capitalisme, de Boltanski... et, dans ma désorganisation coutumière, je lis en même temps plusieurs autres livres (ce qui fait que j'avance lentement dans chacun). Parmi ceux-ci, La culture du narcissisme de Christopher Lasch (1979, traduit en France en 1981 dans une collection co-dirigée par... Emmanuel Todd, et réédité en 2006 en poche chez Champs Flammarion avec préface de... Jean-Claude Michéa). Je n'ai pas encore terminé le livre, mais un extrait du livre me semble s'appliquer correctement à l'entretien révélé par l'Express et à l'analyse de Judith; je reproduis la citation, à lire comme une apostille à la chronique:
"Plus l'homme s'objective dans son travail, plus la réalité prend l'apparence d'une illusion. Le fonctionnement de l'économie moderne et de l'ordre social contemporain devient plus inaccessible à l'intelligence ordinaire, mais l'art et la philosophie ont renoncé à la tâche de les expliquer à aux sciences soi-disant objectives de la société; de même, ces dernières ne tentent plus de maîtriser la réalité et se sont réfugiées dans la classification de banalités. Ainsi, la réalité se présente, pour l'homme de la rue comme pour les "savants", comme un réseau impénétrables de relations sociales —comme un "rôle à jouer", la "la présentation du moi dans la vie quotidienne". Pour le moi-acteur, la seule réalité est l'identité qu'il parvient à construire à partir de de matériaux fournis par la publicité et la culture de masse, de thèmes de films et romans populaires, de fragments arrachés à une vaste collection de traditions culurelles, et qui tous apparaissent comme également contemporains à l'esprit moderne." (page 128 de l'édition de poche; c'est moi qui souligne).
Je conseille vivement la lecture du livre Lasch; même si je ne l'ai pas encore terminé, l'analyse est non seulement intellectuellement stimulante, mais visionnaire: son analyse de la société et de la culture de 1979 est toujours valable, et nombre des analyses recoupent celles émises par Boltanski et Chiapello (bizarrement, La culture du narcissisme n'apparaît pas dans l'imposante bibliographie du Nouvel esprit du capitalisme); de même, je ne serais guère étonné que Ballard ait lu Lasch, et vice versa. -
Choucroutas Cassoulaitis
En fait, son job, au monsieur, est de pousser le jeune cadre à la démission. Pour ce qui est des preuves, du licenciement, et tout le barda, ça regarde celui qui est censé recevoir notre ami Mathieu le 11 janvier.
Imaginons, imaginons, que l'affaire se soit révélée vraie. C'est évidemment ce que croit le directeur juridique, puisque Gohsn, Pelata et consorts lui ont seriné qu'ils avaient des preuves. Alors, désolé, mais il n'y a rien d'abominable dans cet entretien. Proposer à un type à la dérive de le laisser partir et d'oublier toute cette histoire, ça n'a rien d'épouvantable, ça ne fait pas froid dans le dos... -
Al Ceste
Judith, pour caractériser la sauvagerie des Husson, vous employez l’aphorisme «L’homme est un loup pour l’homme». Il m’a fallu la lecture de Konrad Lorenz pour découvrir… que cette invention pour qualifier les comportements barbares, inspirée par la peur excessive et ancestrale de l’homme pour un simple rival en prédation, était fausse. Que les relations entre loups, à la différence de celles des hommes, n’étaient pas marquées par la sauvagerie.
Car « Les loups ne se battent pas entre eux ». Plus exactement, ne s’entretuent pas. La preuve :
Quand deux loups se battent :
- Le vaincu admet sa défaite en se couchant. Combien d'hommes sont assez forts pour admettre un échec ? Et même, il tend au vainqueur sa partie la plus faible : sa gorge (et c’est un petit malin, voir la fin du paragraphe suivant).
- Le vainqueur, qui pourrait égorger l'autre, ne le fait pas. Il va claquer des mâchoires pile sur sa gorge pour dire : si je voulais, hein, pauv' tanche ! Mais il ne le fait pas car tuer un autre loup c'est tuer un chasseur, et cela menacerait la survie de la meute, où la solidarité est une valeur essentielle (les mères allaitantes s'occupent des autres louveteaux en cas de mort de la première mère). La ruse du vaincu l’a inhibé : ce serait trop la tehon de vaincre sans gloire.
En Europe, on s'est entretués par refus de l'échec et parce que le vainqueur ne s'est aps contenté de claquer des mâchoires (voir l'Allemagne après 14-18). Résultat : des pertes colossales dans tous les domaines, certaines irréparables, et l'Europe a perdu sa suprématie. Bien fait ! On le voit ici chez Renault, où il n’y a in fine et malgré les grands airs de Goshn le capitaine, que des vaincus. Image publique dégradée, solidarités internes mises à mal, souffrances et rancœurs accrues (les fantômes des suicidés de Guyancourt n’ont pas fini de rôder).
La solidarité comme outil pour survivre, à la taille d’un groupe comme du monde (et le groupe a sa place dans le monde), voilà ce que nous perdons et devons retrouver. Ce sera autrement plus utile que les luttes entre egos ou du fort au faible, que le management par le stress à la France Télécom, que les émissions de télé-réalité où on jour à qui gagne perd, perd son bien le plus précieux : l’humanité. -
Ren18
Tiens ils assurent à l'Express.fr !!
Si on souhaite écouter la conversation sur le site de l'Express (lien que vous nous donnez, chère Judith), le morceau audio s'ouvre (comme dans plus en plus de sites) par une publicité pour ... NISSAN !!!! -
Illadi
"L'accusé se défend relativement mal (même si on peut le comprendre vu le choc)"
L'accusé devait probablement faire partie du vivier des "forts potentiels" qui existe souvent dans les grandes entreprises.
C'est dans ce vivier que l'entreprise puise ses futurs dirigeants. En intégrant ce vivier,le collaborateur a déjà démontré qu'il acceptait les règles de fonctionnement de l'entreprise . Il devient plutôt un pair qu'un subordonné car il est porteur de pouvoir à plus ou moins grande échéance. Un élément du vivier "des forts potentiels" ne se rebelle pas ouvertement car il se mettrait alors en situation d'un subordonné ordinaire et perdrait automatiquement sa forte potentialité . -
J-net
Très intéressante réflexion, Judith. Cet extrait sonore est vraiment une mine.
La nullité de ce directeur juridique ne me paraît pas étonnante. Ils sont des milliers (-ions ?) comme ça. Le plus agaçant/glaçant, outre les rires, c'est ce discours ultra-formaté, ici on fait du business, on n'est pas des branlots, on est friday wear et si tu sais faire les bons choix (si tu fais ce que je te dis) t'iras loin... eurk.
Plus largement, je trouve que ce dialogue est extrêment révélateur de l'attitude d'un "accusé". Je lis dans plusieurs commentaires qu'il se défend "mal". Je ne sais pas s'il se défend mal, il se défend comme le font énormément de gens, qu'ils soient accusés à tort ou à raison, qui nient avoir commis ce qu'on leur impute. L'accusé-à-tort qui se roule par terre en hurlant son innocence, qui a la présence d'esprit de donner des éléments le disculpant immédiatement, je pense que c'est un pur cliché. Démontrer une innonence est bien plus difficile que de trouver les preuves d'une culpabilité, ce que notre droit a parfaitement intégré. Quand on est accusé (à tort), je crois, on se contente bien souvent de tourner ses paumes vers le ciel et de dire "spa moi"...
C'est pour ça que mes poils se hérissent à chaque fois que j'entends pour un faits divers ou un autre: "pour un innocent, il se défend bien mal".
En l'occurence, il y a certainement aussi un symptôme de soumission à l'autorité, à la Milgram, savamment travaillée par l'organisation du travail dans les grandes sociétés actuelles... Mais Judith dit tout cela mieux que moi.
Enfin, un mot sur le tutoiement. Il est vrai que ce paravent de la relation hiérarchique est une plaie. Dans mon métier, c'est la règle, on se tutoie. Je bénis les situations dans lesquels mes "chefs" sont assez vieux pour que je les voussoie, sans que cela paraisse bizarre. Je trouve que l'on est bien plus libre, finalement, dans la relation hiérarchique quand elle est clairement établie, et symbolisée dans le langage: j'ai plus facilement dit mon désaccord avec "vous" qu'avec tu. En plus, le tu introduis fourbement une condescendance. Je préfère qu'on me dise: "Je veux que vous fassiez ça comme ça, parce que je suis votre chef et que c'est moi qui tranche" plutôt que "tu comprends, c'est vachement mieux de faire comme ça, patati, patata", alors que de toutes façons je n'ai pas le choix (sauf celui de dire merde et d'aller voir ailleurs, naturellement)... Mais bon, j'ai fait mon deuil du vouvoiement... -
Enkidou
On dirait vraiment "Le Procès" réalisé par Orson Welles avec Anthony Perkins, adapté du roman de Kafka. -
Anthropia
Ce que je ne comprends pas dans cette affaire, c'est que le Directeur juridique ait pu avoir cet entretien, alors que n'importe quel DRH de base, je dis bien de base, sait qu'on ne licencie pas quelqu'un pour faute grave, sans avoir des preuves écrites, c'est le b-a-ba du métier, on se prépare toujours à un Prudhomme, donc on ne lance rien sans cacahouètes à présenter au juge. Les enjeux financiers sont importants, on ne peut pas faire n'importe quoi.
Ce type fait juste la preuve de son incompétence. Et pour moi, tout ceci interroge d'abord les modalités de recrutement de Renault. Parce que ce directeur juridique de toutes évidences ne connaît pas le droit.
http://anthropia.blogg.org -
No one
Une formidable scène de théâtre ou de cinéma à n'en pas douter !
Mais au-delà, y a-t-il franchement de telles conclusions à en tirer ?!
Cette histoire démontre une incompétence totale à certains niveaux de l'entreprise, mais pour le reste...
Le supérieur hiérarchique n'est pas franchement machiavélique ni pervers...
L'accusé se défend relativement mal (même si on peut le comprendre vu le choc).
Cette scène a une vraie tension dramatique, et notre position "d'auditeur sachant"
la rend très intéressante en effet, mais le capitalisme n'est qu'un élément du décor. -
Fanch
[quote=Article]Et cette ironie est constamment renforcée par l'invitation que le directeur fait au cadre d'«atterrir dans plus de discernement». Du discernement, on entend bien, minute après minute (maintenant qu’on sait qu’il nageait en plein délire), que c’est lui, le directeur, qui en manque cruellement : il ne voit pas qu’il se trompe, et qu’il se trompe de fictio
Un aspect me gêne dans les rapports sociaux et hiérarchiques tels que je les conçois : même si le représentant de la hiérarchie se trompe lourdement, il sera encore possible de le féliciter et lui "remettre une médaille" car on ne considère que "compte tenu des actions dont il disposait, il a pris la bonne décision".
C'est ainsi que des membres d'équipage du navire de guerre qui a descendu par erreur un avion civil iranien en 1988, ont reçu des "médailles de reconnaissance et ont été nommés "héros" pour avoir protégé la "sécurité américaine"". Car ils se sont trompé mais ils "ont pris les bonnes décisions compte tenu des informations en leur possession". Dommage pour l'Airbus A300 d'Iran Air. -
Bruno Généré
[quote=Judith Bernard]Car nous savons qu’il ne sait pas, et qu’il se trompe en croyant savoir, et même qu'il se trompe parce qu'il croit qu'il sait. Christian Fausson est dupe d’une fable dont on a d’abord peine à comprendre comment on a pu l’en persuader avec assez de force pour que le plus sincère démenti n’ébranle à aucun instant sa certitude.
En fait je ne suis pas sur qu'il croit savoir ou qu'il croit qu'il sache. Non il est seulement là pour faire le job qu'on lui a demandé de faire, ce qu'il croit c'est que si il ne fait pas le job cela va mal se passer pour lui, le reste il n'en a rien a faire. Il débite le discours stéréotypé qu'on lui a fournit, ce que d'autres appellent éléments de langages. Son objectif terminer l'entretien sans clash. A remarquer qu'il n'avait pas prévu les scénario " je me fais péter la gueule" ou " je me fais complétement démonter mon discours de complotiste", non advenus grâce à l'apathie complète (liée au conditionnement) du sujet des accusations.
C'est là que l'on voit que la bureaucratie de l'entreprise capitaliste n'a rien à envier à la bureaucratie communiste, et que nos politiciens font partie d'une structure de même type, sourde à toute logique et à la réalité, autre qu'une vision individualiste à très court terme. Enfin que les travailleurs citoyens doivent d'urgence réapprendre à maitriser et contrer la propagande.