Nos vies numériques - 5

Judith Bernard - - Sur le bout de la langue - 159 commentaires

On est à contretemps

Dans sa dernière chronique parue dans Libération, Luc Le Vaillant fait le récit amer et drôle des ravages causés par le numérique dans les métiers de la presse écrite, et bientôt, promet-il, dans ceux de l'Education : "bienvenue dans le monde merveilleux de la destruction numérique de valeurs. Valeurs que cette nouvelle société recréera certainement... Oui, mais lesquelles ?", s'inquiète-t-il. Peut-être que l'une de ces valeurs consiste dans une certaine réappropration du temps, et du libre-arbitre, dans l'expérience culturelle ; qui, si elle passe massivement par les écrans, ne nous enferme plus dans la dictature de la lucarne...

On a déjà tant de contraintes, d’horaires, de rendez-vous ; ce qu’on veut devant nos écrans c’est maîtriser le temps. Le prendre. Le choisir. L’arrêter.

On se souvient du temps où la télé faisait pyramide. Ce n’est pas (que) un jeu télévisé c’est l’effet que fait la hiérarchie : des programmes venus "d’en haut" - on ne sait pas trop pourquoi on voit ça "en haut" mais on le place au dessus, on n’a pas la main sur ça, on n’y peut rien, ça décide à notre place – dictaient leur heure et voulaient nous coller des rendez-vous ; tout en bas fallait se mettre au gar...

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