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Juléjim
J'ignore si d'autres que moi passeront par ici désormais, chacun attendant sans doute la prochaine chronique de Judith. Qui ne saurait tarder.
Mais je tenais malgré tout à partager ce lien qui fait le point sur l'inégalité sociale (l'article/entretien avec Louis Maurin) et l'inégalité scolaire. -
fabrice D
De quoi méditer sur l'université : un texte de Vincent Baguian qui situe bien les choses
"C'est sur les bancs qu'on apprend l'ignorance
En apprenant à répéter c'qu'on a appris
Et que bardé de diplomes et de connaissances
On dit "je sais" au lieu de dire je réféchis."
La chanson s'appelle "petite chanson courte au titre un peu long ... etc..." -
Hector le Blastopore
On s'inquiète de l'avenir de la fac, mais les humanités vont être de retour au collège, merci Darcos et de Villiers. -
Yoan Hentgen
J'adore vos critiques des 20h!!! :) Vraiment très intéressant! Vous devriez en faire plus souvent...le temps vous manque sans doute!
Par rapport à cette critique, je dirai tout de même que, bien qu'elle soit totalement pertinente, tend à nous faire oublier que les formats de reportage, de nos jours, sont très courts et obligent donc le journalisme à choisir son angle, il ne peut pas parler de tout... Pujadas aurait alors pu lancer le sujet différemment en nous donnant ce fameux angle particulier: la relation université - insertion professionnelle! Non? -
Cyril Francioli
Merci pour cette chronique, excellente en tout point!! -
brigitte celerier
la dernière phrase, parfait expression d'une colère lattente depuis déjà pas mal d'années -
didier giroux
voilà bien une des missions premières d' A S I complètement remplie : décrypter les images pour nous, téléphages qui en sommes abreuvés, sans percevoir toujours le message "subliminal" qu'elles véhiculent. redonnez-m'en encore de ces explications ! ! -
Egan
Très bon acrticle, j'aimerais bien entendre l'université défendu un peu plus souvent. Parcontre je n'ai pas vraiment aimé ce passage :
"souhaitons-lui qu’aucune mobilisation ne vienne tourmenter l’école d’orthophoniste où elle entend poursuivre sa formation, ni d’ailleurs aucun mouvement de grève des transports, qui risquerait de l’empêcher de la suivre assidûment, ni d’une manière plus générale aucun mouvement social d’aucune sorte qui risquerait de l’empêcher d’aller "au bout de ce qu’elle a prévu"."
Portez vous aussi peu d'estime à la liberté d'étudier ? Je ne pense pa qu'il faille se railler des blocus, c'est sûrement difficile pour vous de ne pas défendre ces étudiants bloqueurs qui sont à priori pour vous du "bon" côté politique. Outre une grave atteinte aux libertés et tous les problèmes que cela engendre grâce aux blocus à répétition voilà ce qu'on à réussi à obtenir :
- Une image abominable de la faculté et des étudiants
- Une chute des inscriptions
- Une montée de la peur envers les jeunes avec certe une part de responsabilité des médias
(irais-je jusqu'à dire que ça influence certaines personnes à voter extreme droite ou Sarko ??)
Vive le blocage dans les facs ! -
chachoumiaou
Je vais ajouter un énième merci à Judith pour cet article.
Bon, personnellement, je ne peux pas trop parler d'insertion dans le monde du travail, puisque je fais partie de ces étudiants qui rêvent de devenir enseignants-chercheurs et avec l'agrégation en poche, bientôt j'espère le M2, et peut-être un poste d'ATER, je suis bien engagée.
La seule chose que je peux dire : on m'a sorti en entretien d'embauche pour travailler comme hôtesse dans le tourisme que "parler plusieurs langues étrangères, c'était très bien", mais ça ne me serait "pas très utile pour ce travail" (j'avais mis sur mon CV que je parlais couramment anglais et italien, et que j'avais aussi des connaissances en espagnol et en russe - tout cela étant vrai bien sûr). On m'a quand même embauchée et j'ai pu constater tout le long de ma courte période de travail (c'était un job d'été) qu'au contraire, je passais mon temps à utiliser mes compétences en langues étrangères puisque plus de la moitié des touristes étaient étrangers. Après on nous dit que l'université doit s'adapter au monde du travail, mais signaler qu'il faudrait peut-être que ça aille aussi dans l'autre sens me semble urgent... Enfin bref.
En ce qui concerne l'université et la qualité de la formation par rapport aux grandes écoles, et le mythe de l'étudiant d'université qui "ne fout rien". C'est lié au "mythe du travail" si bien dénoncé dans l'article, et à l'idée (qui va souvent avec) qui veut que les gens ne bossent QUE si on les pousse. Or, dans mon cas c'est complètement faux. Je suis effectivement très autonome, je sais comment je dois bosser, jusqu'à présent j'ai toujours réussi comme cela, et il n'y a rien qui m'énerve plus (voire me bloque) que de sentir que je bosse sous la contrainte et comme si j'étais au bagne (comme en prépa). En fac, on peut bosser énormément. On doit bosser déjà pas mal si on veut passer au delà de la 2e année, et encore plus si on veut des mentions. Par contre, je ne suis pas persuadée que toutes les entreprises apprécient tant que ça l'autonomie, qui va souvent avec l'esprit critique...
Ensuite, j'ai eu l'occasion lorsque j'ai passé l'agrégation de me "mesurer" aux étudiants de l'ENS, sachant que j'ai fait la totalité de mon cursus à l'université (contre l'avis de certains profs de lycée qui me hurlaient que j'allais "gâcher mes capacités" en faisant ce choix). Bien que le système des grandes écoles me soit assez étranger, j'ai cru comprendre que l'ENS était un des concours les plus prisés et les plus difficiles. On y bénéficie de moyens bien plus élevés qu'à l'université, et on y est préparé à fond pour l'agrégation. Selon tout le monde ou presque, des étudiants comme moi et mes camarades partent donc avec un handicap majeur sur ces "bêtes à concours" qui sont forcément meilleures que les pauvres étudiants de fac, qui ont "fait prépa", etc. Or, je pense avoir prouvé que c'était faux (et c'est pour cela que je cite mon propre exemple, au risque de paraître prétentieuse, car c'est de cela que je suis le plus fière dans un sens) : j'ai fini avec un très bon classement, et je sais que j'ai fait aussi bien que pas mal de normaliens et mieux que certains, et en coûtant 6 fois moins à l'Etat!
Enfin, je voudrais juste dire que je suis toujours très perplexe devant la valeur accordée aux classes prépa. Elle est souvent liée encore une fois à cette religion du "travail pour le travail" (pas beaucoup mieux que "les études pour les études"!) : la prépa, c'est bien parce que les gens bossent comme des bourrins (ils en ch..., quoi).
Oui, c'est vrai que mes deux années de DEUG ont été relativement "tranquilles", et encore (la deuxième ça commençait déjà à l'être moins). Mais contrairement à pas mal d'étudiants de prépa, j'avais du temps à consacrer à autre chose, des activités extra-scolaires, ou divers hobbies qui me paraissent largement plus essentiels à l'enrichissement et à la construction d'une personne que de pouvoir clamer qu'on bosse 70h par semaine sur des bouquins et des dissertations (et c'est une "intello" qui dit ça hein). -
ramon 4
Critiquer le versant "utilitariste" de l'Université, ca plait toujours et ça ne mange pas de pain.
Pourtant l'Education est le principal poste budgétaire de l'Etat ( 27%). Que cet argent public soit un investissement en formation adaptée aux réels métiers de l'époque, où est le scandale ? Comme dit l'autre, la Société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.
Juste pour rire, une comparaison avec un autre ministère : la Défense.
Les généraux à brandebourgs de 1914, ou ceux de la ligne Maginot en 1939. Quand on leur a parlé efficience, utilité, ils ont répondu épanouissement personnel : defiler à cheval dans un bel uniforme. Et ne pas se cantonner à cet idée triviale que la Défense a pour fonction primordiale de protéger un territoire.
Faute d'avoir assumé cette mission de base avec l'impôt financier, ils ont demandé, en 1914, de payer une deuxième fois avec l'impôt du sang.
Aujourd'hui, ce qui révulse , c'est que l'Université puisse former des étudiants directement utilisables par le patronat. Cette efficacité est révoltante.
Ce qu'on revendique, c'est de pouvoir, comme en 1914, payer deux fois, ( mais en plus soft) : une première fois , par l'impot, pour des formations non adaptées au monde du travail. et une deuxième fois, par l'impôt et les cotisations sociales pour l'indemnisation du chômage.
Alors disons non à ce prétendu accomplissement dans le travail. Et disons oui à son contraire, tellement épanouissant : le chômage -
Winston Smith : misanthrope
un petit historique des manifestations étudiantes de 68 à 2007 que j'ai réalisé pendant le conflit sur la LRU : http://pythacli.chez-alice.fr/manifestations.htm
car la bête n'est pas morte sans résister, je n'étais pas né en 68 mais j'étais venu de province en 86 manifester à Paris le jour ou Malik a été assassiné, ce mouvement de 86 c'était contre l'autonomie des universités....et dire que le leader de ce mouvement est maintenant sénateur PS...qui a bien contribué à faire des universités ce qu'elle sont aujourd'hui. Il n'y a plus qu'à contempler le cadavre fumant de la bête... -
Romano C.
L'article est très intéressant. Hélas, il loupera peut-être sa vraie cible. Je n'ai pas l'impression qu'on puisse faire passer une chronique en contenu d'utilité publique.
Il faut vraiment s'accrocher quand on regarde un « reportage » de France 2 après 23 heures et juste après avoir lu un long cours sur écran. Déjà qu'essayer de comprendre un reportage de France 2 à 20 H et en ayant gardé toute sa lucidité n'est pas une mince à faire... C'est de la bouillie: on peut vous expliquer une chose et son contraire en espace de quelques secondes. Le plus souvent, les reportages sont soit tout blanc, soit tout noir. Il n'y a jamais de fond. On est plus embrouillé après avoir vu le reportage qu'avant. On se demande à quoi servent les journalistes télé.
c’est rendre service à l’étudiant que de lui dire le plus tôt possible qu’il est là non pas pour faire du droit, de l’économie ou de la géo mais qu’il est là pour préparer un métier
Ce réductionnisme est insupportable!
En plus, c'est stupide: quand on est en fac de droit, on n'est pas là pour faire du droit? On fait quoi alors? atelier de jonglage de 14 à 16 H? trapèze de 16 à 17 H? domptage de 17 à 18 H? -
yannick G
Message 3/5max du 11/06/09.
Pendant qu'Alain est dans les parages, j'ai une mission pour lui concernant ce reportage de F2 chroniqué par Judith. Pourquoi une ex-étudiante à Paris III, du temps du CPE, cela date un peu maintenant, sort-elle de la dite fac, si j'en crois un témoignage sur cette page, avant d'atterrir au café du coin ?
Vérifie-t-elle si elle peut accéder enfin à ses cours, trois bonnes années après la fin du mouvement qui lui a pourri la vie ?
Plus étrange encore, comment trouve-t-on une ex-étudiante lorsqu'on est journaliste télé ?
Autant une étudiante, je vois un peu près la procédure, on se plante à la sortie de la fac, mais une ex-étudiante... Il faut croire que cela court les rues et plus encore, les terrasses de café.
Magie des mises en fausses situations (qui plus est paradoxale, une ex-étudiante sortant de la fac) dont les journalistes télé ont le secret, probablement.
yG -
boy meet girl
Cohn-Bendit comme ministre de l education en voilà une ouverture pour Sarko.................
et gare aux moins de 18 ans qui rentrent en fac et qui picolent des grenadines en mini jupe ............ -
Anthropia
Comment s'étonner qu'au royaume du bling-bling, on ne trouve que des facs à jobs, l'idée de réussir sa vie ne coincide plus qu'avec fric, carrière and co.
En fait c'est comme pour grimper un rocher, il vaut mieux décoller de la paroi que de s'y accrocher, chercher à se faire plaisir, plutôt que d'être obnubilé par le diplôme diplômant.
http://anthropia.blogg.org -
henri buzzi
Quand j'avais acheté "l'insurrestion qui vient ",il y a deux ans ,
j'avais dit à mon voisin ignard ____voilà un petit livre vert ___
qui va faire des remous ...Il a rigolé comme un pendu .
Je reste persuadé que ce succes de librairie(bien mérité)
est un petit bijoux ,qui frappe juste .La preuve !!!
Pas un jour sans qu'on en parle dans "not beau pays ..."
Tant mieux _ça secoue le cocotier _c'est un début .
Continuons le combat.Il y a de quoi faire ,croyez pas ? -
Pacontente
Merci pour le debrief' JB. Je n'ai pas compris la fin : "c'est mieux d'insérer les étudiants qui sortent des filières universitaires que classiques"... France 2 a inventé le reportage d'art contemporain (désolée pour les fans d'art contemporain).
Ceci dit après 4 ans d'études, je fais le bilan : j'ai aimé la prépa même si j'en ai pris plein la gueule. Je sens que j'ai beaucoup appris. Mais à l'IEP j'ai déchanté. Je trouve que l'enseignement supérieur doit assurer les deux fonctions, formation intellectuelle et insertion, sinon c'est un échec. J'ai cette sensation d'échec à présent car j'ai eu des cours (pas tous en plus) enrichissants mais je n'ai pas l'impression d'avoir eu une formation pour m'armer face au monde du travail. Je sais des choses mais je ne sais rien faire. Or j'aimerais cotiser, participer à la solidarité nationale à un haut niveau, je voudrais rendre au centuple ce que j'ai reçu de l'Etat : je me dis souvent que j'ai beau râler après tout et n'importe quoi dans ce pays, il y a peu d'endroits sur Terre où les pauvres comme moi peuvent faire des études. Alors que les amis ont eu un parcours moins prestigieux que moi, je les envie, je les trouve moins empotées que moi et tellement plus utiles. Je déprime et je me demande qu'est-ce qui pourrait me motiver chaque matin pour aller en cours. Voilà où on en est à trop favoriser une fonction de l'enseignement et à mépriser l'autre (ou pire en laisser le monopole à la droite qui la réinterprète de façon néo-classique). Il n'y a pas d'incohérence ni de scandale à rappeler que les deux objectifs doivent aller de concert. Dans mon cas, ça aurait même été salvateur. -
Paul Balanca
Cette vision de l'enseignement proposée par ce reportage est tout ce qu'il y a de plus déprimante. Il y a une volonté de calquer le modèle des grandes écoles sur l'université.
Seulement voila, dans une grande école d'ingénieur, j'y suis. Et mon Dieu, je me demande vraiment ce que j'y fais. Le plaisir d'apprendre, de comprendre et d'approfondir un sujet est un concept inexistant. Tout n'est que paraitre. Les cours ne sont que de fades powerpoint, survolant une domaine afin que l'ingénieur en est une connaissance vague afin de pouvoir faire illusion dans n'importe quelle réunion. Les devoirs finaux ne sont que de vastes mascarades. Les manipulations de notes au BAC n'ont rien a envier aux pratiques en vogue en école d'ingénieur. Et en cas d'examen un peu compliqué ( = exercices n'étant pas dans les corrections données par le professeur), scandale chez les élèves (cela serait quand même lamentable de ne pas avoir une note correcte en ne travaillant un cours que la veille de l'examen). C'est bizarre, personnellement, dans le cas d'un examen pas vraiment réussi, j'ai plutôt tendance à m'énerver contre moi-même.
Tout doit avoir une fin. Aucun cours un peu théorique en Mathématiques n'est dispensé, car forcement inutile pour un futur ingénieur (et puis ça intéresse des personnes les Maths pures ? A la limite, on vous accorde des maths financières). Le système des classes préparatoires a de nombreux défauts, mais il a au moins l'avantage de proposer des cours construits et approfondis.
Cette tendance est très bien illustrée par notre président, le savoir en lui-même n'a aucune valeur. Il faut être sur le terrain, dans l'action. Quel ennui. Ah oui, j'oubliais, j'ai quand même découvert quelque chose en école d'ingénieur : l'ennui intellectuel profond. On n'est pas loin du spleen baudelairien.
Et pour finir en beauté, un chef d'œuvre de communication : http://www.devenir-centralien.com -
pleu
OUI, OUI, OUI
Le fond est particulièrement pertinent et la forme est aussi agréable que l'incisive.
Article génialissime.
Rien que cet article justifie un an d'abonnement à @si !
MERCI Judith -
constant gardener
Il y a des lieux ou l'on parle mieux de l'Université que chez Pujadas