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PensezBiBi
Chère Judith et chers internautes d'ASI
BiBi vous offre son article ("Soleil Noir") paru sur son blog pendant cet hiver...[http://www.pensezbibi.com]
SOLEIL NOIR.
Le froid fait la Une de l’actu. Les SDF, eux, n’ont droit à aucune couverture. C’est la politique du Zéro pointé de Jospin d’hier, du Sarkozy d’aujourd’hui.
Nous serons bientôt en été.
Les marronniers des journaux, les chênes des télés ne protègeront pas les SDF d’été : ni feuilles pour les couvrir, ni feuillets pour les découvrir. Dans le Silence estival, l’indifférence sera au zénith. On leur préfèrera les plages, le soleil qui fait bronzer, les portugaises ensablées et les peaux Bruni.
En hiver, les TV attendent généralement les premiers morts pour enterrer leurs Questions sans réponse. Dans les couvertures hivernales des JT, ces SDF sont bonhommes de neige qui iront fondre en été.
Jospin, Sarko nous promettaient leur disparition. Zéro pointé, disaient-ils en comptant sur leur politique misérable de cache-misère. BiBi se souvient que lorsqu’ils en parlaient, leur ton politique était d’une sécheresse absolue. Au prochain hiver – BiBi en est sûr – Sarko passera une fois encore à la télé en tirant la couverture à lui.
BiBi, lui, pense aux SDF d’été, à leurs peaux hâlées par un Soleil noir. -
Benoît L.
Ce midi, Patrick Balkany était l'invité du Foi du roi, sur France Inter. Dans sa chronique, Didier Porte fait référence à une interview de Balkany par les Yes Men. C'est un morceau d'anthologie qui fait froid dans le dos. -
antenne
Le mystère Bruni-Proust semble enfin élucidé
Voir mise à jour 01/01/2010 dans :
A la recherche de la citation de Proust de Carla Bruni
Et bonne année 2010 ! -
Juléjim
Je vais vous dire comme hummm hummm sur le fil de Ligne j@une : "vous projetez, vous projetez" car rien ne vous indique que j'apprécie la littérature avec cette partie de mon anatomie môssieur. Et puis je me demande si vous ne confondez pas "No country for old men" avec "Brokeback Mountain". C'est bien votre style, ce genre de confusion... des genres !
;-)) -
Juléjim
Ce commentaire arrivera peut-être trop tard, le forum semble s'épuiser, comme cette fin d'année.
Mais j'ai trop envie de faire partager un petit morceau de bonheur littéraire, si rare, si fort et tellement dans le sujet de cette chronique. Mon fils vient de m'offrir "La route" de Cormac MacCarthy. Je n'ai pas vu le film qu'en a tiré John Hillcoat, je n'irai d'ailleurs sans doute pas le voir, tant le roman m'a scotché. J'ai rarement lu une écriture aussi intense et aussi précise à la fois. MacCarthy écrit avec un laser ou un scalpel aux bout des doigts. C'est hallucinant de vérité. Et la traduction de F. Hirsch est impeccable.
Il y a quelques heures j'en étais au passage où l'Homme et son fils rattrapent un mendiant sur la route. En voici un extrait qui, pour moi, fait écho à certains échanges ayant eu lieu ici ou là, entre forumeurs.
"... [Quel âge avez-vous ? J'ai quatre-vingt-dix ans. Non, c'est pas vrai. D'accord. C'est ce que vous dites aux gens ? Quels gens ? Tout le monde. Je suppose. Pour qu'on ne vous fasse pas de mal ? Oui. Ça marche ? Non. Qu'est-ce qu'il y a dans votre sac ? Rien. Vous pouvez regarder. Je sais que je peux regarder. Qu'est-ce qu'il y a dedans ? Rien. Juste des affaires. Rien à manger. Non. C'est comment votre nom ? Elie. Elie comment ? Qu'est-ce que ça a de mal Elie ? Rien. Allons-y.][...]
...[Vous ne pouvez pas venir avec nous, vous le savez, dit l'homme. Il opina du chef. Depuis combien de temps êtes-vous sur la route ? J'ai toujours été sur la route. On ne peut pas rester au même endroit. Comment faites-vous pour vivre? Je continue, c'est tout. Je savais que ça allait arriver. Vous saviez que ça allait arriver ? Ouais. Ça ou quelque chose comme ça. Je l'ai toujours cru. Avez-vous essayé de vous y préparer ? Non. Qu'est-ce que vous auriez fait ? J'en sais rien. Les gens passaient leur temps à faire des préparatifs pour le lendemain. Moi je n'ai jamais cru à ça. Le lendemain ne faisait pas de préparatifs pour eux. Le lendemain ne savait même pas qu'ils existaient. Sans doute que non. Même si on avait su quoi faire on n'aurait pas su quoi faire. On n'aurait pas su si on voulait le faire ou pas. Supposez que vous soyez le dernier qui reste ? Supposez que vous vous soyez fait ça vous même ? Vous souhaitez mourir ? Non. Mais je pourrais souhaiter être mort. Quand on est en vie on a toujours ça devant soi. Ou vous pourriez souhaiter n'être jamais né. Eh bien. Les mendiants ne peuvent pas faire les difficiles. Vous pensez que ce serait trop demander. Ce qui est fait est fait. De toute façon ça ne rime à rien de vouloir du luxe par lestemps qui courent. Sans doute que non.]..."
Désolé pour l'ambiance pourrie. Bonne fin 2009 et une bonne bourre pour 2010. Quand même ! -
Farba
Merci de nous éclairer! -
yannick G
En surfant, je tombe sur cette nouvelle, Vic Chesnutt serait dans un coma après une énième tentative de suicide.
Vous l'avez loupé de son vivant, n'attendez pas qu'il soit mort pour vous racheter.
Écoutez l'une de ses dernières créations, la merveilleuse "Flirted with you all my life" dont le refrein, "Really (Clearly), I'm not ready" ("Vraiment, je ne suis pas prêt) qu'il adresse à celle avec laquelle il a flirté toute sa vie,
"Oh Death", la mort, qu'il s'est peut-être enfin donnée à 45 ans.
Une chanson triste, plus triste encore ce soir.
:( yG -
Balthaz
joyeux noël
l'Italie serait pleine de "déséquilibrés?" -
Winston Smith : misanthrope
bravo Judith pour cette magnifique chronique. Qu'est ce qu'on fait pour mettre à bas cette politique libérale?...quand je pense que d'aucuns pensent encore que le libéralisme c'est la liberté (une telle affirmation peut elle exister autrement que par opposition aux goulags soviétiques que comme un héritage de la guerre froide? ).
Il faut bien le dire , tout converge...dérive liberticide, sdf, sans papiers, fiasco de Copenhague, armement, destruction du droit du travail, précarité.... avec toujours le même coupable le libéralisme...et les richesses continuent à se concentrer dans un nombre de mains de plus en plus réduit et ce monde devient de plus en plus absurde.
et comble de tout, lorsque ce système s'effondre avec la crise ce sont encore et toujours les mêmes qui morflent et les mêmes qui continuent à s'en foutre plein les poches.
Cette civilisation mérite-t-elle de perdurer ? Pour moi, la réponse est non.
Peut-on encore croire en l'homme? Je n'y crois plus la situation actuelle est si énorme et ne déclenche pourtant aucune prise de conscience
il n'y aura hélas pas de révolution, elle serait impitoyablement écrasée car elle ne saurait être massive et car les moyens de coercition mis en place sont sans précédents. Le progrès technologique tel que le libéralisme l'a fait évoluer interdit toute révolution.
Le progrès technologique aurait pu être différent si l'homme avait développé d'autres recherches avec d'autres objectifs.
pour moi le futur de l'humanité n'a jamais été aussi sombre, de sorte qu'une seule révolution semble désormais possible, une révolution intellectuelle et/ou spirituelle massive. Ce seul espoir bien mince il est vrai est hélas porté par des théories new age peu convaincantes. mais quelle autre probabilité de s'en sortir que l'arrivée d'un genre de messie qui réussirait à éveiller les consciences et à chasser les marchands du temple...ce moment serait imminent mais personnellement j'ai de gros doutes (c'est un euphémisme)...bref quand on en est réduit à espérer que l'ère du verseau va arriver c'est quand même que c'est la fin des haricots...
je suis fan de science fiction et je suis en train de me rendre compte que les pires scénarios futuristes sont en passe de se réaliser. Une telle puissance technologique entre les mains d'une race humaine mue par de si viles valeurs ça ne pourra rien donner de bon. Nous glissons irrémédiablement vers le pire des scénarios d'anticipation, un monde qui se trouve quelque part entre gathacca, le meilleur des mondes, 1984, l'ile, total recall, minority report, demolition man, blade runner et Terminator, un monde que le jeu de role Torg avait imaginé à mi chemin entre le japon technologique et la cyber papauté (pour ceux qui connaissent)
bon courage à tous mais nous sommes évidemment du bon côté de la barrière. -
Juléjim
Ce serait dommage de rater ce dernier numéro, plutôt réussi je trouve, consacré à l'analyse rétrospective et prospective de la crise.
Pour les retardataires ou les distraits, c'est là.
Bonnes fêtes à tous ! -
PensezBiBi
Les Médias se silencent sur les SDF d'été. Les marronniers des télés ne les font même pas survivre : on préfère les plages, le soleil qui fait bronzer, les peaux Bruni.
On se tait sur les SDF d'été : ni feuilles, ni feuillets pour les couvrir, les découvrir. Un ton de sécheresse absolue. Pour les Moins-Que-Rien, l'Obscénité médiatique au zénith. Silence d'été. Ouverture des JT en hiver. Même présupposé : le mépris. Les TV attendent les premiers morts avant d'enterrer la Question.
Pensez BiBi
http://www.pensezbibi.com -
antenne
Mise à jour sur "A la recherche de la citation de Proust de Carla Bruni" -
yannick G
Revenons au sujet, quelqu'un a-t-il lu "Les naufrages avec les clochards de Paris" de Patrick Declerck et "Encore une nuit de merde dans cette ville pourrie" de Nick Flynn que j'ai l'intention d'acheter depuis des mois ?
yG -
Cassandre
Il est passé par ici, le Yannick G -
antenne
J'ai cherché aussi, pour l'instant pas de résultat.
Sinon je me disais : quand on a lu Proust, on a une certaine délicatesse et discrétion de ne pas le crier sur les toits. -
* * * Stanley MILGRAM™ * * * Soumis à aucune autorité
Cette histoire de « mendiant qui ne souffre pas d’être mendiant » m’a interpellé, c’est la raison de mes recherches, et je suis moyennement surpris de n’en trouver nulle confirmation et aucune référence dans mes recherches.
J’ai toujours été surpris de trouver dans la littérature [populaire] du XIX° et début XX° siècles ces deux idées bourgeoises :
Cf. Alexandre Dumas et autres Ponson du Terrail.
1- Un fou ne souffre pas, il est heureux dans sa folie.
2- L’inné est supérieur à l’acquis.
(La jeune fille de bonne noblesse, enlevée bébé et élevée dans un milieu défavorable garde sa pureté, alors que l’enfant du peuple élevé dans la haute société devient immanquablement un voyou de la pire espèce.)
Alors pourquoi dans la foulée, ne pas prêter à un écrivain cette citation « le mendiant ne souffre pas d’être mendiant » pour éduquer celles qui sont nées ‘‘une cuillère en vermeille’’ dans la bouche, avec ce leitmotiv pour se donner une bonne conscience de ne pas « changer le Monde [des autres] » et conserver ses prérogatives de son Monde.
Voir le livre d’Albert Camus : « Le populaire et le mondain ». -
Julien D.
Julien, y comprend rien au débat sur "l'idéalisation du clodo" attribuée à Judith.
Bizarre, cette polémique en carton. -
asinus erectus
Au lieu de se disputer entre nous, si nous tapions sur Carla après sa citation de Proust.
Allez voir dans le vite dit parce que je ne sais pas faire un lien. -
Cassandre
sa colère me manque -
AZERT Y
http://fr.wikipedia.org/wiki/Malodore