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Damien
Analogies entre le rapport Attali et le rapport Galois. En particulier :
"Sur la forme, l’analogie est d’autant plus nette que les « experts » sont issus, très majoritairement, du patronat et de la haute fonction publique économique et financière. Ils s’inscrivent dans une tradition « modernisatrice » pour laquelle la France, toujours « en retard » sur ses concurrents, doit entreprendre avec « courage » une série de réformes inspirées d’expériences étrangères qui garantiront sa croissance future. L’approbation, plus ou moins enthousiaste, des représentants patronaux et des principaux médias à l’égard des diverses propositions contenues dans les deux rapports les rapproche également. Instruments de politique publique, l’un et l’autre servent à mettre sur l’agenda un ensemble d’orientations qui cadrent la politique économique du pouvoir en place en mettant en avant l’expertise économique d’un ou plusieurs acteurs légitimes, situés entre la droite et la gauche de gouvernement. Ces orientations sont ensuite adoptées par le gouvernement." -
Damien
Non, ça ne peut pas être vrai ! -
Claude LAGACHE
Waoooh! Ca c'est un métier, la rhétorique, M'sieur... Les mots, les idées; secouez et vous servez show.
J'ai cru lire un texte rédigé par un entomologiste rageur qui martyrisait les mouches...
Judith, je vous aime malgré ça! Ou pour ça ! -
Charles Carion
"l'accès à la médecine doit être gratuit"
DOIT être gratuit.
...
mais enfin, ce pauvre Attali n'est pas responsable du fait que la culture politique indienne n'est pas la culture politique danoise tout de même...
alors en attendant que la médecine "doive être gratuite", Attali suggère simplement que l'enrichissement via une forme de capitalisme financier (ça veut dire q.chose capitalisme-financier?) peut amener plus efficacement à être mieux soigné (et plus éduqué) qu'en attendant que l'Inde veuille devenir un satellite du Danemark.
...
et puis j'ai du mal à considérer que les indiens ont des leçons d'humanité, d'éducation ou d'intelligence à recevoir des français... -
Balthaz
ce n'est évidemment pas le principe du micro crédit que je remets en cause, mais qu'Attali traite les pauvres sous forme de marché
et surtout le pire c'est sa conclusion " la santé et l'éducation viendront après" intégrés également dans ce marché alors qu"ils ne devraient pas y être;
'et on peut se payer se payer un toubib" c'est bien ça le problème, l'accès à la médecine doit être gratuite
calculer la pauvreté en fonction du revenu par habitant n'a pas de sens si on augmente les revenus pour augmenter les frais d'éducation et de médecine -
Charles Carion
y-a-t-il quelqu'un pour défendre Attali?
j'ai compté. sur 34 intervenants: 31 trouvent qu'Attali est taré et que son "plan" est "mauvais".
(+ 2 fous hors-sujet et 1 contradicteur: Sylvain Elliot)
...
Judith: -"(...) je considère que toute hypothèse (...) ne vaut qu'à l'épreuve des contradictions qui peuvent lui être opposées : ces contradictions m'intéressent au plus haut point, quand elles sont informées, pertinentes, constructives, (...). "
...
1°) "(...)à l'utilisateur du mode d'emploi, on ne demande pas de raisonner, de comprendre ou de réfléchir. On ne lui propose que d'exécuter ; et le plus fidèlement possible encore. Pour que « ça » marche(...)"
oui. Attali propose un mode d'emploi. oui. on ne discute plus un mode d'emploi quand il est fait; on suit les consignes "pour que ça marche"
je ne vois pas en quoi cela vous paraît idiot. Attali parle de mesures concrètes, pragmatiques. vous pouvez contester ses choix, trouver benête sa prose, mais je ne parviens pas à comprendre pourquoi il aurait l'interdiction (morale?) d'arrêter -quand bon lui semble- le "raisonnement", la "compréhension" et la "réflexion" pour passer à l'"utilisation" d'un plan
(qui n'exclut pas la réflexion -bonne ou mauvaise- préalable).
2°) "(...)Revenons à son "mode d'emploi pour des réformes urgentes(...)"
bon. il est stressé. il trouve qu'il y a "urgence" à appliquer son plan. pas de quoi fouetter un chat.
3°) Attali: « Ceci n'est pas non plus un inventaire dans lequel un gouvernement pourrait picorer à sa guise, et moins encore un concours d'idées originales condamnées à rester marginales. C'est un ensemble cohérent, dont chaque pièce est articulée avec les autres, dont chaque élément constitue la clé de la réussite du tout. »
JB: -"Mais Attali ne craint pas l'hybris (cet élan déraisonnable qui pousse l'homme à se mesurer à Dieu, voire à se prendre pour lui): il a l'habitude d'être partout en même temps, courant à droite à gauche et ne dormant guère, il lui est naturel d'être ici et là-bas, et pourquoi pas d'être aujourd'hui tout en étant demain."
OK. Selon vous, Attali a la grosse tête DONC il a tort.
Il ne devrait jamais dire je décide? je conclue?
Est-ce que la meilleure décision est forcément le fruit du consensus le plus large? de la réflexion la plus longue?
et dailleurs, Attali est-t-il "seul"? coupé de tout lien avec le monde? n'a-t-il pas "longuement" réfléchi(s)?
mais qu'importe.
admettons, il a cogité dans son coin ("ne dormant guère"), il se prend pour dieu, il a pondu un (peut-être délirant) plan mystico/libéral en 360 points, il le prend comme un plan "à prendre en bloc" (question cohérence), il voudrait qu'on l'applique...
-
prenons l'exemple de Mozart. est-ce que 100 musiciens médiocres font 1 Mozart? non!
est-ce qu'on mesure le talent de quelqu'un à sa méthode de travail? à sa personnalité? non.
Peut-être Attali est-il un Mozart dans son genre.
Vos critiques portent sur sa personnalité, son style, ses méthodes, la forme...
... sur le fonds, l'argumentation devient peau-de-chagrin...
j'y vois une névrose de philosophe (incapacité d'agir, mépris-réflexe de décision tranchée)
4°) quant à la théorie selon laquelle le PIB -selon vous- n'apporterait pas d'innovations technologiques... trouvez-moi des exemples... les esquimaux vont découvrir la fission nucléaire?
j'ai l'impression que c'est du "pinaillage". alors d'accord, élevez la philosophie à un haut rang, au plus haut si vous voulez, considérez que le PIB n'est pas tout, que le Bonheur National Brut est une idée géniale, mais...
... laissez les économistes créer du fric (combien de fois entends-je "il faut des moyens").
mélanger économie/politique et philosophie c'est un peu mélanger des navets et des petits-pois.
...
d'autant plus qu'on peut être un "bon" économiste-ultra-libéral ET un "bon" philosophe. ça demande des qualités différentes mais pas incompatibles. -
Lisuzan
Après l’ère du soupçon, une réhabilitation de « l’idéologie » ?
Tenant compte que l’étymologie de l’idéologie (finement extirpée par Hannah Arendt) reste succinctement « la logique d’un idée », il serait intéressant de connaître la vôtre :-)
Sociologue à l’Université du Québec de Montréal, dans son ouvrage Dialectique et société (1986), Michel Freitag envisage une réhabilitation de l’idéologie. Reconnaissant que « sur le plan opératoire, l'idéologie est la fonction inverse de la réflexivité », il en dégage habilement sa problématique et son opérabilité – dont extrait :
« Molière peut bien rire de la « vertu dormitive de l'opium » (et il a sans doute raison d'en rire, puisque l'idéologie est la vertu de la pratique et le vice de la théorie, et que c'est d'un philosophe qu'il se moque), mais que ferions-nous si nous cessions de donner continuellement aux choses les vertus de nos gestes, si nous renoncions à la « vertu désaltérante de l'eau » et à la « vertu nutritive du pain », et à toutes les autres vertus que le désir ou l'habitude donnent à leurs objets. L'idéologie, c'est notre mouvement vers les choses, qui fait, selon nous, les choses bonnes ou mauvaises, mais qui les fait aussi être simplement ce que pour nous elles sont, puisqu'en elles-mêmes "qui saura jamais" ? L'idéologie est le rapport positif et nécessaire. […] »
Après un parallèle comparatif et différenciatif en regard de la "science", il persévère :
« Il est donc nécessaire de procéder à une « réhabilitation » épistémologique (et, à ce niveau, politique) de l'idéologie en général. […] Elle est le cordon ombilical qui rattache toute abstraction à la « matérialité » de la « chose » telle qu'elle est en fin de compte appropriée et consommée.
[…] Elle est, dans l'indifférence de la signification virtuelle, la justification du passage à l'acte : le chemin privilégié du réel concret parmi toutes les arabesques que trace la fonction opératoire. […] »
http://classiques.uqac.ca/contemporains/freitag_michel/dialectique_et_societe_1/dialectique_1.html -
Amok
Juste comme ça : vous ne percevez pas que ce que j’écris est souvent à prendre au 2ème voire au n ème degré ?
Oui je viens de le remarquer. Pas très habile. Il vaut mieux parfois admettre les arguments de son contradicteur. Au moins dans un premier temps, puis renversement dans un deuxième temps. Je ne saurais trop vous recommander cette autre œuvre : le Tao te King de Lao Tseu ; ou alors de pratiquer de Tai-chi Chuan.
Elle ignore que Jacques Attali est juif ? La belle affaire ! Ai-je vraiment tenté de remettre en question sa laïcité ? Bon, l’auteur a parlé alors j’admets que son impression de lecture n’était pas guidée par la connaissance du personnage (même si l’auteur n’a pas toutes les clés de son propre propos). Il n’en reste pas moins que les textes de l’Ancien testament constituent un leitmotiv dans son analyse alors même que le texte n’a rien de religieux. Ce n’est que son hypothèse de lecture qui vous permet de le dire ; qu’elle soit issue de l’immaculée conception ou de la connaissance exhaustive de la vie de Jacques Attali ne change rien à mon propos. C’est un hypothèse plaquée avec laquelle elle violente le texte. Ce qu’elle admet d’ailleurs dans un premier temps tout en persévérant malgré cela dans cette direction tout au long du commentaire.
Retour de l’argument de la contradiction performative. « Il parait très assuré dans sa critique. Il faut bien l’admettre. Et il se permet de critiquer l’assurance de Judith ? De qui se moque-t-il? » Et le vilain de répondre : « Mon propos est parsemé de « peut-être », de concessions en tout genre, de conditionnels, de nuances en somme, mais admettons qu’il est juste de dire que ma critique est bien trop assurée, me contredis-je pour autant ? Je n’appréhende pas un tout, je me borne à souligner des déviances dans l’analyse et les justifie en citant les passages incriminés ; passages qui contaminent certes une bonne partie de l’édifice, mais qu’y puis-je ? On peut dire quelque chose de juste d’un texte, chose qui arrive même très régulièrement dans le commentaire en question, je n’ai jamais nié cela.
Le contraire d’une lecture assurée, ce n’est pas une lecture qui a la tremblote, c’est une lecture qui avoue par avance son échec mais qui ne se laisse pas abattre pour autant. Je suis heureux qu’elle suive ma recommandation pour Derrida. Promettez-vous d’en faire de même ? L’auteur propose une lecture admirable d’un poème de Paul Celan, La grande voûte incandescente, dont il faut surtout retenir la méthode : la « lecture disséminale », ainsi que le concept de « restance ». Concept central pour notre discussion. Mais je vous laisse découvrir tout cela par vous-même.
Concernant le style que je n’appréciais pas plus que cela dans son commentaire il est vrai, la preuve est faite que ce que je disais n’était pas tout à fait faux : elle adopte dans sa réponse un style plus simple, sans fioriture, qui me ravit cette fois. Non sans un certain masochisme peut-être. Le problème était que le style servait une rhétorique de la séduction ce qui n’est pas éthiquement recevable même en commentaire littéraire. En tout cas, quand on veut mener honnêtement son analyse, ce qui, je pense, est le but de Judith.
Renversons tout cela à présent : ce n’était qu’un ramassis de sophismes en tout genre et d’arguments peu convaincants. Revenons-en à la générosité. Est-ce généreux que de taper sur son cher lecteur parce que son plus gros défaut consiste dans son exigence ? Si le forum est là pour permettre au lecteur frustré d’enfin pouvoir répliquer aux propos de son cher chroniqueur, pourquoi s’empresser de juguler la critique et de décréter un non-lieu ? La plus grande preuve de générosité consiste à mon avis (je m’en tiens à mon avis pour l’heure) à accepter la critique, pourvu qu’elle soit élaborée bien entendu, de la faire sienne, de voir son fondement, au-delà même des arguments du méchant lecteur, pour s’améliorer. La réception d’un texte échappe à son auteur. Il peut armer son texte, le protéger par une pléthore de procédés _ chose que je fais aussi en ce moment même_ il ne domine jamais totalement son texte. C’est par cette brèche que laisse nécessairement derrière lui l’auteur dans son texte que le lecteur peut y entrer et le déconstruire pour en faire la connaissance.
De la part de l’auteur, nier cette faille inhérente aux textes, c’est refuser toute place à son lecteur. Y a-t-il pire preuve de manque de générosité ?
Amok. -
yannick G
« vous savez, tout est démontrable lorsque vous proposez la lecture d'un texte, c'est d'autant plus facile si vous êtes brillant; mais justement, il faut parfois savoir se méfier de ses qualités. »
Justement non. La polysémie est une possibilité, pas une nécessité. Elle peut largement se réduire. Si vous partez de la pétition de principe qu’elle en est une cependant, vous condamnez votre propre prose à n’être pas entendue pour ce qu’elle est, et à être abandonné au petit bonheur des caprices de vos lecteurs. Alors, être vigilant sur son analyse, oui, mais cela ne veut pas dire que « tout est démontrable », heureusement, sinon, à quoi bon nous fatiguer à débattre, si tout se valait.
on a l’impression que Judith jouit de son propre propos. Certains trouvent cela beau, je trouve cela impudique
Au delà du beau, c’est son droit le plus légitime. C’est son corps… de texte, pourquoi ne pourrait-elle pas s'en jouir en premier lieu. Je ne vois rien d’impudique, si ce n’est à vouloir s’immiscer dans son éventuel plaisir et lui révoquer.
Mais le style ne pose pas problème lorsqu’il ne caractérise que la plume d'un auteur, il pose problème lorsqu'il sert la partie rhétorique du propos, ce qui est le cas dans son analyse.
Je ne sais d’où vous tirez votre position. Tout ce que je sais, c’est qu’elle ne s’impose aucunement, d’ailleurs je ne la partage pas. Comme si le style ne devait pas servir la rhétorique ou que cela était injuste. Que le style sert le discours, c’est avant tout un fait, que cela vous déplaise ou non, que vous le déploriez ou non.
Quant à la générosité. Je me suis fixé de ne jamais critiquer que ceux que j’estime.
Je ne vous reproche aucunement de critiquer Judith. Mais de faire ce que vous déplorez chez elle soit-disant, manquer de générosité. Faites lui confiance un minimum pour avoir suffisamment d’esprit critique pour ne pas sombrer dans les travers que vous soulignez et dont elle est parfaitement consciente. Bref, avant d’assurer qu’elle manque de générosité, proposez donc une autre interprétation qui aille dans le sens de votre sentiment, d’ici là…
yG -
Amok
Vous avez l’air d’être un inconditionnel de cette chroniqueuse et c’est tout à votre honneur.
Et cependant, vous commencez par une remarque péremptoire à laquelle je ne sais que répondre. J’ai plutôt tendance à manquer de souffle, alors je multiplie les virgules et les points-virgules comme autant de béquilles pour pouvoir me relire.
Sinon, vous savez, tout est démontrable lorsque vous proposez la lecture d'un texte, c'est d'autant plus facile si vous êtes brillant; mais justement, il faut parfois savoir se méfier de ses qualités. Par méthode : toujours se méfier de sa propre analyse lorsqu’on a l’impression d’avoir saisi un texte dans sa nécessité interne. C’est en ce sens que j’ai recommandé l’ouvrage de Jacques Derrida (Je vous le recommande à vous à présent: Béliers publié chez Galilée à 16euros, c'est cher mais ça reste un bon investissement).
Concernant son style, je ne sais ce qu’elle a écrit à ce sujet. Employer un style vivace comme elle le fait, plaisait pas mal à mes professeurs : faut-il y voir donc une preuve de conformisme? Comme pour mon professeur de lettres lors de ses commentaires de texte, on a l’impression que Judith jouit de son propre propos. Certains trouvent cela beau, je trouve cela impudique. Mais le style ne pose pas problème lorsqu’il ne caractérise que la plume d'un auteur, il pose problème lorsqu'il sert la partie rhétorique du propos, ce qui est le cas dans son analyse.
Quant à la générosité. Je me suis fixé de ne jamais critiquer que ceux que j’estime. Je ne sais pas si vous avez déjà visionné les pseudo-critiques que formulent Patrick Naulleau et Eric Zemmour dans une émission de France2. Ils ne critiquent pas, ils massacrent. Critiquer l’autre, ce n’est pas le louer, ni l’exclure, ni même lui nier son droit d’exister (en tant que musicien, écrivain, que sais-je encore ?), c’est lui indiquer son lieu, c’est lui permettre, ce faisant, d’aller au-delà de lui-même, c’est l’inviter à se dépasser. Si vous y voyez là un manque de générosité, alors je ne vois pas quelle posture serait celle d’un homme généreux.
Ou alors vous confondez la générosité avec la révérence ; et je dois bien le dire : c’est une posture que j’abhorre. -
Amok
Chère Judith,
On dirait presque, au vu de la manière dont vous vous en prenez au texte de Jacques Attali, que ce n'est pas tant le texte en lui-même que vous critiquez que la religion de son auteur : le judaïsme. Toute votre analyse va dans ce sens-là alors que rien dans le texte n'y pousse a priori.
Je dis ça, non pas pour vous taxer d'antisémitisme _ loin de moi cette idée _ mais pour vous prévenir d'un danger inhérent à votre manière de critiquer les discours des autres. Vous vous laissez bien trop submergées par vos affects _ peut-être par méthode, comme on a du vous l’enseigner en khâgne pour problématiser la lecture_ s i bien que c’est le regard obscurci et déjà (trop) orienté que vous vous attaquez bille en tête au texte, ne lui laissant souvent aucune échappatoire.
C’est ce manque de générosité que je vous reproche. Là où il n’y a pas grand-chose à dire, mis à part que le texte déborde de l’orgueil de son auteur, vous allez chercher dans la vie de ce dernier quelque chose de structurant, sa religion en l’occurrence, à la Sainte-Beuve et vous forcez le texte à rendre raison à partir de cette grille de lecture. Et ce n’est pas tout : pour gommer cette violence gratuite faite au texte, vous utilisez des procédés rhétoriques (j’ignore leur nom) _ de manière consciente ou non_ comme ces parenthèses où vous vous adressez directement à votre lecteur en vous pâmant de fausse modestie :
« (rassurez-vous, moi non plus je n'en avais jamais entendu parler, pourtant c'est assez gratiné) »
« (dans un deuxième temps, on réfute : c'est l'upobole. On s'en fout un peu mais je trouve ce mot irrésistible) »
Vous adoptez un style plus relâché qui fait « jeune-femme-brillante-mais-déjantée » (la vraie Judith Bernard ?) pour adoucir la « critique-pitbull-et-cuistre» (celle de la vie professionnelle ?) qui rebuterait trop votre lecteur. Ou alors vous faites une fausse concession qui feint la largesse :
« Mais j'arrête, ce n'est pas très honnête : on s'éloigne trop de la prose attaline »
Procédé qui vous permet d’enchaîner de plus belle sur votre critique du « ni… ni ».
Bref, pour que la générosité devienne pour vous une méthode critique et non pas un simple procédé rhétorique, je vous recommande chaudement de lire ou relire Béliers de Jacques Derrida. Cela vous aidera sûrement à assouplir votre lecture souvent trop assurée des discours. Lecture qui, du reste et il faut bien l’avouer, témoigne d’une excellence indéniable.
Amok. -
Nicolas de Neef
Et maintenant à cause de cette chronique, je vais devoir m'acheter le Gradus, et jeter un oeil à des cours de linguistiques qui trainent sur mon PC :)
Analyse pointue, que je trouve pertinente dans son attachement à la forme (ce que dit Attali de son rapport) plutot qu'à un fond dont je n'entends que trop peu parler. Merci d'émoustiller mes neurones par autant de nouvelles données, de nouveaux concepts, il est rare de trouver des espaces, mieux : des lieux, où je suis à mon aise à lire, relire, re re re relire et heureux d'écouter.
Avec tout mon soutien, j'espère moi aussi vous retrouver dans un plateau (ça manque effectivement) pour faire ce que (j'imagine que) vous faites de mieux : faire parler les mots eux-mêmes. -
Louis De Lumine
Bonsoir,
ma remarque n'apportera rien aux nombreux avis des nombreux commentateurs; cependant, merci Judith, c'est votre ton qui me ravit (encore!) et la sensation d'un un peu plus affuté après vous avoir écouté qui domine. Donc tant mieux, j'espère que vous allez mieux aujourd'hui qu'il y a quelques semaines, et quoiqu'il en soit, continuez à travailler, je considère vos efforts comme d'utilité publique. Une remarque cependant: comme je l'ai écrit à D.S. il y a maintenant un mois, votre voix - comme celle de D. Abliker et des autres - manque à cette nouvelle émission; je souhaite que ça ne soit pas qu'une question de budget... Revenez avec vos consoeurs et confrères "jouer" vos textes à l'antenne, nous n'en serons que plus enthousiastes à vanter les mérites d'@si sur le net. A bons entendeurs... Très amicalement,
LdL -
Madeleine SCHOTT
C'est qui la judith qui remet en permanence des commentaires pour relancer la discussion.
La vrai Judith ou une troll ?
Madeleine -
AZERT Y
J’étais un attalien dans un passé lointain. J’aimais la science-fiction.
A savourer dans « Rebut de presse », le blog de Didier Jacob « Un conte de Noël : Attali baba et les quarante douleurs ».
http://didier-jacob.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/12/20/un-conte-de-noel-attali-baba-et-les-quarante-douleurs.html
Merci pour votre chronique découverte par hasard. -
Juléjim
Comment toute cette enflure, toute cette arrogance péremptoire a fait long feu devant la gesticulation hystérique du lobby des beaufs à taxi anti-taxes ?
Pssssssssssssssssichttttttttttttttt ....... frrrtttt ....
a pu d'urgence attalienne ...
;-)))
Grotesque. -
Aloysius
Difficile d'éprouver de la sympathie pour Attali, en effet, davant une telle arrogance.
Mais pour ma part, je n'en ai pas davantage pour Raffarin et Goasguen, fustigés dans l'extrait d'interview. Il n'est pas inutile de se rappeler à propos de ce dernier qu'il s'agit d'un ancien du groupe Occident, mouvement ouvertement raciste, ultra-nationaliste, fasciste et anti-démocrate :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Occident_(mouvement_politique)
J'aime bien en particulier cette déclaration d'Occident, souhaitant remplacer la démocratie par une « sélection des meilleurs éléments de la communauté populaire, en vue de constituer une nouvelle élite, fondée sur le mérite et les talents ». On doutera ensuite qu'il soit bien placé pour dénoncer la "république des experts"...
On retrouve également dans cet article une belle brochette de personnalités actuelles qui ont accédé aux plus hautes fonctions. Ca vaut le détour. -
Dominique Moreau
"tout ce qui ne sera pas entrepris dès maintenant ne pourra bientôt plus l'être"
et bien, il suffit d'attendre un peu pour que toutes les mesures géniales, de ce grand génie retombent dans l'oubli....
Cela aura fait couler un peu d'encre tout en coutant aux français sans doute pas mal de pognon... -
Gigi
Amusant de voir que même en analysant le texte, on ne se risque guère sur le fond... qu'il serait beaucoup plus intéressant d'analyser.
Passons...
au passage une petite contribution sur wikipédia concernant "prolepse" serait bienvenu...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Prolepse
le net est encore loin d'avoir la profondeur universitaire nécessaire à la diffusion du savoir...
mais je m'égare !
On ne pourra que regretter la limitation de cette analyse au seulrésumé...
Sans aller très loin, le commentaire de l'enseignante sur le "Préparer la jeunesse à l’économie du savoir
et de la prise de risque" devrait être sanglant !
De même, "AU COMMENCEMENT, LE SAVOIR" page 23, devrait apporter de l'eau à votre moulin concernant l'auto-déification (hum...) de(s) l'auteur(s)... -
Ervé
...le rapport Attali serait responsable de la défaite du candidat UMP à la législative partielle à Chartres :
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/307923.FR.php
Les députés UMP pénalisés par l'ouverture ? Ce serait jubilatoire si c'était vrai.
Eux, en tout cas, en paraissent persuadés. Et la zizanie s'installe.