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Juléjim
... un idiot utile. Il sera désormais, ou ne sera pas, dans la mémoire de nos combats communs. Nos accords et nos désaccords.
L'hommage rendu par Thierry Leclère s'achève dans un paragraphe qui nous invite à lire et à relire le philosophe disparu :
"Reste à lire ou à relire le « communiste hérétique » Daniel Bensaïd, militant tenace, ami exigeant, marxiste « allergique à toute orthodoxie doctrinaire » (Marx, mode d’emploi, 2009), comme disait hier sa famille de cœur. Relire l’auteur prolifique du Pari mélancolique (Fayard, 1997) ou de Jeanne de guerre lasse (Fayard, 1991), qui avait pour devise personnelle : « Il faut lutter, au moins pour s’épargner la honte de ne pas avoir essayé… »"
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l'ôtre
j'ai entendu aussi Thomas Legrand, et je trouve franchement depuis quelques temps qu'il prend la grosse tête. Il donne des leçons avec un air supérieur. Comment peut-il nier que, dans en politique, "dire" c'est la plupart du temps "faire" ?
Quant à la phrase de Fadela Amara, ce n'est qu'une référence/révérence à son maître, cela aurait mérité d'être souligné par Legrand. On dirait que cet éditorialiste a tellement peur d'avoir l'air d'en faire trop pour critiquer le langage sarkozien qu'il s'empresse de récuser par avance ceux qui en auraient l'idée. Du second degré de second degré, sans plus tellement d'intérêt maintenant. -
yannick G
Après les Inrocks, c'est au tour du Nouvels Obs télé (TéléObs) de traiter de la sortie de l'ouvrage de Legrand (p.18) dont le journaliste rappelle que "Ceux qui comparent Sarkozy à un surgeon pétainiste sont ramenés par Legrand au rand d'"idiots utiles".
A lire cela, je me demande si Legrand n'a pas pris ses auditeurs pour des idiots utiles, développant comme par hasard le cœur de sa pensée dans une chronique radio, la semaine de la sortie de son ouvrage reprenant exclusivement et bizarrement cet axe...
Comme le monde est petit et certains de ses habitants... plus encore.
yG -
Juléjim
"Pour Legrand "il [Sarkozy] ne fait rien [...] il ne va pas trop vite ; il dit trop vite, il parle trop vite." "
Ça va vous étonner, Yannick, mais pour vous contredire, surtout Legrand en fait, je vais reprendre le commentaire de Dominique Godin (et oui, tout arrive) qui écrivait il y a quelques jours ceci :
"Demandez au MEDEF si Sarkozy est le candidat du vide. Au contraire, il a été le président le plus efficace pour son camp. Il a réussi à jeter à bas ou s'apprête à le faire toutes les conquêtes sociales depuis la Libération. Aujourd'hui, à part les maladies graves, on paie la moitié des soins, ça veut dire que la santé est à moitié privatisée. Et on pourrait multiplier les exemples dans tous les domaines. Oh, non, Sarkozy est loin de ne brasser que du vent."
Nous pourrions ajouter les chiffres catastrophiques de l'indemnisation des chômeurs en fin de droit en forte augmentation (du fait des réformes de qui vous savez) qui constitue, de l'avis des observateurs, une véritable bombe sociale à retardement. -
yannick G
Dans les Inrockuptibles de cette semaine, une page entière d'entretien avec Thomas Legrand à propos de la sortie de son livre "Ce n'est rien qu'un président qui nous fait perdre du temps" (Stock, 12 €)
Un entretien qui confirme à mes yeux toute la justesse de l'analyse de la prose de Legrand par (Lagrande) Judith.
Pour Legrand "les antisarkozystes sont hypocondriaques: ils exagèrent les effets du sarkozysme. Je comprends qu'ils soient effrayés par le discours du président, mais il est simplement de droite, pas antirépublicain."(Les Inrockuptibles, p.4, n°738).
La belle affaire, comme si être simplement de droite n'était pas déjà une raison suffisante de s'opposer à lui, à sa politique, de le craindre, de la redouter.
Pour Legrand "il [Sarkozy] ne fait rien [...] il ne va pas trop vite ; il dit trop vite, il parle trop vite."
La belle affaire (bis), comme si une fois de plus, cela serait plus acceptable, plus appréciable s'il faisait aussi vite qu'il parlait. Mais ce reproche, ce n'est pas à la gauche de le faire, c'est à la droite, dont je ne suis pas, de s'en inquiéter, vous vous trompez de public ou peut-être pas d'ailleurs...
Car, tant mieux si Sarkozy ne produit que des gestes, des monologues. Pour autant, il n'y a là aucune raison de se réjouir, aucune raison de ne pas s'alarmer, car, c'est déjà de trop, puisque ce sont ses mots qui préparent le terrain à une quelconque action.
Ce sont souvent des paroles qui président : l'insulte, le mépris, le rejet, l'identification...
Ne pas l'entendre, ne pas y réagir, c'est déjà laisser faire ce qui peut advenir.
Ne vous étonnez pas après qu'ils se transforment en acte, de soutien ou d'opposition.
La parole n'est pas innocente, surtout la parole politicienne, surtout celle du premier de ces représentants.
Vous ne criez pas au loup, Thomas Legrand, puisque vous n'entendez que ses hurlements, et autres jappements, ne voyez pas ses crocs luire dans la nuit qui s'étend autour de nous ou pire ne sentez pas ses crocs se refermer sur votre gorge, tant mieux pour vous, mais vous oubliez, négligez, minorez la douleur des autres, de ceux qui vivent ces étreintes mortelles.
Grand bien vous fasse, mais comprenez que d'autres ne tiennent pas à l'apaisement que vous leur vendez, puisqu'eux ne tiennent guère plus que cela, à être dévoré tout somnolant que vous les aurez rendu à vous écouter ou à vous lire.
yG -
jeanno
Bravo pour cette chronique. Elle invite au débatThomas Legrand ,qui regrette peut etre d'avoir parlé un peu vite?....; -
Gavroche
no regrets, si c’est à refaire, nous le referons, et mieux vaut passer pour des idiots utiles que de nous contenter d’être de cyniques taiseux.
Certes, certes. On s'en fout d'être des idiots utiles. Ne nous taisons pas. Parlons, écrivons...
Cependant, ce que dit Eric Hazan dans sa tribune est juste, après avoir longuement parlé et parlé et parlé, on fait quoi ?
Pour que se répande la joie de conquérir une nouvelle existence, il nous faut sortir du domaine des Idées, élaborer en commun les formes de vie à venir : que dans les corps en crise - écoles, hôpitaux, énergie, transports, agriculture, université -, ceux qui triment songent à comment ils s’organiseront sans ceux qui sont là pour les gérer ; que ceux qui ne se résignent pas à l’apartheid rampant se réunissent pour savoir comment rendre immédiatement aux villes leur rôle et leur beauté ; que tous, nous préparions la mise à la retraite d’office des financiers, des économistes et des géopoliticiens.
Le temps n’est plus à l’indignation humaniste ni à l’analyse sociologique. Il ne s’agit plus de faire la critique de l’oligarchie au pouvoir mais tout simplement de la congédier. Car le maintien d’un régime responsable de tant de cruauté et qui n’en garantit que la permanence est une éventualité infiniment plus redoutable que l’insurrection qui vient.
Sans rien faire, nous serons des idiots inutiles. -
Dzonkha
Merci Judith pour cette chronique dont je partage entièrement le point de vue. J'aime beaucoup votre phrase : "mieux vaut passer pour des idiots utiles que de nous contenter d’être de cyniques taiseux."
J'entends tous les arguments développés par ceux qui défendent le point de vue de Legrand dans ce forum. Mais cela ne m'empêche pas de manière viscérale de penser que c'est encore un droit de dire "Non" à des propos publics odieux.
Citation : "Mais me reste en travers de la gorge tout de même, cette idiotie qu’il me prête, son utilité supposée, et la curieuse analyse du chroniqueur : il serait idiot de s’offusquer d’un mot (...) ne vise qu’à me scandaliser: "ce mot magique, un peu guerrier, (...) devrait donc déclencher, chez les belles âmes de gauche, le réflexe outré, les « «comment peut-on ?!», les « au secours le fascisme revient ». C’est fait pour ça", analyse Legrand.
Et si je comprends bien, c’est un piège où il ne faut pas tomber, parce que ce ne sont que des mots. Pas des actes."
Cela me fait un peu penser à la polémique qui a suivi la critique de la vidéo "sale pute" d'Orelsan. Nombreux sont ceux qui ont ridiculisé la critique du propos ultra-violent d'Orelsan par le fait que cette critique faisait son jeu en lui faisant de la publicité. -
Compunet
excellente chronique, Judith, dont je partage totalement le coup de gueule ; pour moi aussi, les mots ont toujours un sens y compris les non-dits, c'est dire....:)
j'approuve totalement votre : Il n’y a rien d’inoffensif dans la parole publique, et ce n’est pas parce que les politiques ne tiennent pas leur promesses que leurs mots sont sans effet
que ce soit du "casse toi pauv'con", à une promesse non tenue comme celle qui nous disait "qu'il n'y aurait plus un seul sans-abri avant deux ans" (c'était en 2006), les mots ont un impact qu'ils soient captés ou non, et dévoilent l'individu qui les prononce !!
depuis que l'Homme a décidé de se mettre debout favorisant le passage de l'air dans le larynx, il a, en plus de vouloir repérer son ennemi de loin, la possibilité de lui adresser un message en émettant des sons !!
et une parole "adressée" n'est jamais anodine, elle est forcément motivée...
en ce qui concerne nos politiques, la parole est de plus utilitaire : du fumigène qui masque la promesse non tenue, à l'insulte qui masque le fumigène, à la promesse faite et qui ne sera jamais tenue mais dite pour masquer l'insulte, nous voilà dans le cercle vicieux des discours politiques pondus par d'éminents communicants ; hors de question qu'elle n'ait pas un sens cette parole, une portée, une cible, choisis consciemment et de façon opportune, calculée (sinon à quoi bon payer des milliers d'euros tous ces conseillers élyséens !!)
pour Fadela AMARA, c'est pour moi encore plus tragique car sa parole n'est sans doute pas dite au hasard ni de l'adresse, ni du calendrier ; quand elle dit que "chacun a droit à la sécurité" pour justifier l'utilisation du kärscher, elle ne fait que reprendre un leitmotiv gouvernemental très actuel et très en prévision de l'échéance des régionales ;
mais cette phrase est surtout la manifestation de sa soumission à son mentor et de sa trahison envers tous ceux qu'elle défendait auparavant dans les cités et qui recevront ces mots-là une énième fois comme une agression : le verbe toujours ressenti comme une flèche ! -
aux abonnés absents
Vous ne devriez pas vous laisser à ce point impressionner par ce Thomas Legrand ; il n'est qu'une girouette après tout. Et les bonnes girouettes vont toujours dans le sens où le vent souffle. Si j'ai bien compris,c'est lui le chroniqueur politique de France-Inter. Il a sans doute été placé là par Monsieur Val qui a lui-même été nommé à son poste de directeur de France-Inter par Monsieur Hees qui a lui-même été nommé par son homonyme, Monsieur S.
Thomas Legrand ne fait que son boulot, qui est de propager la parole de ses maîtres ; c'est un bon chien-chien à son pépère ! Je suis sûre que vous avez de ces voisins qui ont un de ces roquets dont les aboiements désagréables, généralement dans les aigus, vous percent les tympans à toute heure du jour et de la nuit. Eux aussi ne font que leur boulot de chien.
Bien sûr que les mots ont une portée, et cette portée va parfois plus loin que leur sens premier. Thomas Legrand le sait puisqu'il n'existe qu'à travers eux. S'il ne parlait pas à la radio tous les matins, qui saurait même qui est ce gars-là ? Lui aussi est probablement l'idiot utile de quelqu'un. ;) -
* * * Stanley MILGRAM™ * * * Soumis à aucune autorité
François Morel ce matin parle aussi de Kärcher
http://www.dailymotion.com/video/xbv6ww_une-loi-contre-les-fantomes_fun -
Titin
Judith, je m'étonne que vous citiez Laurent Joffrin comme "un idiot utile à l'UltraGôche" qui en plus persiste et signe. Il m'a semblé que vous teniez un discours tout à fait différent naguère. Peut-être me trompais-je. -
pompastel
http://robertmarty.unblog.fr/2009/01/16/lidiot-utile/
Je parie que des tas d'asinautes regrettaient, après la publication du flash "vite dit" de 21H36, l'absence d'accès à un forum... -
Florence Arié
L'expression (idiot utile, pas kärcher) rebondit ce soir avec le refus de Peillon de" jouer les idiots utiles en 2°partie de soirée"... -
* * * Stanley MILGRAM™ * * * Soumis à aucune autorité
Nettoyer au Kärcher est une expression entendu par Nicolas Sarkozy, sans que celui-ci sache réellement la signification (comme Carla Bruni et le mendiant de Proust).
« Kärcher » est une marque déposée de nettoyeurs haute pression (faisant référence), devenu un nom générique, comme « frigidaire » ; « pédalo » ; « fermeture éclair » ; « cellophane » ; etc.
Dans l’industrie pour nettoyer des pièces mécaniques, on les « sable » [du verbe sabler].
Idem dans le bâtiment où on fait sabler une façade, pour la [s]nettoye[/s]r blanchir [comme avec les statues].
(et beaucoup plus dangereux que le nettoyage HP)
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sabler
Sabler est quelque fois utilisez, faussement par homophonie, dans l’expression « Sabler le champagne »
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sabrer
Alors que se serai-il passer si l’expression « je vais nettoyer la banlieue au Kärcher » avait été « Je vais sabler la banlieue ».
Je vous laisse chercher la solution.
Notre perception du « réel » demeure partielle et personnelle.
[large]‘‘The map is not the territory.’[/large]’
Pour en savoir plus, voir ces liens :
Alfred Korzybski
Sémantique Générale -
Many Airs
Judith puisqu'il est question de Kärcher, j'aimerai vous témoigner tout mon soutien pour votre émission D@ns le texte que j'aime par dessus-tout, pour vous, pour votre façon de nous amener dans chaque texte, pour nous donner l'envie, nous donner à réfléchir et surtout pour nous faire comprendre des choses, doucement, avec vos doutes, avec les nôtres et avec ceux des auteurs.
Nettoyé au Kärcher l'émission et hop, je me nettoierai aussi d'@si.
(je sais j'ai fait déjà la menace en réaction sur le papier de Daniel), mais je fais ce que je veux !
Bien à vous !
Richard -
emilie bouyer
Voilà que je commence seulement à digérer les propos de T Legrand. Merci de m'y avoir aidée.Toutefois ,j'ai dit "digerer" pas apprécier.Quant à la sous ministre dont on ne sait pas ce qu'elle fait là,quand j'entends sa voix débiter quoi que ce soit j'éteins la source car je la trouve lamentable. -
Fandasi pour clavier
Ce qui me choque , c'est que Fadela Amara soit devenue une idiote utile à Sarkozy . Et voulez-vous savoir de sa bouche pourquoi elle a fait ça? Rendez-vous à la minute 9'40 de cette vidéo -
Varlin
Celui de Fadela ne mérite pas qu’on s’indigne, parce qu’il a la violence pour objet.
Je dirais le contraire, parce que, sachant pour qui elle roule, il n'a pas la violence pour objet mais la violence pour prétexte. Procès d'intention de ma part parfaitement assumé. -
Peerline
La chronique de Legrand sur Slate, "Karcher, un mot sans lendemain"
Peut-être n'a t il finalement pas tort au moins dans les faits au sujet des "idiots utiles", puisque dans les déclarations officielles de Sarkozy, il n'est pas fait référence au Karcher, "juste de nettoyer"
Le mot Karcher, resort quelque jours plus tard dans le monde, via la bouche du maire PCF de La Courneuve:
D'autant que selon des propos rapportés par le maire (PCF) de la Courneuve, Gilles Poux, le ministre avait auparavant promis devant la famille de la victime de "nettoyer au karcher" le quartier. Karcher dans L'Humanité
Le 24/06, 5 jours après il confirme "Nettoyer" mais pas de Karcher... Admirez les arguments.. (Judith si vous vous indignez, c'est que vous n'avez jamais mis les pieds en banlieue..) La présomption d'innocence du quatrième coupable est passée à la trappe.. Seules trois personnes furent condamnées.
La karcher dans la bouche de Sarko, n'apparaît qu'une semaine plus tard, après le lancement de Pujadas et le commentaire du reportage "persiste et signe' Admirez le rictus quand il prononce Karcher... C'est quitte ou double... Ce fut double!
Alors le karcher une légende urbaine "d'idiots utiles", une rumeur, reprise par la comm' du ministre pour le plus grand plaisir de polémiquer?? Hypothèse.
Morano, encore elle, à la fin de la vidéo que nous représentait Anne Sophie, a elle aussi son explication du Karcher.