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Julien D.
« Par ailleurs, je suis allé lire la fin du Banquet de Platon: quel est le lien avec notre discussion? »
Je réponds d'abord à cette question qui vous fera peut-être mieux comprendre mes hésitations et mes interrogations sur le sujet. Pour moi, dans la discussion sur Eros, qui est le sujet central du banquet, il y a une opposition entre deux discours principaux et je suis convaincu que cette opposition de points de vue est assez superposable à notre opposition entre de facto et de jure.
Dans la dernière partie du Banquet, c'est Socrate qui parle, définissant Eros à partir du discours de Diotime. Cette définition est très différente des discours précédents car il définit Eros comme un mouvement, un désir étant toujours un mouvement il n'est jamais un être particulier, il résiste à la détermination. C'est ce qui explique les définitions paradoxales d'Eros dans les différentes allégories utilisées par Socrate.
Je crois que l'égalité de droit doit être pensée de la même manière, sous la forme d'un mouvement, sous la forme d'un désir d'égalité qui ne peut jamais se fixer sous peine de disparaître. Dans la réalité, c'est à dire dans les faits, l'égalité n'existe pas, elle n'est jamais pleinement réalisée et aucune opinion n'en vaut une autre. C'est le fond de l'argumentaire de Judith contre le vote dans le sens où cette égalité dans le vote nivelle les opinions, les bonnes comme les mauvaises.
Pour autant, nous sommes obligés, au moment d'agir, de voter, de trancher les questions,etc, de fixer le mouvement pour lui donner une forme déterminée. Mais cette détermination de l'égalité, sous la forme d'une égalité officialisée par l'égal valeur des votes de chacun, est aussi ce qui fige le mouvements dans une forme particulière, rigide. Ainsi, proclamer l'égalité des citoyens comme un acquis, et s'en tenir là, est aussi stériliser le mouvement qui vise à la faire advenir.
Dans une démocratie digne de ce nom, le mouvement c'est le débat, c'est-à-dire le lieu des opinions changeantes, le côté « work in progress » du régime démocratique. Finalement le vote n'intervient qu'avec la nécessité d'agir, il est un pis-aller, un rappel de la contrainte utilitaire qui nous force à clore une discussion potentiellement infinie mais en aucun cas le vote n'est, pour moi, l'essence du régime démocratique.
Bon, après ce long détour, je suis évidemment d'accord avec vous si vous voulez instituez dans les écoles des cours de rhétorique, de zététique et de dialectique. Cela me semble une très bonne proposition et je ne suis pas du tout pour interdire le droit de vote au population de moins de 30 ans !
Mais l'aporie entre le mouvement et la déterminité peut se retrouver dans les contenus de l'enseignement : définir un contenu, un savoir, c'est aussi figer le mouvement qui y a conduit et tuer la chimère utile qui guidait le savant et dont la traduction factuelle est toujours un appauvrissement.
N'est-ce pas ce que tente de faire Eric Besson avec son débat à la con ?
Figer dans l'identité ce qui est toujours en mouvement ?
Heureusement que les français résistent... -
IT
Lu dans "Le Courrier" du 27 janvier 2010 :
http://www.courant-d-idees.com/article_378.htm -
asinus erectus
Mais où est passée Judith? -
Julien D.
"Je reprécise que l'égalité de droit ne suppose pas qu'il y a égalité de compétence citoyenne: l'idée est de donner le même droit à tout le monde malgré l'inégalité de compétence. A partir de là, d'après les questions que vous posez, ce qu'il faut déterminer c'est en quoi consiste la compétence nécessaire pour être citoyen."
Il me semble qu'il y a une contradiction logique dans ce premier paragraphe. Vous concluez en disant qu'il faut déterminer « la compétence nécessaire pour être citoyen. » et juste avant vous avez dit : « l'idée est de donner le même droit à tout le monde malgré l'inégalité de compétence. » Alors faut-il un pré-requis ou pas pour accéder au statut de citoyen ?
Pour ma part je pense que oui, sauf à faire voter les nourrissons.
Mais si nous allons plus loin, la question est celle que vous abordez : Quelle(s) compétence(s) ? Quel est le seuil de compétence ? Quel est le contenu de cette compétence ? Comment l'enseigne-t-on ?
Vous dites : la compétence du citoyen, c'est de savoir se forger une opinion.
Vous pensez ici à l'enseignement d'une méthode heuristique qui serait vide de contenu. Autant pour l'idée d'apprendre à apprendre, je suis assez d'accord mais par contre l'idée que l'enseignement serait vide de toute opinion me semble assez impraticable.
L'enseignement dispensé par Protagoras et reçu par les jeunes athéniens à l'époque de la démocratie florissante me parait plus intéressant : il avait institué pour l'étude du droit l'idée de systèmes adverses. Ainsi chacun devait défendre deux points de vue opposés. (c'est notamment pour ça que j'aime beaucoup la contradiction qui règne ici alors que certains forumeurs ne la supportent pas, espérant des échanges consensuels, sauf que le consensuel n'apprend rien à personne)
Mais je me pose une autre question : existe-t-elle vraiment cette ligne jaune que vous tracez entre l'opinion et la compétence ? Comment fait-on la différence ? Au delà de connaissances factuelles très étroites (Victor Hugo a écrit les misérables, enfin je crois...) toutes les autres sont soumises à une interprétation et sont, partiellement au moins, des opinions. Pour un conflit, une guerre quelconque, vous avez d'une part des données factuelles et d'autre part les analyses des causes du conflit et des motivations de chacun des protagonistes et là, on n'est plus tout à fait dans le registre de la compétence...
En fait vous voulez fixer un socle de vérités solides sur lesquelles baser votre enseignement.
C'est ainsi que vous dissociez deux concepts :
1) les opinions et vous écrivez à leur propos :
« -toutes les opinions se valent en soi (indépendamment de la manière dont elles apparaissent) »
2)les compétences
« -toutes les compétences ne se valent pas »
Donc pour vous les compétences sont les vérités indéboulonnables et les pauvres opinions ne sont rien de substantiel, l'avis d'un fou valant celui d'un homme éclairé.
Je n'achète pas du tout votre point de vue. Il y a, me semble-t-il, un continuum entre l'opinion et la compétence: ce qui donne à certaines opinions la force de la vérité, c'est la résistance de ces opinions à la critique et à la confrontation au monde.
La théorie de Newton, dont on peut dire aujourd'hui qu'elle est fausse, est une opinion qui résiste incroyablement à la critique. Vous pouvez bien dire ce que vous voulez, contester, râler, etc, si j'utilise les formules de Newton pour prédire la chute d'un corps sur terre, eh bien je serai bien plus performant que le marabout du coin.
À moins d'être psychotique, impossible d'aller contre cette idée.
Mais ce qui donne aux opinions cette force que vous pouvez appeler compétence, c'est avant tout la confrontation à la critique et à l'expérience.
Peut-être est-ce cela qu'il faut enseigner aux gamins ? D'une part, la critique interne des opinions, leur cohérence interne, c'est-à-dire le principe de non contradiction et d'autre part la critique externe via la confrontation au monde, le retour de l'expérience, car un modèle peut être parfait en théorie mais s'il n'est jamais testé, eh bien....(Yannick, là, je pense à vous)
En fait, je suis totalement d'accord avec votre idée que seule l'éducation est susceptible de réduire l'inégalité entre les citoyens. Il faut se donner les moyens effectifs de forger des citoyens dont les opinions seront assez défendables pour que finalement, en désespoir de certitude, on soumette la question au vote.
Bénéfice accessoire de cette super éducation généralisée : on pourra discuter des heures avec des gens intéressants.
Cool.
P.S.
@si joue effectivement un rôle de service public éducatif. -
yannick G
Comme François Ewald, spécialiste du risque, ancien assistant de Michel Foucault au Collège de France, dans cet entretient au Monde le suggère l'hyperdémocratie, c'est le principe de précaution à tous les étages, soit, un maux supplémentaire.
"une des dialectiques du principe de précaution : il ne conforte pas la légitimité du pouvoir de l'Etat, il disperse la décision au niveau des individus. Cette gestion de crise révèle une situation éminemment contemporaine. L'Etat est pris dans cette double obligation d'avoir à offrir tous les moyens pour la vaccination alors que les moyens seront utilisés librement par chacun. D'une certaine manière, le prix des vaccins en trop, c'est le prix de la liberté des gens ! Car s'ils voulaient se faire vacciner et que vous n'aviez pas les doses correspondantes, ils vous le feraient payer très cher.
Quelle leçon tirer pour une prochaine crise sanitaire ?
L'application, demain, du principe de précaution a toutes les chances de passer par les mêmes phases : excès dans l'évaluation de la menace, puis déception. [...] Le principe de précaution, loin de renforcer l'autorité de l'Etat, l'affaiblit et finalement prive la décision publique de sa légitimité. [...] Cela témoigne d'un changement de paradigme politique, à une sorte d'hyperdémocratie des individus qui est fort préoccupante. Car on ne voit plus ce qui, dans un tel monde de dispersion des valeurs et des passions, pourrait rassembler les individus déboussolés." en gras par moi.
yG -
Ernest RENARD
Vous trouvez la démocratie liberticide ? Essayez la dictature. -
ANDZ
judith bernard fait ce que j'appelle du populisme bobo elle veut supprimer la democratie car c'est un systeme imparfait Comme toute creation de l'homme est imparfaite elle ne peut s'y resoudre et espere l'avenement du systeme parfait ou il n'y aurait plus d'erreur de debat de meurtre de violence de sexe en gros plus de vie le jour ou un tel systeme viendra au monde ce ne sera surement pas des humains qui l'auront cree vouloir detruire la democratie parce qu'elle fait parfois ou souvent des erreurs est aussi pertinent que vouloir interdire la sexualité a cause des viols ou de la pedophilie l'angelisme qui est la destruction de toute confrontation de tout debat de toute violence donc de toute vie humaine ou citoyenne est le meilleur chemin pour nous mener a l'enfer qui est toujours pavé de bonnes intentions -
Dzonkha
Bonjour Judith,
J'arrive après la bataille, et je n'ai vraiment pas eu le courage (et le temps car comme vous j'ai de nombreuses autres occupations) de lire le forum mais j'ai cru comprendre qu'il s'était déroulé de manière assez virulente.
Juste un petit mot pour dire que moi aussi, je me suis souvent dit "Foutue démocratie! Putain de suffrage universel" et que j'ai retrouvé dans votre chronique mes propres doutes et questionnements personnels.
Une remarque :
Citation : "C'est qu'(Alain Badiou) se souvient de la version 2002 qui nous avait joliment propulsé Le Pen au second tour. Pour la version 2007, il revendique son abstentionnisme avec fermeté : pas question de se rendre à cette «convocation truquée de l'Etat». "
Rien à faire, j'ai beaucoup de colère vis à vis des abstentionnistes de gauche (j'en connais un certain nombre dans mon entourage, dont des amis d'ailleurs).
Pour ma part, il est tout à fait légitime de remettre en cause notre système démocratique et c'est ce que vous faites (très bien) dans cette chronique. J'ai plus de mal avec ce discours d'abstentionniste de gauche que j'ai entendu à plusieurs reprises en 2007 autour de moi. Pour moi, c'est comme déserter au moment de la bataille et le résultat est là : 5 ans (dans le moins pire des cas) de Sarkozy.
Non, vraiment, je suis encore tellement chaque jour en colère contre le gouvernement actuel. Et oui, le fait qu'un type comme Sarkozy ai pu être élu avec le "système démocratique" me fait clairement douter de ce système. Mais bon sang, c'est en amont qu'il faut réfléchir à d'autres systèmes possibles. Pour moi, l'abstention en 2007, c'était laisser la voie à Sarkozy et ça je ne le digère vraiment pas. -
Cassandre
en attendant Badiou -
Fan de canard
Tout d'abord, je trouve ce forum un peu bref et succinct.
Deux heures ont suffit à en venir à bout, je regrette que les forumeurs ci-dessus se soient laissés aller à la facilité.
Un peu plus de quantitatif, que diantre.
Bon sérieux maintenant, à la lecture de celui-ci, je me demande même si je ne vais pas souscrire à un abonnement supplémentaire spécial forum.
Quelle intensité.
J'ai failli répondre deux trois fois je ne sais plus trop où, et puis une fois arrivé au bout, j'en suis arrivé à la conclusion que je n'avais pas d'apport inédit à formuler sur les thèmes soulevés ici.
Bon maintenant, la démocratie, la dictature, c'est bien beau tout ça, mais il faudrait que l'on en vienne maintenant aux questions essentielles.
Par exemple, Juléjim, dans l'un de ses commentaires sublissimes dont il a le secret, a fait l'emploi d'un triple oxymore récemment.
Saurez-vous le retrouvez, lecteur avide d'aventure, dans cette jungle de rhétorique que l'on ne rencontre plus guère que dans les fora de Dailymotion et Morandiniens ?
D'autant plus difficile que ce n'en est pas un vrai, dans le sens qu'en appelant ainsi sa formule anodine et innocente au départ, je dénigre éhontément une noble institution gratuitement.
Indice: Fred B serait probablement d'accord avec moi.
Pouvez jouer aussi, Judith ^^ -
Peerline
Opposant politique molesté. Dictature ou démocratie? -
Mike le héros
(Je continue ici ma discussion amorcée plus haut avec Julien Dumesnil pour des raisons de confort visuel)
L'enseignement de la rhétorique aux enfants et l'érotisation du discours sont pré-socratiques, appartiennent ainsi à la culture grecque et ne sont donc pas uniquement propres à la pensée platonicienne. Voilà pour la confusion.
Sur la majorité citoyenne, on peut supposer qu'il faille une confrontation de l'individu à la cité et à ses problématiques, soit par l'étude, soit par la pratique socio-professionnelle, pour qu'une conscience politique puisse voir le jour. Cela nécessite donc une certaine maturité individuelle. J'avoue que je ne voie pas de difficulté là-dedans, ni de problèmes épineux : que le fils de 10 ans de Ségolène et de François soit capable de voter parce que cela parle (ou plutôt parlait...) politique à tous les repas à la maison, je veux bien, vous me concéderez quand même qu'un enfant de 10 ans qui a les occupations de son âge (football, sms, etc.) aura nécessairement un avis très superficiel sur la question, s'il a un avis, et qu'il votera sûrement ce que Papa ou Maman lui diront de voter...
Vous tentez peut-être de me faire dire qu'on peut avoir 18 ans et plus sans avoir une conscience politique ? Si c'est le cas, je ne le pense pas non plus, car je différencie la conscience de l'intelligence. -
Peerline
Sacré forum, sacré Yannick. Il est vraiment dommage que vous persistiez dans ce mode d'expression de saussinnage, qui ne met pas en valeur vos propos, et les enferme même à tel point que votre plume ne s'en libère pas. Car pourtant vous n'avez pas entièrement tort. Il y a des dictatures, qui fonctionnent mieux que certaines démocraties, des dictatures plus démocratiques que certaines démocraties dictatoriales. Vous demandez à cors et à cris une définition de la démocratie. Pas facile. De la souveraineté du peuple initiale, du pouvoir au peuple, celle-ci a évolué, et évolue constamment.Le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple, peut être pour faire court. Le pour le peuple étant la dose de qualitatif que vous réclamez. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui, des pays qui répondent à ses critères sont peu nombreux, peu de vraies démocraties, tant le pouvoir pour le peuple est confisque au profit du pouvoir pour le pouvoir, le pouvoir pour l'électorat. A ce titre et malgré tous les jolis discours, nous sommes mal placé en France pour parler aujourd'hui de démocratie, tant le pouvoir s'attache à garder le pouvoir à plaire à son électorat et non à travailler au bonheur collectif. Mais au delà des mots, n'est ce pas le résultat qui compte, que l'on soit soit sous une dictaure, un régime aux décisions imposées, ou un régime aux décisions partagées, que ces décisions soient faites pour le peuple. N'est ce pas avant toute chose et tout débat sur le vocabulaire le principal, que le peuple vive, qu'il ne peure pas donc de guerre, de violence, de faim, se nourisse donc, se loge et ce dans les meilleurs conditions possibles et autant faire se peut de mieux en mieux pour toute chose. A ce titre, on pourrait comparer les pays du Magrehb. Une Algérie au droit de vote et une opposition très réduite, qu'on pourrait appeler dictature du FLN, un Maroc royaliste sans élection, et une Tunisie au droit de vote extrêment encadré. Qui s'en sort le mieux? Sans aucun doute le pays sans droit de vote, le royaume au régime déisionnaire ultraconcentré, le Maroc. L'algérie démocratique ayant sombré dans la guerre civile, le Tunisie ne parvenant elle à se libérer d'un régime très répressif. Le royaume marocain, est il une dictature? Autant la définition du mot démocratie est difficile, autant celle de la dictature qui semble aisée, est tout aussi complexe. On ajoute au mot dictature, un sens péjoratif, un sens très négatif, en général, des privations de liberté en tout genre. Pourtant l'idée de la dictature du prolétariat n'est elle pas une idée à priori séduisante, preuve si il en était que le mot dictature n'est pas forcément entièrement négatif. La démocratie algérienne confisquée par le FLN, tout comme celle de La Tunisie. C'est finalement le régime de concentration des pouvoir marocains qui fait preuve de la plus grande réussite.
Tout cela pour dire, que c'est très alambiqué ces concepts. Pas de définition globale sans doute. Et certains pays, démocratique, on pourrait dire autoproclamé, mais tous les pays démocratiques ne sont ils pas autoproclamés?, se sont avéré sêtre le pires dictatures, les pays communistes du bloc de l'est en étant un bon exemple. Que manquait il? Sans doute un contre pouvoir, une opposition politique, puisque dès lors que le pouvoir ne travaillait plus pour le peuple mais pour lui même pour se maintenir, il eut fallu changer de pouvoir. Mais il n'y avait pas d'alternative, le pouvoir s'étant autoprotégé inconsciemment, par définition, la dictature du prolétariat qui n'intriduisait qu'un seul pouvoir unique, et par intérêt par la suite pour que les pontes du parti se maintienne. absence d'opposition et trop grand intérêt à se maintenir au pouvoir ont tué les espoirs d'une dictature pourtant prometteuse.
Pour chaque pouvoir il faudrait donc un contre pouvoir, une opposition, aux libertés, et moyens identiques. Sans compter que que chaque pouvoir doit être indépendant l'un de l'autre. A ce petit jeu du pouvoir indépendant et pour le peuple, évidemmnt peu de pays résiste à ces critères. La démocratie est une utopie, un objectif. Tout juste peut on remarquer, que nombre de pays, n'avancent pas dans cette voie, bien au contraire, La France en est un excellent exemple. Nous ne sommes pas encore une dictature, mais la démocratie, regresse, le pouvoir ayant tendance à travailler pour lui, les pouvoirs s'entremellant pour mieux s'entretenir. Nombre de décisions récentes ont fait régressé la démocratie. Regresser, mot qui montre que la démocratie s'évalue, se définie sur une échelle, et n'a pas de définition d'absolu, comme la dictature.
Alors que faire puisque les décisions ne sont plus de qualité, confisqué par le jeu du plus grand nombre, pour maintenir au pouvoir le pouvoir? Le tirage au sort? A priori, introduire le hasard, les probabilités, pour éliminer la dictature du plus grand nombre semble bien contradictoire. Le hasard, garantie de qualité?? Loin d'être sur, très loin. Qui garantie que le hasard choisisse des compéténts motivés par l'intérêt général? Rien absolument rien. Et la probablité est sans doute plus faible de trouver les bonnes personnes aptes à prendre des décisions collégiales que celle d'une équipe de parti élu.
Et puis tout cela ne prend pas en compte l'apparition de plus ou moins nouveaux pouvoirs, les réflexions politiques sur le sujet étant il vrai tabou, le pouvoir se trouvant très bien comme il est pour cause. Tant d'intérêt à diposer d'un moindre pouvoir. Rien qu'à voir le salaire d'un député, ou d'un ministre et le peu d'obligation de résultat ou de d'obligations légales qu'ils ont, on comprend qu'ils s'accrochent coute que coute, que le pouvoir travaille pour lui. Tant que la différence entre le pouvoir et les vie citoyenne "classique" sera si grande, il y aura défaut de démocratie. Il n'y a qu'à voir pour les maires, dont les responsabilités ont été considérablement alourdies pour tout. Aujourd'hui les vocations manquent quand c'est pour gagner un peu plus que le SMIC et être responsable devant la justice. Seuls ceux qui ont une volonté politique de travailler pour la collectivité s'attache à garder leur poste dans les petites villes, tant le jeu ne vaut pas plus que la chandelle. Alors ces plus ou moins nouveaux pouvoirs, peu de réflexions constitutionnelles globales les prennent en compte. Les médias, tous les médias, journaux, TV, Et biensûr the newone, Internet, un semblant de rendu de pouvoir au peuple. Un semblant oui, car finalement pour exprimer son opinion avec un bulletin de vote qui paraît quand même l'option la plus raisonnable, il faut avoir une opinion aurait dit Lapalisse. Mais qui fait l'oinion aujourd'hui? Nous le savons ici, les médias, of course, qui souvent très souvent, trop souvent et encore énormément dans ce pays sont en étroit lien avec les les politiques en place. Les médias font et défont les politiques. Goebells n'aurait pas dit moins...
Alors on aura beau s'évertuer à partir dans des voies iconoclastes pour substituer au vote universel, à la représentativité directe ou indirecte, tant que les pouvoirs médiatiques, et aussi économiques seront si proches du pouvoir pour qu'ils s'y maintiennent en travaillant pour l'électorat et non pour l'ensemble, il n'y aura pas d'avancée significatives.
Baisse des revenus des politiques, réel pouvoir de sanction en cas de collusion, révoquation possible de tout politique à tout niveau n'importe quand, élection du plus grand nombre (juges, force de l'ordre, comme aux USA), et peut être une voie constitutionnelle, une troisième chambre détachée de toute territorialité, de tout intérêt économique lié aux pouvoirs locaux, et une application aussi des lois déjà en vigueur, pour le cumul, le financement politique... Bref de beaux voeux, mais l'on voit vite qu'ici en France où l'on vote pour finalement peu de chose, ou les pouvoirs se confondent à tous niveaux, la démocratie ou son objectif, sont en pleine régression, et celapour le plus grand danger de la collectivité. Finalement la dictature UMp existe bien aujourd'hui. Mais pour être juste l'Etat dictatorial de notre classe politique ne date pas d'hier, sauf qu'aujourd'hui on voit peu d'alternative de sortie possible du système, ce qui ne fait qu'accroitre le sentiment de déni de démocratie, d'instauration d'une dictature d'un parti, à feu doux. -
aux abonnés absents
Y a des gens qui adorent s'écouter écrire ... ;) -
Djac Baweur
Pour ceux qui voudraient se sortir de ce forum très replié sur lui-même (c'est-à-dire essentiellement sur Yannick) et avancer un peu pour élargir la réflexion, voici, à écouter, des réflexions de Cornelius Castoriadis sur démocratie et socialisme. -
aux abonnés absents
[quote=Judith]Pour être honnête, ce n'est pas la première fois que j'en viens à me le dire, entre mes dents bien sûr, et que j'en suis réduite à grommeler par devers moi «foutue démocratie». La dernière fois, c'était lors de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République - à l'époque, je n'avais osé l'écrire nulle part - d'ailleurs au lendemain de son triomphe, il n'était plus question de l'ouvrir si l'on n'était pas content. Sur Internet on se faisait fissa rabrouer: Mépris pour le verdict des urnes! nous gueulait-on aussitôt on à la face, La démocratie a parlé, c'est le suffrage universel et puis ta gueule. On ferma donc sa gueule. ...
Ouais, pourtant c'est pas sa faute à la démocratie si les gens qui l'utilisent sont des cons finis. Ceux qui auraient pu faire la différence se sont tout simplement abstenus d'utiliser les outils qu'elle met à leur disposition. Ils avaient probablement des projets pour le week-end, alors voter ... Vous aurez beau vous retourner dans tous les sens, la démocratie c'est ce qui se fait de mieux à l'heure actuelle. ;) -
Gamma gt
J'écris (aussi) moins bien que vous,
mais, vous ( en général) avez parlez d'éducation, et d'instruction.
Vous dites éduquer les gens,
pas d'accord,
j'ai eu (il) me semble une 'bonne' éducation,
mais si on me disaitje faisais exactement le contraire ( et je n'étais pas le seul )
soit poli avec les gens : quoi ces vieux ( j'avais 12-13 ans )
héhéhé, que je me disais, ben je vais les faire chier, puisque l'AUTORITE ( parent et instit ) nous disaient l'inverse/
ou est l'éducation la dedans?,
nous "pétions les lampadaires au lance-pierre,
rentrons dans l'église en renversant tout !
le dimanche, pendant la messe de 1O H, lancions des pétards ( des pirates )
à l'intérieur de l'église,
et j'en passe, on se marrait bien !
par pour ça que je vote à droite !
plutôt noir (donc pas de vote avant 81), une seule fois
maintenant, l'age venant,
jsuis un vieux pour les 12 18 ans
je revote mais vert
en conclusion, l'éducation ne fait pas grand chose !
gamma -
poisson
Si la dictature du plus grand nombre s'exprimait :
Les salaires bas (le plus grand nombre de salaires) seraient augmentés car ils sont trop bas, surtout pour les nombreux foyers à un seul salaire (les plus nombreux).
Les loyers trop élevés seraient baissés et les gens refuseraient de se laisser asphyxier par des prêts immobiliers incontournables,
Les 35 heures auraient été appliquées à l'avantage des salariés (toujours plus nombreux que leurs chefs) et pas en faisant faire en 35 heures le boulot fait avant en 39 h, voir 44 h..,
Les prix des produits seraient fixes pour pas que ce qu'on économise sur la lessive, on le perde sur le papier toilette, sauf à zigzaguer d'une enseigne à une autre. Le consommateur est une force supérieure en nombre qui n'a aucun pouvoir de se faire entendre.
Les repas des cantines tendraient vers la qualité.
J'en passe...
Tant de frustrations sur la prise en compte de la majorité des gens n'entraine-t-il pas le réflexe idiot de montrer son pouvoir en votant pour ce qui contrarie la première minorité venue qui nous passe sous le bulletin? -
delphes
J'arrive tard. Ai raté cette chronique.
Mais chaque jour je me dis "foutue démocratie"....
Et on me répond que c'est la solution la "moins pire".
Et je n'ai pas trouvé quelque chose de plus convaincant. Il faut former les citoyens au mieux, toujours, toujours, et faire en sorte que chacun ait les moyens de faire les bons choix.
Merci Judith. Un texte qui crée le débat. Mais un texte essentiel ; et un débat essentiel, qui nous rendra tous plus à même de faire les bons choix. -
sgd (bientôt disponible )
Consensus universel : l'accord des "on". Raymond Queneau