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david delagneau
Un film du même genre ?
C'est ce que pourrait conclure le spectateur peu attentif, pressé de ranger dans des cases.
A Voir:
https://vimeo.com/35021519 -
david delagneau
Peut-on résumer toute tentative publicitaire en une seule phrase ? Oui et ce n'est pas moi qui l'ai trouvée mais Nicolas De Crecy dans une de ses BD:
[large]Achetez de la merde et vous serez formidable ! [/large]
Tout est dit ! -
eva
"Beau pied de nez à ceux qui disent que la poésie, ça ne sert à rien, déjà. "
qui dit ça ? qui pense ça ? un pied au cul à ceux qui l'aiment la poésie surtout ! récupérer ce texte à des fins commerciales contribue à dire que l'art doit être productif, les mots de Bukowski «Ne te laisse pas abattre par une soumission moite», va à l'encontre de cette utilisation !
Cette pub vient écraser, piétiner, l'indignation ambiante, le soulèvement, la prise de conscience actuelle, comme ci s'indigner été un phénoméne de mode, qui se consomme, comme ci porter ce jean devenait un acte de rébellion.
Alors non ça n'a rien de positif que la poésie se transforme en munition pour arme de séduction massive !
Autrefois pour faire sa cour
On parlait d'amour
Pour mieux prouver son ardeur
On offrait son coeur
Maintenant c'est plus pareil
Ça change ça change
Pour séduire le cher ange
On lui glisse à l'oreille ...Go Forth, mais ou ça ? dans une boutique pardi !
Tu me fait mal Levi's, Levi's, Levi's
Pas avec Buko... zip!
Tu me fais mal, Levi's, Levi's, Levi's
J'aime ta pub qui fait zip! -
Julie Le Mest
Ah, je trouvais aussi qu'il était fichtrement bien écrit le texte de cette pub !
Je trouve un côté positif, tout de même : confrontés à la nécessité de se démarquer, de créer un moment qui fait sens à travers l'agitation perpétuelle des écrans, les publicitaires en viennent à la poésie.
Beau pied de nez à ceux qui disent que la poésie, ça ne sert à rien, déjà.
Judith, pourquoi ces développements sur "les dieux" teinté de rejet ? "Les dieux" sont-ils forcément une transcendance ? "Les dieux" ne peuvent-ils pas juste être le hasard, le mystère de ce qui n'est pas moi, la fugace bienveillance du monde indispensable à ceux qui sont dans la solitude et l'obscurité ? -
heyow
C'est vrai que c'est un peu le foutoir cette pub. Incohérent. Une révolution serait à priori pour lutter contre la pub elle même et tout le système qui va avec, Levis compris.
Moi je dis, le tournant, c'est le mec qui conduit une... table d'un air déterminé.
Juste avant ils regardent ou font mouvement vers le passé, mais lui vers l'avenir. Et il est motivé le gaillard, Il s'est dit "merde une révolution, c'est cool, j'y vais". Il a pris ce qui lui tombait sous la main, une table et un moteur. Il n'a pas jugé bon de prendre le zodiac qui allait avec, mais il a pris la bouée, au cas où en fin de compte il se serait embarqué dans un plan foireux. Quand on a un Levis, on pense à tout. Et hop, il est comme le messie, tout part vers la droite, le futur. Après, c'est babos moderne magazine, youpi, libération sexuelle, révolte, il y en a un qui jouit du feu en public (cette image est sordide, au passage), on est trop contents, ya des plumes et des fleurs, manque plus que Janis, puis on revient à l'autre nunuche qui regarde vers le passé, la boucle est bouclée.
Conclusion : go forth, allez-y, la révolution ça sert à rien, mais achetez quand même un Levis. -
delphes
Ai vu finalement la pub au cinéma.
J'avais pas dû bien regarder : elle n'est même pas sublime. Quelques plans jolis, et poétiques (j'adore la mer et les levers de soleil).
Après, je persiste, et sans doute suis-je blasée, et c'est bien dommage, je sais, mais je ne la trouve toujours pas dégoûtante, ni gerbante.
Sans doute bien d'autres pubs qui font insidieusement mal à la société. Quoique : nous influencent-elles vraiment ?
Je vomis plus facilement devant une pub Kinder perso. Mais, heureusement pour moi, j'arrive assez rapidement à voir que le bonheur n'est pas dans le goûter à la rentrée des classes de petits blondinets qui rêvent d'un grand verre de lait enrobé de chocolat... -
rlcy
bonjour,
je signale aussi, que Mère Térésa de Calcutta avait elle aussi écrit un texte qui commence par "ta vie est ta vie", qui est donc une de ses prières, quelle était son inspiration à se moment, je ne sais pas.
mais, c'est des cas de "contaminations croisées" qui peuvent exister. Comme déjà, les médias tronquent les idées et les propos pour les présenter à leurs mandants (du pouvoir), alors les publicistes, eux ne s'en privent jamais.
korri -
Yohm
... mais j'ai le temps de lire les votre chère Judith.
Pardonnez moi donc de ne pas développer les 12 000 commentaires ci dessus pour faire un texte qui va me permettre de soulager ma névrose. Je serais probablement hors sujet et pas intéressant mais tant pis.
Je ne vous dirais qu'une chose, MERCI! (Un franc, un lourd, un grand MERCI)
Parce que je suis projectionniste, cette pub, je la vois 30 fois par jour.
Je la hais.
Comme je hais toute ce qui résulte de la grande mutation cinématographique lié de près ou de loin au numérique (je ne souhaite pas particulièrement faire un débat là dessus étant donné que c'est mon travail et que je serais forcément d'un avis assez buté sur la question numérique étant donné l'usine à gaz que cette technologie représente enfin... c'est un débat quoi.)
La pub, et surtout CE genre de pub là, est presque devenue plus importante que le cœur de mon métier (qui est de projeter des films.)
On passe plus de temps à les traiter, à les peigner, à les soigner, on leur laisse plus d'espace (on reçoit 22 minutes de pubs pour les très gros films avec du coup l'impossibilité de passer des bandes annonces sous peine d'avoir une émeute dans la salle et notre programmation étant inévitablement amputée d'une séance à la fin.) et surtout, on reçoit des appels OUTRES des organismes (Mediavision/Screenvision/ centralisant les films lorsqu'un distributeur a vu dans notre salle SA pub tronquée du sous titre de fin expliquant les modalités de paiement au potentiel consommateur.
On est alors sommé de faire attention la prochaine fois de bien cadré SA pub sous peine de... sous peine de quoi?
Je me demande encore...
Ce genre de pub pour en revenir à votre analyse me dégoute, car je le vois dans le comportement des gens dans la salle, ils viennent pour ce qui se passe avant, c'est à dire voir des pubs pour savoir ce qu'ils vont acheter quand ils sortiront du cinéma, je dirais même plus, la pub d'avant film est entrain de devenir le contenu principal, les gens ne peuvent plus se tenir éveillé durant 1h30 mais pendant 30 secondes oui. Donc on leur balance une espèce de condensé bordélique de ce que pourrait être le cinéma.
Bref je m'arrête là avant de tomber dans la logorrhée haineuse du projectionniste écœuré par ce qu'il voit tout les jours derrière sa vitre.
Tout ça pour dire que ça me fait du bien de voir que des gens se font les mêmes réflexions que moi.
Non cette pub n'est pas belle.
Quand on vous enrobe un produit et qu'on vous prend en otage comme ça (il y'a des gens qui lisent et vivent avec les livres de Paul Coelho je vous le rappelle) la pub n'est pas belle.
Ca me fait vomir. -
Sol?neBD
Ce n'est pas terminé! Vous pouvez voir non seulement la pub elle-même mais également une autre vidéo tout aussi dégoulinante sur la campagne de Levi's.
C'est ce que présente le site Marketing Alternatif, plus précisément sur cette page.
Tout est du même acabit, belle musique, belles images, du sentiment, de l'art et cette apologie de la transgression (mais pas trop quand même)...Tout est aussi moite et suintant que dans la pub elle-même.
La phrase qui débute le film: 'Levi's came to Berlin looking to find the pioneers who are making the city into the new cultural center of Europe. Amongst hundreds, we collaborated with vhils (un artiste 'explosif'...) to immortalize four.'
Four? Quatre personnes. Quatre profils-type, non seulement gravés dans la pierre par Vhils mais surtout destinés à séduire le consommateur.
- L'espèce de saltimbanque rassembleur de foules du type l'Homme Qui N'Avait Pas De Maison à la Fabian et qui redonne un peu de sens et de bonheur à nos vies, parce que lui il est bien dans son jean's.
- L'artiste contemporain, qui est de rue mais qui sait aussi être engagée...pour la cause de Levi's sans doute.
- Le tenant de la subculture, tatouages tribaux et bijoux gothiques. Mais même lui a besoin de jean's de marque.
- Mais surtout on n'oublie pas le gentil papa au passé de caïd qui joue avec un enfant histoire de rassurer et de montrer que oui les jean's Levi's c'est résistant, même dans le sable du jardin d'enfants.
Tant qu'on y est ajoutons une jolie musique mièvre histoire d'attendrir.
Dans cette avalanche de bons sentiments, saluons cependant le fait qu'on ne voit pas de femmes à poil ! -
Oz
C'est vrai qu'une Pub c'est un produit, mais c'est aussi et surtout une cible.
Que Judith ou plein d'autre ici, moi y compris, se sentent poussé des boutons à la vu de cette pub, y a rien de plus normal, je pense que la cible première, c'est des jeunes disons entre 15 et 25ans voir même 30ans, un peu fashion, et facilement influençable, qui quand il regarde ça, se disent "je n'est rien compris, mais ça semble être génial !"
Pour ma part, je n'avais vraiment rien compris, pas plus au texte qu'a son rapport avec les produits vendus. Et quand le spot était fini je me demandait toujours comment l'autre gars à pu faire tenir un moteur sur une table renversé et en faire une barque ! -
poisson
Depuis j'ai vu la pub en salle (avant habemus papam) (je ne l'avais pas regardé ici) et j'ai écouté le poème, donc raté les images et retenu une idée (qu'on ne peut pas gagner contre la mort, mais qu'on peut triompher de la mort qui est dans la vie).
À ceux qui disent "tout pour un jean", je répondrait "sam"suffit" cette bénediction de Bukowski qui tombe à point sur ma tête . -
Gamma gt
Baise-moi, nom de dieu !
gamma -
Elliot
C'est effectivement l'une des pubs les plus dégueulasses, les plus vomitives de ces dernières années.
Merci Judith, on se sent (un peu) moins seul. Ca va toujours mieux en le disant.
J'ajouterais que par un drôle d'effet magique ou une loi physique qui m'échappe, c'est au cinéma qu'on trouve les pubs les plus grotesques,
ou peut-être que c'est en ce lieu qu'on est le plus facilement frappé par l'impression vomitive. Etrange. -
djinneo
C'est juste moi, ou vous êtes vraiment juste une bande de vieux réac' aigris? -
Jerome Hoibian
Peut-être ai-je l'esprit très mal tourné, mais à la première visualisation de cette pub, ce ne sont des images très différentes qui me sont venues à l'esprit, des sortes d'images subliminales ...
Premières images :
- une sorte d'étron flottant, un cercueil ? J'ai tout de suite pensé à Ben Laden et la façon dont ils ont traité son cadavre.
- deuxième plan, un homme de dos entouré d'une couverture. (Toujours Ben Laden, dernières images de lui vivant se regardant à la télé)
- troisième plan, pendant un flash très court, une forme féminine bras tendue, j'y ai vu la statue de la liberté.
- puis le message "your life is your life" qui m'évoque la aussi la liberté.
- ensuite des passages avec un air de 'printemps arabe'.
- encore une femme le bras tendu vers le ciel
- puis enfin un message polythéiste. (Dieux au pluriel).
Et tout ça sur un fond d'anniversaire du 11 septembre.
Je suis le seul à avoir cette sensation ? -
Photine
Hello Judith
ai vu cette pub hier soir : me suis dit exactement la même chose (en plus court et en moins intelligent...) -
djinneo
Ce muesli n'est-il pas à l'image de ce qu'ont toujours eu les petites graines d'ados dans leur tête? -
Thierry Dorangeon
On dirait du terrence mallick et ce n'est pas un hasard. Tout le spot peut également évoquer le rêve de ce personnage emmitouflé dans sa couverture face à la mer, puisque le dernier plan se finit en travelling avant au-dessus des flots avec le logo Levis comme un point à atteindre. Mais peu importe, Bukowsky n'était pas aimé par les capitalistes (c'est le moins qu'on puisse dire), certains l'auraient même pendu haut et court. Comme quoi une société de consommation ou bourgeoise finit toujours par recracher, après l'avoir ingérer et digérer, au moment où ça l'arrange (l'actualité des insurrections arabes) dans un style qu'elle copie (Mallick) ce qu'elle a commençé par détester (Bukowsky). -
guipol
Cela ne change rien à l'analyse faite mais il me semble que la jeune femme le bras levé face à l'océan c'est clairement une référence à la statue de la liberté (en écho avec le jeune migrant (?) aux yeux hagards dans sa barque). Elle est aussi sans doute une jeune décoiffée qui sort du concert de rock, ou d'une manif et qui vient se "ressourcer" face à l'océan. Effectivement, ce mélange sans queue ni tête qui consiste à juxtaposer des références jeunes politiquement correct est bien écœurant. Cela doit il nous inquiéter sur le niveau de culture des diplômés en marketing ? J'ai bien peur que oui .... -
Jean-Joseph Osty
"On aura compris que ce qui me gêne ici est qu’elle fasse mine au lieu de ça de faire de la politique, selon une rhétorique assez anarchique pour être totalement décérébrante, et assez pernicieuse pour être, à la fin, dépolitisante."
Si je lis le poème sans voir le film, je n'en fais pas une lecture spécifiquement politique. Je pense à la philosophie de l'existence du poète, mais également à la problématique de la transmission: je m'interroge comme après la fermeture d'Apocalypse Bébé: "Avec ce qu'on a fait de notre société, de nos rébellions et expériences passées, c'est quoi, le message que l'on adresse à nos jeunes ?"
Voilà donc un poème, où le père Bukowsky invite l'enfant en passe de devenir adulte à se rebeller, à réaliser le bienfait de compter sur son propre instinct (sexuel, certes, mais aussi émotionnel, moral, spirituel, politique), à réaliser que c'est l'expérience de la liberté qui va lui permettre de rayonner (et quand on parle de lumière, il me semble que l'on parle de quelque chose qui n'est pas égoïste, mais au contraire qui se partage). A dire, en substance, que ni lui, le père, ni aucun dieu n'a de réponse, n'a le fin mot de l'histoire, de ce que l'enfant doit devenir, pour lui même et pour les autres, mais que l'enfant en choisissant de devenir adulte, fait au monde un cadeau magnifique.
J'aime le poème, le film sert ce poème très fidèlement, en évitant justement de délimiter le champ d'expérimentation qui s'offre au fameux jeune.
Le décérébrant, le pernicieux, le dépolitisant ? Désolé Judith même avec beaucoup d'effort je ne vous suis pas.
Voulez-vous vraiment nous dire la même chose pour l'autre pub Levi's, avec la même agence Wieden + Kennedy, le même acteur, et explicitement politique, le poème Pioneers de Walt Whitman ?
Sur le même sujet, je vous invite à considérer l'analyse du magazine Boards