Quand le chemsex arrive en titre
Isabelle Bordes - - Déontologie - Source police - 0 commentairesQuid du respect de la vie privée des victimes?
Que le sexe fasse vendre, ce n'est pas un scoop, ça sent même plutôt la vieille recette. Mais il est sidérant que le jugement moral imprègne encore le récit de faits divers, autorisant à révéler des pratiques de chambre à coucher sans aucune réserve, tant pis si l'on parle de victimes décédées. Détails d'une couverture médiatique qui trahit des réflexes de tartuffes voyeurs, parfois homophobes.
Chemsex. Le mot fait recette. Il apparaît en 2021 dans seulement 22 titres référencés en "actualités" sur Google, et en 2025, dans plus de 192 articles. Plus d'un tiers figurant dans le cadre de fait divers.
Le mot fait vendre particulièrement, accolé à des termes dramatiques, dramatisants ou moralisateurs. C'est par exemple Sud-Ouest qui spécule, en juillet : "Une mort liée au chemsex ? Le décès d’un trentenaire à Bordeaux interroge".
La Dépêche
qui détaille "Un homme meurt en pleine soirée Chemsex à Toulouse : Viagra en intraveineuse, cocaïne et GHB retrouvés sur place",
affublant le mot d'une majuscule, ce qui n'a aucun sens. Ou encore Le Parisien
qui annonce "Overdose de GHB à Clichy : cinq ans de ...