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Ghis
Merci !
Je ne sais pas pourquoi j'ai besoin d'en parler, mais je me rappelle bien d'un des seuls sujets (absolument horrible) que j'avais entendu sur ce procès au début, au moment où la médiatisation était importante, sur la femme de Le Scouarnec. On n'est à nouveau pas sur la parole des victimes...
A 9' dans ce journal : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-8-h/journal-de-8h-du-jeudi-27-fevrier-2025-5358804
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Fran
Lisant Médiapart, difficile de réaliser ce silence dramatique. Merci de ce travail d'alerte !
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Max Médio
Une dépêche de l'AFP qui expose bien l'inertie de la profession médicale qui a favorisé le viol de 300 victimes.
Tous atteints de Bayroute ? Un virus notable très contagieux.
Chercher vite le patient zéro.
Quoiqu'en l'espèce ils sont tous zéros :
" Le 1er août 2006, Joël Le Scouarnec était titularisé à la tête du service de chirurgie de l’hôpital de Quimperlé (Finistère) alors que le directeur de l’établissement savait dès le 14 juin qu’il avait été condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques.
De nombreux courriers prouvent que le Conseil départemental de l’Ordre des médecins (CDOM) du Finistère, la direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (Ddass) de ce département et l’Agence régionale d’hospitalisation (ARH, devenue depuis Agence régionale de santé) de Bretagne étaient avisés.
Tout comme la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos), au ministère de la Santé, dont la directrice de l’époque, Annie Podeur, est citée à plusieurs reprises dans des échanges de mails.
Elle affirme à la barre ne jamais avoir eu connaissance du dossier Le Scouarnec « parce qu’il n’a pas été traité à (son) niveau », mais par Bernard Chenevière, son « N-3 ».
Ce dernier demande à plusieurs reprises à l’ARH de Bretagne de saisir le CDOM du Finistère. En vain: Joël Le Scouarnec pratiquera la chirurgie jusqu’à son arrestation pour viol sur mineur en 2017 à Jonzac (Charente-Maritime).
- « Conséquences gigantesques » -
La directrice de l’hôpital de Jonzac avait elle aussi été avertie - par l’accusé lui-même - de sa condamnation pour pédocriminalité. Mais elle l’embauche malgré tout en 2008: « on avait un tel besoin de chirurgiens (...) je ne vois pas pourquoi je ne l’aurais pas pris. »
Elle rappelle qu’en 2005, le tribunal de Vannes n’interdit à Joël Le Scouarnec ni de travailler ni de côtoyer des mineurs. « Je ne vois pas pourquoi, moi, je serais allée au-delà de ce jugement », lance-t-elle. Et si le chirurgien n’avait pas été « pris à Jonzac, croyez-moi, il aurait été pris ailleurs. »
« Avec le recul, je n’ai pas creusé assez (...) j’ai dysfonctionné comme toute la hiérarchie », finit-elle par admettre. « Des dysfonctionnements aux conséquences gigantesques », assène l’avocat général, Stéphane Kellenberger.
D’autres, comme le président à l’époque du CDOM du Finistère, François Simon, refusent mordicus de reconnaître une faute malgré un feu roulant de questions.
Âgé de 81 ans, il a cherché à échapper in extremis à cette déposition en produisant le certificat d’un psychiatre mais la présidente de la cour, Aude Buresi, l’a fermement « invité à comparaître ». Lors de son témoignage, il s’enferre et bredouille, sans convaincre.
- « Gravissime » -
Pour Mme Podeur, l’affaire Le Scouarnec est symptomatique de l’isolement des praticiens dans « les petits établissements » hospitaliers comme Quimperlé.
« Loin de moi l’idée de remettre en cause les instances disciplinaires, mais force est de constater qu’elles ont failli, et sans doute parce qu’on est dans des microcosmes locaux », dit-elle.
Interrogé par visioconférence, Joël Belloc, ancien président du CDOM de Charente-Maritime, département où l’accusé de 74 ans a fini sa carrière, semble faire amende honorable. « Personnellement, je pense que (sa condamnation) était gravissime ».
Pour le médecin, « ça méritait au moins interdiction de contact avec les enfants » pour Joël Le Scouarnec dans sa pratique médicale.
Mais lorsque la présidente lui demande s’il avait voté contre son inscription au tableau de l’ordre départemental en 2008, il ne se « souvient pas ».
- « Un loupé » -
Appelé à la barre, le directeur-adjoint de l’ARH de l’époque, Yvon Guillerm, tente de justifier l’absence de sanctions disciplinaires envers le médecin pédocriminel mais se perd dans un charabia administratif.
Et celle qui fut sa chargée des ressources humaines, Valérie Astruc, admet que « c’est un loupé » de ne pas avoir imposé de sanctions disciplinaires à l’accusé.
Auriez-vous pu faire les choses autrement? demande la présidente à M. Belloc. « Il est évident qu’avec le recul on peut le penser » mais à l’époque « les perceptions étaient différentes », répond-il.
Il admet ainsi que si le dossier de Joël Le Scouarnec avait été instruit en 2025, « il aurait été refusé ». "
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poisson
Ça veut dire quoi au juste recension ici?
Il y a aussi l'explication que c'est le troisième procès, qu'il est déjà condamné. C'est moins palpitant.
Et petite remarque, on peut accuser la presse nationale d'être centrée sur Paris, mais pourquoi pas alors accuser la presse locale de parfois "glorifier" ses criminels locaux par esprit de clocher.
Tant mieux qu'on n'étale pas les faits en long et en large dans la presse jour après jour, car quel intérêt?
La presse avait un rôle positif de prévention, voulu par la victime, dans le procès Pélicot. Pour Le Scouarnec, on peut surtout se questionner sur le rôle préventif que la justice n'exerce pas, puisqu'il avait été condamné et qu'il a pu continuer.
Quand on sait qu'un gars se présente pour être maire en 2026, après une accusation de violence sexuelle prescrite, en voilà un cas où la presse pourrait jouer un rôle!
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Max Médio
Le Scouarnec, un médecin, une profession libérale, la notabilité, 300 viols, une illustration des tupitudes de la classe bourgeoise.
Remarquons le silence de la corporation, voire sa solidarité implicite à s’abstenir de tout commentaire. À commencer par l’ordre des médecins, preuve de son inutilité. Comme des politiques qu’on entend beaucoup plus rapidement et bruyamment dès que le fait-divers leur permet de stigmatiser ou disqualifier un groupe de population. Sans aucune preuve, à tort et à travers.Cette mansuétude de la presse est caractéritique de ce régime de notables qui gouverne le pays. Un médecin bien français, quand même, c’est comme un directeur de journal, un ministre, un préfet, un avocat, un notaire, un magistrat, un milliardaire, ... Il n’est pas possible de l’accabler sans prendre le risque de menacer l’ordre bourgeois... c’est la logique de Poullailler's song
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Peanuts
L'accusé n'est ni pauvre, ni racisé, donc - pour beaucoup - aucun intérêt à en parler.
Plus sérieusement, il y a aussi cette fascination pour l'être providentiel (par exemple un président extraordinaire qui va résoudre tous les problèmes grâce à sa pensée complexe). Dans le procès de Mazan, Madame Pénicot (je ne suis pas sûr de l'orthographe) avait un charisme et a pris des décisions fortes (rendre tout public) qu'elle incarnait totalement et elle est devenue LA figure de ce procès. Ici il s'agit de 300 cas différents, qui n'ont pas nécessairement envie de devenir l'incarnation de ce procès (et on les comprends bien), donc ça devient moins sensationnel et donc moins vendeur pour la presse (rappelons le : la presse est une industrie, au-delà des grandes envolées lyriques sur la mission sacrée de l'information, il y a la réalité : il faut vendre pour exister).
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MainInvisible
Pourquoi s'intéresser à cette affaire qui met à mal une nouvelle fois les élites, la Meute des journalistes (ou supposés tel) ont autre chose à faire : protéger le pouvoir et ses suppléants en flinguant la gauche de rupture.
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Asinaute sans pseudo 398e6
Je confirme n'en avoir jamais entendu parler, donc merci
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totoro45
Florence Aubenas se soucie des victimes de pédocriminalité ? Ce n'est vraiment pas l'image que j'avais de cette journaliste qui à une autre époque estimait que les parents Untels n'étaient pas coupables d'agressions sexuelles envers leur enfant parce qu'elle avait bu le café chez eux ! Des gens charmants vraiment ...
Donc en 20 ans, les commissions d'enquête parlementaire ne mettent plus sur la sellette ceux qui ont voulu protéger les enfants de pédocriminels mais plutôt ceux qui n'ont pas protégé les enfants de pédocriminels , ce qui est le signe d'une évolution de la société.
Et donc Florence Aubenas se soucie maintenant des enfants victimes d'agressions sexuelles , ce doit être un autre signe de l'évolution de la société sur ce sujet .
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Lecrapaud
Autre hypothèse... Le procès de Mazan qui a été suivi quotidiennement apportait un super narratif : le mari parfait qui se révèle être un obsédé d'une puissance rare, le nombre d'accusés qu'on trouvait dans tout les pans de la société, certains accusés qu'on avait pas retrouvé et donc qui pouvait être n'importe qui, a une victime qui a fait face courageusement. A cela s'y ajoutait des descriptions des viols bien sordides (fellation endormie etc) et bcp d'articles sur la sexualité et peut être que tout mélangé ç'etait croustillant pour la presse et le public?
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pas de nom
cet article est une piqûre de rappel tellement nécessaire, merci