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H M-G
Faut-il en rire ? En pleurer ? Les deux sans doute, une belle entreprise décérébrante, comme si on en avait encore besoin !
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Legolas25000
Il faut également préciser que cette émission repompe des documentaires américains mille fois diffusés, vu et revu sur les réseaux câblés US et le net (certes adaptés à la sauce franchouille). Ca ne doit pas coûter bien cher à produire, cette daube.
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LiuokM
pfff, et ça parle même pas du meilleur des experts en sornettologie, le grand, le beau, le fort, le qui sent bon le sable chaud : Jacques Grimault !!!
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Tatanka
Piske Internet et Youtioube taille des croupières à la TéVé, pour faire revenir le tévéspectateur, faut faire à la TéVé ce qui fait des Vu des Laîke et des Pouces bleus sur Internet: du n'importe nawak.
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Jiemo
"çà craint !" pendant ce temps là , pratiquement plus aucun magazine scientifique un peu étoffé dans l'poste !
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IT
Tellement à dire, sous tellement d'angles, ça se bouscule, ça embouteille, ça se collisionne.
Côté ethno, toujours une tendresse pour le paranormal et ses fonctions. L'échappatoire vers d'autres possibles, le renversement des expertises, la brèche dans l'impitoyable des réalités matérialistes. La richesse de toutes ses fonctions : domestiquer le hasard, illustrer l'indicible, subvertir ou consolider les dominances, jouer à, espérer, résoudre ou aggraver les conflits familiaux, etc. Pour le background : le zététicien Henri Broch comme lecture d'enfance, donc le "debunking" des modes surnaturelles, puis l'anthropologie avec ses relativismes et ses revalorisations des fonctions latentes, et la joie de voir Broch évoluer vers moins de mépris pour les croyants du paranormal tout en ne lâchant rien sur ses démantèlements pratiques des sophismes et tricheries para-scientifiques. Bref, intérêt multiple, amusé, agacé, affectueux pour le sujet. Je parle de là, mes opinions me font forcément un peu mal.
Mon problème, c'est le conflit entre l'innocence et la toxicité de ces croyances. L'innocence de postulats sans conséquences morales, les rêves d'autre chose (présence des morts s'il vous plait volontiers, échelle de secours vers les soucoupes volantes, action ou réaction sur l'aléatoire, etc), et la toxicité à de nombreux niveaux : arnaques financières, manipulations sectaires, constellations de fake news basées sur la disposition mentale du conspirationnisme et du rejet de l'expertise scientifique. Ça peut puer très vite.
Mais c'est surtout le problème de la liberté de parole, de la validation télévisée, et de la privatisation, qui me crispe.
Les chaînes américaines et grecques, far west de la dérégulation, sont truffés de pseudo-documentaires tape-à-l'oeil validant les théories extra-terrestres de l'archéologie-fiction ou des délires racialistes expliquant pourquoi les noirs peinent à prononcer les voyelles (il fait trop chaud en Afrique, ils doivent ahaner, et du coup se sont plus mal développé les cordes vocales que nous). La pseudo-science déversée dans les chaumières me choquait beaucoup, j'étais content de le contraster avec la Suisse et la France où un certain standard semblait les filtrer du champ télévisuel. Une certaine responsabilité, devant l'impact éducatif de la télévision.
C'est vieux jeu, c'est dangereux, c'est "de la censure arbitraire". Mais "ils l'ont dit à la télé" et "je l'ai vu dans un documentaire" sont des importants facteurs de crédibilité. Les croyances paranormales ont toujours cours, en marge, comme un murmure, un jeu dans une bulle, ou une roue de secours devant l'invivable, mais leur officialisation télévisuelle joue le même rôle qu'un discours étatique ou juridique : une légitimation "par le haut". Le bras de fer entre nos rationalités et nos romantismes se résout par abandon. Les soucoupistes en prime time, comme des créationnistes dans les écoles, jouent de leur "droit à l'expression" pour parasiter les outils les plus hiérarchisants du savoir, et tout aplanir dans un "marché libre" des croyances où les consensus basiques sont disloqués.
Pas grave, ce ne sont que des soucoupes, et ces fantômes qui, de toute façon, nous accompagnent toujours, psychiquement, qu'on le veuille ou non, qu'on leur donne forme ou pas. Mais au-delà il y a : les discours anti-vaccins et leurs conséquences mortelles, les mystiques anti-avortement, les conspirations du 11 septembre, les racismes européo-centrés (flattés par l'idée que les autres civilisations n'ont construit leurs monuments qu'à l'aide des martiens), le remboursement de l'homéopathie, les réductions des mythologies traditionnelles planétaires à nos propres clichés sci-fi... L'idée de base que savoir, science, expertise et méthodologies "cartésiennes" sont elles-mêmes de la foutaise manipulatrice, un complot mondial contre le "sens commun" démagogique que s'empressent de canaliser les leaders anti-intellectualistes d'extrême-droite. La disqualification des sciences du genre, des sciences du climat, des sciences génétiques qui ont dépassé la notion de race, bref, de toutes les arguments progressistes qui menacent les pensées traditionalistes réactionnaires.
Donc au-delà du gag, au-delà de la sympathie pour les fantômes et les OVNIs, il y a cette annihilation de l'asymétrie des savoirs. Il y a ce relativisme absolu (nourrissant parfois le rejet des relativismes modérés, mais c'est un autre paradoxe) qui renvoie dos-à-dos les connaissances scientifiques, laborieuses et exigeantes, et les croyances spontanées, confortables et faciles. D'aucuns souhaitent très fort ce nivellement. D'autres s'en fichent, mais font de l'argent facile avec son processus. Mais le documentaire télévisé devenant librement un discours sans responsabilité, la frontière entre le vrai et le faux éclate, et la passation de savoir, la vulgarisation scientifique devient impossible. Un documentaire sur la corruption du gouvernement Putin ou sur les mécanismes de l'évolution des espèces, coincé entre un "documentaire" sur les soucoupes de Nasca et un "documentaire" sur les tordeurs de cuillères, n'a plus aucune valeur informative.
Bref, je ne pense pas que ce poison télévisuel soit bénin. J'y vois l'avant-garde des écroulements grecs et états-uniens devant les obscurantismes polarisants des populismes trumpiques. On peut se plaindre de l'histoire des désinformations télévisées (guerre du golfe, etc), mais c'était le dévoiement d'un outil qui est aujourd'hui détruit. On peut se plaindre de l'aspect anti-démocratique du savoir scientifique, mais le connaissable, le démontrable et ses critères ne sont pas une question de vote populaire : ils forment la seule base commune possible d'une discussion honnête. Cette base commune n'est plus partagée, et cela ne profitera qu'à ceux qu'elle excluait. C'est-à-dire plus certainement faux.
Et c'est un gâchis. Parce qu'il y aurait tant à dire, en plus sérieux, sur nos rapports à la mort, sur la vie extra-terrestre, sur les possessions et les rituels extatiques, sur les limites du connaissable. Mais, à nouveau, en définissant un certain respect de la vérité et en valorisant la rigueur méthodologique. Leur négation, délibérée ou accidentelle, va définir ce siècle.
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Oblivion
Je viens de vivre une expérience paranormale : la lecture d’une chronique rédigée par une pipe.
Si ce n’est pas une preuve…
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Ervé
Tous ces experts du surnaturel ont des gueules d'experts du surnaturel.
Surtout le chasseur de fantômes qui a une gueule de chasseurs de fantômes.
Et Hanouna a toujours sa gueule d'Hanouna.
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Jean-Michel M
quitte à revenir 20 ans en arrière, autant rediffuser les émissions de Pierre Bellemare, c’était un peu mieux que ça.