Décapotables rouges et piscines : la vie rêvée des expatriés de M6

Sherlock Com' - - Plateau télé - 21 commentaires

Bon les losers, va falloir arrêter de vous plaindre et retirer ce gilet jaune. En route pour la réussite. Environ une fois par mois, M6 nous remonte le moral en suivant le quotidien de Français.e.s qui réussissent. Direction Chicago, Sydney, Le Cap, Koweit City : des villes où se sont installés des expatriés. Ah, les expatriés ! On les reconnaît facilement à leur voiture de sport, leur piscine de luxe, cette capacité à se lever à 6h du mat pour faire un footing avant de passer sa journée à défendre le savoir-faire français (avec du pâté, du chocolat ou n’importe quoi d’autre, tant que ça marche). Un monde merveilleux qui ne laisse pas de place à l’échec (ni à l’impôt). Bon voyage !

Il est 18h, c’est dimanche. Vous profitez des dernières heures du week-end pour vous détendre devant la télé, histoire de ne pas penser au lundi matin et à la semaine de boulot qui reprend. Et quoi de mieux pour s’évader que de regarder 66 minutes et ses reportages sur les expatriés qui ont tout quitté pour changer de vie. Ah ça, ça vous ferait du bien de partir à l’étranger, de tout recommencer. Pourquoi pas à Chicago ? “Une cité aujourd’hui réputée pour sa qualité de vie, ses restaurants étoilés”.

Ou alors Toronto, “L’une des villes les plus agréables à vivre au monde, où 10 000 français sont venus tenter leur chance dans la ville de tous les possibles”.

Ou Koweit City, “l’eldorado du Désert"

Bref, une ville, vue de haut, avec de l'eau et des buildings à l'arrière-plan. Ca marche pour Perth :

Mais aussi Sydney :

Et même Lisbonne :

Bref, peu importe la ville, tant que c'est la nouvelle destination numéro 1 des Français.

13 reportages sur des expatriés en un an

En un an, l’émission 66 minutes a diffusé ou rediffusé pas moins de 13 reportages sur des expatriés français : New York et Perth (avril 2019), Koweit City (janvier 2019), Stockholm (décembre 2018), Chicago (novembre 2018), Sydney et Le Cap (août 2018), Auckland, Lisbonne, Toronto et Long Island (juillet 2018), Palm Springs (mai 2018), et enfin Séville (avril 2018).

Alors à quoi ça ressemble un expatrié français ?

C’est d’abord quelqu’un qui fait du sport.

Du footing...

Des pompes...

Du surf...

De la boxe...

Du pilate...

Et il y en a même un qui “soulève des rochers”...

L'expatrié est donc sportif. Mais attention, quand on vous dit sport, ce n’est pas le sport du dimanche. C’est le matin, très tôt, juste avant d’aller travailler. Oui, il est comme ça l’expatrié jeune et dynamique, il ne peut pas s’empêcher d’être jeune et dynamique dès 6h du matin…

La France qui se lève tôt vit donc à l’étranger.A Chicago, les Français apprécient l’esprit d’entreprise boosté par une économie en forte croissance où tout semble possible”, s’extasie M6.

Elly, le coach, confirme : “Il y a beaucoup d’opportunités, beaucoup de liberté, y’a pas de limite”. No limit, les gars.

Arrivé il y a trois ans dans la ville, Elly "gagne déjà 8500 euros par mois à 30 ans”. “Mais il en veut plus, assure M6. Il n’a qu’une obsession, devenir le coach numéro 1 à Chicago”.

C’est écrit en rouge sur son tableau blanc :

Elly : “C’est une compétition plus avec moi-même. Moi j’essaye de toujours progresser dans ce que je fais avec cette image américaine de toujours grandir et puis pourquoi pas l’année prochaine, écrire un livre”. On a hâte...

Des Français qui réussissent

Les expatriés que suit M6 ont tous le même profil : ce sont des entrepreneurs, des créateurs ou des restaurateurs, qui ont réussi.

A New York, Jacques est le champion des chocolats…

A Séville, le pâtissier Manuel “confectionne chaque matin, 900 pièces de pâtisserie et de viennoiseries françaises, croissant, pain au chocolat, kouign-amann, brioche, éclairs, mille-feuilles, choux”. Et c’est comme ça qu’il a fait fortune (et que ses enfants sont scolarisés dans une école à 800 euros par mois et par enfant).

A Chicago, Martial a connu un “succès phénoménal” : “Son hamburger a été élu le meilleur de l’année, deux années de suite." 

Le secret de son burger ? ”Le chef a joué jusqu’au bout la carte de la french gastronomie. Une sauce au cognac, du gruyère, un confit d'échalote, une bonne viande de boeuf et du… pâté”.

“La recette gagnante que personne n’avait vu venir”, explique l’expat. Sans blague.

Villa, piscine et belle voiture

Tous les expatriés de M6 ont réussi. Et qui dit réussite, dit villa, piscine et belle voiture. C’est la vie rêvée des expatriés.

Le matin, Alex fait des macarons...

Et le soir, il roule en décapotable rouge.

Le matin, Elly est coach.

Puis, il roule en décapotable rouge.

A Palm Springs, Roy des Ardennes fait des pains aux raisins le matin...

Et l’après-midi, il regarde ses enfants se baigner dans sa magnifique piscine.

C’est fou d'ailleurs ce qu’il y a comme villas avec piscine chez les expatriés de M6.

Une réussite teintée de revanche pour certains. A Long Island, Xavier est un coiffeur de luxe qui travaille avec des ciseaux à 2000 euros pièce...

Un petit message à faire passer, peut-être ? : “J’avais une maîtresse en CE2 qui m’a dit que j’étais un cancre et que je ne réussirais jamais dans ma vie. Alors, si jamais elle regarde la télé, je vais lui dire qu’en une journée, je fais ce qu’elle fait en un mois au niveau financier. Et j’ai probablement travaillé et voyagé dans le monde et vu des endroits qu’elle n’a pas vus”. Compris, la fonctionnaire ?

Délivrés des carcans du système français

Mais comment ces expatriés ont-ils réussi ? Grâce à leur talent ? Pas seulement. Ils ont surtout quitté la France, sa rigidité administrative, son code du travail trop complexe (et ses gilets jaunes).

Prenez Soizic. A Chicago, elle a créé sa marque de “vêtements bio pour enfants”.

Une success story qu’elle n’aurait pas vécu en France : “Je ne pense pas que je l’aurais fait aussi facilement en France. Il y a toute une ambiance d’entrepreneurs, qui est très forte ici. Je suis vraiment baignée dans cet univers-là et donc je me suis dit moi aussi que je voulais vraiment me lancer”.

On peut se lancer facilement à l’étranger, pas en France. Charles et Estelle en sont convaincus.

Installé à Toronto, ce couple est “très attaché à la France”. La preuve sur leur frigo :

M6 nous explique que Charles “a connu une ascension fulgurante, il travaille dans les hautes sphères d’un des plus grands cabinets d’audit mondial”.  Une réussite possible à Toronto mais qui aurait été plus compliquée en France selon lui : “Je pense qu’en France, ça aurait mis un peu plus de temps. En France, c’est peut être un peu plus politique. Ici, vous faites vos preuves y’a pas de questions à avoir, la promotion, elle est pour vous”.

Rapide et efficace : “Le Canada est l’un des pays les plus favorables à ceux qui veulent créer leur entreprise”, nous explique la voix off de M6. C’est possible en quelques minutes sur internet et l’impôt sur les sociétés est deux fois moins élevé qu’en France”.

C’est ça le problème ! Les impôts ! Nadège, cheffe pâtissière à Toronto en est convaincue également.“Pour monter un business, c’est beaucoup plus facile, ça demande moins d’apports, il y a moins de taxes”.

Sans parler du problème des vacances en France… Y’en a tellement trop !

La jeune Margaux en sait quelque chose. Installée avec son compagnon à Chicago, elle est cadre dans une entreprise américaine de restauration. “Ils nous donnent des chances quand il y a du potentiel derrière, ce n’est pas tant l’âge qui compte”, se réjouit-elle.

Sa boite est cool : il y a des salles de détente avec des jeux vidéo (“le Fifa classique et un jeu de football américain”)

Le journaliste de M6 est conquis : “Ce sont des bureaux agréables avec des chefs capables de donner sa chance à une jeune française”.

Seul problème, les vacances selon le vice-président de l’entreprise : “Elle serait parfaite si seulement elle n’était pas autant obsédée par les vacances françaises. Ah ça, elle nous a bien expliqué les RTT, ou comment on pouvait prendre des années sabbatiques tous les trois ans”.

Et M6 d’en remettre une couche : “Ici, pas de RTT. Et les vacances dépassent rarement deux semaines par an. En revanche, les carrières peuvent aller beaucoup plus vite qu’en France”. Si les carrières peuvent aller plus vite…

Pire que les expatriés, les enfants d’expatriés

Tous les expatriés de M6 ont le culte de la performance. Et ça commence très tôt. Car pire que les expatriés de M6, ce sont les enfants des expatriés de M6, à qui on inculque la gagne à tout prix.

Prenez Pedro, 10 ans, le fils du pâtissier de Séville :

Visiblement, il a bien été formaté : “Mon plan, c’est de m’associer avec mon père, dit-il face caméra. Je veux développer sa société à travers le monde pour qu’elle soit plus connue, et aussi gagner plus d’argent. J’irai par étape, d’abord, je veux l’étendre dans Séville, puis en Andalousie, en Espagne, en Europe et après dans le monde, j’ai tout prévu”.

Et le fils du couple à l’origine du burger au pâté ? Il est élevé à la dure : “Ici, on ne rigole pas avec les devoirs, explique son père. Lucas y consacre déjà 3h tous les soirs”.

3h de devoirs tous les soirs ?! Belle performance pour un élève en classe de sixième. Et son père, tout fier de nous décrire les méthodes de son école : “Ils les préparent comme des soldats à travailler tout le temps, être studieux. Dans un sens, c’est bien parce que dès qu’il va avoir l’âge de 18 ans, il va être préparé pour la vie active”. Surtout s’il regarde les reportages de M6.

Car bien évidemment, on est dimanche, il est 18h, faut vous faire rêver. Tous ces reportages ne montrent que des réussites (pour les échecs ou les expatriations qui virent “au cauchemar”, lisez plutôt cet article des Echos ou regardez ce sujet du 20h de France 2). Choc des cultures, isolement, difficulté à trouver un emploi : la vie d’expatriés peut s’avérer très compliquée. Mais tout ça n’est pas très start’up nation. Alors les losers, bougez-vous et prenez exemple sur les fameux expatriés de M6.

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