La petite cour, le petit livre !

Daniel Schneidermann - - Obsessions - 26 commentaires

Comme toutes les idées, celle-ci s'est présentée d'elle-même, sans que personne ne l'ait cherchée. Je crois que c'est à l'instant précis où je lisais dans un journal que la première dame était "une belle personne"(je cite).

Très vite ce fut une sorte d'illumination matrixienne. Nous croyons vivre en 2023, mais nous vivons en fait dans un cours de morale élémentaire pour écoliers de la Troisième République, avec ses bons élèves appliquées et bienveillants, et ses vauriens qu'il s'agit de remettre dans le droit chemin, avec bienveillance mais fermeté. Il y a les belles personnes (le gouvernement qui veut notre bien, appuyé par les belles chaînes d'info de Ruth, Jean-Michel et Apolline, et les beaux journaux de Vincent et Bernard). Et de laides personnes, grévistes, manifestants, casseurs, ou même -horreur !- députés turbulents refusant de jouer le jeu. 

L'écriture jubilatoire de la petite cour est née d'une certaine lassitude, je le confesse, d'écrire critique, trop souvent forcément négatif et déploratif, routine qui parfois peut avoir tendance à plomber le moral des lecteurs, en commençant par le mien. Ils nous prennent tout. Ils nous prennent des années de nos vies. Ils nous prennent l'espoir de jours meilleurs. Ils nous prennent parfois jusqu'au sens des mots. Ils nous prennent, l'un après l'autre, nos coins de ciel. Ils ne nous laissent que les cris ou les pleurs. Ils ne peuvent pas nous priver d'en rire. Et puis ce ne sont que des enfants, après tout !

La petite cour s'est d'abord ébrouée sur mon compte Instagram, sur  lequel je gribouille des choses qui ne sont pas assez sérieuses pour être postées ici. Elle a assez fait rire pour que Vincent Mahé, illustrateur, se propose de mettre cette petite cour en images, naïves à souhait. Avec de solides textes de contextualisation, l'ensemble devenait paradoxalement une blague assez sérieuse pour donner matière à une chronique d'Arrêt sur images

Tôt ou tard, il fallait donc réunir ces textes en un manuel de morale édifiant. Et de préférence pour la fin d'année, afin que vous puissiez vous l'offrir, et l'offrir à des proches, pour accessoirement soutenir et leur faire mieux connaître Arrêt sur images. C'est fait. Le petit manuel est disponible à l'achat par correspondance, chez Le publieur, le partenaire avec lequel nous avions déjà édité les chroniques du Sarkozistan, les plus anciens s'en souviennent. Les fêtes de fin d'année approchent. Ne tardez pas. Rentrez dans le droit chemin ! La petite cour n'attend plus que vous.

Pour le feuilleter et l'acheter, c'est par ici. 



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