Taloublue 6 novembre 2023 à 21:32

Merci ++ pour le lien vers le documentaire "Colons" ; 

...aussi faux-cul que les Catho ces gens! (ils ont envahi "sans le faire exprès", la politique du fait accompli ...beurk!

Davesnes 2 novembre 2023 à 23:42

Je vais peut-être faire un hors sujet. Mais une fois de plus, j'aimerais pointer le caractère trop souvent idéologique de ce qu'on présente comme des rubriques ayant pour but de vérifier l'exactitude des faits (fact checking en bon rosbeef). Au Monde, ça s'appelle "les décodeurs", à Libération "Désintox". Et à France Info "le vrai ou faux".
C'est l'exemple pris à France Info qui me fait réagir. La radio d'état croit bon de démentir Manuel Bompard, qui a déclaré qu'il ne voudrait pas que la France soit le seul pays et Paris la seule capitale "dans laquelle on ne pourrait pas manifester notre soutien au peuple palestinien".
Bien évidemment, en cherchant la petite bête, on trouvera des exemples d'interdiction de manifester en soutien des Palestiniens ici ou là. Mais est-ce que c'est bien utile de s'attarder à démonter une approximation de Bompart alors que dans la plupart des pays du monde on pouvait manifester ? Est-ce que focaliser sur une question secondaire (oulah, j'ai failli écrire un point de détail) ce n'est pas une façon de ne pas traiter sérieusement ce qui est la vraie question : comment est-il possible que dans notre pays, alors que la population civile de Gaza est sous les bombes, on ne puisse pas manifester son soutien au peuple Palestinien ? Parce que s'il y a bien eu des rassemblements autorisés au cas par cas (suite à l'intervention du Conseil d'État), dans un premier temps la volonté du pouvoir était bel et bien d'interdire toutes manifestations.

Jean-Michel M 2 novembre 2023 à 18:44

Je n’ai pas écouté le verbatim mais ce discours repose sur une tautologie : la langue française est puissante parce que la France a été une puissance (oppressante) et a donc fait  de sa langue un outil de puissant (en l’unifiant et en la codifiant notamment, au détriment des langues locales qui ont faillie disparaître, Breton, provençal, etc), langue elle-même l’héritage (partiel) d’une langue puissante et largement diffusée (le latin), promue par un Empire (Romain) puissant et terriblement oppressant, puis par l’Eglise (dont le caractère oppressant et normatif n’est plus à démontrer), etc.

La langue française n’a rien d’extraordinaire : elle ne contient pas plus de vocabulaire que l’anglais (par exemple), elle prend plus de place à l’écrit, sa grammaire est plutôt complexe, elle n’est même pas agglutinante, son orthographe est un vrai foutoir, l’accentuation est plate (un avantage ? Oui mais on perd des nuances) et en contrepartie elle n’est même pas jolie (sinon, on chanterait les opéras en français et non en italien).

Un avantage est peut être son emprunt aux racines grecques et latines qui permet d’inventer pleins de mots en évitant les homonymes (un oculiste n’est pas un ophtalmologue), et également la propension à créer des adverbes en -ment, ce qui permet d’écrire des textes compliqués.

Oui, il y a peut être finalement un matériau permettant de créer des concepts très abstraits à l’écrit, et encore je ne suis pas sûr que sur ce point elle soit supérieure à l’Allemand.

On paye toutes ces conneries avec nos impôts !

Factory 2 novembre 2023 à 10:08

Et Macron a oublié de citer Frantz Fanon ;)

MARTIN ta mare. 2 novembre 2023 à 09:52

Excellente fin d’article ! La boucle est bouclée, on ne pouvait mieux faire.

Mais on risque encore de vous traiter d’antisémite, cher Daniel ! Courage. 

Bartabac 2 novembre 2023 à 07:57

Vous qui avez fait un bouquin sur les années 30 , est ce que que dans la presse française , internationale , il y avait déjà des journalistes juifs , du style d'enthoven , bhl ?....Je me pose souvent la question de savoir pourquoi l'antisémitisme , et les réponses du style , ils ont tué le christ , ils étaient banquiers , ne me satisfont pas , ce sont des justificatifs a postériori , sans consistances , par contre si il y avait  des gens style bhl , enthoven et consort , là je comprends qu'il puisse naitre un sentiment de dépossession . Du même style que le sentiment anti arabe , anti rom qui nait de la délinquance . Tout comme il y aura un haine anti juive pour l’éternité dans les pays arabes  à cause des  gens comme Netanyaou . Personne , même les nazis ne renieraient Einstein . En fait le truc c'est de ne jamais mettre sa judéité en avant comme seule justification a son existence .Faut vraiment avoir un problème avec ça pour le mettre en avant sans arrêt .Pauvres gens , ils ne sont que juifs !...Mais ça ne justifie pas qu'ils puissent dire des conneries au kilomètre et foutre le bordel en france , là, on a une réponse !   Et ça explique pourquoi Zemour est voté par des fachos .Parce qu'il ne met pas sa judeité en avant comme justificatif a tout . Comme quoi est ce que l’antisémitisme comme il est présenté existe vraiment ? Et ça ouvre un abîme sur les raisons de beaucoup de persécutions , désespérant . Les victimes sont leurs propres bourreaux . Et en affinant au doit arriver au sentiment de peur . Merde je m'ai pété un boyau du cerveau .

Emmanuel 1 novembre 2023 à 22:37

Article de Médiapart du 6 mars 23 dont le titre est en deçà de la réalité ... mais qui résonne encore

Macron en Afrique : le retour d’OSS 117 

Le chef de l’État a conclu sa tournée dans quatre pays africains par une conférence de presse avec le président de la République démocratique du Congo, à qui il a fait la leçon, sur un ton fort peu diplomatique. Sur la scène internationale, son attitude faussement « disruptive » continue de dégrader l’image de la France.

Prométhée 1 novembre 2023 à 19:40

Sans avoir été dans leur tête, je suis persuadé que pour beaucoup d'entre eux, les colons se mentent à eux-mêmes.

Certes, mais ceux-là restent à mon sens minoritaires et surtout les moins significatifs du phénomène colonial dont il est question ici.

Ceux-là sont ceux qui sont trop faibles, trop humains diront certains, trop empathiques dirais-je, pour admettre au plus profond d'eux-mêmes toute l'ampleur de l'horreur dont ils sont partie prenante. Alors leur cerveau leur joue des tours et procède de la très bourdieusienne nécessité faite vertu : "Ils ne le savent encore pas, mais c'est pour leur bien !"...

joro 1 novembre 2023 à 18:21

Ce qui est drôle c'est que j'entends  Hugo au Panthéon dire:

"Est-ce que vous croyez que nous qui sommes là,
Nous que de tout son poids toujours l’ombre accabla,
Nous le noir genre humain farouche, nous la plèbe,
Nous, les forçats du sol, les captifs de la glèbe,
Nous qui, de lassitude expirants, n’avons droit
Qu’à la faim, à la soif, à l’indigence, au froid,
Qui, tués de travail, agonisons pour vivre,
Nous qu’à force d’horreur le destin sombre enivre ;

Est-ce que vous croyez que nous vous aimons, vous !
Nous vassaux, vous les rois ! nous moutons, vous les loups!
Ah ! vraiment, ce serait curieux que des hommes
Hideux, désespérés, hagards comme nous sommes,
Nus sous leurs toits infects et leurs haillons crasseux,
Se prissent de tendresse et d’extase pour ceux
Qui les mangent, pour ceux dont leur chair est la proie,
Qui construisent avec leur douleur de la joie,
Et qui, repus, gorgés, triomphants, gais, charmants,
Bâtissent des palais avec leurs ossements !
Vous fourmillez sur nous ! vous pullulez horribles !
Ce serait un miracle à mettre dans les bibles
Que nous vous bénissions pour être dévorants
À nos dépens ; qu’un peuple eût le goût des tyrans,
Qu’une nation fût de sa honte complice,
Que la suppliciée admirât le supplice
Comme une femme adore et baise son époux,
Et qu’un lion devînt amoureux de ses poux !
Vos vices, ô tyrans, ont pour lustre vos crimes ;
Quand les rois, débauchés, ivrognes, bas, infimes,
Se sentent dégradés et vils à tous les yeux,
Vite en guerre ! et voilà des hommes glorieux !
C’est avec notre sang que leur fange se lave.
Par vous l’homme est reptile et le peuple est esclave ;
Car par vous, j’en atteste ici le bleu matin,
J’en atteste l’affreux mystère du destin
Qui pèse sur nous tous et qui nous environne,
Par vous, les porte-sceptre et les porte-couronne,

Par vous, les tout-puissants et les forts, c’est par vous
Que nous avons l’infâme écorchure aux genoux,
Que nous sommes abjects, sinistres, incurables,
Et que notre misère est faite, ô misérables !
Aussi, je vous le dis, rois, nous vous détestons !
Nous rampons dans la cave éternelle à tâtons,
Notre prunelle luit, nous sommes dans nos antres,
Maigres, pensifs, avec nos petits sous nos ventres,
Et nous songeons à vous, les rois et les barons,
Et nous vous exécrons et nous vous abhorrons !"

mais qui c'est ce con

 qui a nom Macron 

qui rime avec étron?

laudou92 1 novembre 2023 à 17:59

Bah, ce que les Gaulois, colonisés par les Romains, ont fait en abandonnant une langue celte pour le latin, latin qui s'est transformé petit à petit en français, - pourquoi les Africains colonisés par la France ne pourraient-ils pas le faire avec autant de succès? Y a-t-il absolument matière à contrition et repentance de ce côté-là? Il me semble que la colonisation a provoqué des crimes autrement plus graves.

Jacques Quiniou 1 novembre 2023 à 17:41

Dans l'ordonnance de Villers-Cotterêts, l'objectif des paragraphes sur la langue des clercs est clair : il faut que les textes, notamment juridiques, soient compris des gens auxquels ils s'adressent. Ils seront donc rédigés "en langage maternel français et non autrement". Les jacobins de la langue, comme le linguiste Claude Hagège en son temps, en ont déduit que François 1er, parce que francophone (contrairement à quelques dynasties antérieures, germanophones) avait voulu imposer sa langue à tout le monde. Cette intention est pourtant manifestement contraire à l'objectif même de l'ordonnance : celui d'être compris par tous, à une époque où les langues maternelles du territoire étaient assez rarement le français du roi François ! 

Quelle est donc l'explication de cette bizarrerie ? Elle est toute simple : "Langage maternel français" signifiait pour les rédacteurs "-un des- langages maternels des français". La preuve, c'est qu'à partir de 1567, pour être plus clairs, tous les édits royaux sur ce sujet stipuleront : "langage maternel ou français". Au grand soulagement des bretons bretonnants qui, à l'époque de l'ordonnance, n'étaient français que depuis 7 ans, et encore, par force.

Facile de comprendre que je suis breton. Et que le colonialisme linguistique, je l'ai un peu en travers de la gorge.

sanslesdents 1 novembre 2023 à 16:27

Quand j’écoute macron ça me fait le même effet

Qu'à Michel quand il fait du hachis Parmentier :

J'ai mal !

Docteur Panel 1 novembre 2023 à 16:10

"...surtout le premier colonisateur, c'est à dire l'explorateur, le pionnier, le conquérant, ne se vit pas comme un spoliateur ou un exterminateur. Il s'affiche comme un émancipateur." C'est très vrai, et c'est important d'en prendre conscience. Juger serait plus facile si le pionnier arrivait avec la kalach en bandoulière en disant je vais bouffer du nègre. J'irais même plus loin : les pionniers, comme Rimbaud, comme probablement la plupart des explorateurs, ne sont presque jamais des colonisateurs. Il faut de l'audace, de la générosité, de la confiance en l'accueil d'autrui pour aller là où personne n'a été. Le colonisateur, c'est celui qui s'engouffre dans la brèche et fait son beurre avec les découvertes de celui qui a pris tous les risques, a noué des relations sur place. Je suis convaincue que bon nombre d'explorateurs se sont sentis trahis par leurs compatriotes venus coloniser derrière eux. A l'inverse, les colons savent très bien ce qu'ils font quand ils envoient, ou financent, des pionniers pour leur ouvrir la voie. Eux sont cyniques dès le début. Bon mais peu importe la rétrospection, ce qui m'intéresse ici c'est le maintenant : les jeunes qui vont faire de l'humanitaire dans les pays pauvres, des rêves de fraternité plein la tête, ne sont-ils pas les ouvreurs des colons économiques d'aujourd'hui et de demain ? et même déjà du siècle passé, avec les USA en fer de lance ?

Claude Albareil 1 novembre 2023 à 16:08

Je suis étonné que Daniel Schneidermann n'évoque pas le racisme  à propos de l'auto-justification coloniale. Nous devons, dit (entre nombreux autres) Jules Ferry, nous civilisés, faire l'éducation des sauvages, qui ne sont pas civilisés. C'est bien des sortes de "sous-hommes" à qui les colonisateurs ont affaire. Et ce racisme explique abondamment la violence, la sauvagerie (où étaient les sauvages ?) des conquêtes et des guerres coloniales. Racisme toujours présent, l'auto-justification en moins (contrôles au faciès, etc).

Quant à la langue française, elle est loin d'avoir été adoptée, de gré ou de force, par les populations. J'ai constaté au Sénégal, où j'ai fait plusieurs séjours, que dans les villages, et même à Dakar, les gens ne se parlaient que dans une langue vernaculaire, le wolof par exemple. 

Léopold Sédar Senghor, ancien élève de l'ENS-Rue d'Ulm, comme Aimé Césaire, appartient à une élite intellectuelle, qui a longuement réfléchi et écrit sur la colonisation et la décolonisation. De là à dire que la décolonisation s'est faite en français !... Les combattants algériens, dans les années 54-62, parlaient arabe !

Thierry Chantrel 1 novembre 2023 à 15:39

merci Daniel pour ce billet. 

Mon commentaire général, après avoir soigneusement visionné le doc' d'Arte : changez les barbus d'Israël par les barbus Arabes. Changez la Torah par le Coran dans leur bouche, vous aurez quasi ( je dis quasi car je ne suis pas un exégète ni de l'un, ni de l'autre) , vous aurez exactement le même raisonnement : Dieu nous conduit. Nous sommes là pour sa Gloire et faire régner Sa loi.
C'est pas demain la veille que je vais croire en un de leurs dieux.
Je vais me renseigner sur la procédure pour me faire "débaptiser", si ça se dit.
 Je n'ai pas choisi d'avoir un  lien avec le christianisme.
Et je vais m'en débarrasser.

Bartabac 1 novembre 2023 à 13:55

Je ne sais pas si c'est un problème du français mais on peut étirer les mots et les idées jusqu'à en faire des noeuds .Si a ça vous ajoutez l'arrogance et l'incapacité à se remettre en question , alors l'Africain qui n'avait rien demandé a personne se dit mais qu'ils se cassent tous !  Et il parait qu'on sent la mort , le cadavre ...Les palestiniens nous remercierons de les avoir allégé de la vie , de les avoir meurtrie a tel point que la mort et la promesse d'un paradis leur parait préférable , ouais on peut tout tordre . Mais qu'est ce qui peut bien pousser Macron a penser qu'il est supérieur a quiconque ? Je pense que c'est sa mere adoptive , parce que sa vraie mere , au vu du gabarit , n'a pas du apprécier ces histoires de vieille avec leur fils ...

Brenda Relax 1 novembre 2023 à 13:28

La France officielle, elle sent bien le moisi aujourd'hui. Avec un être hybride, mi Naboléon, mi Super Dupont, comme héraut, qui parle avec une langue "figée et mouvante" (authentique citation de celu qui est en même temps le premier colon et le dernier des cons).

Pakal 1 novembre 2023 à 13:17

« Nous assistons à l’apothéose de cinq cent ans de violence coloniale, de capitalisme extractiviste, de suprématie blanche et d’hybris de l’exceptionnalisme humain. Ces forces destructrices sont propulsées (...) par ces formes de vie particulièrement monstrueuses calquées sur un Homme imbu de lui-même. »

Natasha Myers

Cette anthropologue Etatsunienne pense à Macron ou quoi?

biscotte77 1 novembre 2023 à 13:01

Cher Daniel, vos articles donnent envie de les placarder sur les murs, de les crier sur les toits... Merci. 

On ne peut qu'être affligé par le niveau de ce type. On dirait un lycéen médiocre qui rédige ses copies avec un dictionnaire des citations à proximité mais qui n'a jamais ouvert ni un livre d'histoire, ni les bouquins des auteurs qu'il cite, et dans le cas contraire qu'il n'a pas compris ce qu'il lisait. Son cerveau est si bien formaté à l'esprit d'entreprise qu'il est infoutu de comprendre que la domination peut être mal vécue par les dominés. Tout ce qui ne va pas dans son sens doit être considéré comme une menace. Bref, un type médiocre et dangereux.

Turdus_Merula 1 novembre 2023 à 12:45

Merci Daniel d’oxygéner la négligence mémorielle de nos « dominants »… Et de remettre en lumière quelques ouvrages qui m’ont personnellement transformé (Conrad, Lindqvist, Raoul Peck, etc.), voire réellement « émancipé » ?

Bien à vous