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Pif
Voilà une chronique qui énonce clairement ce que je pensais et ressentais de cet incident. Merci. -
Oblivion
Merci ! -
Cultive ton jardin
C'est une bonne idée d'avoir échappé au duel Angot/Rousseau (femme contre femme, un combat dans la boue, limite érotique), pour nous faire entendre directement l'argumentation spécieuse de Yann Moix, sa distinction entre "parole" (légitime, honorable, digne d'attention) et "discours"; blablabla méprisable et vain, distinction qui visait à accuser sournoisement Sandrine Rousseau de n'avoir fait que [s]discourir[/s] blablater.
On pourrait appeler ça "la violence tranquille". -
judith
Merci. C'est excellent. Je ressens les choses à 100% comme vous, et j'aime bien Ruquier. Là, il s'est raté, c'est assez rare chez lui, et je commence à comprendre qu'il a vraiment envie d'arrêter.. C'est bien Yann Moix qui enfonce le clou. Christine Angot, même Mme Rousseau aurait pu lui pardonner. Lui, là, il n'est pas dans la justesse du moment. A se demander si il a cette finesse qui fait les personnalités d'envergure. -
Le Chien
Merci pour cette chronique excellente. -
Etienne3
Très belle chronique.
Ruquier porte en effet l'entière responsabilité de cette "mécanique" devenue folle, principalement en choisissant dans son casting de "critiques" deux écrivaillons surévaluées et totalement psychopates:
-le sinistre Moix, piètre écrivain, réalisateur pathétique, pateaugeant depuis des années dans le marasme d'un ego pris à cheval entre un narcissime hystérique et une misanthropie réactionnaire. Une boule de haine et de ressentiment à l'état brut.
-l'hystérique Angot, qui au prétexte de s'etre fait tripoter dans son enfance, a construit une carrière de "grantécrivaine" sur la base d'un style hasardeux - appauvrissant la littérature au prétexte de la "libérer"- et d'obsessions sexualo-morbides, à base (comme le rappelle l'excellent ouvrage de P Jourde), "de "sécrétions vaginales", de "sexe qui sent le poisson pourri", d'holocauste, de Viagra, d'homesualité, de Sida."
Son coup de gueule, là aussi totalement hystérique, contre Fillon a achevé de la hisser au rang de chroniqueuse qui "buzze", son principal fait d'armes consistant à avoir tiré à rafales continues sur une ambulance (quoiqu'on pense du sinistre Fillon).
Deux chroniqueurs complètement tarés qui conviennent donc parfaitement pour une mécanique "devenue folle": de fait, ce sont eux les "stars" du show et comme le dit très bien André, les principaux pourvouyeurs du flux quasi-industriel d'images de clashs sur Internet, qui se retrouvent dès le lendemain dans les sites spécialisés.
Ruquier pourrait même imaginer produire du "clash" en masse directement sur le net, sans passer par la case télé du samedi soir pour alimenter ces sites, à la manière du "direct to VOD" des sous-produits hollywoodiens actuels.
Si ici la "mécanique" atteint ici son paroxysme, c'est parce qu'elle dévoile le seul objectif du dispositif: une vaste entreprise de disqualification a priori de l'invitée, non pas sur la base de ce qu'elle a produit, dit ou écrit, mais sur celui de son seul statut social et professionnel (en l'occurrence femme politique).
Ce qui apparait avec tant de violence, c'est en effet que cette pauvre femme est privée a priori de toute légitimité à s'exprimer, qui plus est sur un sujet intime et douloureux, non pas pour ce qu'elle dit ou écrit, c'est-à-dire pour ce qu'elle a fait ou produit mais simplement pour ce qu'elle est - ou est supposée être.
La violence et l'injustice du procédé a sauté aux de tous ceux qui disposent encore d'un once de décence et de sensibilité, qualités devenues rarissimes sinon inexistantes dans le paysage audio-visuel contemporain français.
Le pire est que les arguments invoqués par Moix - qui soutient ainsi implicitement la posture courroucée de sa complice - est une distinction complètement foireuse entre "parole" - qui relèverait de l'accès profond et authentique à l'"Etre" par la figure du/de la "grantécrivain.e" - et le "discours", qui lui relève du "politique", et donc totalement dévalué du fait même de la disqualification du monde politique.
Et bien entendu, ces deux guignols, s'auto-instituant eux-mêmes comme figures légitimes du/de la "grantécrivain.e", ont beau jeu de rétorquer à la pauvre invitée: ferme-là, tu n'est pas autorisée à parler de ces choses-là, tu est dans le "discours", le "méta"...bref le bla-bla inauthentique. N'oublie pas à qui tu as affaire.
Soit, prenons un instant au sérieux cet argumentaire, et examinons quelques précieux éléments de la "parole" de la "grantécrivaine" ayant seule accès à l'indicible et à la "vérité" de la souffrance singulière (tirée de l'excellente "La littérature sans estomac"):
"Il met des clémentines sur son sexe pour que je les mange. C'est dégoûtant, dégoûtant, dégoûtant, dégoûtant."
"Excitation et excitation, joie et joie, et puis déception et déception et déception et déception encore, et déception, déception, déception, déception. Déception."
"Rasoir dans les murs de pierre prénom de mon père, sur cette pierre je bâtirais mon église, c'est la littérature, je l'entaille, un mur de livres, un mur de lamentations, inceste, folie, homosexualité, holocauste, démarrer fort, mon blouson, mes grosses chaussures, et mon rasoir."
"Amour avorté destin avorté peut-être est-ce cela et seulement cela mon destin Peut être ne le dépasserais-je jamais Peut-être irais-je toujours de bras en bras à la recherche d'un visage qui me parle vraiment d'amour qui m'adresserait une chose particulière à moi seule"
etc...
Pour résumer, l'accès à l'Etre et à l'indicible de la "grantécrivaine", c'est une interminable prose brouillonne, à la ponctuation défaillante, aux répétitions arbitraires et systématiques, aux effets de style hasardeux permettant de donner à un propos d'une banalité et d'une fadeur outrageantes un faux air de "littéraire", bref un mix improbable entre Harlequin et de la très mauvaise "écriture blanche" à la Duras.
On n'y comprend pas grand chose, sinon que selon les critères de Moix, l'accès à l'Etre et à la profondeur des choses de la "parole" passe paradoxalement essentiellement par l'obscurcissement stylistique et pour tout dire le grand n'importe quoi.
La "sacralisation" de la parole du "grantécivain" - surtout lorsqu'il s'agit objectivement d'écrivaillons paresseux - est un des symptômes d'un phénomène plus général d'inversion totale des valeurs et de ce qui est "beau", "juste" et "vrai" dans le paysage médiatico-télévisé, consistant à faire passer l'inauthentique pour l'authentique, l'affectation pour la passion, le calcul et le mensonge pour la franchise, la colère outrancière et narcissique pour de l'indignation humble et légitime...bref des vessies pour des lanternes dans un monde où la tartufferie est devenue la vertu cardinale. -
philv76
Certains jours, je suis ENCORE plus heureux d'être abonné à @si! Merci André G. -
André Gunthert
Merci pour ces appréciations positives, si encourageantes pour le chroniqueur débutant!
J'invite les amateurs à prolonger une autre discussion du site sur mon blog L'image sociale, qui fête ses 3 ans et son 250 billet: "Dove, une image qui trompe énormément" http://imagesociale.fr/5088 -
DéLecteurdeVraiThé
Une chronique salutaire, merci André Gunthert
En effet, l'intervention de ce Moix qui m'est inconnu au point que je ne savais pas qu'il était écrivain - et que jamais j'aurais pu déduire qu'il l'était à sa bancale apologie de l'écriture - cette intervention était d'autant de type "sniper" qu'elle différait en ton de celle qu'il venait d'avoir auparavant, avant qu'Angot ne parle. Un peu comme dans les lynchages publics quand les tièdes deviennent les plus virulents et caillassent la victime.
Certains reprochent ici les larmes de Rousseau. Il faudrait que pour défendre une cause on use d'une seule méthode : la violence. Et que tous les sentiments qu'on éprouve soient tus sauf ceux justement de la colère, car il parait aux yeux de certains comme les plus efficaces.
Dans les deuils des familles Maghrébines Juives et Musulmanes, et ailleurs aussi, les larmes des unes et des uns sont accompagnées des larmes des autres qui viennent plus sûrement s'épauler les unes les autres et ne laissent qu'ensuite la place aux mots afin qu'ils fassent leur ouvrage de réparation.
Quant à Ruquier que je connais à peine plus que Moix, enfin lui, il me semble que même lorsqu'il est sérieux et grave, il est ironique et n'arrive à cacher un sourire narquois. Il est donc normal qu'un saltimbanque ne puisse présenter des excuses ressenties et reste toujours dans son attitude de distanciation.
Dans un domaine bien éloigné, je revois dans mon cœur ce merveilleux interview d'Hannah Arendt par Günter Gaus comme si c'était un objectif inatteignable. D'habitude les objectifs sont dans le futur, là ils sont du passé. -
Arnaud Romain
Première fois que je viens sur les fora d'@si suite à l'une de vos chroniques, André. J'en profite pour dire le plaisir que j'ai eu ces derniers mois à toutes les visionner.
J'y ai donc découvert la petite introduction de Ruquier concernant le bad buzz de la semaine précédente... et j'y ai entendu ceci : "Comment peut-on reprocher à Christine Angot sa sensibilité sur un tel sujet quand on sait ce qu'elle a subi elle-même !". Et tout à coup m'est revenu en mémoire un autre dédouanement proféré par Ruquier sur ce même plateau lorsque, il y a quelques mois, Moix avait traité un invité de salaud sous le prétexte qu'icelui avait évoqué les fessées recues dans son enfance des seventies en osant dire qu'il se trouvait qu'il n'en avait pas conservé de traumatisme. Salaud ! L'invité, c'était Patrick Sébastien : ici, minute 30 :
https://www.youtube.com/watch?v=iAsJqcZW234
Le dédouanement par procuration de Ruquier fut le même, avec les mêmes mots : "Moix a été battu dans son enfance voyez-vous, faut comprendre"... et faut donc encaisser de se faire insulter... et ça efface un comportement public violent. Tout est autorisé puisque pas plus Moix qu'Angot ne parviennent, sur certains thèmes qui font résonner en eux leurs traumatismes, à conserver leur sang froid.
Entendons-nous bien : si Moix comme Angot (qui ne se sont pas privés de le faire... et pourquoi pas), écrivains, se contentent de venir sur le plateau de François Bunel pour déverser leur impossibilité à surpasser ces blessures, blessures qui servent de terreau à leur oeuvre littéraire, pas de soucis... mais que, écorchés vifs sur quelque sujet qui les obsède encore, ils s'avèrent incapables, dans leur rôle de chroniqueur, de faire, dès qu'un invité évoque ledit sujet, 5 minutes de "part des choses" afin d'épargner à leur victime et à leur public l'étalage de leurs névroses, alors c'est un autre "écroulement" pour reprendre votre titre.
Imaginez un thérapeute quelconque qui se mettrait à insulter les patients dont l'histoire entrerait en résonance avec sa propre problématique ! Et cet ultima ratio de Ruquier laissant se dérouler l'échange violent sous le simple prétexte que ses chroniqueurs ont loupé leur psychanalyse me laisse vraiment pantois. Ils peuvent tout simplement, si leur jugement sur le travail politique ou artistique d'un invité est brouillé ou altéré par une forte résonance personnelle, préférer ne pas aller sur ce terrain... laisser couler... Mais non.
Nous avons tous, sans doute, notre lot de "casseroles" comme disait une amie, et les résiliances ne vont pas toutes de soi. Mais si nous nous sentons, sous ce prétexte, autorisés à flanquer des baffes dans la gueule à tout ce qui bouge sur le lieu de notre boulot (car c'est le cas ici : on parle de pros payés pour tenir une fonction précise) dès qu'un mot prononcé éveille en nous une souffrance enfantine, il y a comme un signe qu'il vaut mieux changer boulot. Que Ruquier soit en sympathie avec ses chroniqueurs, pourquoi pas... en dehors du plateau. Que son argument massue pour les autoriser à insulter ses invités soit qu'ils ont soufferts étant mômes me laisse pantois. A 50 ou 60 ans, (c'est leur âge) revenir encore et toujours à leur douleur d'enfance au point de ne pas être apte à engager une conversation adulte sur ce qui touche à ce sujet, une conversation accessible au cas général sans se voir polluée par l'intrusion tonitruante de leur nombril, c'est le signe évident qu'ils doivent travailler encore à l'acceptation et au dépassement de leurs traumas, tant il est vrai qu'on ne change ni de vie, ni de passé, ni de souvenirs... mais qu'on peut travailler à accepter d'avoir AUSSI été constitué par ce "passé-là", par ces "expériences-là". On ne se fait amputer ni de l'émotion, ni des sensations, ni des souvenirs...
Je leur souhaite de trouver de l'aide, de s'y atteler et de trouver un peu de paix, mais de préférence, pas en rentrant dans la gueule à tout ce qui remue sur le plateau de Ruquier. Quant à Ruquier lui-même... pffff... En dernière analyse, ce sont tous les trois des enfants. Non ? -
Fran?ois Chevret
Je regardais de temps à autre des petits morceaux de ONPC, après coup, jusqu'à découvrir, stupéfait, au moment des élections, comment Philippe Poutou s'était fait humilié par toute l'équipe de l'émission. Un mépris au grand jour. Et j'ai arrêté de regarder définitivement.
Donc un peu surpris de découvrir la chronique d'André Gunther apportant un nouveau commentaire (il y en a déjà eu des tonnes, difficile d'y échapper !). Qu'est qui fascine dans ONPC, au point de lui consacrer tant de place ? Etonnant de se sentir obliger de commenter une émission détestable. Car ce n'est pas ce qui manque, les émissions où l'humiliation est devenu la norme. Sauf que là, c'est Christine Angot, ce n'est pas Cyril Hanouna… et que faire un commentaire sur une auteure à succès, c'est peut-être récupérer une partie de la lumière qu'elle attire. -
ALICE De CIAN
bravo pour cette analyse que je ressentais au fond de moi sans pouvoir l'exprimer aussi bien que M. Gunthert et merci
pour moi le choix est fait alors que je me réjouissais très souvent pour les émissions de L. Ruquier ; c'est fini je ne les regarde plus et ne les écoute plus. -
LuisL
Le propos de Yann Moix me rappelle le sketch d'Albert Dupontel où le professeur reprend le devoir écrit d'une élève en lui disant : on ne dit pas "je m'ai fait violée" mais "je me suis fait violée"! -
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Robert·
Je m'interroge sur la procédure d'attribution des chroniques sur @si.
Celles de Daniel Schneidermann, Georges Marion ou Sherlock leur sont attribuées personnellement, comme anciennement celles d'Alain Korkos. Celles de Mathilde Larrère et André Gunthert le sont à "la rédaction". Elles sont donc visées par la rédaction.
Merci donc à elle de valider la parole d' André Gunthert dans des interventions, dont celle -là, qui sont en plein dans l'objectif du site et contribue(ro)*nt à en maintenir le niveau.
*j'espère. -
grattecul
Merci -
pedron
Superbe chronique, merci ! -
Jiemo
Analyse salutaire ! ...on a affaire à l'extrême centrisme , lieu où tous jugements se valent sans déduction possible d'une conclusion opérante ...le fameux "en même temps" et son frère le "c'est comme çà" .