-
Lionel Thomassin
Journaliste en retraite et ancien directeur de publication d'un petit hebdomadaire local, je ne vois dans le texte de Daniel Schneidermann rien qui puisse faire craindre une issue désagréable devant un tribunal. Le directeur de publication peut dormir sur ses deux oreilles. Qu'il puisse quand même se servir de l'argument de sa responsabilité juridique pour intervenir sur le fond d'un article, est révélatrice d'un grave dysfonctionnement déontologique.
Continuer à reprocher à DS de s'être basé sur une information tronquée est d'une inquiétante mauvaise foi. Il a reconnu une erreur sur twiter et s'en est expliqué. Mais pourquoi voulez-vous qu'il s'excuse dans votre média ? Au contraire, il y montre en quoi les trop nombreux petits bouts de phrases incendiaires de Fabien Roussel, même compensés par des déclarations rassurantes, ne sont pas à prendre à la légère. Le texte décrypte et alerte. Si ASI doit s'excuser pour ça, je me demande encore à quoi il peut servir.
Les asinautes ne s'y trompent pas, puisqu'en grande majorité ils trouvent cette chronique intéressante. Que vous mettiez sur le même plan les réactions extérieures, plus ou moins malveillantes, ne cesse de m'interroger sur votre notion de l'indépendance. Et si Arrêt sur Images donne une importance démesurée à ce qui peut se dire et s'écrire sur lui, il a, pour moi, perdu sa principale raison d'exister.
Utiliser par ailleurs les propres valeurs d'un homme pour le disqualifier sur une faute qui, selon moi, n'existe pas, relève de méthodes choquantes. Les règles sont faites pour établir un cadre, mais les observer de manière stricte, sans discernement, peut mener aux pires débordements. Trop souvent, au prétexte d'objectivité, on donne la même importance à des opinions divergentes qui n'ont pourtant pas la même valeur. Je préfère la notion d'honnêteté. Et je sais que je n'ai jusqu'à présent jamais eu l'occasion de douter de celle de Daniel Schneidermann.
Je fais partie des anciens abonnés (de la première heure même, il me semble). Ce que je vois ici des orientations que vous prenez me fait perdre toute la confiance que j'avais mise dans votre média. J'ai envisagé de rester tout de même abonné dans le souci de contribuer à la défense d'une certaine pluralité. Mais puisque vous avez donné beaucoup d'importance à ceux qui se sont désabonnés suite à la chronique du Matinaute, je tiens à contrebalancer en entamant dès à présent les démarches nécessaires pour me désabonner.
-
Jean-Michel 303
Bonjour,
Beaucoup de commentaires pensent à tort que c'est le point de vue de Daniel qui est "sanctionné".
Pourtant l'article du médiateur est clair à ce sujet.
Merci à toute l'équipe pour votre travail ! -
Caroline
C'est précisément pour des analyses comme celles de Daniel Schneiderman que je suis abonnée. Il a un recul qui éclaire et fait vraiment du bien, qu'il partage son intelligence participe à me fait grandir comme cityonne, veillez à ne pas devenir trop policés... -
Templerizière
Il y a beaucoup de choses qui me dérangent dans les débats.
De ce que je comprends la comparaison entre les trajectoires respectives de Jacques Doriot et Fabien Roussel, même si elle fait débat, n'est pas le sujet de ce médiateur, relevant de l'opinion personnelle de Daniel Schneidermann, qu'il est libre d'exprimer, qu'on soit d'accord ou non avec elle.
Le fait qu'il se soit basé sur une vidéo tronquée est-elle une erreur ? En ce qui me concerne, je pense que oui, en me plaçant de son point de vue, pour deux raisons. La première : cela donne un argument facile pour disqualifier tout le reste de son développement. La deuxième, le développement porte essentiellement sur les trajectoires respectives, des deux hommes et ne reposent pas sur des déclarations épisodiques. Le raisonnement aurait-il moins de consistance sans la vidéo? Je ne le crois pas le moins du monde. Pour faire court, la vidéo n'amène rien à la démonstration, au mieux elle la pollue, au pire, elle la disqualifie.
Par contre, la question posée en titre me laisse perplexe.
Pourquoi le fait de commettre une erreur implique-t-elle de devoir s'excuser ? N'est-il pas plus important de reconnaître l'erreur et de l'analyser? La cristallisation autour de la questions des excuses, me paraît malsaine. Je ne vois absolument pas ce qu'elle apporte.
Je trouvais intéressant le fonctionnement du Matinaute, le principe de la publication sans filtre a beaucoup d'implication qui lui donnent un intérêt particulier. Mais pour moi, il ne peut fonctionner qu'à deux conditions :
1) Que la rédaction (et les abonné·es) accepte le risque d'erreur, inhérent à l'exercice. Et à partir du moment où on accepte que cela fait partie des risques, l'exigence d'excuses en cas de gamelle ne me paraît pas compréhensible.
2) Que Daniel Schneiderman accepte qu'en retour, il puisse y voir un regard a posteriori plus acéré, et reconnaisse des erreurs le cas échéant (sans qu'il ne soit nécessaire d'en faire un plat et notamment des excuses)
A partir du moment où ces deux conditions ne sont pas remplies (ce qui semble malheureusement être le cas), la fin du Matinaute paraît logique. Mais c'est vraiment dommage.
-
littlececile
Je viens de lire la réponse du Monde Diplo à Loris Guémart, suite à son article à charge contre la direction du Monde Diplomatique.
https://www.monde-diplomatique.fr/communique/2023/04/reponse-a-arret-sur-images
Aïe, ça fait mal... Peut-être Monsieur Guémart n'est-il pas la meilleure personne pour être médiateur à ASI?... Surtout que ses partis pris semblent liés à ses opinions politiques : il n'aime pas la façon dont le Monde Diplo couvre l'Ukraine? Paf un article biaisé contre le Monde Diplo. Il n'aime pas que DS s'en prenne à Roussel? Paf un article ou le "médiateur" fait la leçon à DS d'une manière super condescendante.
Tout ça laisse vraiment un arrière goût bien amer et inquiétant...
-
Asinaute sans pseudo c8b6b
la polémique causée par notre fondateur: rien que le sous-titre de cette article est choquant.
J'espère que vous vous en morderez les doigts, avec tout ce que ASI doit à DS. c'est triste.
-
Asinaute sans pseudo dec36
Je soutiens à 100% Daniel Schneiderman et l'époque actuelle ne permet pas que nous laissions s'opérer insidieusement tous glissements à la Doriot. Le rôle du journaliste est aussi d'éclairer et de partager une analyse riche de recherches historiques. Provenant de ASI, L'article du médiateur est assez décevant.
-
Guillaume Vallot
Bonjour à tous.tes,
premier commentaire d'ASInaute forcené depuis mes presque 10 ans d'abonnement, intimement liés à mes premiers émois adolescents dominicaux de critique média sur la 5è : il faut croire qu'une forme d'urgence en moi se manifeste, devant le remous interne créé par cette situation "de crise" (guillemets de précaution... il me semble manifeste que c'est le cas. Et c'est tant mieux, devant l'irruption d'un tel moment de remise en question et d'intelligence collective) !
Avec le luxe du recul de quelques jours dans mon commentaire (et la lecture toute fraiche du dernier "Initiales DS"), j'ai l'impression (au-delà du simple cas Roussel-qui-énerve-toute-la-gauche-depuis-sa-candidature-présidentielle-et-ses-démarcations-inutiles) de voir pointer des grandes questions sur la possibilité réelle d'une déontologie journalistique "absolue et monastique", à une époque où informer correctement devient une lutte politique de tous les instants, stimulant l'offre "libre sans pub" en conséquence. Et impose donc des stratégies de positionnement, notamment quant à la clarification des prismes à travers lesquels peut passer une info.
J'espère que mon introduction est claire pour poser le décor des quelques réflexions / questions qui vont suivre :- plutôt que de retirer à DS un encart de subjectivité affirmée - souvent très riche, et je l'en remercie -, ne faudrait-il pas laisser un espace du type chronique / éditorial à toutes les plumes de la rédaction ? Pour équilibrer les débats, les positions objectivement dominantes dans une rédaction ? La perception des abonné.e.s s'en trouverait enrichie par plus de pluralité, en connaissant mieux les sensibilités de chaque intervenant régulier d'ASI, et renforcer les liens de confiance lors de la consultation des contenus plus traditionnellement journalistiques. Assumer les prismes, et bien nommer les catégories, pour ne flouer personne.
- assumer les colorations politiques de la rédaction, pour justement renforcer la déontologie vis-à-vis du lecteur, et pouvoir re-préciser si nécessaire qu'elles n'empêchent pas une application impitoyable des procédés journalistiques les plus sérieux. Là où les médias les moins scrupuleux de l'autre camp végètent dans un flou d'opinions "majoritaires" et de postures pour faire croire à leur crédibilité devant l'info et la démocratie (je trouve que l'exemple d'Edwy Plenel à Mediapart est particulièrement parlant, avec cette claire dissociation entre le fondateur-chroniqueur qui peut exprimer avec ses mots les plus engagés la "décrépitude du vieux monde empêchant l'émergence du nouveau" en s'appuyant sur le travail d'investigation des plus rigoureux du même média.). Et puis de toute façon... "La Gauche, c'est le camp de la critique avant toute chose". :-). Pour moi, ASI est un média de gauche, ça ne fait pas un pli. Notamment parce que les gens de droite invité.e.s ne veulent quasiment jamais y rendre des comptes (et c'est fort dommage, de ne pouvoir aller vers un contradictoire in situ).
- c'est entendu, ASI a besoin de garder ses abonné.e.s et d'en faire venir de nouveaux.elles pour continuer son travail. Pour autant, attention à garder le grain de sel originel de la critique média, qui ne peut être consensuelle, même dans la méthode. Il y aura toujours des polémiques externes et internes, et des remises en cause de la déontologie à affronter, quitte à questionner les idolâtries locales, notamment autour de DS, qui bénéficie - j'imagine malgré lui - d'un privilège d'autorité / ancienneté dans certains discours de ce forum... la ligne d'ASI ne peut permettre certaines compromissions avec l'air du temps, ni le conservatisme caricatural d'un respect mécanique aux ancien.ne.s. C'est ainsi, et rend évident la nécessité pour nous abonnés d'être en capacité de faire notre propre autocritique pour soutenir ce projet indispensable et honnête dans l'appréhension du réel.
Message d'encouragement à continuer envers et contre tout, au fond. La cause est juste, restons-en convaincu.e.s !
Merci à tous.tes pour ce qu'il se passe ici. Et désolé pour mes longueurs ! -
Yolo
Choses que j'ignorais à propos de Sophia Chikirou :
Militante socialiste durant dix ans, proche de Laurent Fabius, elle est exclue du PS en 2007 après avoir maintenu sa candidature aux législatives à Paris malgré l’opposition de Bertrand Delanoë. Elle se rapproche alors… de Nicolas Sarkozy, avant d’être séduite par Jean-Luc Mélenchon.
Une femme de conviction !
Pour le reste, son management toxique, sa probable mise en examen pour escroquerie aggravée, attendons l'émission "Complément d"enquête" (demain jeudi sur France 2). -
NALVONNE
Daniel Schneidermann a bien fait de ne pas s'excuser. Je tiens beaucoup à ce journalisme non formaté.
-
Covila
Je pense que ce n'est pas que la gauche qui s'extrême-droitise. "Aujourd'hui" les thèses du RN font le discours, colorent le paysage politique et envahissent les esprits. Même LFI est "infesté" par cette réactionnite qui fait le buzz. ce n'est pas très glorieux d'exister que par des coups d'éclats qui empêchent une vraie réflexion de fond. Il me semble que la gauche à mieux à proposer pour éclairer les citoyens (qui ne sont pas tous incultes et serviles à souhait).
Donc, oui, je suis d'accord avec le pont de vue de votre cofondateur. Fabien ROUSSEL est, sans doute, une des victimes d'une dérive générale. Et c'est bien que certains esprits "éclairés" jouent leur rôle face à ces phénomènes propres à la nature humaine.
Cela en dit long sur l'état de notre société, peut être. Il ne faut pas oublier aussi que ces querelles d'en haut ont des répercussions "en bas". Au niveau local aussi on peut observer ce genre de dérives et on n'a pas toujours les moyens de résister en s'appuyant sur des journaux indépendants . Des journaux qui n'inventent pas une certaine "réalité" mais qui s'appuie sur des faits pour nous donner à voir le monde tel qu'il est.
-
Thierry Chantrel
Après DS avait Ie droit de suivre la campagne des législatives de la F I, voici DS est il encore légitime à s’exprimer librement sur le média qu’il a créé et même ailleurs ?
Je caricature, mais cela ne me plaît pas du tout du tout. cela me donne le sentiment qu’ ASI prend un tournant inquiétant. j’adresse mon soutien plein et entier à DS. La somme de ces écrits et réalisations plaident pour lui. J’estime tout cela assez mesquin.
-
Mahen
Hmm... En tout cas, très mauvaise semaine pour la gauche (ce qui m'attriste et me contrarie au plus haut point), entre la salve d'articles anti-Chikirou, le complément d'enquête, l'échec de l'initiative des jeunes NUPES etc...
Au secours !
Bon, si LFI pouvait avancer dans la structuration du mouvement, pour faire moins peur, ça pourrait aider...
-
Compte supprimé à la demande de l'utilisateur
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
-
Clio77
Pour mémoire, car curieusement c'est passé aux oubliettes médiatiques: https://www.francetvinfo.fr/politique/fabien-roussel/soupcons-d-emploi-fictif-fabien-roussel-entendu-fin-aout-par-la-justice-en-audition-libre_5357146.html
-
Yolo
Image rare de la gauche en quête d'un consensus :
-
Bénard
Un grand merci à Daniel Schneidermann. Il a eu le mérite d'éclairer le populisme dangereux de Roussel et son rôle d'idiot utile pour Macron.
-
Alain V
Errare humanum est sed perserverare diabolicum.
L'article est clair, c'est une opinion personnelle de Daniel Schneidermann que l'ensemble de la rédaction n'approuve pas. Dommage que cela ait été récupérer par la partie sectaire de la FI et ses trolls.
Passons à autre chose. -
Bartabac
Non !
Roussel fait le boulot pour Macron , de manière a éviter que la gauche soit au deuxième tour . Doriot c'était une girouette qui a été trop loin pour revenir ? Alors oui , Roussel est Doriot !
-
Poisson rouge
Roussel à lancé ce wk un appel avec Delga pour une gauche alternative dit il sur BFM.
Tout en affirmant qu'il est toujours dans la NUPES !!!!
Même Appolline de Malherbe en reste ba..ba.c'est dire. Elle dit " mais du coup, ils (FI) ils ont raison"