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  • Faab 29 août 2014 à 00:59
    Pour ma part, je m'interroge...

    A priori, une bonne partie de l'électorat français est embourgeoisé, héritière des 30 glorieuses, avec son épargne, ses petites actions, n'a pas envie de guerre contre un système financier où il a sa place et vote tout naturellement pour Hollande, non pas dans une optique "gauchisante" mais de centre (gauche ou droit).
    DSK, Bayrou, Hollande, traduisent peut-être tout simplement la réalité sociologique de l'électorat français et l'impopularité de Hollande selon les sondages exprimerait alors l'incohérence de ce même électorat qui n'a pas compris qu'il entérinait une société libérale avec un Etat économiquement faible : depuis 35 ans l'Etat a vendu sa force productive, il n'est plus qu'un administrateur d'infrastructures pour le "Marché", son rôle se limite à entretenir des conditions de développement et à attendre que le citoyen/entrepreneur/consommateur fasse la divine croissance.

    Je ne sais pas trop ce que les gens attendent de l'Etat en terme économique mais soit on tente de remettre en place un Etat fort qui s'autorise un interventionnisme musclé avec les avantages et risques liés*, soit on se met dans un état d'esprit libéral, y compris de gauche libérale, et c'est aux initiatives d'"en bas" qu'il revient de changer les choses. Et il me semble que l'état d'esprit de notre société est foncièrement "libéral", allergique au dirigisme centralisé, renvoyant moquerie et défiance à la face de "ses" dirigeants.
    Qui a vraiment du respect pour les fonctions et les hiérarchies, aujourd'hui ?

    D'ailleurs, pour incarner les choses : D. Schneidermann passant du statut de journaliste du public à celui d'entrepreneur du web, jouant le jeu de la concurrence, devant se poser des questions de gestion, de marché, de cash flow etc. n'exprime-t-il pas la réalité économique française ? Ou bien Judith Bernard, quand elle dénonçait dans une émission les lourdeurs et passe-droit du théâtre public, ou quand avec ses collègues elle a créé Hors-Série : émiettement du collectif, nomadisme des travailleurs, critique de l'administration officielle, une gauche "libérale/libertaire" loin du dirigisme étatique.

    Pour tout dire, je crois que la France de gauche n'est vraiment pas au clair avec ses représentations politiques : la France centralisée, une et indivisible sous la bannière du "Roi", ça marche bien pour la droite mais dès lors que la gauche a abandonné les options staliniennes, son discours sur le collectif social distinct de la direction étatique aurait dû s'assumer plutôt que jouer le jeu des gauches "gouvernementales", de prétendre d'un côté à un dirigisme et le défaire de l'autre pour "Changer la vie".
    Pour une économie de gauche non-centralisée, il aurait fallu une politique forte en faveur des formes d'appropriation de l'appareil productif par les travailleurs (Scop et autres), au lieu de quoi on a fait un compromis malsain : soutien aux grands groupes comme instruments quasi-étatiques de direction de l'économie mais privatisation.
    Si on attend d'être sauvé par "en haut", alors il faut soutenir Total, LVMH, Carrefour, Renault, Vivendi etc. On peut alors dans le même temps conspuer idéologiquement le grand capital, dire que l'ennemi c'est la finance, et jouer les VRP en leur faveur puisque c'est le groupe suffisamment concentré, quasi-étatique, avec lequel un ministre peut s'entendre pour croire à (simuler ?) des capacités d'intervention. Et sinon, il faut oser faire les choses d'"en bas" sans attendre une direction étatique, structurer une économie sociale suffisamment forte pour qu'un ministre de l'économie puisse se dire qu'il a un autre interlocuteur crédible que les multinationales bien "françaises".

    En fait, je n'oserais par avance dénoncer l'option Macron ne sachant trop ce que ça donnera concrètement.
    Il y a quelques années, je gérais une petite structure du genre start-up, et n'en déplaise à mes orientations gauchistes, la réduction Fillon et les simplifications administratives lancées sous Sarkozy ont été utiles, mais dans le même temps j'ai vu les manœuvres d'un grand groupe utilisant une structure publique pour se placer à la tête d'un Pôle de Compétitivité (allez, j'dénonce sans preuve, j'vais avoir des problèmes... : Total utilisant l'Institut Français du Pétrole pour contrôler le Pôle Avenia, originellement moins centré sur les géosciences).
    Anne-Sophie parle du comédien Montebourg, et c'est sans doute de la comédie que de prétendre à un dirigisme économique dans l'état actuel des choses mais l'emprise des grands groupes est aussi lié à cet esprit dirigiste. Total peut se permettre beaucoup de chose parce que c'est un groupe stratégique en France.
    Alors, maintenant que le comédien est parti, est-ce que Hollande et Valls seront centrés sur le service des "gros" ou sur celui des "petits" ?
    On peut avoir une économie libre mais de gauche, non-dirigée au niveau central mais orientée vers le capital proche du travailleur ou lui appartenant, et n'en déplaise à la germanophobie ambiante, on peut se la jouer à l'Allemande et favoriser le réseau des PME-PMI, travailler au niveau de sa syndicalisation, en faire un vrai instrument de politique d'Etat.

    *
    "Et comment vous appelez un pays qui a comme président un militaire avec les pleins pouvoirs, une police secrète, une seule chaîne de télévision et dont toute l'information est contrôlée par l'Etat ?
    - J'appelle ça la France, mademoiselle. Et pas n'importe laquelle, la France du Général De Gaulle !"

  • Djac Baweur 28 août 2014 à 08:04
    Youpiiii ! Le retour au XIXe siècle est amorcé....
    "Une idée qu'il juge cependant « difficile à expliquer et à porter, spécialement quand on est de gauche »". Sans déconner ?

    (Pierre Gattaz sur France Culture : il faut une simplification extrême du code du travail)

  • Yvain LAURENT-GALLOIS 28 août 2014 à 00:14
    Je partage le côté humour noir de l'article, mais pas l'interprétation drôle/rassurante :

    "on y voit mieux", peut-être bien, mais au final, on va encore plus dans le fossé, donc moi ça ne me fait pas tellement rire "qu'on y voit mieux".

    Perso, je ne demandais nullement un tel "éclaircissement" car je savais trop que ça allait faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre, alors qu'on l'avait au départ dans un certain équilibre (certes boiteux).

    En conclusion, on ne peut que considérer que tous ceux qui ont tiré dès le départ à boulet rouge sur le gouvernement on joué le jeu de la droite, sans le vouloir, de façon maladroite, certes, mais ils l'ont fait.
    Car ce qui nous pends au nez, c'est la "droite" qui revient en 2017, la gauche faisant mine de retrouver ses valeurs, et puis ... rien, comme d'hab ! ça fait maintenant des dizaines d'années que ça se passe comme ça, donc je le vois arriver gros comme un éléphant du PS.

    Soit les médias dominants continuent à accorder de la crédibilité à cette "droite" et cette "gauche", et alors on continuera à s'enfoncer, soit en croisant les doigts (j'y crois pas trop) une autre force ~politique (structurée comme un parti ou non) émergera ;
    le problème étant qu'elle ne pourrait émerger que si petit à petit suffisamment de gens (connus et inconnus) sont assez ouverts pour tolérer des opinions différentes mais sensiblement proches, et donc que ces gens se regroupent, pour le coup avec des objectifs simples et clairs, où tout le monde y verrait clair !

    Je ne sais même pas si je connais de telles personnes, c'est dire !
    Beaucoup d'égoïsme, peu de sobriété, peu d'humilité, peu de sages, peu de philosophes.
    Je vois surtout des gens qui croient détenir ou avoir découvert LA vérité, et qui n'envisagent que de persuader autrui de leur vérité.
    Ou des gens qui n'en n'ont rien à foutre de rien, qui pensent justement qu'à leur pomme, qu'à bosser et/ou qu'à se divertir.
    Je fais mon possible pour essayer que les gens le soient au moins un peu moins, mais la route est longue et la pente est forte (ah, Raffarin ...).

    Je crois que les gens aiment l'idée du "changement" mais n'aiment profondément pas le véritable changement.

    Désolé mais pour la France, là, je ne vois pas d'issue dans l'immédiat, ni à court terme, ni à moyen terme, hormis une prise de conscience progressive.
    Sur-ce, à la prochaine.

  • Ervé 27 août 2014 à 21:17
    Tirée de Libé.fr, la photo de l'adoubement.

  • yt75 27 août 2014 à 19:58
    Dans les années soixante dix on était encore capable d’utiliser le terme choc pétrolier. Actuellement on est au dessus du deuxième choc en $ constant, et autour du « pic » mondial de production (maximum de débit, de flux d’extraction). Mais c’est circulez il n’y a rien à voir. Stade Alzheimique tweetero facebookien de la « civilisation » industrielle ou quelque chose comme ça, sans doute.

    Et il serait urgent à notre époque, de sortir de la légende ou “chère image” :
    “premier choc pétrolier = Yom Kippour/embargo Arabe = histoire géopolitique = rien à voir avec les contraintes géologiques”
    Alors que le premier choc était surtout la conséquence directe du pic (maximum de débit d’extraction) des US ayant eu lieu en **1970**(fin de l’année).
    Voir résumé en fin de post par exemple :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/05/06/bataille-et-lenergie/
    (et « face cachée du pétrole » partie 2 à partir 18mn en particulier)

  • emilie bouyer 27 août 2014 à 19:02
    Qualifiant ici même les ministres, on peut trouver une pute, un grand dépendeur d'andouilles, un domestique...les jeux sont ouverts...Qui dit mieux ? Pour le président, la liste est trop longue.
    Peut-on , sans se faire incendier, trouver ça excessif ou incorrect ou les deux à la fois, même si , ce matin, on a traité le chef de menteur ?

  • Compte supprimé à la demande de l'utilisateur 27 août 2014 à 18:33

    Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

  • Lafargue 27 août 2014 à 17:33
    Je viens d'écouter un extrait du [s]disc[/s] récital du premier ministre sur RFI...

    C'est donc ça le progrès social, des patrons qui applaudissent un domestique?

  • emilie bouyer 27 août 2014 à 17:04
    donc, il faut une sixième république sans président omnipotent élu au suffrage universel.

  • Pierre38330 27 août 2014 à 15:28
    "Président normal", il avait dit.
    Président normal, il est. Un fois qu'il a obtenu les commandes de la Nitendo ou de la PS2, il fait joujou. Et les avatars de premier sinistre,(pas de faute de frappe) de banquiers à peine sortis du berceau et autres faire-valoir au beau langage n'y changeront pas grand-chose. Elu pour cinq ans, le monarque est un monarque. Il peut changer de maîtresse, de politique, de gouvernement, de pédalo, c'est lui le chef.

    La cinquième république était taillée aux mesures du grand Charles, grand capitaine de pédalo s'il en fut. Mais lui aussi se croyait sans doute à l'abri de la mort, fatale erreur.
    Un presque demi siècle s'est écoulé depuis. Comme dirait Desproges, "observons le résultat".

  • IT 27 août 2014 à 14:26
    Le tombage de masque m'étonne. Est-ce facilité par le départ de Mélenchon, un peu comme le libéralisme économique par la chute de l'alternative soviétique, ou est-ce que je donne trop d'importance au bonhomme - à son rôle de porteur de parti, ou à son parti lui-même ?

    C'est juste ce synchronisme, cette espèce d'accélération, qui m'intrigue...

  • olivier vasseur 27 août 2014 à 13:41
    comme disait l'autre :
    "j'ai enfin donné un nom à ma douleur, c'est Macron"

  • Arsinée 27 août 2014 à 13:26
    Que pouvons nous faire ? Sinon gerber oui gerber !

  • Damien 27 août 2014 à 13:15
    Oui enfin. Du Hollandisme révolutionnaire !

  • Julot Iglésias 27 août 2014 à 12:52
    Moi, j'ai bien aimé la formule : "...ce qui fait du marché de la nutrition infantile un fantastique réservoir de croissance...".

  • Compte supprimé à la demande de l'utilisateur 27 août 2014 à 12:31

    Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

  • Arsinée 27 août 2014 à 12:16
    Tout de même cette Najet Vallaud Belkacem, sa boulimie ministerielle ! Pour quelqu'un qui lutte contre la prostitution !

  • claude 27 août 2014 à 12:07
    Je n'aimais pas Sarkozy mais, avec le recul, je le préfère à Hollande, incroyable. Je pense qu'il y a plus d'humain dans le premier que dans le second.
    Il n'y a plus que la rue pour répondre à cette trahison dramatique. Il faut les chasser, on va voir si les syndicats et les responsables de gauche (pour de vrai) ont des c.......s pour s'opposer à cette régression.

  • emilie bouyer 27 août 2014 à 11:52
    Merci Daniel. Ce texte c'est du nanan, un pansement sur une colère légitime...Jamais on ne s'était foutu de ma gueule aussi froidement. Ah oui, quelle idiote de l'avoir cru quand il prétendait que son ennemi, c'était la finance...Le texte du Bourget était d'Aquilino Morel, évacué depuis longtemps lui aussi.
    En fait il ne faut RIEN croire de ce que ce président peut dire. Je détestais Sarko. J'ai voté pour un socialiste. Avec Valls aujourd'hui, si on a toujours le cœur et la tête à gauche, on est cocu et malheureux.

  • Jim Bé 27 août 2014 à 11:41
    Eh beh !

    Alors, un avocat ministre des finances, presque personne dans le milieu médiatico politique ne moufte ; mais alors, un banquier à l'économie dans un gouvernement de gauche (enfin, pour le reste du monde - ici, c'est de droite, forcément de droite), tous les médias n'ont plus que "ex banquier d'affaires " à la bouche.

    Il est vrai que quand on a entendu sur un plateau un Filoche, qui se dit "économiste" et qui explique avec le plus grand sérieux qu'il ne sert à rien de diminuer les déficits, puisque, quand ils baissent, la dette continue d'augmenter, et que personne n'éclate de rire ni ne moufte, on se dit qu'il y a encore un sacré boulot à faire en France. Et ça Merkel n'a rien à y voir !


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