Val ? Peyrefitte, plus Guillon

Daniel Schneidermann - - Le matinaute - 142 commentaires

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Le match, enfin ? Le vrai ? Après six mois d'embuscade

, six mois de "drôle de prise de pouvoir", Philippe Val, nouveau directeur de France Inter par la grâce de Carla Bruni-Sarkozy, aurait donc décidé de sortir de son bureau, et de prendre la station en tenaille, entre copinage et nettoyage.

Voyez, il ne fait rien, nous disait-on depuis sa nomination. Vous avez eu bien tort de vous alarmer ! Le matou efflanqué a rentré ses griffes. Mais on dirait que les rentrées donnent tous les courages. Lundi dernier, invitation dans la tranche matinale de son co-auteur, le producteur de télévision Daniel Leconte, pour évoquer Albert Camus. Et, la semaine dernière à en croire Le Monde, début de sombres manigances pour évincer la directrice de l'information Hélène Jouan, et la remplacer par un journaliste recruté à Marianne, Renaud Dély. Le tout assorti d'une phrase explosive, sur "cette radio qui coûte cher à l'actionnaire, qui n'est pourtant pas très bien traité".

 


Tout ceci pourrait faire penser aux années 60 et à l'ère Peyrefitte, comme le rappelle le Syndicat National des Journalistes de France Inter. A un détail près : Stéphane Guillon. L'humoriste, premier sur la liste noire présumée, semble avoir décidé de mourir en pleine lumière,

pictochapeau de paille sur la tête (signe qu'il a parfaitement intégré le rôle du Web dans la diffusion de ses chroniques).

Le moindre dérapage verbal du directeur fera donc l'objet d'une chronique en temps réel. Un match de ce genre est sans précédent connu, et son issue imprévisible, comme tout match qui se respecte. Val, c'est Peyrefitte, estimais-je en substance, lors de sa nomination. C'est incomplet. Le sarkozysme à France Inter, c'est Peyrefitte, plus Stéphane Guillon.

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