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Lea Andersteen
En même temps, c'est vite oublier que l'armée est composée de citoyens du pays. Et donc, que les soldats peuvent être en accord avec le reste de la population. Il ne faut pas oublier qu'un président peut être élu en accord avec la législation du pays, c'est à dire un gouvernement représentatif et le peuple refuser d'accepter que ce président puisse ne pas respecter la parole donnée.
Les Francais sont des moutons et acceptent qu'Hollande fasse le contraire de ce qu'il avait promis (lutter contre la Finance, Interdire les licenciements boursiers...) sans protester. Il se pourrait bien que la bas, les soldats ont, comme les citoyens, refusé cela.
La légimimité de l'élection, de toute façon, quand on y réfléchis réellement n'est absoluement pas fondée: on ne choisi que parmis les quelques candidats proposés et médiatisés... Et comme disait si bien Rousseau, la souveraineté ne se délègue pas. Car au final, c'est bien cela que cette révolution remet en question: la légitimité des représentants élus. -
Sterling Archer
Chronique assez juste, même si comme toujours, DS exagère à loisir la légèreté de certains de ses confrères. L'ambiguïté de ce coup d'état a été pointée très vite. Et franchement Daniel, vous l'auriez décrite comment la joie des manifestants si vous aviez été là-bas ? "Pendant que Morsi est honteusement assigné à résidence (et les droits de l'homme alors ?), des millions d'individus naïfs défilent dans la rue, exprimant une joie (trop) bruyante et totalement déconnectée de la réalité, qui va pourtant bien vite leur retomber sur la gueule. Ces gens-là n'apprendront-ils jamais ?!?"
Le plus agaçant dans les commentaires qui fleurissent depuis une semaine ou deux, c'était plutôt cette unanimité suspecte à se repaître de l'échec-incompétence-nullité des Frères musulmans sans trop s'attarder sur leurs moeurs économiques. Comme le dit Djac plus haut, il faudrait arrêter de lire la situation de ces pays à travers le seul prisme religieux; bien comprendre par exemple que l'islam politique pratiqué par les Frères Musulmans (égyptiens notamment) et leurs épigones est le plus souvent d'inspiration ultra-libérale d'un point de vue économique (Un article du Diplo parlait de capitalisme extrême, mais il n'est plus en accès libre), aspect généralement tu par les anti-impérialistes islamophiles (je sais, je radote), aussi bien que par les islamo-craintifs de tout bord. -
Jake Gortner
Il n'y a pas eu de coup d'Etat en Egypte, c'est la première chose à comprendre. L'Armée a toujours gardé le pouvoir, elle ne peut pas faire de "coup" contre elle-même. Elle s'était choisi un pantin, Morsi, lui et les Frères musumans n'ont pas réussi à détendre la situation, ils sont congédiés...
Et êtes-vous si sûr que Morsi fut élu "légitimement" en juin 2012 ? C'est incroyablement naïf de croire ça, tout de même...
Ce qui me frappe c'est donc que autant dans Le Monde que chez @si personne ne tente de comprendre quelle est la réalité du pouvoir dans ce pays. -
Talasrum
y a-t-il des bons et des méchants M.Shneidermann ? Certes, le traitement médiatique est à sens unique, commetrès souvent ces derniers temps.
Cependant, quand la foule dans la rue s'allie avec l'armée et la police, ça s'appelle une révolution.
Si vous prenez 1789, le roi légitimement en place a été contraint par la foule associée à l'armée à accepter une assemblée nationale illégitime (l'élection avait porté sur les états généraux) puis une constituante tout aussi illégitime !
Difficile pour le journaliste de commenter sans recul !
Il est d'ailleurs rigolo de voir les mêmes journalistes pleurnicher que le printemps arabe débouchait sur des régimes islamistes, se pâmer devant le peuple égyptien en révolution.
Les viols ? C'est la conséquence de la vacance de pouvoir, d'ordre et d'autorité... Ce ne sont pas des viols collectifs, mais bien des phénomènes marginaux, produits d'individus isolés. Ce qui se passe ailleurs que place Tahrir ? Quand vous étudiez la révolution française plus de 200 ans après, 90% du temps, les références vont (quand on parle politique) à ce qui se passait à Paris...
Relisez le conflit égyptien à l'aune de la révolution française... & les égyptiens ont encore un peu de temps pour parvenir à faire mieux qu'en France et plus vite ! -
TTO
Sur l'attitude de la presse, d'accord. Pour le reste...non.
Votre article, intéressant, repose malheureusement sur une confusion. L'identification de la démocratie avec les élections et en particulier les éléctions présidentielles. La possibilité de révoquer un dirigeant qui, comme Morsi et aussi comme Hollande, se croit autorisé par son élection à faire tout ce qui lui chante devient indispensable à inscrire dans la constitution. Sinon le seul moyen restant reste celui employé par les égyptiens. Décrire comme un coup d'état ce qui s'est passé hier est tout aussi simpliste que le décrire comme une révolution. Ce qui est sûr c'est qu'une grande partie des citoyens s'est révoltée contre le régime imposé par Morsi et que l'armée face au chaos a pris ses responsabilités dans un pays où elle joue, malheureusement, un rôle politique essentiel. Attendons la suite. Dommage que les citoyens allemands n'aient pas eu le même courage face à Hitler... -
Robert·
Au revoir et Morsi ! ( p.c.c La Presse de Tunisie) -
Cultive ton jardin
À réécouter sur France Inter, ce matin à 7h50, le blogueur Aalam Al Wassaf (Cri d'Égypte) qui refuse de jubiler en rond malgré les invitations répétitives de la journaliste. Il a passé la soirée au milieu de la foule, mais pour porter son attention et apporter du secours aux femmes violées, dénudées, malmenées par certains manifestants particulièrement (et virilement) joyeux. Il a aussi son idée sur ce qu'on peut ou pas attendre de l'armée. Bref, il nous empêche, nous aussi, de jubiler en rond. Gâcheur! -
JIEM 92
Bonjour
Les choses bougent.
Je pense que beaucoup se reconnaitront dans cette lettre au président (avec un petit p).
Comme le dit l'un des posts précèdent, et si l'armée intervenait en France, qu'en diraient nos médiacrates. -
Rocheclaire
Il me semble me souvenir tout de même que si l'élection avait été libre, la constitution qui a suivi c'est un peu faite à l'arrache et pas forcément démocratiquement... si mes souvenirs sont exactent... Pour le reste je partage totalement ce point de vue ! -
bysonne
Excellent 9h15 ! -
Ralpot
Et si l'armée avait pris le parti de la "Manif pour tous".
Hollande déposé par un "heureux concours" de manifestants et de généraux, la presse française aurait-elle applaudi ?
Question métaphysique... -
Malagom
La révolution des oeillets a aussi déboulonné des dirigeants "élus" !
Comme quoi, ce n'est pas qu'ILS soient élus ou pas.
Et j'y pense, ILS sont TOUS élus !!! -
JIEM 92
Bonjour
Ce n'est pas une révolution mais une contre-révolution.
Toute révolution engendre une contre-révolution où la bourgeoisie reprend la main. Ce fut le cas pour notre Révolution française.
Le peuple dont il est parlé plus haut est certes contre les frères musulmans mais chacun pour ses raisons. ainsi j'ai entendu ce matin une ancienne électrice de Morsi lui reprocher qu'il n'était pas allé assez loin dans les réformes islamistes qu'il avait promis…
L'armée (et sans doute les pro-Moubarack) ont récupéré le mouvement hétéroclite à leurs propres fins, histoire de se venger de la première révolution. -
Yanne
Cette situation, ça me rappelle gravement l'Algérie en 1991, les premières élections démocratiques algériennes, où le FIS Front Islamique du Salut, gagne les élections, et où se déclenche un coup d'état militaire, soutenu par les occidentaux. Résultat : une des pires guerres civiles de ces dernières décennies, 50 000 morts.
Je ne sais pas comment tout cela va se terminer, et je souhaite pour les Egyptiens que ça se régularise dans de bonnes conditions, le meilleur comme le pire peuvent toujours advenir. Mais c'est vrai que cette béatitude de nos médias, c'est assez glaçant.
Morsi avait quand même été élu dans le cadre d'un processus démocratique réel. Il y a un temps pour tout. Il était en train d'échouer, certes, entre autres parce que la religion et la politique sont antinomiques.
Un des principes des démocraties, c'est qu'on peut râler contre ses dirigeants, mais si ça aboutit à ce genre d'instabilité, pour le redressement économique, c'est mal parti. Et il faut un état fort, pas à la merci des sautes d'humeur de sa population, mais dans un processus réellement démocratique, pour que les investissements soient réalisés et que le peuple ne souffre pas économiquement. Un Etat qui finance le développement économique, à la Nasser, mais qui tienne compte socialement des Egyptiens. Par exemple, le barrage d'Assouan, ça a permis par l'irrigation de grandes propriétés en amont, de nourrir trois fois plus d'Egyptiens, mais ça a affamé tous les paysans en aval qui ne bénéficiaient plus des crues bienfaisantes du Nil, d'où le développement de l'Islamisme radical.
L'armée redresserait le pays ? Je ne sais pas. -
emilie bouyer
C'est vrai que la pièce a deux faces. Côté pile un pouvoir religieux se casse la gueule.Bien fait,vive la laïcité... Côté face,l'armée vire un président élu démocratiquement ,même s'il est trop religieux.risque de dictature assuré.
Pourtant je fais penché la balance du côté de la liberté de croire ou non et je me réjouis. -
PascaleB35
Signalons tout de même l'interview d'Aalam Al Wassef par Hélène Jouan, ce matin sur France Inter à 7h50. L'auteur du blog Cris d'Egypte a nettement douché l'enthousiasme en expliquant qu'il était présent sur la place Tahrir, en tant que membre d'un groupe engagé dans la lutte contre les viols et autres agressions sexuelles envers les femmes ; il a évoqué, sauf erreur de ma part, plusieurs dizaines d'agressions de ce type au cours de la nuit. Et a vigoureusement dénoncé le rôle de l'armée, selon lui seule détentrice réelle du pouvoir depuis la chute de Moubarak. -
Titin
C'est vrai que c'est assez inquiétant de voir les media applaudir à un coup d'état contre un gouvernement élu... -
Djac Baweur
Pour y comprendre quelque chose, la première étape serait sans doute de cesser de lire la situation de ces pays à travers du seul prisme de l'islamisme. La position française se résume binairement à : on est atterré quand des islamistes s'approchent du pouvoir (c'est l'"hiver"), on s'en réjouit quand ils s'en éloignent (c'est la joie et la liberté youpi), et… c'est tout. À tel point que si un nouveau Moubarak prenait le pouvoir, on en serait finalement bien satisfait et on pourrait se désintéresser de l'Egypte. -
med.med
Absolument pas d'accord avec cette chronique...
Mr Schneidermann, c'est pas l'armée qui a destituée Morsi, mais le peuple !! Ce sont les dizaines de millions d'égypiens qui sont descendus, jour après jour dans la rue, et parfois au peril de leur vie. Jamais l'armée n'aurait bougé sans ce peuple dans la rue...
Ce peuple que vous ignorez totalement dans votre chronique avec une mauvaise foi déconcertante... -
charlie.lapared
C'est vrai que la réalité est beaucoup plus grisonnante ;o((... J'ai en effet vu un article sur une femme malmenée par une centaine de salopards pour être violée... En revanche, pas entendu parler de morts de la nuit...
Je me disais ce matin que s'esbaudir sur une 2e révolution/coup d'état où l'armée a été appelée par le peuple était plutôt curieux...
"Morsi a montré que les Frères Musulmans n'étaient pas de bons gestionnaires... Il n'a pas tenu ses promesses" ai-je + ou - entendu ce matin et hier soir tard sur mes écrans...
Au fait, chez nous non plus, nos élus ne sont pas de bons gestionnaires. Alors, qu'est-ce qu'on attend pour les virer (mais sans l'aide de l'armée please) ?