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Youri Llygotme
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Clement
"Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils sont seuls à rire."
Daniel, vous êtes seul à ne pas rire. Merci de ne pas en dégouter les autres !
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silbad
Je constate un truc : les commentaires sont nettement plus intéressants et instructifs que l'article.
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L.B
"Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils sont seuls à rire." - C'est un point de vue. Personnellement j'ai beaucoup ri !
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hanlig
Tout le monde de s'extasier devant 68, avec son cortège de voitures renversées, brulées, ses pavés volants, les phrases situationnistes, et...50 ans plus tard, ce qui y ressemble le plus est conspué, notamment par DS...
C'ETAIT TRES DROLE, PAS RATE DU TOUT (et je n'ai rien fait si ce n'est me faire gazer)
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Yanne
Je pense qu'il faut un peu sérier les problèmes.
Les black Blok, c'est une technique de guérilla urbaine qui est opérée en Europe.
Les gens qui le pratiquent, ce sont différents groupes anciens ou nouveaux, qui ont l'habitude de la violence, mais une violence bien ciblée et gérée.
D'abord, il y a en Europe du Nord, principalement en Allemagne (Berlin et Hambourg), mais également à Barcelone depuis la mort de Franco, tout un ensemble de squats où vivent des communautés libres mais extrêmement bien structurées. Les squats de Paris abritent également ce qu'on appelle les totos, les autonomes. Comme partout en Europe. Leur stratégie est évidemment de se maintenir. Ces communautés se sont crées dans les années 60.
C'est un monde extrêmement divers, lâche et qui communique étroitement entre eux. Ils se connaissent de Berlin à Barcelone, à Paris, à Amsterdam, et ils sont unis. Leur lien est tellement particulier qu'ils ne pourront jamais déborder durablement et en grande partie dans le mainstream que nous connaissons tous. Parce qu'ils sont à la fois anarchistes et suffisamment autonomes pour s'organiser spontanément quand le besoin se fait sentir.
Et la sensibilité d'ultra gauche, c'est eux. Plus des groupes que j'appellerais babas, qui savent faire de la résistance passive, tandis que d'autres, des hommes jeunes, qui sont tout-à-fait capables d'utiliser la violence s'il y a besoin. ils vivent dans un grand dénuement dans les squats, détestent le système capitaliste, et ça ne les gène pas spécialement de passer des heures en garde à vue, ou quelques semaines ou quelques mois en prison, même s'ils cherchent à l'éviter. Ils restent anonymes dans les villes., tandis que les babas occupent plutôt les campagnes.
Ces groupes sont stratégiquement en symbiose, on l'a vu à NDDL. Lorsque les CRS ont attaqué la ZAD, les babas ont tenu le temps que les Black Blok arrivent puis portent la guerre au cœur même du capitalisme, en l’occurrence, ce cœur étant divers et très fragile, au centre de Nantes. Et les autorités ont été obligées de négocier. Les Black Blok permettent à l'ultra gauche de se maintenir.
Nous vivons dans une société hypocrite où la répression est très importante, mais où la violence politique visible est bannie, et donc jamais un CRS ou un policier ne doit blesser grièvement ni tuer un civil, sans qu'une partie de l'opinion se retourne et ne s'inquiète de la nature même d'un régime qui autoriserait cela. Les limites entre la gauche, l'extrême-gauche et l'ultra-gauche, sont poreuses, Et n'importe qui peut aller de l'un à l'autre. Le pire pour le régime serait qu'une partie de la gauche ne glisse vers plus à gauche. Le FI bashing est fait pour cela, par exemple.
Récemment, sont nés en France les Milli, Mouvement Inter Luttes Indépendant, et les ACAB (All Cops are Bastards, ou All Capitalistes are Bastards), un mouvement lycéen et étudiant, dont l'action se fait visible depuis les manifs de la loi El Khomri. Il se développe, mais est surtout composé de branleurs. Mais un noyau dur est composé de casseurs. Les mecs adorent se battre contre les CRS, ces espèces de combats à blanc, qui peuvent très mal finir. Et les nanas observent et les poussent. On est plus dans des tribus culturelles urbaines qui accessoirement cognent. Mais comme les jeunes sont de plus en plus nombreux à être largués, et que les MILI ont une excellente visibilité, parce que jusqu'ici ils ont arrangé les autorités qui s'en servent comme repoussoir, leur groupe se développe et grandit aussi en technique de guérilla urbaine.
Et je pense que les manifs du premier mai ont fait voir que les autorités ont vu leur créature leur échapper. Je me demande d'ailleurs s'il n'y a pas eu une jonction entre les BB et les Mili, mais comme je n'étais pas à cette manif, je ne peux pas être sûre.
Plus généralement, de toutes façons, si le pouvoir continue à se montrer intransigeant par rapport aux syndicats, ça va forcément dégénérer. Et les MILI comme les BB sont des catalyseurs des problèmes, ils se placent dans les interstices d'évènements problématiques et cherchent à faire exploser politiquement la société. Ils peuvent y réussir dans une société déboussolée et fragile. Je ne pense pas que la société française soit à ce point.
Mais que les BB et les MILI puissent avoir un impact, bon ou mauvais, sur la contestation, c'est indéniable.
Et les BBMili sont les bras violents de la gauche. Avec le libéralisme arrivé au pouvoir en France et ailleurs, les clivages changent, et l'extrême-gauche et la gauche, anciens frères ennemis, ou plutôt sœurs, s’allient de fait.
Et je ne suis pas sûre que les syndicats soient si mécontents que cela de cette situation...
Ils n'ont pas le choix de toutes façons.
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Jun H?
c'est qui est beau, c'est qu'elles et eux arrivent à en rire, elles et eux que notre culture condamne à mort : pas d'accès au travail sinon la tête courbée, pas d'accès à la culture, aux soins, à l'éducation, de l'eau, de l'air, de la nourriture, rares et empoisonnés... La génération qui arrive à le sentiment que, de toute façon, elle n'a plus rien à perdre...
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pedron
Détrompez-vous, moi j'ai bien ri aussi et je salue leur action (et nous sommes bien plus nombreux que les 1200 dans ce cas-là, il suffisait d'écouter les micro-trottoirs des radios du matin pour s'en convaincre).
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Annie Sétoualé
À arrêt sur images, en général, on adore pointer les éléments de langage, et moi il y en a un qui m'a sauté aux yeux, quand Édouard Philippe salue "ceux qui ont assuré la sécurité des Français venus manifester pacifiquement". Je l'ai réentendu à la radio ce matin, mis dans la bouche d'un certain Macron, Président de son état. Or donc, occupées à protéger le brave citoyen, les forces de l'ordre n'ont pu s'occuper valablement des cagoulés.
Ensuite, il y a quand même plus à dire sur cette histoire qu'un simple parti pris pour ou contre la violence.
Donc cette fois-ci ils était plus de 1000, quand d'habitude ce genre d'individus se compte en quelques dizaines. Ils ont trouvé à s'organiser dites donc. Et sans vouloir faire ma parano de base (en fait si, je vais faire ma parano de base), alors que des manifestant(e)s affirment avoir été fouillé(e)s pour accéder à la manif, ceux-là sont arrivés équipés par un endroit non contrôlé. Quel "heureux" hasard !
Et paf, juste après on nous joue le violon du brave manifestant à protéger.
Il faut dire qu'après avoir vu quantité de vidéos prises lors des manifs de la loi travail, c'est pas le mot protection qui vient en premier à l'esprit quand on aperçoit casques et boucliers.Alors, cette histoire de "non fouille" me turlupine. C'est une grosse anomalie dans notre France paranoïaque qui a plutôt tendance à en faire trop. Plus de 1000 gugus arrivent par là où il n'y a miraculeusement pas de surveillance, font de belles images pour indigner les honnêtes gens. Et au final, on oubliera une fois de plus de parler de la violence sociale. Celle contre laquelle marchent les manifestants - à protéger.
Pratique quand même les black blocs "d'extrême gauche" pour le gouvernement. De la dénonciation à peu de frais. Comme on sait pas qui c'est, c'est qui on veut, et ça varie en fonction d'où on parle. Sans s'interroger sur leur nombre anormalement élevé par rapport à d'habitude. Et leur apparente connaissance d'où il fallait passer pour ne pas être contrôlé (désolée, je ne crois pas à l'heureux hasard). Et leur grolles de luxe remarquées par les uns et les autres.
Bref parano quand tu nous tiens. -
Anthony
« Insupportables violences » selon Mélenchon... ça c'est vraiment à se "péter de rire".
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Etienne3
Daniel, tout comme les autres journalistes largués et paresseux intellectuellement, focalise sur les "blacks blocks" alors qu'il ne s'agit que de la partie émergée et spectaculaire non pas de nouvelles structures et organisations, mais de nouvelles formes d'action directe dans un contexte d'affrontement asymétrique.
Les cagoulés ne représentent qu'une parte visible d'une stratégie plus générale qui repose sur l'apparition de groupes extrêmement nombreux de manifestants "spontanés", arrivant sans coordination précise, sans être encartés dans un parti ou un syndicat, venant pour des motifs très divers, y compris le fait d'être là pour assister aux affrontements.
Il y avait donc selon les flics 14500 personnes en tête de cortège, devant les cortège syndicaux, parmi lesquels les 1200 cagoulés, tandis que 20 000 manifestants des cortèges syndicaux suivaient: quand la préfecture parle de "jamais vu", ce n'est pas seulement en parlant des cagoulés, mais du fait que les manifestants "incontrôlables" et non affiliés représentaient un peu moins de la moitié de l'effectif d'ensemble, ce qui est inédit en comparaison des manifestations classiques pré-"loi travail".
La grand nouveauté est que cette nébuleuse vient "squatter" des manifestations officielles organisées par les syndicats, en se plaçant en tête de cortège.
Ce "cortège de tête" a commencé à vraiment se formalier sur le plan tactique lors des manifs contre la "loi travail": il existe une relation "organique" et fonctionnelles entre les manifestants "spontanés" et à visage découvert, les plus nombreux du cortège de tête, et les cagoulés équipés et coordonnés.
Il n'y a aucune communication directe entre les deux groupes, mais depuis quelques années, le groupe majoritaire spontané "accompagne" le groupe cagoulé, le "soutient" parfois explicitement en acclamant les destructions et les assauts contre les flics, et joue le rôle de ce fait de "bouclier humain" contre les CRS ou les GM, sans qu'il n'y ait eu aucune coordination.
Cela explique pourquoi les forces de l'ordre ont de grandes difficultés à contrer les cagoulés, parce qu'ils sont entourés, devant et derrière, de gens très nombreux et a priori "pacifiques" (ie contre lesquels aucune action en justice ne peut être menée): si 1500 CRS peuvent attaquer 1200 cagoulés isolés, ils ne peuvent physiquement pas le faire avec un groupe de 14 000 personnes qui se trouvent autour, sans prendre le risque de faire énormément de victimes de part et d'autre.
Cela explique aussi la grande difficulté des préfets à anticiper la présence à la fois des cagoulés et de ce cortège de tête "spontané" non affilié: j'étais à Nantes à la manif du 14, où il y avait 12000 manifestants et une centaine de cagoulés, et il y avait strictement AUTANT d'effectifs de CRS et d'équipements (canons à eau, LG, LBD) qu'à Paris le 1er mai, pour 5 fois moins de manifestants!
La disproportion des forces en présence et des moyens employés vient de cette imprévisibilité, et la préfète, échaudée par le précédent de 2014 à Nantes où il y avait eu de nombreuses dégradations et un cortège de tête fourni et organisé.
A l'inverse, à Paris le 1er mai, les effectifs policiers étaient clairement insuffisants pour des raisons très diverses: jour de congé, mobilisations intenses à NDLL les semaines précédentes (récupérations), mauvaise préparation.
Certains parmi les soutiens aux manifestants avancent que cette relative inadéquation des forces de l'ordre était délibérée, afin de laisser libre cours aux dégradations filmées par toutes les télés, et préparer l'opinion publique à une répression sévère: ce n'est pas exclu, mais l'impréparation et la difficulté de prévision sont des hypothèses suffisantes.
Le problème de cette désorganisation est que la réponse policière est toujours inadaptée, dans un sens ou dans l'autre, et lorsqu'en de nombreux cas la réponse policière est beaucoup trop dure contre des manifestants "pacifiques", qui se prennent des grenades dans tous les sens au bout de 10 minutes sans rien comprendre, la "solidarité" objective entre cagoulés et manifestants spontanés se renforce, au péril de la sécurité physique des derniers, qui n'hésitent pas à braver les gaz et les désencerclantes, sans être équipés ni protégés.
Il n'est pas exclu non plus qu'une partie des "spontanés" parmi les plus jeunes ait "basculé du côté des cagoulés à cause des répressions disproportionnées passées lors de la loi travail, l'évacuation de NDLL et de Tolbiac.
Le fait qu'une centaine d'entre eux se soit fait "nasser" en se réfugiant dans un square où ils se sont f
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JeanChris
Moi j'ai ri. Des mecs qui taguent un McDo, on a vu plus violent... je vous rappelle qu'on a élu, flingue sur la tempe, un nouveau Thatcher qui nous broie au rouleau-compresseur depuis 1 an, ya de quoi avoir envie de casser plus qu'une vitrine de fast-food.
Vu les protestations outrées des "bons citoyens irréprochables", je dirais que ces fantasmés "Black Blocs" (honnêtement, c'est juste des péquins comme vous et moi, faut arrêter de se faire peur à imaginer des terroristes cagoulés prêts à nous voler le Big Mac de la bouche...) ont tapé juste. -
jean-françois copé-décalé
Honte à cette gauche qui condamne les "casseurs" et affirme sa solidarité avec le préfet de police. Ses bruyantes célébrations de Mai 68 apparaissent dès lors pour ce qu'elles sont : une volonté de momifier ces événements, de les esthétiser et de les neutraliser. Il s'agirait d'être conséquent ; 68 a été infiniment plus "violent" qu'une pauvre vitrine de macdo défoncée.
Et Mélenchon confirme qu'il n'est qu'un bourgeois avec une cravate rouge, uniquement préoccupé par la vente au gros d'une marchandise électoraliste complètement stérilisante. Vive les manifs en cercle sur 2 km. Le 5 mai, grand pot-au-feu avec les robocops, dans un esprit de concorde républicaine bien évidemment, ah ah.
Les travaux de Marie-José Mondzain et ceux plus récents de François Cusset (invité sur Hors-Série) permettent de remettre la "violence" des black blocs à sa place : spectaculaire et intolérable à nos subjectivités engourdies, mais marginale au regard de la violence symbolique et physique quotidienne dans notre régime capitaliste en instance de pourrissement.
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Yopop
Il y a deux ouvrages à lire : Le sabotage et L'action directe d'Émile Pouget , sinon comme commentaire de ces textes , on peut lire la bibiothèque anarchiste , trouvable à la librairie Publico à Paris.
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Hallucined Imposteur
La violence peut-elle casser la peur ?
Actuellement, à Pèèèris, expo Chris Marker.
Souvenir de son film "Le fond de l'air est rouge : 1 - Les Mains Fragiles - 1-2"
Un passage de la première partie est consacrée à l'apparition des "agitateurs" (flics ?) dans les manifs et allants au contact des forces de l'ordre ...
A voir et à mettre en perspective
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OH
Une occasion de réinviter, le fiché S, Gaspard Glanz pour en parler ?
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Bonne âme du Se-Tchouan
Les casseurs sont des flics, des agents des flics ou des gens manipulé par les flics. C'est pas compliqué.
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grrrz
moi ça me fait beaucoup rire de voir encore toute cette agitation pour un peu de vandalisme (et le "pardon aux familles des vitrines" je suis sur d'avoir eu l'idée en 2016, j'aurais du le déposer à l'INPI. Très probablement une coincidence). On peut gloser des heures sur l'efficacité politique de péter des trucs vaguement symboliques, même si ça peut être fait avec créativité (ou avec des chouettes slogans), mais on peut aussi gloser des heures sur l'efficacité politique de défiler en rang sur 2 km sans moufter, (tout en se faisant matraquer et gazer pour pas un rond).
sinon il ya aussi ce genre d'action (qui a tout mon soutien)
et sinon quelques exemples de la "créativité" dont je parlais:
https://larueourien.tumblr.com/
souvenons nous aussi de ça:
ah oui Mélenchon a encore perdu une belle occasion de se taire, (alors que pendant ce temps là, Poutou...)
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GPMarcel
Je soumets à votre regard et à votre réflexion, cette citation que, systématiquement, je donne chauqe fois qie le mot VIOLENCE est employé...
Violences
« Il y a trois sortes de violence.
La première, mère de toutes les autres, est la violence
institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les
dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui
écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages
silencieux et bien huilés.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la
volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet
d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice
de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la
seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître,
et la troisième qui la tue. »
Don Hélder Câmara
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Rick Blaine
Détrompez-vous, Daniel, nous sommes nombreux à rire, même chez celles et ceux qui, comme moi, se sont tenus à bonne distance des cocktails molotov, lacrymos et fumées en tous genres.